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 Sujet du message: Sciences officielles vs paranormal
MessagePosté: Ven Octobre 27, 2006 22:47 
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Article de fond et analyse. Fort bien écris (sauf traduction incomplète de franglais sur la fin :( ), cela résume bien la situation actuelle. Et vous qu'en pensez vous ?

http://www.rr0.org/data/1998/Truzzi_OnS ... aranormal/


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MessagePosté: Ven Octobre 27, 2006 23:07 
J'en pense que Truzzi est surtout l'homme qui a sorti le mot zététique des oubliettes de l'antiquité grecque. C'est lui qui a en effet remis le terme au goût du jour pour se démarquer de l'attitude de certains de ses co-membres fondateurs du CSICOP (la principale association sceptique américaine), dont les fondements épistémologiques lui paraissaient procéder davantage d'un certain dogmatisme ou parti-pris, que d'une réelle démarche de curiosité et d'examen des faits allégués (scepticisme au sens étymologique) : les "pseudo-sceptiques". Il n'eut pas beaucoup de succès aux USA jusqu'à sa mort en 2003. Par contre, séduit par cette démarche, le Français Henri Broch a repris le mot à son compte avec la réussite que l'on sait... 8)

De Truzzi, le même site (celui de Jérôme Beau) met en ligne plusieurs articles dont un très intéressant, dans la même veine, sur le pseudo-scepticisme : http://rr0.org/data/1987/Truzzi_OnPseudoSkepticism/index_fr.html.


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MessagePosté: Ven Octobre 27, 2006 23:26 
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Je dois avouer que je n'ai pas lu les articles ( pas le courage à cette heure... je le ferais demain, promis... procras-quoi ? :lol: ).

Mais il y a une chose dans le titre qui me fais réagir.
Pourquoi toujours opposer le "paranormal" et la science "officielle" ( parce qu'il y a une science officieuse ? ) ?
Pourquoi toujours catégoriser les gens, les courants de pensée, les démarches et tout bien ranger dans de belles petites boîtes, si possibles bien fermées ?

On peut se poser des questions quant aux théories les plus "officielles" de la science "officielle" sans être un abominable néo-créationniste avec sa croix entre les dents ou un nouveau Raël en puissance, si ?

Franchement, toutes ces histoires de c'est "Vrai", c'est "Pas vrai", de "Bouh le vilain, il dit n'importe quoi !" , non seulement ça me fatigue, mais je trouve ça totalement contre-productif.
On n'a pas besoin de démontrer que l'autre à tord pour avoir raison. Je ne crois pas en l'opposition mais en la complémentarité.
De toute façon, moi, c'est décidé, je ne choisirais pas mon camp.

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MessagePosté: Sam Octobre 28, 2006 00:14 
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Chimère a écrit:
On n'a pas besoin de démontrer que l'autre à tord pour avoir raison. Je ne crois pas en l'opposition mais en la complémentarité.
De toute façon, moi, c'est décidé, je ne choisirais pas mon camp.


Comme j'aimerais que les choses puissent être ainsi.

Malheureusement l'histoire nous enseigne que nous devons lutter, sans cesse, contre l'obscurantisme qui menace en permanence les civilisations.

Lorsque l'on constate que la première puissance du monde est composée à majorité de citoyens pensant encore que le monde fût crée en 6 jours, je ne peux qu'être inquiet.

Je respecte cette croyance si ces personnes acceptent que cela ne relève que de la, de leur croyance et qu'ils ne tentent pas de l'imposer au monde.
Face à cela il n'existe (malheureusement) que l'analyse scientifique reposant sur la contradiction et l'objectivation des faits, via les protocoles expérimentaux, pour ne pas retomber dans les heures les plus sombres de notre histoire.

L'approche sceptique est certes contraignante, parfois trop normative et réductrice mais elle a le mérite d'imposer une rigueur de pensée, d'éviter les partis pris en autorisant la confrontation d'idées si celles-ci sont argumentées et étayées.

Refuser de prendre position, en considérant que la pluralité des opinions serait le reflet de la richesse de la pensée humaine, est noble, encore faudrait-il que cette noblesse existe aussi dans le cœur et dans l'esprit de personnes n'ayant comme unique ambition d'imposer une vision et une vérité qui se voudrait absolue et immuable, ce qui n'est pas la position de la science, de la théorie qui inclue dans son énonciation même la possibilité d'être remise en question.

Je ne suis pas homme à aimer le conflit pour le conflit mais je pense que nous sommes parfois contraints de prendre position car, si nous ne le faisons pas, c'est souvent ceux qui proférent des imepties à haute voix qui sont entendus mais pas ceux qui choisissent de se taire :cry:

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MessagePosté: Sam Octobre 28, 2006 13:47 
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Je ne dis pas qu'il faille se taire et attendre bien gentiment que quelques excités rallument les bûchers et fassent inscrire dans les manuels scolaires que la Terre est plate...

Ce que je voulais dire, c'est que je commence par être agacée de cette attitude qu'ont bien souvent les médias - et j'y inclu aussi les journaux scientifiques - de vouloir à tout pris catégoriser les personnes, à faire croire aux gens que si on remet en cause certains fondements de la science actuelle, on est un obscurantiste ou un illuminé.

Quand je disais que je ne veux pas choisir mon camp, je veux juste dire que je refuse de me laisser enfermer dans telle ou telle catégorie, parce que c'est le seul moyen pour moi de rester libre de mes pensées et de mes avis.

Citation:
Lorsque l'on constate que la première puissance du monde est composée à majorité de citoyens pensant encore que le monde fût crée en 6 jours, je ne peux qu'être inquiet.


Parce qu'on ne leur laisse pas d'autre choix possible. Parce que leur système scolaire est à ce point "mauvais" ( désolée, mais quand à 15 ans on ne sait pas où se trouve l'Allemagne, je considère qu'il y a un sérieux problème ) qu'il ne fait pas des élèves capables de penser par eux-mêmes, mais juste des oies qui attendent le gavage pour pouvoir aller jouer au base-ball.
Je suis peut-être un peu caricaturale, mais en dehors des écoles privées, je ne pense pas être loin de la vérité.


Citation:
L'approche sceptique est certes contraignante, parfois trop normative et réductrice mais elle a le mérite d'imposer une rigueur de pensée, d'éviter les partis pris en autorisant la confrontation d'idées si celles-ci sont argumentées et étayées.


Sans doute... mais est-ce parce que je n'ai ni l'esprit scientifique, ni rigoureux ? Mais j'ai toujours trouvé que cette approche manquait d'une certaine poésie qui pour moi fait aussi partie de l'Univers et de la Vie. C'est pour cela que je pense que l'on ne peut s'en tenir à une seule version des choses, qu'il faut toujours chercher à aller plus loin que les simples apparences.

J'ai conscience que pour certains, je mélange un peu tout, même ce qui ne devrait pas être mélanger... mais c'est justement parce que je ne suis ni scientifique, ni philosophe, ni spécialiste en ésotérisme... que je peux me permettre d'être tout ça à la fois. :wink:
Et en plus, j'ai toujours considéré que les questions étaient beaucoup plus intéressantes ( et amusantes intellectuellement ) que les réponses... d'où mon agacement chaque fois qu'il faudrait se ranger bien gentiment à un avis.

Bon... j'ai la légère impression d'être un peu en dehors du sujet ( quoique... ) et en plus, je n'ai toujours pas lu l'article... C'est ta faute, ça aussi ! :lol:

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MessagePosté: Dim Octobre 29, 2006 01:43 
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Chimère,

je comprends ce que tu dis, je suis juste quelque peu inquiet.
Je constate que certaines positions extrêmes cristallisent le débat de façon à le rendre manichéen (comme tu le dis très bien en parlant de catégorisations réductrices) cependant, je crois qu'il est parfois indispensable de monter au créneau pour faire contrepoids à la bêtise, quitte à rentrer dans des catégories qui sont trop étroites.

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MessagePosté: Mar Octobre 31, 2006 20:38 
Chimère a écrit:
Mais il y a une chose dans le titre qui me fais réagir.
Pourquoi toujours opposer le "paranormal" et la science "officielle" ( parce qu'il y a une science officieuse ? ) ?
Pourquoi toujours catégoriser les gens, les courants de pensée, les démarches et tout bien ranger dans de belles petites boîtes, si possibles bien fermées ?


Et surtout bien étiquetées...

Pourquoi ? Il faut poser la question aux médias. Depuis trente ans, la seule forme de discussion télévisée sur les questions paranormales est le débat dichotomique "sceptiques vs tenants". Pourquoi ? Parce qu'en prenant soin de n'inviter que des gens ayant une attitude fermement ancrée et prêts à la défendre bec et ongles, on obtient à coup sûr un débat explosif propre à faire monter l'audience.

Bien sûr, ce faisant on s'éloigne de la réalité des faits... mais ce n'est pas ce qui intéresse une chaîne de télévision. Entre audience et éducation, le choix est malheureusement vite fait...

Citation:
On peut se poser des questions quant aux théories les plus "officielles" de la science "officielle" sans être un abominable néo-créationniste avec sa croix entre les dents ou un nouveau Raël en puissance, si ?

Franchement, toutes ces histoires de c'est "Vrai", c'est "Pas vrai", de "Bouh le vilain, il dit n'importe quoi !" , non seulement ça me fatigue, mais je trouve ça totalement contre-productif.


Moi ce qui me gêne, c'est que la plupart du temps, les théories consensuelles sont remises en cause pour de mauvaises raisons. Et à partir du moment où les tenants de ces mauvaises raisons entreprennent de les diffuser en les présentant comme des vérités établies, je considère qu'il y a désinformation. Ce n'est pas admissible, et cela doit donc être rectifié.

Citation:
On n'a pas besoin de démontrer que l'autre à tord pour avoir raison. Je ne crois pas en l'opposition mais en la complémentarité.


Euh... non, il faut prouver qu'on a raison. Mais si l'autre a tort et prétend le contraire, il n'est pas sain de le laisser faire.

Citation:
De toute façon, moi, c'est décidé, je ne choisirais pas mon camp.


Personne ne t'y obliges. Si à l'Observatoire Zététique personne ne croit aux fantômes, on serait surpris du nombre de ceux qui seraient ravis d'en voir un !

Citation:
Ce que je voulais dire, c'est que je commence par être agacée de cette attitude qu'ont bien souvent les médias - et j'y inclu aussi les journaux scientifiques - de vouloir à tout pris catégoriser les personnes, à faire croire aux gens que si on remet en cause certains fondements de la science actuelle, on est un obscurantiste ou un illuminé.


Si on le fait pour de mauvaises raisons, il faut admettre d'en subir les conséquences. Lorsqu'on me dit "Darwin avait tout faux car les fossiles sont des leurres fabriqués par Satan", je suis en face d'un illuminé/obscurantiste à tendance théocratique et je ne vais pas me gêner pour le dire.

Citation:
Sans doute... mais est-ce parce que je n'ai ni l'esprit scientifique, ni rigoureux ? Mais j'ai toujours trouvé que cette approche manquait d'une certaine poésie qui pour moi fait aussi partie de l'Univers et de la Vie. C'est pour cela que je pense que l'on ne peut s'en tenir à une seule version des choses, qu'il faut toujours chercher à aller plus loin que les simples apparences.


Je m'inscris en faux contre l'idée récurrente qu'une connaissance objective de ce qui nous entoure par le biais de la science procèderait d'une sorte de désenchantement du monde.

D'abord parce que de l'inexpliqué, il y en aura toujours. Les réponses à nos questions actuelles amèneront à leur tour d'autres questions.

Et ensuite parce qu'il n'y a pas besoin de croire au paranormal ou à quoi que ce soit d'autre pour s'émerveiller. Il suffit de regarder autour de soi. Le monde est rempli de sources d'émerveillement. Il y a les étoiles, il y a les montagnes, il y a les gens, il y a les animaux.

Au lieu de faire la grimace quand vous voyez une araignée, regardez-la plutôt d'un peu plus près. Si vous en avez marre du journal de 20 heures, dîtes-vous que contrairement à PPDA, elle a huit pattes velues et trois paires d'yeux. Prenez cinq minutes pour vous évader et regardez-la tisser ce monument de technicité qu'est sa toile. Peut-être que ça fera rire, mais moi je trouve ça merveilleux.

Citation:
Et en plus, j'ai toujours considéré que les questions étaient beaucoup plus intéressantes ( et amusantes intellectuellement ) que les réponses... d'où mon agacement chaque fois qu'il faudrait se ranger bien gentiment à un avis.


Là encore, qu'est-ce que cela a de gênant ? Au contraire, cela ouvre des possibilité de réflexions très large. Ce n'est pas tout de se "ranger sagement à un avis", mais ça ne dispense pas de faire l'effort de le comprendre. Quand un sceptique donne une explication à tel phénomène, je passe des heures à y réfléchir pour essayer de comprendre comment tout cela fonctionne et en quoi est-ce bien la bonne explication. Croyez-le ou non, ça me fait rêver. Je ne connais rien de plus "tripant" que l'analyse zététique de cas ufologiques : on part sur une piste, on tombe sur un cul-de-sac, on rebondit sur une idée lancée au hasard... jusqu'à aboutir à un raisonnement qu'on déconstruit et reconstruit pour en éprouver la justesse.

Je conteste l'idée que la science ou le scepticisme soient ennuyeux et arides. La seule chose que j'ai à dire à ceux qui le pensent est "essayez".

Citation:
Bon... j'ai la légère impression d'être un peu en dehors du sujet


Non, tu étais en plein dedans. Je trouve intéressant d'aborder ces questions.

Cela fait travailler mon cerveau aussi bien que n'importe quelle hypothèse paranormale, et c'est fun. :wink:


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MessagePosté: Jeu Novembre 02, 2006 11:36 
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D'une manière générale, je suis d'accord avec ce que dit Cortex. Cependant, je mettrais un bémol quant à l'honnêteté intellectuelle de certains chercheurs.

Pour illustrer mon propos, je vous livre quelques exemples.

Je suis issue des "sciences dures" et j'ai été amené à travailler dans le domaine de l'archéologie (domaine dans lequel j'ai suivi une formation de plus de 10 ans "sur le tas" et passé un diplôme de maîtrise) avec des chercheurs issus des sciences humaines au sein d'un laboratoire pluridisciplinaire. J'ai constaté que bon nombre de spécialistes tels que des anthracologues (charbons) ou archéozoologues n'avaient par contre suivi aucune formation en écologie ou zoologie mais que cela ne les empéchaient pas de publier de grosses âneries dans des revues scientifiques de rang A (pour lesquelles le comité de lecture se montrait plus que complaisant).

Aneries du style :
Parler de taillis sous futaie pour les forêts méditerranéennes, substituer le terme de race à celui de population pour des équidés préhistoriques etc.

Malgré cela, aucun d'eux ne s'est préoccupé de vraiment se former aux disciplines en questions, illustrant parfaitement l'adage : "au royaume des aveugles, les borgnes sont rois".

De la même manière, j'enseignais l'écologie fondamentale aux étudiants des "science de l'art archéologie" du DEUG (initiation) au DEA. Lorsque j'ai cessé mes enseignements, j'ai été remplacée par une des étudiantes que j'avais eu l'année précédente en DEA et qui n'avait eu pour toute formation en écologie que les cours que je lui avait donné (elle même étant issue d'une formation en sciences humaines).

Pour continuer, j'ai rencontré beaucoup de chercheurs qui se préoccupaient davantage de leur carrière, des jeux de pouvoirs entre laboratoires que de la démarche scientifique dans leur recherche.

Enfin, lors de colloques, certaines hypothèses scientifiques sont balayées, bien qu'elles aient été conduites avec rigueur et objectivité, pour des raisons toutes autres que leur validité scientifique (rivalités interpersonnelles, vieux contentieux, rivalité des laboratoires pour obtenir des fonds etc.).

Pour en revenir au sujet du post, je dirais que la science dite "officielle" est trop souvent ancrée dans ses paradigmes (= le "politiquement correct scientifique") et qu'il est parfois difficile de sortir des sentiers battus.

Par exemple, je connais très bien l'un des membres de l'équipe de Brunet (découvreur de Toumaï). Ces derniers se sont fait traiter d'imposteurs etc lors des colloques après la découverte de Toumaï car l'existence même de ce fossile remettait en question la théorie de Coppens (découvreur de Lucy). Théorie qui a fait que pendant près de 20 ans, personne n'a cherché de l'hominidé au Tchad.

Il est évident que la démarche scientifique est nécessaire pour appuyer ses thèses mais je pense que la Science gagnerait à se débarasser de ses a priori pour étudier les phénomènes dits "parnormaux". Elle gagnerait également à devenir plus humble face des choses qu'elle ne peut expliquer : plutôt que de nier l'existence de phénomènes dire simplement qu'ils sont observés (ou non) et accepter qu'ils ne peuvent être expliqués par les outils dont nous disposons à l'heure actuelle.

Toutefois, l'angélisme à la science officielle fait parfois frois dans le dos. Quand on parle d'un neurotransmetteur ou d'une étoile à des millions d'années lumière, nous sommes prêts à tout gober puisque c'est scientifiquement prouvé or personne ne va vérifier. En revanche qu'un ufologue présente des témoignages ou des photographies (en dehors de fakes et des illuminés) dignes d'intérêt et on le crucifie sur l'autel de la rationalité.

Je finirais en disant que c'est en remettant certains paradigmes en question et/ou en cherchant dans des directions qui peuvent paraître farfelues de prime abord que les scientifiques pourront peut être réconcillier le paranormal et la science officielle.

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Les escargots n’aiment pas les Français. C’est pourquoi les Français doivent se méfier des escargots qui, sous des dehors bon enfant, cachent en réalité une âme de fauve prêt à bondir.
Pierre Desproges


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MessagePosté: Jeu Novembre 02, 2006 13:13 
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Citation:
Je suis issue des "sciences dures" et j'ai été amené à travailler dans le domaine de l'archéologie (domaine dans lequel j'ai suivi une formation de plus de 10 ans "sur le tas" et passé un diplôme de maîtrise) avec des chercheurs issus des sciences humaines au sein d'un laboratoire pluridisciplinaire. J'ai constaté que bon nombre de spécialistes tels que des anthracologues (charbons) ou archéozoologues n'avaient par contre suivi aucune formation en écologie ou zoologie mais que cela ne les empéchaient pas de publier de grosses âneries dans des revues scientifiques de rang A (pour lesquelles le comité de lecture se montrait plus que complaisant).


Je ne serais pas aussi catégorique que toi sur le cloisonnement des chercheurs dans leur/s spécialité/s.
La mise en place d’équipes de recherche pluridisciplinaires (tu évoques toi-même les labo pluridisciplinaire) est censée justement palliée l’hyperspécialisation des scientifiques. Les UMR du CNRS sont l’exemple type. Les thèmes de recherche sont tellement vastes et variés qu’il serait impossible à un chercheur de se former à une nouvelle discipline à chaque étude, d’où la nécessité de travailler en équipe.


Citation:
Il est évident que la démarche scientifique est nécessaire pour appuyer ses thèses mais je pense que la Science gagnerait à se débarasser de ses a priori pour étudier les phénomènes dits "parnormaux". Elle gagnerait également à devenir plus humble face des choses qu'elle ne peut expliquer : plutôt que de nier l'existence de phénomènes dire simplement qu'ils sont observés (ou non) et accepter qu'ils ne peuvent être expliqués par les outils dont nous disposons à l'heure actuelle.

Toutefois, l'angélisme à la science officielle fait parfois frois dans le dos. Quand on parle d'un neurotransmetteur ou d'une étoile à des millions d'années lumière, nous sommes prêts à tout gober puisque c'est scientifiquement prouvé or personne ne va vérifier. En revanche qu'un ufologue présente des témoignages ou des photographies (en dehors de fakes et des illuminés) dignes d'intérêt et on le crucifie sur l'autel de la rationalité.



Là encore, je ne suis pas sur que l’on puisse dire que la science nie l’observation de phénomènes dits paranormaux. L’hypothèse d’un ufologue est plus souvent rejetée, non pas parce qu’elle n’est pas « scientifiquement correcte », mais parce qu’elle relève rarement de la méthode scientifique. Je serais plus tenté de dire qu’il y a désintéressement du paranormal de la part de la « science officielle » qu’un rejet ou une négation.

Exemple: le réacteur nucléaire d’Oklo au Gabon
La science officielle avait théorisé l’existence de ce genre de phénomène naturel avant la première découverte. Les tenants du paranormal ont, sur la base d’un phénomène réel (photo, plan et témoignages à l'appui), spéculé sur l’existence de sociétés préhistoriques hyper avancées il y a 2 milliard d’années, sans la moindre preuve.


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MessagePosté: Jeu Novembre 02, 2006 14:08 
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Citation:
La mise en place d’équipes de recherche pluridisciplinaires (tu évoques toi-même les labo pluridisciplinaire) est censée justement palliée l’hyperspécialisation des scientifiques. Les UMR du CNRS sont l’exemple type. Les thèmes de recherche sont tellement vastes et variés qu’il serait impossible à un chercheur de se former à une nouvelle discipline à chaque étude, d’où la nécessité de travailler en équipe.


Effectivement, dans ces UMR, tout le monde ne peut pas tout connaître sur tout mais que chacun fasse bien son travail dans son domaine. Ce que je veux dire c'est que sous prétexte que l'on est docteur ou doctorant dans une discipline on ne s'improvise pas spécialiste d'une autre. Je te parle de mon expérience personnelle qui m'a amené à voir le contraire (surtout lorsque l'on travaille dans des labos où se mèlent "sciences dures" et sciences humaines). Je pense cependant que le phénomène est moins important lorsque ces UMR concernent uniquement des sciences dures ou uniquement des sciences humaines.

En l'occurence, ce que je voulais dire c'est que lorsque l'on est archéozoologue par exemple, on est avant tout zoologue et pas archéologue. Ce dont je parlais précisément dans mon exemple, ce sont des chercheurs archéologues de formation qui ne prennent pas la peine de se former sérieusement à la zoologie et à la biologie des populations, sciences nécessaires pour pouvoir aller plus loin que le simple aspect descriptif.

Là je parle de personnes qui font autorité dans l'archéozoologie et qui sont capables de te sortir des énormités du point de vue zoologique ou du point de vue de la biologie de certaines espèces. Ils profitent ainsi du cloisonnement des disciplines et de leur position de Mandarin pour faire taire les voix discordantes.

C'est grave quand même, surtout quand on sait qu'ils enseignent ces énormités à des étudiants qui pour la plupart n'ont pas eu de formation scientifique depuis le lycée (2nde). Pour ma part, je trouve que c'est de la malhonêteté intellectuelle.

Citation:
Là encore, je ne suis pas sur que l’on puisse dire que la science nie l’observation de phénomènes dits paranormaux. L’hypothèse d’un ufologue est plus souvent rejetée, non pas parce qu’elle n’est pas « scientifiquement correcte », mais parce qu’elle relève rarement de la méthode scientifique. Je serais plus tenté de dire qu’il y a désintéressement du paranormal de la part de la « science officielle » qu’un rejet ou une négation.


Ce que je voulais dire c'est que tout ce qui émane de la science dite "officielle" est souvent (en dehors du débat scientifique de spécialistes qui, je trouve n'est pas toujours des plus objectif) pris pour argent content. Il suffit de dire "c'est scientifiquement prouvé" pour que la plupart des gens n'osent même pas remettre en cause la chose.

En revanche, là encore, se désintéresser d'un phénomène, lorsque l'on est un scientifique, revient à nier sa réalité et justement laisser la brèche ouverte pour que des illuminés s'y engouffrent pour donner des explications ésotériques sans preuve scientifique. Là où la science laisse le champ libre on se retrouve avec des Raëls ou des fanatiques religieux.

Je me demande donc pour quelle raison, aucun scientifique, aucune équipe ne fait officiellement de la recherche sur les phénomènes dits paranormaux. Est ce pour des questions d'allocation de budget ? Ou est-ce parceque le cartésianisme forcené a pris le dessus et qu'individuellement il est plus "politiquement correct" de travailler avec Gérard Majax à démonter les croyances plutôt que de dire "j'ouvre un laboratoire et je vais travailler à mettre au point un ou plusieurs protocoles fiables pour affirmer ou infirmer la réalité de certains phénomènes" ?

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MessagePosté: Jeu Novembre 02, 2006 21:19 
ontophagus a écrit:
Je me demande donc pour quelle raison, aucun scientifique, aucune équipe ne fait officiellement de la recherche sur les phénomènes dits paranormaux. Est ce pour des questions d'allocation de budget ? Ou est-ce parceque le cartésianisme forcené a pris le dessus et qu'individuellement il est plus "politiquement correct" de travailler avec Gérard Majax à démonter les croyances plutôt que de dire "j'ouvre un laboratoire et je vais travailler à mettre au point un ou plusieurs protocoles fiables pour affirmer ou infirmer la réalité de certains phénomènes" ?


Euh, c'est précisément ce qu'a fait le laboratoire de zététique de Nice. Le prix "Broch-Majax-Théodor" était destiné à se procurer des sujets à tester, même si selon moi ce n'est pas la meilleure façon d'y parvenir.

1. beaucoup de gens sincèrement persuadés de la réalité de leurs dons refusent de s'en servir pour gagner de l'argent (ce qui est un gage de leur sincérité, justement, mais pas de la réalité de leur don) ;

2. à l'opposé, l'appât du gain a tendance à amener un certain nombre d'aigrefins qui savent très bien n'avoir aucun don, mais pensent pouvoir réussir à frauder pour empocher les 200.000 €.

(NB : aujourd'hui le prix "Broch-Majx-Théodor" est en "sommeil")

Mais je ne pense pas que ça ait à voir avec le "politiquement correct". Je ne suis pas d'accord pour qu'un certain nombre de vieux bornés devenus ventripotents à force de hanter les cocktails grâcieusement financés sur le budget du CNRS fasse passer l'ensemble des chercheurs, qui se défoncent pour faire du bon travail et le faire connaître, pour des gens du même acabit.

Je suis d'accord avec toi, ontophagus, sur un certain nombre de points, notamment le fait que l'ambiance dans les UMR fait très "panier de crabe" avec lutte d'écoles pour se partager budgets et honneurs, et qu'on s'y préoccupe trop peu de vulgarisation. C'est en partie pour cela que je n'ai jamais mené ma thèse à terme.

Mais il serait complètement hâtif de faire croire que la recherche et la science, ce n'est que cela. Rien qu'à l'Observatoire Zététique, une bonne partie des membres sont des chercheurs qui se "déchirent" pour informer le public sur des trucs pourtant pas compliqués - et la science n'est pas seule responsable, loin de là, du manque de connaissances des gens dans certains domaines.


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MessagePosté: Jeu Novembre 02, 2006 23:22 
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Je crois qu'il est important de noter que le rapport historique entre la science et le paranormal en France n'est pas de nature à réconcilier les uns et les autres, dans d'autres pays comme les pays anglo-saxons ou germaniques il n'existe pas une opposition, dichotomie aussi forte.

L'approche zététique a le mérite de ne pas ignorer ou balayer du revers de la main les phénomènes dits paranormaux, cela est un progrès indéniable et une tentative de trouver un champ et une méthodologie d'analyse commune.

Je rejoins néanmoins ontophagus, sur la nécessité de formuler un nouveau paradigme pour aborder sereinement certains phénomènes qui se soumettent mal au protocole scientifique.

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