Pour le dolmen moi je parlé de la grotte aux fées de Saint Antoinne du rocher,qui est le plus grand dolmen tourangeaux.
Mais celui de Mettray est très beau aussi !
Il parait qu'il y a une peinture (peut être une gravure) a l'intérieur ,je sais pas ,car je suis bien rentré a quattres pattes deans mais il fait sombre et ont n-y vois rien !

Un autre lieux auréolé de légende c'est la pille gallo romaine de cinq mars la pille .

Heu, tu es sûr d'y avoir réellement été ?... Parce que le dolmen de Mettray, et la "Grotte aux fées" de Saint Antoine du Rocher, c'est le même dolmen http://www.patrimoine-de-france.org/oeuvres/richesses-26-8854-67633.html#fiche
Seulement, comme le dolmen est à cheval sur les limites des deux communes, on peut dire dolmen de Saint Antoine ou bien dolmen de Mettray, ca n'a pas d'importance.

Pour la peinture, j'ai de gros doutes, car d'une, une peinture n'aurait pas résisté comme ca en extérieur pendant plus de 6000 ans; et de deux, parce qu'à ma connaissance on n'a jamais retrouvé que des gravures sur les dolmens en France.

Et pour la déesse de la mort, c'est tout aussi douteux...

Par chez moi, on a aussi un domen porteur de légende : la pierre procureuse.

A minuit le soir de Noël, la Pierre se soulève, laissant entrevoir un trésor, mais retombe aussitôt sur qui veut s'en saisir. Par contre, elle procure à qui la touche - d'ou son nom - la santé et toutes sortes de biens.

La Pierre Procureuse.

Oui je suis bien allée au dolmen ,mais je na savais pas qu'il appartenait aux 2 communes.
Les dolmens étant des sepultures du néolithique,une déesse de la mort ne serai pas étrange.
Pour ce qui est de la peinture,elle serait a l'intérieur,dans la chambre funairaire !

Voici des légendes et contes de mon Berry natal ( George Sand adorait ).

http://pboursin.club.fr/berryleg.htm

Je croyais que Napoléon était corse.

A côté de chez moi = Grottes de Nichet à Fromelennes
il y a une petite grotte avec des concrétions, les gens y voyaient des "nutons" (lutins) (les formes ressemblent vaguement, parfois)
On disait qu'il suffisait de porter du travail à faire, et les nutons le faisaient pendant la nuit. (couture, cordonnerie etc) (CA ça m'aurait plus, je vous le dis, je leur aurais acheté des chocolatines pour me faire les dissert' et des Mars pour mon repassage ! ! )

On les remerciait en leur posant de la nourriture. Un jour, une femme avare leur mit un pain fait de vilaine farine coupée de cendres. Les nutons, furieux, partirent et on ne les revit jamais plus....

Euh ... oui ... euh ... enfin je suis empereur des berrichons, des corses, des alsaciens, des belges ... Enfin je l'étais

Néanmoins je vous conseille de voir les très belles gravures du XIXe siècle sur les légendes du Berry, elles sont magnifiques
Il y en a au chateau de Nohant (ancienne demeure de George Sand), dans l'Indre .

Pour la peinture, je suis sûr que ca ne peut pas en être une (pour les raisons que j'ai avancé dans mon précédent poste).

Pour le reste: il est possible qu'une figure féminine soit gravée (et pas peinte ) à l'intérieur du dolmen; mais dans la mesure où l'on sait très peu de choses (pour ne pas dire rien) sur la religion des hommes du néolithique, dire qu'il s'agit de "la déesse de la mort" me parait être très présomptueux.

Une légende corse: celle de la création du drapeau a tete de maure.

Au Moyen-Age la Corse, comme tout le bassin méditerranéen était livrée au pillage des maures. Après une razzia sur Aléria, sur la cote orientale, une jeune fille, Francesca, fut enlevée. Ses ravisseurs l'amenèrent comme esclave au roi de Grenade en Espagne. Mais son fiancé, Paolo, parvint à la délivrer. Apres avoir erré 3 jours dans la sierra nevada, dit-on, ils trouvèrent à s'embarquer pour la corse. Mais le roi de Grenade, tombé amoureux de Francesca ne comptait pas en rester là. Il envoya son lieutenant pour la récupérer et chatier son fiancé. Arrivés en Corse, les maures pillèrent et massacrèrent jusqu'à ce qu'ils arrivent à Aléria. Là, Paolo et ses compagnons les attendaient devant la ville. On dit que bien inférieurs en nombre ils leur livrèrent un combat acharné dont ils finirent par sortir vainqueurs. Ce fut un véritable massacre, mais le soir de la bataille, on pouvait voir au milieu des morts une tete plantée sur une pique: celle du chef maure. Le bandeau blanc qu'il portait autour de la tete était devenu rouge sang.
Apres cette victoire, il est dit que la tete du chef maure fut promenée de villages en villages. Cette histoire parait il traversa les siècles et Pascal Paoli qui venait de donner à la Corse une indépendance qui dura 14 ans décida d'utiliser la tete de maure pour representer le combat de la Corse contre ses oppresseurs de l'époque.

P.S: ce n'est qu'une des versions de l'origine du drapeau. On dit couramment que lorsqu'ils battaient un chef maure les corses plantaient sa tete sur une pique et l'amenaient comme trophée à la bataille suivante.

Puisque j'y suis voici une autre légende corse.
Certains y remarqueront des ressemblances fortes avec des légendes bretonnes ou d'autres régions...comme quoi!
Il s'agit de la légende du Capu Tafunatu (pic troué).

Dans le Niolu, micro-région du nord de l'île, les bergers du village d'Albertacce voulaient qu'un pont soit construit au-dessus du Golo (une rivière) pour mener leurs troupeaux plus rapidement en montagne. Satan vint alors voir le chef du village et lui proposa un marché: Satan construirait le pont en une nuit si le chef acceptait de lui livrer la première âme qui le franchirait. Le chef accepta et Satan se mit à l'ouvrage.

Mais la fille du chef, ayant eu vent du marché et craignant pour le Salut de son père en appela à Saint Martin. Celui-ci, jamais à court d'idées, et sachant que le diable devait avoir terminé son ouvrage avant que le coq ne chante, alla déposer juste à temps un coq aux abords du chantier qui était éclairé comme en plein jour par les flammes infernales. Voyant cela le coq chanta au moment ou Satan allait poser la clé de voute du pont.Il perdit son pari et de rage lanca en l'air son marteau avec tant de violence qu'il perca le Capu tafunatu.

Pauvre diable ! Il sera dit qu'il se fera toujours avoir.

Il me semble que plusieurs légendes de cette teneur - à savoir le Diable prenant la première âme passant à un endroit, le plus souvent un pont - existent.

Celle-là me rappelle celle que j'avais dû voir dans Démons et Merveilles ( pour ceux qui se rappellent de cette émission... ) ou lue ailleurs, mais en un peu différent.
Elle contait l'histoire d'un Roi qui, ayant perdu toute son expédition dans un désert, en appelle à Satan pour le sortir de ce mauvais pas. Satan accepte, mais à une condition : celle de prendre la première âme venant l'accueillir à son retour.
Le Roi accepte, pensant que se sera son chien qui arrivera le premier.
Hélas, à son retour, sa fille se précipite dans ses bras et passe devant le chien...

C'est ce qu'il y a de sympathique avec les légendes : c'est qu'elles sont polymorphiques et similaires, suivant l'endroit, le temps etc... Ce sont les mêmes... mais en différent.

En Bretagne, on a une quantité de contes comme ça. Les menhirs vont en général boire à la rivière le soir de Noël et laissent entrevoir un fabuleux trésor, et en général, il y a toujours un pauvre manant cupide qui ayant eu vent de l'histoire, se rend sur place au lieu d'être à la messe de Noël, et qui finit ecrasé par les menhirs faute d'avoir déguerpi à temps.

Les plus connues dans le genre sont les pierres de Plouhinec.

c'est vrai que c'est assez marrant de voir comment entre regions et meme entre pays les légendes peuvent se ressembler

Oui il y a des similitudes entre les différents légendes des regions françaises.
Dans pratiquement toutes les régions il y a des histoires de dolmens hantés par des fées,des ponts construit par le diables,des villes englouties ...

j'ai mentionné cette courte légende dans le topic Templiers. Allez y faire un tour


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[quote="Arkayn"][quote="mystérieuse"]BARBECHAT
Voici ce que dit la légende : Satan troublant la construction du pont de Louan, Saint Martin obtint de lui qu'il se tienne tranquille, en échange de l'âme du premier être vivant qui traverserait le pont.

Nous aussi nous avons notre version !!

Le Pont de Québec
ou le pont du diable




Le 29 août 1907, une partie importante du pont en construction s'écroula, tuant d'un coup plus de 75 ouvriers et en blessant plusieurs autres. Le 20 juillet 1916, un autre accident eut lieu. On parle alors de 13 morts. Il semble bien que la construction de ce fameux pont était victime d'un certain maléfice. On décida quand même de poursuivre les travaux car un pont à Québec était nécessaire au transport ferroviaire et au développement de la région.

À la reprise des travaux, un ingénieur se présenta au contremaître pour lui proposer ses services. Il promettait un travail sans aucune catastrophe, mais à certaines conditions: celui-ci devait entre autres choses, lui promettre que l'âme de la première personne à traverser le pont lui soit remise.

Ébranlé par tout ce qui venait d'arriver, et sans réfléchir, le contremaître accepta.

Les travaux reprirent enfin et tout se passa bien jusqu'au jour de l'inauguration.

Au moment où l'on s'apprêtait à traverser le pont, le contremaître aperçut le fameux ingénieur et lui trouva un air diabolique. Il se rappela alors sa promesse de lui offrir l'âme de la première personne à traverser le pont. Réalisant avec horreur qu'il avait agi sans réfléchir et avant qu'il ne soit trop tard il empoigna un gros chat noir qui se serait malencontreusement trouvé, au mauvais endroit au mauvais moment sur le pont et le lança sur le faux ingénieur. Tous les deux, l'ingénieur et le chat noir, disparurent. On ne retrouva qu'un petit tas de poils ensanglantés.


Si vous vous rendez à Québec un jour, et que vous souhaitiez traverser le fleuve, il vaudrait peut-être mieux emprunter le pont Pierre-Laporte car il paraît que le diable attend toujours de se venger

Pour les courageux qui pourront déchiffrer les vieilles expressions québécoises

La légende de la chasse-galerie

Le bûcheron raconte


Écoutez-moé ben! J'vas vous raconter une sacré de bonne histoér. Vous la crérez peut'et' pas mais c'est vrai. J'tais là.

C'était y a ben des années, du temps que j'travaillais comme cook dans un chantier en haut d'la Gatineau.

Imaginez un peu. C'est a'veille du Jour de l'An pis y fait fret. Isolés dans les bois, à des centaines de lieux d'la ville, loins d'leu' familles, les gars s'ennuient. Y prennent un coup en pensant à' fête chez Antoine, aux danses carrées pis surtout à leu' blondes.

Moé, en brassant mon chaudron d'binnes, j'pense à ma Thérèse que j'ai pas vu depuis ben longtemps. C'est mon premier hiver au chantier pis j'trouve ça dur.

Après l'souper, j'm'étends su'mon litte. J'm'étais pas endormi qu'ques minutes quand Ti-Jo commence-t-y pas à m'secouer.

Réveille-toé Léopold! On s'en va à Montréal fêter avec nos blondes qui m'dit. L'canot d'écorce est prât.

Bon Dieu de Bon Dieu! Es-tu dev'nu fou que j'y réponds. T'sais ben qu'la rivière est g'lée pis qu'ça nous prendrait des semaines même par beau temps.

Écoute! Veux-tu la voér ta Thérèse à soér, oui ou non? On n'a qu'à d'mander au diable de nous charroyer dans' airs. Viens-t- en! Les gars nous attendent d'hors!

Un peu étourdi par le rhum, encore tout endormi, j'm'r'trouve-t-y pas avec les autres dans l'canot pogné dans' neige en train d'risquer mon âme en échange de l'aide du diable

On n'a qu'à pas prononcer le nom du Bon Dieu, pas toucher à une croix et rentrer au chantier avant six heures du matin et tout va ben aller, que nous dit Ti-Jo.

C'est pas si facile que ça, qu'j'y dis. J'ai l'habitude de dire Bon Dieu à tout bout d'champs pis j'ai la croix à ma Thérèse autour du cou. A chaque fois que j'pense à elle ou qu'j'ai une peur bleue, j'touche à ma croix.

Ben, enlève-la pis fais attention à c'que tu dis, que m'répond Ti-Jo.

J'accroche ma croix à une branche pis, avec les autres, j'fais l'serment d'remplir les trois conditions du diable. Finalement, tous ensemble, on répète la formule magique:

Acabris, acabras, acabram. Fais-nous voyager par-dessus les montagnes

Aussitôt, le canot monte dans 'es airs. On s'met à ramer pis à chanter. Le canot file à pleine épouvante, emporté par le diable. Après un p'tit bout d'temps, on aperçoit la rivière Gatineau qui luit comme un serpent pis les p'tites maisons des habitants sur son rivage.

Que'ques heures plus tard, l'église Notre-Dame apparaît avec son clocher qui s'élève ben dret dans' airs.

Attention à' croix, crie Ti-Jo. Touchez-y pas. On va passer à dret.

Derrière l'église Notre-Dame, une maison brille plus que toutes les autres. On entend même la musique des violons. C'est chez Antoine. On s'pose derrière sa maison. Y a tellement d'neige qu'on calle jusqu'au cou.

Ti-Jo! Léopold! Raoul! Gabriel! Qu'essé qu'vous faites icitt? Vous êtes pas au chantier? qu' d'mande Antoine en ouvrant la porte.

Sans même y répondre, on entre. Y a deux violoneux qui jouent d'la musique, des gens qui dansent pis ma Thérèse qui tape du pied. Thérèse pis moé, on danse toute la soirée.

A quatre heures, Ti-Jo m'touche le bras. C'est l'temps d'partir. Raoul, lui, y veut giguer encore un peu. Y a bu un peu trop d'whisky blanc pis y flirte avec la blonde à Ti-Jean Ladouceur. Le temps passe, Ti-Jean risque d's'choquer mais surtout l'chantier est à des centaines de lieux pis l'diable nous f'ra pas d'faveur en nous donnant un sursis.

Ti-Jo attrape Raoul qui s'débat comme un diable dans l'eau bénite pis l'traîne jusqu'au canot.

Après avoir prononcé la formule magique, le canot s'envole au d'ssus des maisons. Raoul est trop pacté pour ramer; ça fait que le canot zigzague partout dans l'ciel. Finalement, on réussit à convaincre Raoul de piquer un somme. Le temps passe, le canot ralentit à vue d'oeil pis l'soleil commence à s'lever.

Plus vite, les gars, le diable va nous avoir, crie Ti-Jo.

A c'moment-là, Raoul s'lève dans l'canot.

Mon Dieu, qu'essé qui s'passe icitt? qu'y d'mande.

D'un seul coup, le canot chavire.

Vers huit heures du matin, j'me réveille dans mon litte, dans' cabane. Des bûcherons m'disent qu'y nous ont trouvés, pactés ben dur, étendus dans' neige.

J'me lève pour aller voér les gars, Raoul a-t-y pas la gueule de bois, Ti-Jo et Gabriel se sont cognés la tête. Y se souviennent pus de rien pantoute.

J'sors d'hors. Le canot est derrière la cabane, pogné dans' neige et ma croix pend toujours à la branche d'un arbre.

Salut tout le monde


Près de chez moi dans un village du nom de NOVEANT(en lorraine)il y a une histoire qui dit qu'un fantome hanterai les bois a proximité du village, sa particularité est qu'il se ferait entendre uniquement des gens qui décèderont dans l'année.Heureusement pour moi je ne l'ai jamais entendu.

Salut si vous savez ou je peux trouver des légendes d'espagne je suis preneur

Terrible ce topic! J'adore toutes ces légendes issues de part et d'autres du monde! ^^

Pour ma part, je suis Réunionnais et il existe moult légendes à la Réunion!

Comme celle de Grand-mère Cal (Ca se dit Kale mais je ne sais pas comment cela s'écrit) qui raconte l'histoire d'une vieille dame vivant près du volcan (le Piton de la Fournaise) et qui se baladerait la nuit dans toute l'île afin de kidnapper les enfants traînant à des heures tardives! ^^

Bon je sais ça ressemble beaucoup au Croque-Mitaine, Grand Méchant Loup, ou encore le Bonhomme 20h (québec je crois...)

Mais bon c'est mon petit folklore locale quoi!

N'empeche qu'à la Réunion tu demandes à n'importe quelles réunionnais si il a déjà entendu ou perçu des choses étranges, il t'en sortira une bonne vingtaine!!! xD

D'ailleurs, Personne ne sort la nuit à la Réunion! Donc imaginez vous qu'à 22h vous marchez dans une immense île fantôme...

L'ambiance est dès plus glauque!!!

Voila ma petite contribution de près de chez moi.Des faits qui sont devenus légende...
Le diable lui-meme qui hante une ferme...Flippant...
http://bgtissot.free.fr/baudrieres/diab ... ticle.html

C'est le Bonhomme Sept heures...

je ne connais pas cette légende une petite recherche sur internet s'impose

Si vous avez des contes et légendes près de Liège (Belgique), je suis preneur .

Si non en voilà une.

Les sotais de Milmort
Il existe à Milmort, petit village au nord de Liège, un chemin creux en plein champs, lieu-dit "è balârdeu".

C'est là disait-on depuis des siècles, que des nains ou sotais avaient élu domicile, depuis des temps fort reculés.

Suivant la légende, ces petits êtres, dont la taille atteignait tout au plus la hauteur de nos jambes, étaient vétu de peaux de bêtes. Leurs femmes étaient coiffées de "bonniquèts"(petits bonnets) très plissés, assez gracieux.

Parmis ces nains, il y avait d'habile cordonniers, selliers et hourreliers.

Les souliers et autres objets en cuir, déposé le soir aux environs de leur fossé, étaient retrouvés le lendemain, fort bien raccommodés, souvent même complètement remis à neuf par ces travailleurs mystérieux. On avait soin, comme de raison, d'ajouter aux objets à réparer, du beurre, du pain ou d'autres denrées alimentaires, que les sotais gardaient à titre de rémunération.

Les nains rendaient donc de grands services aux bonnes gens du village ; mais il faut dire aussi, pour être juste, qu'on avait bien quelques fois à s'en pleindre.

Au temps où les blés étaient mûrs, ces drôles de petits hommes ne manquaient pas de moissonner pour leur compte. Et puis, pendant les disettes, ils venaient déterrer la nuit des rangées entières, de pommes de terre et ils faisaient en plein champ de petits feux d'herbes sèche pour cuire le fruit de leurs rapines.

Quelques fois même les sotais venaient en bande, la nuit toujours, dévaliser les pommiers, poiriers et cerisiers, au pied desquels ils avaient l'audace de laisser la partie inutile de leurs belles maraudes.

Pendant les hivers rudes, ils souffraient cruellement de misère, et on les voyait arriver la nuit tombante, par bandes nombreuses, jusqu'aux premières maisons du village.

Pour les repousser, on imagina de battre chaque soir avec des pincettes les poêles à frire et les "mahe-café"(sorte de petites marmites dont on se servait pour torréfier cette denrée, qu'il était d'usage à l'époque d'acheter crue).

La bonne vieille femme, de qui je tiens ces détails, se rappelle avoir vu, chez sa grand'mère où elle fut élevée, une pelle d'âtre et un "mahé-café"dont on s'était servi, prétendait-on, à cette époque très reculée, pour effrayer les malheureux sotais.

On conservait précieusement et l'on entretenait avec soin ces vénérables ustensiles, suspendus aux deux coins de la cheminée. C'était de curieux souvenirs, et l'on se serait bien gardé de les utiliser d'aucune manière.

Finalement, les paysants s'irritèrent des déprédations des sotais et oublièrent un peu les services qu'ils avaient rendus. Après consultation du curé de la paroisse voisine, on fit une niche, dans le mur d'une maison à l'entrée du village et dans cette niche on plaça une croix.(1)

Quand les sotais voulurent revenir, ils furent arretés nets par la vue de ce symbole religieux, et ils durent rebrousser chemin.
Vaincu par la disette, les sotais de Milmort disparurent, et nul n'a jamais su ce qu'ils étaient devenus.

O. Colson, contes et légendes du Pays de Liège. Noir dessin production.

(1)- D'après les dires des anciens habitents du village, il s'agissait ici de la maison occupée naguère par un dénommé Tasset, et qui était autrefois la première à l'entrée du village. Il y a quelques années, le propriétaire a fait agrandir la niche et l'a transformée en lucarne. La croix a disparu.