On parle aussi beaucoup de
convergence évolutive, ce mécanisme qui fait que deux espèces soumises aux mêmes contraintes environnementales peuvent se ressembler sans avoir hérité d’un ancêtre commun. Mais il est très improbable qu'une créature vivant de nos jours dans le bassin du Congo puisse avoir conservé la morphologie d'un dinosaure sauropode du Mésozoïque, qui n'est pas spécialement la meilleure forme à adopter pour vivre dans une jungle tropicale !
Thylacine était un marsupial mais ressemblait à un canidé; ici le Renard du Brésil (Cerdocyon thous). Le miracle de l'homoplasie.L'identité dinosaurienne que l'on donne au Mokelé-mbembé depuis plus d'un siècle est un bel anachronisme culturel et scientifique. L'hypothèse du
Diplodocus survivant provient d'occidentaux avides de sensationnalisme et ayant à l'esprit une vision complètement erronée, archaïque, poussiéreuse, des Sauropodomorphes; principalement due à des reconstructions scientifiques populaires (mais néanmoins fausses) qui ont perduré jusque dans les années 1970...
Un long cou flexible, la peau rugueuse et grisâtre d'un éléphant, le dos bombé, une queue trainante sur le sol comme un lézard, passant la plus grande partie de son temps dans les rivières et les marécages en broutant des algues...J'ai nommé le
Brontosaurus, tel que la paléontologie l'a définit pendant un siècle avant de s'apercevoir qu'elle faisait fausse route...
Brontosaurus au début du XXe siècle. Les ravages de Othniel Marsh et de Charles Knight......
C'est la même description donnée au fameux « dragon congolais » depuis 1909 et l'expédition de l'allemand Carl Hagenbeck; et qui va continuer jusque dans les années 80 avec les équipées de Roy Mackal, Herman Regusters, et Marcellin Agnagna !
Supposé Mokelé-mbembé. Notez le dos arrondi et la queue trainant comme un poids lourd sur le sol.Les explorateurs des années 2000 comme Bill Gibbons, John Kirk, et Michel Ballot, se montrent beaucoup plus méfiants sur l'origine dinosaurienne de l'animal, mais le mal est fait.
Nous savons grâce aux avancées de la paléontologie que le corps des sauropodes était une structure à l'horizontale, « en pont suspendu », les pattes faisant office de piliers pour soutenir le bassin et la cage thoracique, la queue parallèle au sol et effilée comme un fouet; et que de tels animaux avaient besoin de marcher dans les grands espaces, et certainement pas de déambuler dans une forêt ou de s'immerger dans un marais. Mais cette reconstruction met encore du temps à rentrer dans l'esprit du grand public.