La Sibérie se transforme

[DRAGON Profil]

La Sibérie se transforme

Joël IGNASSE - 11/08/05.

A-t-on franchit un seuil critique en Sibérie ? C’est l’avis du botaniste Sergueï Kirpotine de l'université de Tomsk, en Russie. Pour lui un facteur encore inconnu, ou plus vraisemblablement une combinaison d’évènements, a déclenché un dégel sans précédent dans une très grande partie de la Sibérie occidentale.

Le paysage inchangé depuis 11 000 ans, une vaste étendue de pergélisol, est en train de fondre. Un secteur d’un million de kilomètres carré de glace est sur le point de se transformer en une région de lacs peu profonds. Selon les scientifiques russes, la fonte d’une surface grande comme la France et l’Allemagne réunies, pourrait libérer dans l’atmosphère des milliards de tonnes de méthane, un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le dioxyde de carbone.

Larry Smith de l'université de Californie, Los Angeles, estime que seul le marais sibérien occidental contient 70 milliards de tonnes de méthane soit un quart de tout le méthane stocké sur la terre.
Si une telle quantité de gaz était libérée, le retentissement sur le climat mondial serait catastrophique, les climatologues pensent que les prévisions concernant la hausse des températures à l’échelle mondiale devraient alors être entièrement révisées, à la hausse bien entendu.

La totalité de la région subarctique sibérienne occidentale a commencé à fondre il y a seulement trois ou quatre ans. Ce dégel est du au réchauffement planétaire mais des facteurs locaux interagissent aussi, comme une perturbation atmosphérique cyclique, connue sous le nom d’oscillation arctique. La fonte du manteau de glace contribue à auto-entretenir ce phénomène car la terre ainsi libérée absorbe une plus grande quantité de chaleur que la neige qui reflète les rayons du soleil.

Les chercheurs pensent que le dégel amorcé est irréversible, David Viner, chercheur à l'Unité de recherche sur le climat de l'université britannique d'East Anglia a précisé au quotidien The Guardian : « Quand vous commencez à perturber ce genre de systèmes naturels, vous pouvez aboutir à des situations où (le phénomène) ne peut plus être arrêté. Il n'y aucun frein que vous puissiez utiliser ». Rien de bien rassurant…

Source : Sciences et Avenir

[Homme Curieux Profil]

Effet de serre et réchauffement climatique : l'essentiel

[ananaskiller Profil]

Oui je suis passionné de météo et cela me rend triste ce que l'homme fait.

[armoria Profil]

Si encore il était possible de récupérer ce méthane pour l'exploiter !
C'est ce que l'on fait dans les usines qui utilisent la biomasse pour fabriquer du méthane.
Mais en l'occurrence, cela représente une telle surface que je doute que cette solution puisse être mise en place.
A moins que le méthane ne se présente sous forme de poches... D'autres détails là-dessus, DRAGON ?

[bouligoulga Profil]

Le méthane est dans la glace ?

[DRAGON Profil]

armoria,

Non, mais cette information est très inquiétante, tout ce méthane qui part dans l'atmosphère, c'est de mauvais augure, sans compter qu'il n'y a pas qu'en Sibérie que cela se produit, mais partout où l'on trouve du pergélisol.

Pergélisol : Le pergélisol est un phénomène thermique qui se produit dans les roches ou les sols dont la température se maintient pendant de longues périodes à 0°C ou au-dessous.

Le pergélisol, sa disparition : http://sts.gsc.nrcan.gc.ca/beaufort_dcp ... =7&PgID=32

Les gaz du pergélisol :

Le pergélisol recèle des gaz à effet de serre (méthane, dioxyde de carbone, vapeur d'eau, etc.) en grandes quantités qui sont actuellement piégés. Ils se sont accumulés dans les tourbières gelées et autres terres humides.

[bouligoulga Profil]

Et les scientifiques sont certains que c'est irréversible ? Alors c'est catastrophique.

[armoria Profil]

Je pense que, si jamais il y a moyen d'exploiter des poches de gaz, elles le seront, ce qui pourrait limiter les dégâts. Et comme ça représente un fort potentiel économique, il est possible que ce soit fait.
Autant, quand notre avenir seul est en jeu, il n'y a pas vraiment urgence, autant quand il y a des milliards à la clef...

[bouligoulga Profil]

Je suis d'accord avec toi.

[grododo Profil]

Je pense que, si jamais il y a moyen d'exploiter des poches de gaz, elles le seront, ce qui pourrait limiter les dégâts. Et comme ça représente un fort potentiel économique, il est possible que ce soit fait.
Autant, quand notre avenir seul est en jeu, il n'y a pas vraiment urgence, autant quand il y a des milliards à la clef...

Je suis, hélas, bien d'accord moi aussi avec toi ;
ce qui m'effraie le plus dans ce que tu dis, c'est que finalement, "ils" ne semblent pas voir à long terme ; à quoi leur serviront leurs millions dans un monde sans ozone (entre autres) ? N'ont-"ils" donc pas d'enfants...?

[armoria Profil]

C'est la question que je me pose tous les jours...

[Homme Curieux Profil]

Je crois que le dérèglement du climat a déjà bien commencé.

La Somalie a connu les premières chutes de neige de toute son histoire!

Des scientifiques américains ont déclaré jeudi avoir trouvé, grâce à la combinaison de modèles informatiques et de données d'observation, les premières preuves montrant que les activités humaines avaient réchauffé les océans de la planète.
Les chercheurs, travaillant sous la direction de Tim Barnette au Scripps Institution of Oceanography en Californie, ont découvert des signes de réchauffement des océans sous l'influence des gaz à effet de serrre, indiquant que le réchauffement était produit par les activités humaines, selon leur article paru dans le dernier numéro du magazine Science.

Les scientifiques qui étudient les changements climatiques ont découvert les premiers signes d'un ralentissement du courant marin Gulf-Stream, qui maintient la douceur des climats en Europe occidentale, annonce dimanche le "Sunday Times".

[DarkSide Profil]

On parle de 70 000 000 000 de tonnes de méthanes sur une surface équivalente à la France et l'Allemagne. On ne peut pas le récolter.

[armoria Profil]

Bien sûr qu'on ne peut pas tout récupérer sur une telle surface.
Je n'ai jamais rien dit de tel, rassure-toi, je ne vis pas chez les Bisounours !
Ce que je veux dire, c'est que si ce gaz est stocké sous forme de poches, on pourra peut-être en récupérer au moins une partie, et ainsi tenter de limiter les dégâts.

Quant à freiner le réchauffement, c'est illusoire pour lutter contre ce phénomène, puisque les cochonneries que nous balançons en ce moment-même dans l'atmosphère seront encore actives pendant au moins vingt ans.

En résumé, changer radicalement nos habitudes ne fera pas effet tout de suite. Nous devons non seulement réparer le bateau pour qu'il puisse encore naviguer, mais il faut aussi écoper, parce que les voies d'eau sont déjà dans la cale.

[bouligoulga Profil]

Mais c'est que quand l'extrême urgence se présentera que les puissances se décideront je pense à faire ça armoria.

[DRAGON Profil]

Les océans emmagasinent également une grande partie de la pollution atmosphérique et participent à la régénération de l'atmosphère. Mais lorsqu' ils vont arriver à saturation, ils vont tout rejeter en bloc dans l'atmophère, encore un problème supplémentaire.

On peut regarder dans toutes les directions, il n' y a rien de bon à l'horizon.

Le rôle des océans : http://www.fredshark.net/Historique/vie10.htm

[grododo Profil]

C'est grosso modo ce que dit Nicolas Hulot dans son bouquin, "le syndrome du Titanic"...
Le bateau est en train de couler, tout le monde le sait, mais l'orchestre continue de jouer...
brrrrrrr...

[Hugamumbo Profil Site internet]

Sans oublier que la partie nord du Canada elle aussi commence à dégeler très lentement, enfin moins rapidement que la Sibérie, mais quand même.

[Homme Curieux Profil]

Un glacier du Groenland fond 3 fois plus vite depuis 15 ans

Le glacier Kangerdlugssaq, sur la côte Est du Groenland, est devenu l'un des plus rapides au monde, reculant à une vitesse annuelle de 14 km, confirmant l'accélération des changements climatiques, a affirmé jeudi Greenpeace.

Une équipe de chercheurs indépendants de Climate Change Institute de l'université du Maine (Etats-Unis), à bord du bateau de Greenpeace, "Artic Sunrise", a constaté le 20 juillet que la vitesse de fonte de ce glacier, qui était de 5 km par an en 1988, a presque triplé, passant à quelque 14 km aujourd'hui.

En outre, ce glacier a reculé d'environ 5 km depuis 2001 après avoir maintenu une position stable au cours des 40 dernières années.

"C'est une découverte dramatique" selon le scientifique Gordon Hamilton qui a effectué des mesures de haute précision du glacier, lequel à lui seul transporte ou draîne 4% de la glace de la calotte glaciaire.

Une semaine après cette découverte, les scientifiques ont observé qu'un autre glacier, toujours à l'est de l'île, Helheim, a reculé de plus de 40% au cours des 4 dernières années.

"Ces nouveaux résultats suggèrent que la perte de glace de la calotte groenlandaise, à moins d'être compensée par une augmentation équivalente de chutes de neige, pourrait être plus importante et plus rapide qu'estimé précédemment", a-t-il déclaré, cité par le communiqué de Greenpeace.

"Ceci pourrait avoir de sérieuses implications sur le niveau des océans", a-t-il averti.

La banquise du Groenland pourrait fondre si le réchauffement climatique en Arctique dépasse les 3 degrés, selon Greenpeace, avec pour conséquence "une augmentation dramatique du niveau de la mer".

Cela aura "un impact significatif sur la planète où plus de 70% de la population mondiale vivent dans les plaines côtières, et 11 des 15 plus grandes villes du monde se trouvent sur les côtes ou les estuaires", selon Greenpeace.

"La réduction des glaciers du Groenland envoient un signal urgent au monde selon lequel on doit agir maintenant pour stopper les changements climatiques" a indiqué de son côté Martina Krueger leader de l'expédition Greenpeace au Groenland.

Cet appel est lancé à quelques jours de la réunion (16-19 août) à Ilulissat (ouest du Groenland) de quelque 25 ministres de l'Environnement des pays industrialisés et en développement pour évoquer le défi des changements climatiques.