Grippe aviaire: les avions, premier vecteur de contamination --par Leslie Miller--
AP | 14.10.05 | 15:46
WASHINGTON (AP) -- Les avions sont les moyens de transport les plus rapides pour les hommes... et pour les virus. Au printemps 2003, il n'aura fallu que 24 heures au virus du SRAS (syndrôme respiratoire aigu sévère) pour gagner cinq pays à partir de la Chine. La possibilité d'une pandémie de grippe aviaire a poussé les autorités sanitaires et les compagnies aériennes à prendre des mesures pour éviter qu'un tel phénomène ne se reproduise.
En 2003, au plus fort de la crise du SRAS, les compagnies aériennes et l'industrie du tourisme avaient perdu enregistré d'énormes pertes du fait de la crainte des passagers et de la prudence des gouvernements.
Pour l'heure, les aéroports ont réservé plus de places à la mise en quarantaine de passagers. Des moyens sophistiqués de détection des sujets potentiellement exposés ont aussi été mis en place. De leur côté, les équipages ont reçu des consignes pour évacuer les passagers malades.
Katherine Andrus, porte-parole de l'Association du transport aérien (ATA), qui représente la majorité des compagnies aériennes américaines, a confirmé que son secteur était inquiet, mais qu'il ne souhaitait pas réagir de façon trop excessive. "Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires pour qu'en cas de pandémie, nous soyons prêts à répondre", a-t-elle ajouté.
La grippe aviaire se propage aux humains par contact avec les déjections d'oiseaux. La crainte est que le virus aviaire ne mute en un virus transmissible d'homme à homme.
C'est en Asie du Sud-Est que la maladie est la plus répandue, une région desservie par deux compagnies américaines seulement (United et Northwest). Mais les autorités, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), les transporteurs et les responsables de l'aviation civile restent en alerte dans le cas d'une dissémination se produisant ailleurs.
"La meilleure chose que nous ayons à faire dans ces situations, c'est de rester proches des CDC et de réagir dès que nous entendons quelque chose", a expliqué Steve van Beek, vice-président executif du Conseil international des aéroports. En cela, Steve van Beek rappelle que les aéroports doivent réserver un espace pour la mise en quarantaine et prévenir la police si un avion doit être isolé.
Depuis les attaques terroristes du 11 septembre 2001, la plupart des aéroports sont dotés de centres de crise et de plans d'urgence, a ajouté Van Beek. Les avions représentent un bon environnement pour la propagation de la maladie. Les passagers sont confinés pendant des heures dans un espace limité, et de nombreuses personnes peuvent s'asseoir dans le même fauteuil entre les escales.
Pour limiter la propagation, une des mesures est de recycler l'air grâce à des filtres spécifiques très efficaces, capables d'arrêter les germes.
Par ailleurs, les compagnies américaines suivent les consignes des CDC qui appellent si possible les équipages à isoler les passagers porteurs d'une maladie contagieuse, et à porter des masques de protection. Les pilotes sont obligés par la loi de connaître les endroits réservés à la mise en quarantaine, où doit être fournie une assistance médicale. Des personnels spécialisés doivent de leur côté s'assurer que les germes ont bien été tués. "La grippe est facile à détruire avec des désinfectants", explique Mme Andrus.
Depuis l'épidémie de SRAS de 2003, les CDC ont ajouté neuf sites de quarantaine supplémentaires dans les aéroports internationaux des Etats-Unis, montant à 17 leur nombre total.
Sur le Net:
Administration fédérale de l'aviation civile:
http://www.faa.gov
CDC:
http://www.cdc.gov
http://permanent.nouvelobs.com/etranger/20051014.FAP9051.html?1403