Linele a écrit:
Yoyoon a écrit:
Déjà, pour ce qui est de la légitimité, appeler "médecine chinoise" quelque chose qui n'a à priori pas grand chose à voir avec la médecine (ou en tout cas, c'est de la pseudo-médecine puisque rien ne vient prouver les choses).
Encore faudrait-il se mettre d'accord sur ce que l'on entend dans ce cas précis par le terme de "prouver". Parle-t-on de preuves relatives à la compréhension du champ d'action de cette pratique ? Ou parle-t-on de preuves en terme de résultats thérapeutiques, ce qui induit de reconsidérer le problème du point de vue du patient et de l'estimation qu'il porte du résultat sur sa propre santé...
Dans le premier cas, non, il est évident que la médecine traditionnelle chinoise ne s'appuie pas sur les principes conventionnels de la médecine dite "scientifique". Mais ça n'a rien d'une surprise. Les médecines alternatives ont toujours revendiqué des approches thérapeutiques différentes, en partie basées sur le concept d'une meilleure harmonisation de l'énergie vitale de tout individu. Ces pratiques se positionnent sur la base d'une autre appréhension de la santé, libre ensuite à chacun(e) d'y adhérer ou pas.
Je tiens simplement à préciser que les mentalités ont considérablement évolué de façon à mieux intégrer les pratiques parallèles au sein d'une complémentarité avec notre médecine occidentale. Mais la MTC souffre encore de nombreux clichés et préjugés du côté français, là où d'autres pays européens l'ont depuis longtemps intégrée en tant que pratique encadrée et réglementée dans le cadre hospitalier.
Bon nombre de patients se disent pleinement satisfaits du recours à ces pratiques parallèles qui peuvent répondre à des besoins pour lesquels notre système de soins montre parfois ses limites. De fait on pourra toujours objecter que les mécanismes thérapeutiques de ces pratiques ne sont pas clairement établis. Mais un patient dont les douleurs ou le mal-être persistants s'avèrent soulagés par un recours parfois moins agressif que les traitements conventionnels me semble pour ma part pouvoir se passer de toutes formes de "preuves", j'estime personnellement que ce n'est pas là l'essentiel. Beaucoup de ces pratiques anciennes s'appuient sur les conceptions et connaissances de nos aînés que nous gagnerions certainement à écouter et à respecter davantage. Un scepticisme bien appréhendé implique aussi de savoir reconsidérer ses a priori et d'ouvrir ses oeillères à des concepts qui n'entrent pas nécessairement dans nos schémas de pensées initiaux.
Déjà, quand on parle bienfaits thérapeutiques, on parle de bienfaits supérieurs à l'effet placebo. C'est un élément très important à prendre en compte, que je développerai plus bas.
Il n'y a pas de médecine "scientifique". Il y a LA médecine, avec des bienfaits et des répercussions mesurées, supérieurs à l'effet placebo (sauf évidemment dans le cas d'une prescription de placebo), il y a des cheminements pour avoir des médicaments de qualité et surtout dont l'efficacité est garantie pour une certaine cible.
Et là, ton dernier paragraphe est un gros et bel argument d'ancienneté. Ce n'est pas parce que nos aînés croyaient en quelque chose qu'il nous est inutile de remettre en cause son fonctionnement et son efficacité.
En effet, comme tu le soulignes, beaucoup de pratiques anciennes venant de nos ainés, sont encore d'actualité. Dans le simple corps (pseudo) médical, citons :
- L'homéopathie (qui d'ailleurs se sert de ce même argument d'ancienneté pour passer dans les mailles du cheminement d'un médicament standard, en se targuant qu'il n'a plus rien à prouver car il constitue une tradition lointaine. Jusque là, aucune étude (sauf celles commandées par des laboratoires homéopathiques, avec des méthodes remises en causes) ne permet de montrer que l'homéopathie a un effet supérieur au placebo.)
- Barreurs de feu, magnétiseurs...
- L'ostéopathie
Sans compter l’acupuncture citée plus bas, aucune de ces pseudo-médecines n'a de résultats concrets qui montrent un taux de guérison supérieur à celui d'un simple effet placebo.
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Pour la médecine chinoise citée ici, qu'est-ce qui pourrait permettre au corps, indifféremment des cycles de sommeil qui nous sont tous différents puisque jamais à la même heure, sans compter les variations personnelles et biologiques, de, suivant notre heure de réveil, nous permettre d'en conclure tout un tas de choses sur notre santé ?
Qu'est-ce que cela signifie, le soleil est à cette distance de sa course, je me réveille à cette heure, donc j'ai ceci ou cela ? C'est absolument décousu et ça ne ressemble à de la science ni de près ni de loin. Et je suis convaincue que comme toutes les sciences précédemment listées, il n'est question pour les fabuleuses guérisons de ces sciences ésotériques que d'effet placebo, sauf si des études concrètes sans biais peuvent confirmer l'inverse ?
J'ajoute que les œillères sont dans les deux sens, il nous est permis de refuser totalement un nouveau principe (ce que je ne fais pas, j'émets simplement un énorme doute et suis prête à revoir mon jugement sous réserve de véritables preuves), ou croire aveuglément quelque chose par simple foi de nos aînés ou de l'ancienneté d'une technique (surtout quand on s'intéresse aux nombres de croyances thérapeutiques anciennes, on peut décemment croire que nos aînés n'avaient clairement pas réponse à tout.)