Chimère a écrit:
Juste comme ça : comment la science peut expliquer le "pourquoi" ?
Avec quelles "armes" intellectuelles ?

Je ne sais pas si la Science possède réellement le moyen de répondre au "pourquoi" dans la mesure où l'on se heurte aux limites de la méthodologie expérimentale, il faudrait demander à un épistémologiste.
En revanche, ces questions se doivent d'être prises en compte dans la méthodologie, en particulier en recherche fondamentale, pour permettre l'élaboration des théories qui essayeront d'y répondre de façon convaincante.
Un partisan de l'
intelligent design écartera ces questions, en répondant simplement que c'est la volonté de Dieu et ses desseins sont impénétrables... surtout si l'on commence à aborder des sujets un peu délicats, comme l'évolution.
Polares a écrit:
Tu attribues des caractéristiques à l'intelligent design, que ce dernier ne possède pas vraiment. Si l'intelligent design attribue à Dieu, ou à un grand ingénieur quelquonque la création, il n'est pas question d'adaptation vu qu'il contrôle le milieu aussi, il gère le tout, les paramêtres n'ont pas à être modifié pour correspondre à quelquechose d'extérieur. La finalité que tu évoque, je vois pas pourquoi tu pourrais la considérer comme inexistante, une fois de plus, qu'en sais tu?
Hmm je n'ai pas dû l'expliquer assez clairement dans mon premier message.
Le dessin intelligent ne contredit pas le fait que les espèces évoluent peu à peu, en revanche, il nie l'importance du hasard dans l'évolution et que celle-ci puisse avancer par tâtonnements. Dans une telle conception du monde, des espèces imparfaites, des "culs de sac évolutifs" n'ont pas leur place...
... Or, on sait que ce n'est pas le cas, et c'est quelque chose de très visible si l'on s'intéresse à la genèse évolutive de certains organes spécialisés (comme les yeux). Pour quelques individus possédant des structures aptes et fonctionnelles, un très grands nombres d'individus sont nés avec des structures imparfaites voire complètement aberrantes et n'ont pas survécu.
Le dessein intelligent fonctionne sur le même principe (très humain) que le conspirationnisme. A savoir, qu'il est plus facile d'imaginer que des phénomènes sont contrôlés et dirigés par une entité supérieure et mystérieuse, bref qu'ils ont tous une unique source, plutôt que de réaliser que l'évolution est un mécanisme extrêmement complexe obéissant à un grand nombre de facteurs, et possédant sa propre logique interne de fonctionnement.
En outre d'un point de vue strictement épistémologique (le fameux rasoir d'Occam), la théorie néo-darwiniste est plus "juste" que la théorie du dessein intelligent, dans la mesure où cette dernière fait intervenir un facteur (Dieu) dont l'existence n'a rien d'avérée.
Polarès a écrit:
Quand tu dis que la science n'a pas pour prétention d'être vérité absolue, je te l'accorde mais il faut nuancer, beaucoup de scientiste aveugle existent, et il est difficile de nos jours de se retrouver dans une science saine. Nous sommes dans une période d'intégrisme, c'est tristement valable aussi pour la science.
Certes. Mais ce n'est pour autant une raison pour jeter le bébé avec l'eau du bain et dénigrer l'ensemble de la Science et sa méthode, qui ont fait leurs preuves.
Polarès a écrit:
Par contre je suis en désacord avec toi quand tu dis que la croyance n'a pas sa place en science, son côté évolutif ne la met pas en contradiction avec les dogmes de départ, les changements de paradigmes scientifiques ne sont pas bien différent des évolutions de la ligne de conduite religieuse qui se décidait au cours des conciles.
La religion est une création purement humaine et abstraite, qui ne se base sur rien de concret en dehors de croyances et de traditions séculaires. La Science elle se base elle sur l'observation de faits non subjectifs, qui sont ensuite théorisés.
Ça n'a rien à voir, et tu sembles l'oublier.
En outre, la comparaison entre les mises à jour des théories scientifiques et les rénovations religieuses lors des conciles est fallacieuse.
Il est rare qu'une théorie scientifique bien établie soit complètement déboulonnée pour être remplacée par une nouvelle ; le plus souvent, ce sont des nouveaux faits ou observations qui viennent la compléter, l'enrichir et la nuancer.
Lors des conciles, la ligne directrice de la religion est modifiée pour des raisons arbitraires, humaines, théologiques ou politiques. Le fonctionnement est alors très binaire : on accepte certaines choses, ou l'on les rejettes, il n'y a aucune nuance entre ces deux solutions.
La religion tolère mal les "oui, mais..." dans la mesure où elle est censée détenir la vérité absolue et intemporelle.
Polarès a écrit:
Les postulats de départ de la science, l'expérimentation, ce qui nous permet de valider nos théories, pourraient être eux même de simples croyances et non des vérités, et si la compréhension du monde n'étaient pas sensorielle, que ceux ci étaient trompeur comme le pensaient des individus comme Descartes, notre science reposerait sur des croyances !
Justement : la Science ne repose pas sur des croyances mais sur des faits concrets, observables et reproductibles expérimentalement par tout un chacun aux quatre coins du globes.
Ce n'est peut-être pas le moyen ultime pour atteindre la Vérité intangible auquel nos sens ne nous donneraient pas accès (en partant du principe que ce postulat est vrai), mais en tout cas c'est la meilleure méthode qu'on ait jamais inventé pour y parvenir.
Et dans cette tâche elle est bien mieux conçue que la religion, qui elle reste subjective et ne s'embarrasse pas des faits...
Polares a écrit:
Un seul point qui sonne faux suffit à prouver que c'est faux. C'est de la réfutation Popperienne, et c 'est tou ce qu'il y a de plus scientifique

Hum, je ne me souvenais qu'il était question de cela dans la réfutation poppérienne. J'ai un doute là dessus, il faudra que je vérifie.
Et le principe que tu évoques n'est absolument pas scientifique : ce n'est pas parce qu'un point est faux que l'ensemble de la théorie est fausse. Elle peut être incomplète, ou n'être que partiellement fausse.