La Russie envisage de relancer ses programmes lunaire et martien MOSCOU
(AFP) - La Russie envisage de relancer ses programmes d'exploration de la Lune et de Mars, a affirmé jeudi le premier vice-directeur de l'Agence aérospatiale russe (Rossaviakosmos) Nikolaï Moïsseïev.
"D'ici la fin de l'année, nous élaborerons un programme fédéral de développement du secteur spatial jusqu'en 2015 et il est possible que ces projets soient inclus dans ce programme", a déclaré M. Moïsseïev, cité par l'agence Itar-Tass.
"Nous avons beaucoup de propositions des scientifiques (russes) sur l'organisation d'expéditions sur la Lune et sur Mars", a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent au lendemain d'un discours du président américain George W. Bush qui a annoncé un retour des Américains sur la Lune à partir de 2015, en préparation de missions humaines d'exploration d'autres planètes du système solaire, à commencer par Mars.
M. Bush a par ailleurs annoncé la fin du programme des navettes spatiales en 2010 et l'achèvement de la construction de la Station spatiale internationale (ISS).
Le directeur de Rossaviakosmos Iouri Koptev s'est entretenu avec l'administrateur de la Nasa Sean O'Keefe "pendant une demi-heure, juste après le discours de M. Bush", a indiqué un porte-parole de Rossaviakosmos, Konstantin Kreïdenko.
"M. O'Keefe a assuré qu'il n'était pas question pour la Nasa d'abandonner le programme de l'ISS", a affirmé M. Kreïdenko, cité par l'agence Ria Novosti.
La décision américaine d'arrêter le programme des navettes est "logique", car "après la fin de l'assemblage de l'ISS, il n'y aura plus de nécessité d'envoyer vers la station des appareils aussi grands" que les navettes américaines, a estimé de son côté le vice-directeur des vols pilotés au centre russe de contrôle des vols spatiaux (Tsoup), Viktor Blagov, interrogé par l'AFP.
Bien que la Russie ait abandonné son programme lunaire à la fin des années 1970, les chercheurs russes ont soigneusement gardé la technologie qui leur a permis d'envoyer sur la Lune deux appareils d'exploration, Lounokhod-1 (en 1970) et Lounokhod-2 (en 1973), a assuré le vice-directeur de l'institut de recherches russe Lavotchkine où ces appareils ont été conçus, Roald Kremnev.
"Si la Russie décide de relancer son programme lunaire, il nous faudra un an pour créer le projet d'un nouveau Lounokhod et deux à trois ans pour le construire", a estimé M. Kremnev, cité par l'agence Itar-Tass, ajoutant que le coût d'un tel projet était estimé à environ 20 millions de dollars.
La Russie peut également envoyer un homme sur la Lune, en réanimant le projet du puissant lanceur Energuia qui avait propulsé la navette spatiale russe Bourane dans l'espace en 1988, a-t-il dit.
Source :
Yahoo!Actualités
Les ambitions spatiales chinoises visant la Lune et Mars ont vraiment le don de "réveiller" les grandes puissances, après les Américains, voilà les Russes qui se redécouvrent des envies d'espace.