Salut à toi Mistero

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Et merci pour tes suggestions quant aux Etrusques…
Chez les Étrusques : « La discipline étrusque était, dit-on, composée de trois sortes de Livres du Destin : il y avait d'abord les libri haruspicini qui traitaient de la divination par l'examen du foie des moutons offerts en sacrifice; puis les libri fulgurales qui s'attachaient à l'interprétation de la foudre, et enfin les libri rituales. » Werner Keller, Les Étrusques, Fayard GLM 1976.
On cite aussi les libri fatales qui concernaient la division du temps et (le calcul de) la durée de vie des… noms et des peuples.
C'est du moins ce que les Romains nous dirent après avoir détruit l'immense culture étrusque et s'être abandonnés° à toutes les superstitions, sous-produit de leurs rites incompris et dégradés : mais pourquoi cet abandon ? Par un excès de la deuxième fonction* dumézilienne sans doute : perpétuellement en guerre, les Romains ne pensaient qu'à l'action, à se trouver des ennemis pour les détruire et prendre leurs biens22 et s'étonnaient de l'appauvrissement de leur empire renaissant après le coup de fouet apporté à leur économie par les rapines en territoire nouvellement conquis. Mais ils ne cultivaient ni les sciences, ni les arts, ni les métiers, ni la terre conquise… qu'ils brûlaient tout comme les temples* des autochtones !
L'éducation était quasiment nulle et réduite à l'exercice militaire, et cette soldatesque désemparée par ce qu’elle appelait les coups injustes du sort s'acquit les services de devins étrusques pour tenter de les conjurer. Mais elle ne comprit pas l'esprit de leurs rites* et elle se crispa sur le respect de la lettre : c'est ce que nous différencions dans cet ouvrage grâce aux expressions “sacra” et “casta”, concepts que nous avons développé dans notre article La Magie*… n’existe pas !
Remarquons que, très probablement, l'esprit des rites° étrusques s’était déjà beaucoup perdu, noyé dans d’autres apports grecs, phéniciens, égyptiens et carthaginois, eux-mêmes tout aussi incompris par un sacerdoce d’autant plus méticuleux qu’il avait perdu l’esprit du mythe ancestral ! C’est assez caractéristique des civilisations multiculturelles qui s’adonnent de ce fait à n’importe quel gourou de passage…
Le niveau atteint par la civilisation étrusque était tel, en comparaison de la rusticité romaine, que nous sommes portés à leur accorder de nombreuses connaissances dans les domaines suivants :
– Sciences naturelles, agriculture, élevage, anatomie et art vétérinaire : la divination est l'art du devin, certes, mais deviner pourquoi tel mouton est anormal est une attitude préscientifique et l'explication donnée, si elle est claire, lumineuse, sera donc "divine", d'où le mot devin : c'était sans doute l'objet original traité dans les Libri haruspicini.
– Phénomènes météorologiques, de la pluie ou de la grêle apportées par Tarchan (Thor), mais aussi du tonnerre de Tinia (Donnar/ Jupiter) et de ses éclairs qui frappent son image de bronze (ou celle de la Lupa) et détruisent temples* et villes ; ainsi que des météores qui détruisirent l'ancienne civilisation atlantique, tout ceci étant traité dans les Libri fulgurales…
– Les rites festifs, Les commémorations, énumérés dans les Libri rituales et que nous survolons dans l'article Rites*.
Toujours chez les Étrusques, la Vanth est une "femme ailée d'une froide beauté" (cf. les Grées, les "grises" considérées par les Grecs comme étant leurs ancêtres) qui hante, c’est à dire qui demeure dans les sépulcres de Tuch(r)ulch(r)a. Elle tient souvent un rouleau écrit, le voluminum, symbole du destin “tissé” (et même usé) de chaque mortel : ainsi est-elle l'une des Parques (“celles qui épargnent”) ou Moires ou Nornes : Klothé sans doute ?
Une autre de ces Parques est probablement chez eux Culsu qui tient un flambeau, autre attribut post-diluvial symbolisant le "feu du ciel", la Foudre* de Tin(ia)/ Zeus*, le "feu de Dieu” ! Était-elle Lachésis ?
Puisqu'il nous manque une des Parques, et que nous ne la voyons nulle part dans cet environnement toscan, il nous faudra nous rabattre sur "un" personnage qui complète la galerie funèbre de “ces étranges étrusques” et nous ne trouvons que Charun/ Tuchulcha, celui qui "tranche définitivement" le fil de la vie avec son maillet rituel : un monsieur Athropos23 sans doute ? Pour ce peuple, les Moires sont femelles ou mâles, mais nous savons que le sexe* des dieux est ambivalent – comme plus tard celui des Anges qui fera couler tellement d’encre… noire ! À moins que, ces langues ayant trois genres, ils aient eu une Parque, un Parque et un (neutre) Parque…
Lien :
http://racines.traditions.free.fr/destin/index.htm