nirfosca a écrit:
Le venin inoculé par beaucoup de reptiles venimeux contient des enzymes qui servent à faciliter la digestion des proies. Ce venin commence à dissoudre les chairs de la même façon que le feraient les sucs digestifs si la proie était dans l'estomac de l'animal.
C'est un effet secondaire "intéressant", mais ce n'est pas le but principal du venin chez les serpents. Le venin sert avant tout à tuer la proie ou à la mettre KO, de façon à ce que le reptile puisse ensuite l'avaler tout rond sans quelle celle-ci ne se débatte.
Après, les sucs digestifs puissants de l'estomac des serpents font le reste du boulot. Le venin joue peut-être un rôle dans la digestion, mais il est très réduit (à la façon de la salive dans notre bouche).*
Les propriétés irritantes ou destructrices de tissus sont également limitées voire nulles chez la plupart des serpents (en fait, il n'y a que les espèces qui projettent leur venin en aérosol qui ait un venin irritant). Avoir du venin de vipère sur la peau ne pose aucun problème particulier, le venin n'est réellement dangereux que lorsqu'il se propage dans l'organisme via le système sanguin ou lymphatique.
Les seules espèces de serpent qui dispersent leur venin en aérosol sont des espèces exotiques...
Je pense donc que vous faites fausse route pour les dragons, dans la mesure où les dragons "cracheurs de feu" n'existent qu'en Europe (et d'ailleurs, ils semblent apparaître assez tardivement dans le folklore, plutôt au Moyen-Age). Cela pourrait s'expliquer par le fait que le dragon occidental était à l'origine vue comme une créature chtonienne, vivant dans les grottes loin de la surface, et donc associée aux éléments de la terre et du feu (comme les forges mythologiques qui étaient supposées se trouver au centre de la terre, et qu'on croyait alors responsables des phénomènes de volcanisme).
*Ce n'est en revanche pas le cas chez les arachnides, chez lesquels le venin est responsable de
toute la digestion de la proie. Il faut que l'intérieur de la proie soit transformée en une sorte de bouillie pour que l'arachnide puisse en aspirer le contenu avec ses chélicères.