Alors que nous avons, il y a quelques jours, "fêté" le triste anniversaire de la disparition du boeing de la Malaysia Airlines il y a tout juste cinq ans, voici un récapitulatif des événements clé de ces dernières années :
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Le 8 mars 2014, le vol MH370 de la compagnie Malaysia Airlines, un Boeing-777, décolle de Kuala Lumpur à 0 h 41. À 1 h 07, le système de communication Accars, qui transmet toutes les demi-heures les données de vol à la base de la compagnie, émet pour la dernière fois. À 1 h 19, le pilote lance « All right, good night Malaysia 370. » À 1 h 21, le transpondeur, le dispositif qui renvoie un signal aux radars de l’aviation civile, s’éteint. À 2 h 15, un radar militaire malaisien détecte l’appareil, lequel a bifurqué vers l’ouest sans raison apparente. Puis, plus rien… L’appareil n’atterrira jamais Pékin.
Jusqu’à présent, son épave n’a pas été retrouvée et les différentes enquêtes menées dans plusieurs pays n’ont pas permis d’établir les circonstances exactes de la tragédie du vol MH370. Ce qu’il y a de sûr, c’est que les contacts avec le Boeing-777 ont été perdus quarante minutes après son décollage, juste avant que l’avion passe dans l’espace aérien vietnamien, les communications de l’avion ont été désactivées volontairement et le changement de trajectoire est l’oeuvre "d’une action délibérée".
Selon les spécialistes, l’avion a ensuite continué à voler durant les sept heures qui ont suivi la perte de communication, déviant de sa route en prenant cap vers le sud, par l’océan Indien, vers l’Australie. Les enquêteurs australiens ont relevé, via les dernières communications satellitaires, que "l’appareil descendait à une vitesse très élevée". Mais personne ne sait pourquoi, ni pour aller où.
La découverte en 2015 d’une vingtaine de débris éparpillés le long de la côte Est et Sud de l’Afrique, la côte Est de Madagascar, sur l’Île Maurice et La Réunion a achevé d’accréditer l’hypothèse selon laquelle il s’est abîmé dans l’océan indien. Mais cela ne résout pas la question du "comment".
Détournement terroriste, acte volontaire d’un des pilotes, ou un problème d’ordre mécanique ? Les hypothèses se sont succédé mais rien n’est réellement venu les étayer : sans épave ni boîte noire, impossible de trancher.
Les plus longues et les plus chères recherches de l’histoire de l’aviation
Rendu public en Malaisie le 8 mars 2016, le rapport d’étape des experts internationaux ressemble à un constat d’impuissance. Deux ans pile après l’accident, aucune information nouvelle ne permet d’éclairer les circonstances et le lieu de la chute de l’aéronef.
Pendant plusieurs mois, des navires et des avions américains, australiens, chinois et malaisiens continueront à sonder les fonds marins et à ratisser la surface des flots. En 2009, lors du crash du Rio-Paris dans l’Atlantique, il avait fallu attendre deux ans pour repérer la carlingue et repêcher les boîtes noires à près de 4 000 mètres de profondeur.
Le 29 mai 2018, la Malaisie met fin à des recherches sous-marines, à financements privés, de l’épave de l’appareil, après une dernière tentative menée par l’entreprise Ocean Infinity, spécialisée dans la recherche sous-marine. Ces recherches ont couvert 112 000 km² dans le sud de l’océan Indien pendant trois mois, sans résultats probants.
Il s’agissait de la deuxième grande opération de recherche après celle menée par l’Australie, la Chine et la Malaisie, qui avait porté sur une zone de 120 000 km² et avait pris fin en 2017.
Après avoir abandonné les recherches, le 30 juillet 2018, les autorités malaisiennes ont rendu public un rapport de 449 pages sur la disparition de l’appareil. Attendu de longue date et très critiqué par les familles des disparus qui le jugent décevant, il acte la fin de quatre années de recherches. L’équipe d’enquêteurs est "incapable de déterminer la véritable cause de la disparition du MH370", conclut ce rapport qui écarte d’un revers de main "l’avarie" ou "un acte de folie" du commandant de bord.
Cinq ans après, l’enquête malaisienne est terminée et les recherches de l’épave abandonnées. Les causes de ce drame restent inconnues. Désormais, la France est seule pour tenter d’éclaircir le mystère de la disparition du vol MH370. En août 2018, la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens (SR-GTA) poursuit les investigations, à la demande de la justice. Les enquêteurs veulent remettre tout le dossier à plat alors que l’épave n’a jamais été retrouvée, malgré les recherches les plus longues et les plus chères de l’histoire de l’aviation.
Pour les proches des victimes, le mystère et l’opacité qui l’entoure est insupportable. Le Français Ghyslain Wattrelos se bat depuis cinq ans pour connaître les circonstances de la disparition du Boeing de la Malaysia Airlines qui transportait 239 passagers, dont sa femme et deux de ses enfants. Le 26 février 2018, il racontait son combat dans un livre, « Vol MH 370 : une vie détournée » .
Pour lui, l’ultime recours se trouve au tribunal de Paris, où deux juges d’instruction français continuent d’enquêter. Ces derniers réclament de pouvoir travailler à partir de données originelles et non pas celles transmises par la Malaisie, dont certains affirment que les enquêteurs ont commis des erreurs.
D’autres avions disparus sans laisser de trace
Le vol MH370 n’est pas le seul mystère de l’aviation. 82 autres avions ont disparu sans laisser de trace, selon les données communiquées par l’Aviation Safety Network. Seuls trois d’entre eux ont fini par être retrouvés après d’intenses recherches. C’est notamment le cas du Fairchild FH-227 D, qui, après avoir décollé de Montevideo pour Santiago du Chili s’est écrasé dans les Andes le 13 octobre 1972. Sur les 45 passagers, 16 sont rescapés. Ils ont survécu en mangeant les corps morts préservés par la neige et le froid.
Parmi ces trois avions finalement retrouvés, on compte également le vol 447 Air France du 1er juin 2009. Il reliait Rio à Paris et transportait 228 personnes. Si les premiers éléments ont été retrouvés deux jours après le crash, il a fallu plus de deux ans pour repêcher les deux boîtes noires.
Source :
https://www.sudouest.fr/2019/03/07/cinq ... 1-5022.php