La grande avancée : nous héritons bien des traumatismes des générations passées et ce sont les gènes qui les transmettent


Une étude récemment menée par une équipe de chercheurs américains sur des souris a montré que des événements traumatisants pouvaient avoir une influence sur leurs gènes, et avoir une influence sur le cerveau et le comportement de leur descendance.
Atlantico : Des expériences menées sur des souris par une équipe de chercheurs de l'université d'Atlanta ont mis en évidence le fait que des événements traumatisants provoquaient des modifications sur l'ADN observé dans leur sperme, et avoir des effets sur le cerveau et le comportement des générations suivantes (voir ici). D'après le professeur Marcus Pembrey, du University College London, ces découvertes sont transposables aux hommes. Notre ADN peut-il effectivement être modifié par des traumatismes ?
Pierre Roubertoux : Notons tout d'abord que cette étude est bien construite, et que pour une fois on ne se contente pas d'observer le pelage de la souris, mais le système nerveux (neurone et comportement). Précisons également que ce 'est pas véritablement l'ADN qui est modifié, mais la transcription des gènes. Car ce qui impacte le fonctionnement de la cellule, c'est la protéine. On sait qu’un grand nombre de phénomènes qui se situent au niveau du génome interviennent sur la transcription. De telle sorte que le génome fera dire au gène reçu de vos parents des choses différentes de celles qu'on attendait du gène des géniteurs. C'est ce qu'on appelle l'épigénèse. Ces facteurs génétiques qui modifient d'autres gènes peuvent être modifiés, à long terme, par notre environnement. Le plus connu des mécanismes de l’épigenèse est la méthylation : la chromatine qui contient l'ADN sera compactée, et maintenue dans cet état par cette même méthylation. Pour qu'elle se "décompacte", un autre mécanisme intervient, celui de l'acétylation. Ces mécanismes peuvent être modulés par l'environnement.

http://fr.news.yahoo.com/grande-avancée-héritons-bien-traumatismes-générations-passées-gènes-045744747.html

Tiens, ça pourrait expliquer les phobies !

Et les comportements atypiques divers et variés.

Dommage qu'ils n'aient pas plus développés l'article. Ceci dit, cela rejoins l'idée de certains groupes plus ou moins "charlatanesques" qui ont toujours avancé la théorie des traumatismes de tes ancètres que tu trimballes toute ta vie, dès la naissance (et qui te déclenchent de "mystérieuses" maladies, entre autre) et qui sont censés travailler dessus pour les enlever (je pense notamment aux manipulations énergétiques). Car du coup, si cela se passe au niveau des gènes, il n'y a rien à faire...

Effectivement ça rejoint tout à fait le principe de la psychogénéalogie dont on parlait justement dans un topic assez récent. Mais dans ce cas précis on se basait surtout sur des techniques mixant plusieurs concepts à la fois (la généalogie, la psychologie, voire aussi d'autres méthodes beaucoup moins conventionnelles). La théorie la plus avancée voulait qu'une sorte de mémoire collective se transmette de générations en générations au point d'affecter l'inconscient des descendants.

Du coup cette étude pourrait sérieusement remettre en cause tous ces fondements.

L'épigénétique (influence de l'environnement sur le matériel génétique) est un domaine de recherche en plein développement. La grande question reste de savoir dans quelles proportions l'influence est importante, versus l'évolution par sélection naturelle. Est ce que c'est juste à la marge ? Ou est ce que l'évolution aurait significativement été altérée

Si ces traumatismes modifient la transcription des gênes, et vu le nombre d'ancètres de chacun et du brassage de population, nos gènes ne doivent plus rien avoir de bon depuis le temps

C'est passionnant, mais aussi lourd de sens... Comme le dit Smithfr2000, dans quelle proportion cela imprègne-t-il les générations ?
Des traumatismes, tout être humain en subit au cours de sa vie.. Lesquels influenceraient ? Cela ne ferait il pas de nous, au fil du temps, des névrosés , des êtres influencés par xxxx vécus passés ?

A noter le N° hors série du trimestre de "Pour la science" s'intitule : "L'hérédité sans gènes".
Tout un programme que je vais dévorer ce week-end.

Tu nous feras un résumé ?

Signé : Minia la flemme...

Je suis aussi preneur d'un résumé vulgarisateur, Smithfr2000, parce que "Pour la Science" c'est assez ardu pour des non-scientifiques comme moi (je le sais, ma femme s'y était abonnée pensant que c'était l'équivalent de Science&Vie).

Je n'ai pas encore eu le temps cette semaine de poursuivre ma lecture. Sans doute pas avant début 2014 maintenant. De ce que j'ai lu c'est effectivement assez ardu, mais cela reste une revue de vulgarisation, ce n'est pas à destination des pro. Pour que je fasse un résumé il faudrait que je sois moi même bon vulgarisateur et que je comprenne parfaitement tous les concepts : Le N° doit dépasser la centaine de pages. Je en crois pas avoir ces qualités
J'essaierai malgré tout de vous faire un retour, même succinct ; mais n'espérez pas me voir disserter sur des aspects psychologico-généalogique : Après quelques articles lus, on se situe en science pure et dure, à expliquer le fonctionnement de l'adn dans nos cellules etc... C'est pointu mais passionnant pour qui ne se satisfait plus des articles de S&V ou S&A (revues qui restent généralistes et très grand public).

Etude intéressante, mais logique Il a été prouvé qu'un fort traumatisme impacte la structure même des gènes, et donc de l'ADN, à plus forte raison chez de jeunes individus. Ainsi une étude a démontré, il y a quelques mois, que des enfants victimes de molestages, de viols... de choses graves donc, voyaient leurs télomères se raccourcir (ce qui traduit un vieillissement accentué), et que leur génome en étant également impacté. Comme les cellules reproductives comportent les traces de l'ADN du géniteur concerné, ça se retrouve dans la descendance

Pour les enfants, une fois encore preuve est faite qu'il faut tout faire pour préserver leur innocence, et que les séquelles physiques restent à vie, même si elles deviennent invisibles, ce vieillissement précoce a sans doute un impact conséquent au bout d'un certain âge (j'ai recherché l'étude en question mais n'ai pas réussi à la retrouver, je vais tenter sur Futurascience). Pour ce qui est des traumatismes, hélas, je pense qu'il nous faudra encore longtemps pour comprendre à quel point le cerveau peut impacteer notre santé. D'un point de vu purement scientifique, cela signifie que le cerveau a une capacité extraordinaire : de par sa psychologie un individu va modifier son génome ainsi que son âge génitique, cela ouvrira, un jour je l'espère, la porte à une nouvelle médecine utilisant cette capacité incroyable du cerveau. Et j'espère également que cette médecine permettra d'aider davantage les victimes de traumatisme.

En suivant ce raisonnement, un homme de 90 ans qui procréée devrait avoir un enfant avec des chromosomes "plus vieux" que la normal. Or il n'en est rien : Il y a d'autres risques comme l'autisme plus fréquent chez les enfants de pères âgés, mais si l'enfant n'a pas de tare génétique particulière (chromosomie etc...), il a une espérance de vie normale, en tout cas rien ne prouve le contraire.

J'ai du mal à concevoir que tous les traumatismes puissent impacter la descendance. Depuis le temps que les générations se succèdent, des gens qui ont vécu des trucs ignobles, il y en a sûrement un paquet, ne serait ce qu'il y a moins d'un siècle avec les 2 guerres.
Et pourtant les générations qui ont suivies n'étaient pas une bande de psychopathes ni une bande de cinglés qui dormaient avec une baïonnette sous l'oreiller.
Si on s'en tient stricto à l'étude, on devrait quand même tous être des névrosés en puissance.

Il faudrait déjà un lien pour pouvoir lire les conclusions de l'étude : L'impact de traumatisme psychologique au niveau biologique ne signifie pas des conséquences de même nature dans la descendance.

Pas faux, j'imagine que par contre c'est loin d'être simple et que ça doit bien être équivalent à chercher un gravier dans le nuage d'Oort.