Un chien passe sa première communion

[directeur adjoint Skinner]

Petite précision à ce sujet.

"La messe en latin" est un terme inventé par les médias qui ne veut strictement rien dire.

On peut très bien dire une messe de Paul VI (le rite actuel) en latin. A la cathédrale de Strasbourg comme à Notre-Dame de Paris, une des messes du dimanche matin est en latin à 80% (seuls les lectures de la Bible et le sermon du prêtre sont en français à cet office).

Ce qu'ils appellent "la messe en latin" est en réalité la messe selon le rite de saint Pie V promulgué en 1570 qui avait cours jusqu'en 1969. L'année dernière, par la publication de ce que l'on appelle "un motu proprio", le pape a remis cette liturgie à l'honneur en la consacrant "forme extraordinaire du rite romain": désormais chaque prêtre est libre de choisir entre les deux rites sans demander l'autorisation de l'évêque local.

Le latin reste toujours la langue officielle de l'Eglise. Comme tu dis Chimère c'est cocasse, mais c'est l'Eglise catholique qui porte aujourd'hui l'héritage culturel de l'Empire romain. A titre d'exemple, les vêtements liturgiques du prêtre sont un héritage direct de la culture romaine: l'étole que porte le prêtre à la messe provient à l'origine du "latus clarus" que portaient les sénateurs de Rome, et la chasuble provient de la toge particulière que portaient les consuls.

[Ar Soner]

Il y a également crise des vocations chez les protestants bien que ce soit moins connu (eux aussi font du marketing à ce niveau).

Ah, ça !...
Les protestants ont une culture plus "anglo-saxonne" que les catholiques, ils ont bien compris que le marketing était un moyen très efficace pour évangéliser les foules ; tandis que l'Eglise catholique reste davantage accrochée à ses principes et s'y refuse -pour le meilleur et pour le pîre, je dirais.

Ensuite concernant la crise des vocations, il y a une chose que les médias oublient toujours de dire. La situation est très disparate en fonction des endroits. Par exemple chez nous à Strasbourg, 10 personnes ont été ordonnées prêtres (du jamais vu depuis 12 ans!). La situation en France sur le plan des vocations n'est absolument pas la même en Pologne ou en Amérique latine. Au sein même de la France, les situations ne sont pas identiques. Certains diocèses sont effectivement sinistrés tandis que d'autres s'en tirent relativement biens. C'est le cas chez moi où nous avons encore 40 séminaristes (en même temps, comme nous sommes en terre concordataire, les curés ont le statut de fonctionnaires donc ça aide ).

On trouve des exceptions partout (surtout que comme tu le signales toi-même, l'Alsace et la Lorraine sont des cas particuliers en raison du concordat).

Cela dit, si on considère les chiffres globaux à l'échelle de la France, on ne peut pas nier que le catholicisme traverse une certaine crise : 64% de catholiques déclarés et 4,5% de pratiquants en 2009, contre en comparaison 81% déclarés et 29% pratiquants en 1972 (sondage IFOP de 2010). Il y a également ces chiffres de 2006, émanant de l'Eglise elle-même, qui sont alarmants : entre 1996 et 2006, soit en 10 ans, baisse de -19% des baptêmes, de -28% des mariages, de -28% des prêtres... il n'y a que le nombre de diacres qui a augmenté de plus de 90%, signe des temps ?..

A côté de cela, je n'ai pas l'impression que ces chiffres semblent inquiéter plus que cela les autorités religieuses en France...

Le latin reste toujours la langue officielle de l'Eglise. Comme tu dis Chimère c'est cocasse, mais c'est l'Eglise catholique qui porte aujourd'hui l'héritage culturel de l'Empire romain. A titre d'exemple, les vêtements liturgiques du prêtre sont un héritage direct de la culture romaine: l'étole que porte le prêtre à la messe provient à l'origine du "latus clarus" que portaient les sénateurs de Rome, et la chasuble provient de la toge particulière que portaient les consuls.

Hmmm. Je ne suis pas sûr que cela soit historiquement très correct...
Le latus claVus était effectivement le vêtement des sénateurs, mais c'était une simple tunique avec deux bandes rouges de chaque côté -j'avoue que le lien avec l'étole dans sa forme actuelle me paraît difficile à voir....

[directeur adjoint Skinner]

Oui mais c'est l'origine de l'étole du prêtre: c'est ce que nous enseigna mon prof d'histoire romaine à l'université (du moins c'est ce qu'il dit dans ses cours).

Ensuite, en ce qui concerne la position des autorités religieuses, il faut savoir que l'Eglise ne raisonne pas comme une entreprise et que certains chrétiens sont même un peu heureux malgré tout de cette situation: ils disent mieux vaut dix pratiquants fervents que 1000 personnes qui fréquentent l'Eglise uniquement par tradition.