Bon finalement.
Homme Curieux a écrit:
De quels Philosophe parle-tu ? Les anciens philosophes, Pascal par exemple, étaient aussi des scientifiques, ils savaient donc de quoi ils parlaient. Si tu parle des nouveaux philosophes, il parlent beaucoup pour ne rien dirent.
Si j'utilise Wikipédia ce n'est pas comme référence ultime mais parce que, pour l'instant c'est la meilleur synthèse que j'ai trouvé.
La critique du rationalisme est probablement aussi vieille que le rationalisme lui-même. Dans des messages antérieurs, j'ai déjà exposé certaines des failles de cette philosophie mais ça ne passe pas manifestement pas dans les têtes... Après ça, on aura dire sans rire que la
raison est le principe premier de la connaissance

Pour ceux et celles qui veulent s'exercer les méninges, je recommande deux auteurs : le philosophe Cornelius Castoriadis, qui est pour moi une source inépuisable d'inspiration, et l'anthropologue des sciences Bruno Latour, qui développe contre ce rationalisme qu'il qualifie de
court, un rationalisme
long.
Pour en savoir en peu plus, voici un texte de Latour qui - faut croire que le hasard fait bien les choses - porte sur les parasciences :
Sciences et parasciences : une question mal posée?J'ai quelques réserves au sujet de ce que dit Latour à propos des "parasciences" mais il a le mérite de ne pas être complaisant envers elles et le rationalisme.
Citation:
Citation:
c'est qu'il n'y a pas de pont allant du physico-chimique au vivant, ni du vivant au psychique (et au social-historique).
Alors désolé mais c'est n'importe quoi. Le vivant est une machine complexe basé sur des interactions physico-chimique. Comment crois tu que nos molécules fonctionnes ? Le psychique à comme base le vivant, il n'est pas limité par lui mais c'est quand même sa base.
Mon analogie avec le cubisme et la chimie des couleurs aurait pourtant dû suffire à faire comprendre mon argument... Un peintre ne pourrait effectivement peindre sans toile, pinceau et couleurs mais ceux-ci ne dictent pas ce qu'il peint et comment il peint. Le génie d'un Picasso ou d'un Renoir ne se déduit pas de la chimie des couleurs.
Rapport avec le vivant ? Les propriété des particules subatomiques ne sont pas les propriétés des atomes qui ne sont pas les propriétés d'une molécule qui ne sont pas les propriétés d'une cellule qui ne sont pas les propriétés d'un tissu organique qui ne sont pas les propriétés d'un organe qui ne sont pas les propriétés du système lymphatique qui ne sont pas les propriétés du cortex cérébral qui ne sont pas les propriétés de la psyché qui ne sont pas les propriétés de l'institution sociale... Certes, il faut tout ça pour que nous existions, et qu'existent des croyants et des neurobiologistes, mais aucun de ces objets n'est réductible au précédent. Et s'il l'était, il serait alors un objet mal nommé et fictif.
Pour le dire autrement, les lois de la matière ne sont pas les lois du vivant qui ne sont pas les lois (qui ne sont peut-être pas des lois) de la psyché qui ne sont pas les lois (qui ne sont même pas des lois) du social-historique et de ses signification imaginaires sociales. A ces différents objets correspondent autant de domaines de légalité autres, irréductibles les uns aux autres. Le monde est donc essentiellement hétérogène et stratifié et toute connaissance ne porte toujours que sur une de ces strates.
Certes, sans le mouvement des galaxies la vie n'existerait pas, et sans les processus physico-chimiques nous ne serions pas là pour en discuter. Mais de la même façon que le mouvement des galaxies ne suffit pas à dire en quoi consiste la vie, les processus physico-chimiques ne suffisent pas à dire en quoi consiste ou la croyance, ou la foi, ou la religiosité ou le déisme (ces termes, je le rappelle aux rationalistes qui ne savent pas lire, n'étant pas synonymes et ne signifiant pas la même chose). Réductionnisme et pensée magique que de prétendre le contraire.
J'observe néanmoins un certain progrès dans les travaux de J. Borg et son équipe (selon le résumé donné). Alors que certains nonologues
croient toujours pouvoir identifier un éventuel
God Gene, Borg ne cherche que ce qui pourrait nous
prédisposer moléculairement à la croyance en Dieu et admet que la sérotonine ne saurait être une "
molécule de la foi". C'est une confession d'humilité peu banale au sein d'une science où plusieurs praticiens rêvent de refondre l'ensemble du comportement humain avec une éprouvette... Attendons encore quelques années, les neurobiologistes finiront bien par découvrir que ce n'est pas la sérotonine qui prédispose à la religiosité mais bien l'intensité du sentiment religieux qui favorise la sécrétion de la sérotonine...