Merci à tous pour vos réponses.
L'assistante sociale est la seule solution que je vois pour le moment.
Le problème est que je ne suis pas sûr qu'une assistante suffise à elle seule : donner des conseils et aiguiller dans les démarches administratives, c'est une bonne chose, mais je doute que ça permette de lui remettre le pied à l'étrier. On parle d'une personne dont le cerveau est probablement en partie grillé par les psychotropes (elle m'a dit en prendre depuis 1998), qui est incapable de parler, de marcher, ou de s'alimenter de façon correcte lorsqu'elle est dans une période de crise - comme celle à laquelle j'ai eu le plaisir d'assister avant hier.
Elle a quasiment besoin dans un premier temps d'une aide à domicile qui s'occupera d'elle, la poussera à aller consulter un médecin pour traiter sa dépendance, l'accompagnera aux associations... Et je ne peux, ni ne veux assumer ce rôle.
Nili a écrit:
Mais avant de le faire, je te conseille d'en parler à cette dame. Lui expliquer que tu ne sais pas comment l'aider et que tu vas donc demander conseil auprès d'un service social. Parce que voir débouler un travailleur social chez soi sans y être préparé, ça ne doit pas être super agréable. Et surtout très vexant.
Je lui avais parlé de mon idée d'aller contacter pour elle une assistante sociale. Elle n'a pas émis d'objection, au contraire, elle y semblait même plutôt favorable.
Je crois que c'est à la base une personne intelligente (elle m'a dit être agrégée d'anglais et avoir donné des cours il y a quelques années ; je lui ai parlé en anglais, elle a su me répondre, donc je pense que c'est la vérité) qui a connu un vraie descente aux enfers suite à des soucis personnels et familiaux. Avant que je ne la laisse, elle semblait avoir retrouvé un vague semblant de cohérence mentale, elle reconnaissait qu'elle allait mal et que les choses ne pouvaient pas continuer ainsi, mais elle m'a dit être très seule et ne pas savoir quoi faire.
Nili a écrit:
Pour la violence conjugale, j'y ai pensé également en lisant ce que tu expliques.
Cet homme, elle le fréquente encore ou bien a-t-il disparu de sa vie après l'avoir installée dans cet appartement?
Chantal a écrit:
Peut-être voir aussi si cet homme rencontré sur internet n'exerce pas sur elle une violence physique ou psychologique. Si oui, tu peux aussi demander de l'information à une maison pour femmes violentées. Si j'ai bien compris, elle a coupé les liens avec sa famille et ses amis pour aller vers cet homme.
Je n'ai pas pu voir le moindre signe de violence physique sur elle et elle ne m'en a pas parlé. Ce n'est pas une preuve - je vous l'accorde - mais pour autant que je peux en juger, si cet homme exerce une violence sur elle, celle-ci reste purement psychologique.
Et non, d'après ce que j'ai pu comprendre de son passé (ce qui est une tâche ardue, dans la mesure où elle n'est pas claire dans sa tête, elle n'a plus aucun repère temporel et se contredit souvent...), elle n'a pas coupé les ponts avec sa famille pour aller avec cet homme. Elle était déjà dans une situation de grande solitude quand elle l'a rencontré via Internet, il est possible - bien que difficile à juger là encore - que celui-ci ait vu en elle une proie facile à abuser.
Elle voit encore cet homme de temps en temps, j'ai l'impression. C'est lui qui l'avait aidé à déménager dans les Vosges, et il faut reconnaître qu'il n'a pas fait les choses à moitié (l'appartement est bien aménagé, il lui a fait souscrire une connexion Internet et lui a fait acheter un ordinateur portable...). Le jour où j'étais passé, cet homme était apparemment venu le matin même pour lui faire à manger.
Cependant, elle ne le trouve "pas fiable", elle me l'a décrit comme cyclothymique, il lui aurait fait perdre une opportunité de travail en intervenant auprès de l'employeur... Et à côté de cela, lorsque j'ai cherché à en savoir plus sur elle et sur ses conditions d'arrivée ici, elle m'a spontanément proposé de l'appeler. Peut-être parce qu'il est la seule personne qu'elle connaisse sur la région...
alalunesdf a écrit:
Si tu habites dans une petite ville ou village, parles en à la mairie, genre conseiller municipal ou service sociaux, "en principe ils sont à l'écoute".
Nope, je vis en ville.
Chantal a écrit:
C'est très gentil à toi de vouloir l'aider
Nili a écrit:
En tout cas, je m'incline devant ta générosité
Pas de gentillesse ni de générosité de ma part. A vrai dire, je n'ai pas trop le choix, je dois être une des rares personnes à avoir conscience de la situation dans laquelle elle est.
Et je ne peux pas décemment la laisser ainsi : ou elle finira par se tuer (en tombant sur un meuble et se fracassant le crâne, en faisant une surdose de médicaments, en se brûlant avec une plaque de cuisson... vous pouvez imaginer n'importe quoi, ça
pourrait se produire). Ou sinon, elle finira par tomber sur quelqu'un qui profitera de son état : je veux dire, elle m'a fait rentrer chez elle, j'ai réalisé après coup qu'elle était à moitié à poil. Elle m'a proposé à plusieurs reprises de me payer pour le bricolage - j'ai catégoriquement refusé... mais si j'avais voulu, j'aurais eu dix milles occasions de me servir dans son sac à main qui était posé à côté.
Bref, ça ne peut que finir mal si personne ne fait quelque chose.