Le problème avec tes statistiques Esteban, c'est que tu les sors de ton chapeau.
Ils ne reflètent donc que ton opinion, et en aucun cas la réalité... comme c'est souvent le cas sur Internet d'ailleurs. Comme on dit, "98 % des statistiques trouvés sur Internet sont inventés par leur auteur".
Pour pouvoir affirmer
"c'est mathématique" , il faudrait que tes statistiques s'appuient sur une compilation de données concrètes étudiées avec sérieux et connaissance des outils de statistiques (comme ça doit être normalement le cas).
En ce qui concerne les mutilations de bétail, j'ai plutôt tendance qu'elles ne résultent pas d'une unique cause mais d'un ensemble de facteurs qui s'additionnent et se mélangent :
- les informations disponibles lors de ces affaires sont souvent tronquées, partielles ou erronées. N'oubliez pas que vous n'allez pas vous même sur place pour vérifier l'état des cadavres et la véracité de ce que vous lisez. Le plus souvent ce sont des médias à sensation ou des partisans de la théorie ET qui se rendent sur les lieux pour jeter un oeil... et leurs comptes-rendus sont biaisés à coup sûr.
- il n'y a que rarement d'étude ou d'analyse sérieuse qui soit faite sur ces cadavres. Pour la simple et bonne raison que cela coûte cher, et que les vétérinaires ont d'autres choses à faire (je rajouterais perfidement : eux ont bien compris qu'il n'avait souvent rien d'invraisemblable derrière les "mutilations d'animaux").
Dans ces conditions, les affirmations du genre "la découpe a été faite avec une précision chirugicale" "les plaies ont été cautérisées" sont d'un intérêt nul, si elles ont été écrites par un scribouillard qui n'y connaît rien en anatomie ni en histologie... et c'est très souvent le cas.
- en France, certain éleveurs peu scrupuleux n'hésitent pas imputer les ravages sur leurs troupeaux liées au chiens errants, aux maladies... au loup ou à l'ours, dans le but de récolter des indemnisations ou des dédommagements de leur assurance.
Je suis persuadé que la même chose se fait aux Etats-Unis, ce qui explique les chiffres parfois invraisemblables de mutilation d'animaux avancés par certains.
Bref, quelles hypothèses explicatives satisfaisantes nous reste-t-il ?
- Les agissements d'un maniaque. Comme celui qui torturait et mutilait les animaux, il y a quelques années en Suisse... il avait un faible pour les parties génitales, en particulier.
Cette hypothèse est très plausible ; le seul problème est qu'un unique maniaque (ou même deux, ou trois) ne peut pas être responsable de toutes les mutilations constatées depuis des années.
- Des mutilations faites par des animaux sauvages ou des chiens errants. A mon avis c'est l'évidence même, et penser le contraire relève d'une certaine méconnaissance du monde animal.
Etant plus jeune, j'ai beaucoup travaillé dans des fermes, en particulier dans la région des Hautes-Pyrénées où les dégradations causées par les chiens errants prennent des proportions très préoccupantes. A un point tel que les éleveurs sont parfois obligés de rentrer à l'étable une vache sur le point de vêler, de peur que son veau ne se fasse tuer sitôt après sa naissance.
Malgré tout, il arrivait très régulièrement que l'on retrouve des veaux morts. Le cadavre était généralement intact (bien que le décès puisse remonter à plus de 24 heures), seules quelques parties bien précises avaient été dévorées : le museau, les joues, la langue, les oreilles, parfois la queue, le bas du ventre et les organes sexuels.
La raison derrière cela est que les chiens ne tuaient pas réellement par nécessité, pour se nourrir ; ils n'avaient donc aucune raison de dévorer le cadavre. Ils se contentaient de grignoter les parties molles ou dégageant une odeur forte. Puis une fois leur forfait perpétré ils repartaient ailleurs et disparaissaient dans la nature. Et comme ils commettaient leurs exactions de nuit, personne n'arrivait à les voir.
Les "yeux arrachés" en revanche sont typiques des corvidés, qui commencent à dépecer un cadavre par les parties les plus tendres : yeux, bouche, et éventuellement viscères si le corps a déjà commencé à se décomposer.
Ainsi, sur l'un des liens passés par TOS ci-dessus, presque toutes les photos sont attribuables sans aucun soucis à des animaux sauvages. Et il ne s'agit pas que d'une attribution "théorique" : cela ressemble réellement aux mutilations faites par des carnivores lorsque qu'ils attaquent un cadavre.