Navigateur momifié aux Philippines: Le mystère résolu, mais quelques questions restent en suspens
Un homme assis sur son bureau, la tête reposant sur son bras « comme s’il dormait ». Mort et momifié. Voilà ce qu’ont retrouvé des pêcheurs il y a quelques jours à bord d’un yacht dans la mer des Philippines, à une centaine de kilomètres au large de Barobo. La victime identifiée, un Allemand répondant au nom de Manfred Fritz Bajorat, les policiers tentaient depuis de répondre à plusieurs questions. A ce jour, ils n’ont éclairci qu’une partie du mystère.
Comment est-il mort ?
Depuis la découverte du corps, les policiers suspectaient une mort naturelle. La position de Bajorat, un aventurier de 59 ans, faisait pencher les criminologues pour un événement inattendu comme une crise cardiaque. D’autant qu’aucune trace d’effraction ni de violences n’avait été relevée à bord du yacht et que des objets de valeur comme la radio et le GPS du bateau étaient toujours à leur place. Mercredi, la police a confirmé sa première impression : « La cause de la mort est un infarctus aigu du myocarde, si l’on en croit l’autopsie du laboratoire criminel de la région. »
Quand est-il mort ?
A en juger par l’état du corps, que les photos publiées dans la presse anglo-saxonne permettent de voir de très près (trop, pour les personnes à l’estomac sensible), on aurait pu croire que la victime avait perdu la vie il y a plusieurs mois, voire plusieurs années. Il n’en est rien : Bajorat serait mort… « il y a plus ou moins une semaine », a annoncé le porte-parole de la police.
Comment son corps s’est-il momifié ?
Se pose donc la question de la momification du corps, d’une rapidité étonnante. L’Allemand, qui a été retrouvé nu et desséché à quelque 100 kilomètres de la ville de Barobo, se serait tout simplement transformé en momie sous l’effet de l'« air marin », d’après la police. Un expert suisse interrogé par le Daily Mail précise que « le sel et l’air salé en particulier peuvent conduire à une momification naturelle et qu’un flux d’air constant y participe aussi ». Selon lui, le processus peut être achevé au bout de quelques jours, « au moins partiellement », ou prendre plusieurs mois, selon l’environnement.
D’où venait-il et où allait-il ?
La police l’ignore encore. Les traces du navigateur sont peu nombreuses. Dans le journal allemand Bild, un autre aventurier des mers dit l’avoir croisé en 2009 à Majorque. Un document de la police indique ensuite, quatre ans plus tard, que Bajorat a été contrôlé par la police maritime de Sao Vicente. Problème : ils ne savent pas s’il s’agit de Sao Vicente au Cap-Vert ou au Brésil, les deux pays, de langue portugaise, ayant un port portant ce nom.
Qu’est-il arrivé au bateau ?
Le yacht a été retrouvé la coque marronnasse, inondé par les eaux et, surtout, le mât cassé. Ce qui a pu faire penser un temps que la victime avait été prise dans une tempête. Le navigateur cité par Bild a balayé cette théorie en disant que Bajorat « était un très bon marin » et qu’il « n’aurait jamais navigué en pleine tempête ». Avant que les conclusions médicales n’enfoncent le clou. Le bateau a-t-il alors été emporté par une tempête après la mort de son propriétaire ?
https://www.20minutes.fr/monde/1797883- ... nt-suspens