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Le Japon sur la trace de "fantômes" de l'armée impériale aux Philippines
Un haut fonctionnaire japonais devait entamer dimanche aux Philippines une mission de recherche de deux vétérans de l'armée impériale qui seraient réfugiés dans la jungle depuis soixante ans.
Suminori Arima, haut fonctionnaire chargé des anciens combattants, a décollé samedi du Japon après des informations de la presse nippone affirmant que, soixante ans après la capitulation japonaise de 1945, deux soldats se trouvaient toujours dans le sud des Philippines, aujourd'hui âgés de plus de 80 ans.
Le mystère continuait d'entourer le sort des deux hommes qui seraient des vétérans de la 30ème Division de l'armée impériale, selon les médias nippons qui donnent les noms de Yoshio Yamakawa, 87 ans, et Tsuzuki Nakauchi, 85 ans. Ils étaient considérés comme morts au combat.
L'attaché de presse de l'ambassade du Japon aux Philippines, Shuhei Ogawa, a refusé de donner les détails de la visite du responsable nippon ni de préciser quand M. Arima devait arriver sur l'île méridionale de Mindanao, où se trouveraient les supposés vétérans.
M. Ogawa a cependant laissé entendre que la sortie publique des deux vétérans devrait se faire "dans un endroit calme", à l'écart des nombreux journalistes qui ont afflué sur Mindanao depuis la publication des informations de presse.
L'attaché a par ailleurs dit ne disposer "d'aucune information" sur une prétendue demande de rançon qui aurait été effectuée par des guérilleros pour libérer les vétérans.
Le journal japonais Mainichi affirme dans son édition de dimanche que des rebelles de Mindanao, île réputée pour abriter plusieurs groupes d'insurgés, demandent 25 millions de yen (232.000 dollars) pour "remettre" les vétérans. Interrogé sur une éventuelle demande de rançon, M. Ogawa a répondu : "Non, rien" n'a été demandé.
Les rebelles avaient dans un premier temps exigé cinq millions de yen (46.000 dollars), croit savoir le Mainichi, citant l'homme d'affaires nippon qui avait révélé l'existence des deux hommes. Le journal ne précise pas si les deux soldats présumés sont retenus contre leur volonté.
Indiquant que l'ambassade était en contact avec un homme d'affaires répondant au nom d'"Asano", M. Ogawa a précisé que ce dernier avait évoqué la présence de "guérilleros dans les montagnes" où se trouvent les vétérans présumés mais que rien n'avait été dit sur une éventuelle capture.
La sortie publique des hommes prend du temps car "il faut régler un certain nombre de choses", a ajouté l'attaché sans précisions.
Un autre journal japonais, le Tokyo Shimbun, affirme quant à lui que la guérilla "a déjà convenu" de laisser les deux hommes quitter le camp rebelle où ils se trouvent, selon un intermédiaire anonyme non officiel affirmant être en contact avec les soldats présumés.
La source a assuré qu'il allait organiser une rencontre avec "des responsables de l'ambassade en début de semaine prochaine". "Je ne peux pas dévoiler exactement où la rencontre aura lieu mais l'endroit se situe à environ 150 kms de General Santos", ville de Mindanao, a ajouté l'intermédiaire, qui se trouve aux Philippines dans le cadre d'une mission chargée de recueillir les restes de vétérans.
"Les deux soldats vivent actuellement avec des guérilleros dans les montagnes", a-t-il affirmé.
Le Japon avait attaqué les Philippines, alors une colonie américaine, quelques heures après le raid aérien sur la base américaine de Pearl Harbor en 1941.
En 1974, un vétéran de l'armée impériale avait déjà été retrouvé dans l'archipel philippin. Il vivait dans la jungle sans savoir que la guerre était finie.
Source : AFP du 30 mai.