Jahspirit a écrit:
J'aimerais en revanche savoir si les partisans de la peine mort le serait toujours autant si c'était eux qui étaient victimes d'une erreur judiciaire ?
Question tout autant hors de propos que celle qui consiste à te demander : "Si ton enfant était victime d'un pédophile, voudrais-tu sa mort ?". Une sorte d'appel à l'irrationnel et à la subjectivité.
Jahspirit a écrit:
Ensuite, je ne sais pas si beaucoup d'argent est dépensé pour la recherche dans ce domaine, étant donné qu'à première vue, ce n'est pas quelque chose qui rapporte. Toutefois, il serait intéressant d'avoir l'information.
Quelle recherche ? La recherche en crimino c'est aussi ridicule que la recherche en droit (je déconne pas, il y en a vraiment) : c'est quelques "chercheurs" qui écrivent des bouquins bidon pour se faire mousser. Alors oui il y a deux-trois choses intéressantes quand même, mais la rigueur scientifique, autant dire qu'on en trouve autant que dans
Martine à la plage.
Jahspirit a écrit:
L'homme qui prendra toute conscience de l'horreur de son crime, devant l'impossibilité de le réparer, paiera un plus lourd tribut à la société de par son sentiment de culpabilité, qui alors ne pourra s'évanouir que dans la mort ou dans le pardon de ses victimes.
C'est bien joli, mais encore faut-il que ça arrive...
Jahspirit a écrit:
Je pense que c'est en partie pour cela que s'installe un courant de peur qui est malsain. Pour beaucoup, nous paraissont inondés d'informations partielles et on n'en retient donc que la plus mauvaise partie la plupart du temps. Et à cause peut-être de ce courant de peur, naissent des idées extrêmes, dont la volonté d'un rétablissement de la peine de mort peut faire vraissembablement partie.
100% d'accord sur la peur et son utilisation par les médias et le politique. Cela dit, n'est-ce pas un peu trop facile que de considérer directement que l'envie d'un rétablissement de la peine de mort provient d'une peur ? Je n'ai pas peur des délinquants, je considère juste que certains d'entre eux - les pires - n'ont pas leur place dans la même société que moi. En l'absence de lieu de bannissement, l'unique solution est donc la mort.
Petite-fée a écrit:
Les prisons manquent cruellement de moyens. Il y a trop peu de psys/experts psys pour tous les établissements.
C'est surtout qu'outre le fait que les psys ne savent pas plus que nous comment "guérir" un malade mental, ou même un délinquant qui n'est pas malade (suffit de voir leur efficacité dans les asiles, mais c'est un autre débat...), ils sont surtout utilisés comme outils d'évaluation plutôt que d'accompagnement des détenus : on les utilise pour savoir si tel type est bien fou, ou si tel type n'a pas sa place en prison, mais pas pour soigner (alors qu'au départ ils sont là pour ça).
Citation:
Pourquoi la mort d'un enfant est pour les gens toujours plus choquante que la mort d'un homme ou d'une femme ?
Sincèrement, à mon avis, pur instinct paternel. Il y a aussi le fait qu'ils ne puissent se défendre. Au-delà de ça je ne partage pas vraiment cette opinion. Pour moi, la mort d'un adulte est plus grave : on y perd plus de choses. Un travailleur, un père de famille peut-être, quelqu'un qui a eu le temps de tisser de nombreux liens, qui a des expériences, un certain savoir; tandis qu'un enfant en bas-âge est simplement un "potentiel". Cela dit, qu'on n'interprète pas mal mes propos, hein : la mort est atroce dans les deux cas.
Citation:
Mais forcément si on l'applique il faut trouver de la place dans les prisons déjà surpeuplées...
Le surpeuplement des prisons est bien le meilleur témoin de l'innefficacité endémique du système...
Citation:
Je dis ça aussi, parce que si la grande majorité de ces tueurs ont été des enfants qui n'ont pas reçu ni l'amour, ni une éducation à même d'en faire par la suite des adultes équilibrés, à l'inverse, tous les enfants battus ne deviennent pas des assassins... Donc, c'est que c'est tout à fait évitable.
C'est aussi difficile d'éviter les cas d'enfants abusés que d'éviter directement les cas de meurtres en série. Cela dit, ça ne règlera pas non plus le problème des tueurs en série qui n'ont absolument eu aucun souci pendant leur enfance. Oui, ça existe aussi.
Citation:
Si on veut "prévenir" le crime, tout crime d'ailleurs, de façon efficace, il me semble inutile, vain et même manipulateur de ne s'arrêter qu'au crime en lui-même, et d'occulter tout ce qui a, au final, conduit à la commission de ce crime.
Vrai. C'est pour ça que je pense que c'est dans les sciences sociales que se trouve la solution au crime, du moins à de nombreux crimes (notamment les crimes liés à la pauvreté). Je suis d'ailleurs le premier à dire qu'un peu de psychologie de la part des gens permettrait d'éviter 90% des infractions (par exemple les agressions, qu'il est souvent possible de "désamorcer" sans violence). Néanmoins, il y aura toujours des délinquants, et il faudra toujours une manière de les punir de façon classique.
Citation:
Par la peine de mort, la société ne protège personne
Ce n'est pas l'objectif. L'objectif est la vengeance, et, encore une fois, c'est celui de toute justice.