Bon. Je reviens sur quelques points. Sur les participations ou non aux exactions : - lorsqu'une action était décidée (je ne parle pas d'exactions commises suite à des combats), il était demandé 'tant" de volontaires pour l'action elle même, et des unités étaient désignées pour les opérations annexes (bouclage des rues, etc). Il a bien été établi, par des témoignages, que certains soldats esquivaient de participer aux exécutions directes en se proposant pour les autres tâches... ce qui fut le cas pour certains alsaciens à Tulle, ou le commandement, qui se méfiait d'eux, chercha à les impliquer dans les pendaisons 'pour voir si ils en avaient le courage", mais ils purent la plupart du temps trouver suffisamment de volontaires allemands pour ces besognes, sans plus de conséquences. Le "noeud" du système est là : il y avait toujours assez de volontaires pour que des hommes puissent choisir de ne pas participer.
Cela dans le cas d'unités de la waffen ss, qui bien qu'impliquée dans énormément de meurtres, n'atteignit pas le dégré de systématisation que l'on trouve chez les Einsatgruppen ou certaines brigades chargées uniquement des opérations de police et d'élimination.
Plusieurs rapport de chefs d'unités combattantes de la ss demandaient par ailleurs à ne pas affecter leurs hommes ou matériels à des opérations de contre guerrila ou répression, vu la priorité militaire sur le policier à leurs yeux.
Sur la prépondérance des SS dans les exactions :
- on considère aujourd'hui que tous les corps d"armée de l'époque , à partir de l'invasion de l'Urss, furent impliqués à des degrés divers dans des crimes de différentes ampleur. De plus, des mouvements entre corps avaient souvent lieu : la ss recrutant parfois des unités de la Heer, de la luftwaffe, des paras, etc, pour certaines opérations. Il y eu des tensions, bien sur. Mais pas tant sur le fond. Plus sur la forme. (on rechignait à dégager des hommes pour des opérations non militaires, en gros). Mais il y eu aussi des officiers pour refuser ces transferts en raison des motifs. Le front de l'est vit l'avènement d'une guerre '"nouvelle", au sens ou tous les coups furent permis, on lâcha la bride à tous les instincts, et le massacre devint chose courante, sans plus d'émotion, de la part même de soldats de base de la Heer, comme lors d'un pogrom en Lituanie, ou l'on voit sur les photos, des troufions de base de la whermacht (une unité du ravitaillement en plus) assister goguenards au massacre à coup de barres de fer de juifs par des nationalistes locaux... Lorsque ces unités ou divisions revenaient de ce front, elle en rapportaient cette culture de la violence, qu'elles pouvaient transposer facilement a partir du moment ou leur commandement leur disait que chasser le résistant en France, revenait à chasser le partisan en russie. La porte était ouverte aux Oradour, et bien avant, à d'autres massacres. Pour le role de la ss, il est intéressant de signaler que, proportionnellement, les pires exactions furent commisent par... les parachutistes. En grèce, en crête, etc.Et pour la France, Vassieu en Vercors, en association avec des unités Vlassov. Pas un SS en vue sur ces opérations.
Pourquoi parle-t-on alors tant des SS ? -parce qu'ils sont a l'origine d'unités qui de toute manière furent sans pitié lorsqu'ils en eurent l'occasion -parce qu'ils furent l'instrument et le rouage de base du nazisme - mais aussi parce qu'ils furent le premier corps militaire (une fois devenus "waffen") à être médiatisés et montrés comme le fer de lance du régime, comme les plus purs, les plus offensifs, etc...Cette sur estimation (ils ne furent pas si efficaces que la propagande le vanta), et cette omniprésence dans les journaux, les actualités, les mirent au premier plan, ce qui permis, à la fin de la guerre, de les montrer comme le corps responsable en premier chef de tous le crimes. Gommant du coup et pour longtemps, les responsabilités des autres corps d'armée. Cela ne veut pas dire qu'ils furent exagérément accusés à Nuremberg. Mais que l'on en fit une "super" armée, et un 'super" instrument de répression, que les faits viennent parfois contredire.
_________________ Je ne sais pas si Dieu existe, mais si il existe, j'espère qu'il a une bonne excuse. (W.Allen)
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