La vrai question c'est : Qu'est ce que l'intelligence ?
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Etymologie
Intelligence vient du latin intellegere, avec le préfixe inter = entre, et le verbe legere associé à la lecture et à la ligature. C'est donc la capacité à repérer (et savoir utiliser) un lien, à savoir lire au sens le plus large (lire les signes écrits par l'homme, mais aussi les signes inscrit par la nature).
Définition
Définir l'intelligence est un défi. On peut tenter de dire, mi-humoristiquement, mi-sérieusement, que
« L'intelligence, c'est ce que mesurent les tests d'intelligence »
On dit qu'un des inventeurs des test de QI, A. Binet, aurait fait une réponse de ce type. Ce serait raisonnable si on avait un consensus sur ce que doivent être ces tests, mais ce n'est pas le cas. Toutefois, les tests de quotient intellectuel sont largement utilisés pour les hommes. Ils visent à quantifier (de façon relative, par rapport à une population « moyenne », et non de façon absolue) la capacité à percevoir, conserver, analyser et utiliser l'information en provenance de son environnement afin d'inter-agir avec celui-ci. Il est clair que selon le domaine, l'intelligence d'un individu est variable.
En l'absence de définition commune, et d'instrument de mesure satisfaisant, de nombreuses définitions qui se recoupent plus ou moins existent.
On peut dire que l'intelligence est l'ensemble des fonctions mentales mobilisées pour l'analyse, la compréhension et l'organisation du réel en pensées (concepts) chez l'humain à défaut de connaitre celles des animaux, notamment les plus évolués.
On peut aussi définir l'intelligence comme étant la capacité à utiliser le raisonnement causal, l'imagination, la prospection et la flexibilité. Elle serait ainsi liée à la faculté d'adaptation, sans s'y réduire.
Exemples de définitions
Ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle (par opposition à la sensation et à l'intuition). Aptitude à comprendre et à s'adapter facilement à des situations nouvelles.
Tiré de Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement. Recherche et réd. Louise Bérubé.,1991.
L'intelligence est la capacité à découvrir un contexte nouveau, à le comprendre et à réagir à cette nouvelle situation de façon adaptée.
Richard Atkinson
L'intelligence, modelée par le patrimoine génétique et par l'environnement culturel et affectif, dépendrait d'un équilibre subtil entre un mode de traitement rapide des informations et un mode lent d'analyse de ces données.
Faculté de connaître, de comprendre et de s'adapter, faculté d'abstraction et d'anticipation ou encore intuition [ ... ]. Pour connaître, pour comprendre et pour s'adapter, en un mot pour faire preuve d'intelligence, il faut que les perceptions et les sensations que reçoit le système nerveux central aient un sens, c'est-à-dire que les différents stimulus sensoriels soient associés, classés par les structures cérébrales nécessaires au traitement de l'information et mémorisés. Les étapes de ce traitement, par exemple la rapidité de perception d'un stimulus, son stockage, son évaluation par rapport aux informations déjà enregistrées, son analyse et la réaction qu'il déclenche, sont des facteurs de l'intelligence.
Tiré de Qu'est-ce que l'intelligence ? Jean-Pol Tassin, in Pour la Science, n°254, décembre 1998.
Le test de Turing
En l'absence d'une définition satisfaisante pour l'intelligence, il est difficile de décider si une machine (ou un animal) est ou non intelligent.
Alan Turing propose donc de prendre l'homme comme étalon, et de considérer qu'une machine est intelligente si un homme est incapable de distinguer l'objet testé d'un humain testé simultanément. Cf. test de Turing.
L'intelligence de l'homme
Intelligence et agressivité
L'intelligence est directement liée à l'agressivité : les plantes, les coraux, les moules, etc., qui collectent passivement leurs aliments, n'en ont pas besoin. Les animaux herbivores ont des besoin un peu plus élaborés, mais à peine : leurs aliments sont parfois rares et varient en fonction de la saison, mais jamais ils ne s'échappent, tandis que face aux prédateurs ils ne peuvent pas élaborer de grandes statégies. Seuls les prédateurs mobiles ont besoin de mettre au point des ruses complexes, parfois collectives (chasse en meute des dauphins ou des loups) et utilisant des techniques remarquables (sonar par exemple). Et l'homme se distingue par son équipement naturel particulièrement déficient pour un prédateur(pas de griffes ni de crocs, ni de cornes ni de défenses ni d'armure, etc.). L'intelligence, en permettant de maitriser des armes et des techniques élaborées pour venir à bout d'animaux plus puissant, était une condition sine qua non du passage très tardif (à l'échelle de l'évolution) d'un mode de vie végétarien à une alimentation carnée.
Intelligence et physiologie humaine
Le développement du cerveau et de l'intelligence de l'Homme a été rendu possible (ou au moins plus facile) par de nombreuses adaptations successives. Toutes ne sont pas nécessaires (le même effet peut être le résultat d'autres adaptations), mais toutes sont un facteur de facilitation. Certaines d'entre elle ont une probabilité accrue lorsque l'homme a déjà progressé sur la voie de l'intelligence, et qu'il a déjà adopté un mode de vie en conséquence.
La station debout, d'abord, semble un facteur essentiel. Elle libère les mains, les débarasse d'un contact agressif avec le sol et rend possible une sensibilité accrue du toucher. Elle déplace la jonction crâne-colonne vertébrale, ce qui facilite le développement du volume cranien. Sur le plan du comportement, elle permet une action à distance (lancement d'objets, cailloux puis autres armes plus élaborés) particulièrement utile à un animal mal armé, tant pour tenir en respect un prédateur que pour harceler une proie.
L'homme se distingue par la très grande variété d'expression de son visage, et de sons qu'il peut produire avec sa bouche (et sa capacité d'imitation de sons animaux). Sa face, sa machoire et sa bouche sont adaptées en se sens, cela peut-être un facteur important pour le développement de l'abstraction, à partir de l'association entre les sons, les choses, les sentiments et les idées.
L'homme se distingue par un comportement sexuel débridé, sans saisonnalité marqué et dissocié du cycle reproductif de la femme. Il est possible que cette adaptation équilibre l'agressivité humaine (dont on a vu le lien avec l'intelligence).
De même, l'agressivité féminine moindre (ce qui ne veut pas dire absente !), observée dans de nombreuses espèces, a pu être une nécessité, conduisant à des différences sensible de comportement. Bien que cela soit politiquement incorrect et contestable (notamment en raison d'une définition satisfaisante de l'intelligence), cela peut expliquer des différences d'intelligence (selon le domaine, notamment) entre mâle et femelle humains.
Le jeune enfant est, par rapport aux autres mammifères, un prématuré. Cela lui permet une croissance considérable du crâne, qui sinon rendrait sa naissance impossible (Là encore, on peut imaginer d'autres adaptations ayant le même effet, mais celle-ci fait l'affaire). Cela le rend également à la fois apte à adopter des techniques élaborées dont il ne dispose pas par cablage neuronal d'origine ("instinct"), et dépendant de ces techniques.
Globalement, il apparait que l'Homme est construit pour être intelligent, à la fois sur le plan individuel et sur le plan social.
Inné et acquis
Il est bien évident que l'intelligence est en partie un caractère héréditaire (sinon, un chimpanzé ou même un chien éduqué comme un humain devrait avoir l'intelligence d'un humain, ce qui n'est manifestement pas le cas).
Il est non moins évident que l'intelligence est dépendante de l'environnement, tant pas les aspect physiques (qualité de l'alimentation par exemple) que par les aspects plus relationnels (contraste entre les enfants privés de soins humains et les autres ; Cf. par exemple Kaspar Hauser et les enfants dits « sauvages » ).
Cela n'empêche pas les débats sans fin sur l'importance respectives des deux facteurs, et sur les conclusions à en tirer d'un point de vue politique.
Sir Francis Galton, un cousin de Charles Darwin, proposera par exemple de mettre en place une politique d'amélioration de l'espèce humaine, et inventera le terme eugénisme. Ce point de vue sera même dominant à la fin du XIXe siècle et encore au XXe siècle (mythe de l'Homme nouveau, nazi ou communiste).
Plus concrétement dans la vie de tous les jours, les différentes opinions sur la part respective de l'hérédité et de l'éducation ont un impact souvent structurant, quoique sous-jacent, sur les stratégies éducatives. Ainsi et par exemple, si la part inné/héréditaire est importante, il faut prévoir des programmes adaptés au niveau (et au type) d'intelligence des enfants, et mettre en place une politique visant beaucoup à repérer les enfants naturellement intelligents et donc « sélectionner » ; dans ce cas, les qualités propres des enfants s'exprimant fortement, des politiques de mélange auront peu d'effet positifs et beaucoup d'effets négatifs (en soumettant les enfant à un régime intellectuel inadapté, trop riche ou trop pauvre selon le cas). Inversement, si la part éducative est forte, il est inutile de séléctionner mais au contraire il faut stimuler, et on peut prévoir des programmes très homogènes ; en outre, des politiques de « mixité sociale » pourront atténuer les différences initiales d'intelligence entre les enfants sans inconvénient pour eux.
Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence