Arkayn a écrit:
Et tous les pays en présence ont toujours nié un engagement entre le régiment soi-disant disparu et l'ennemi. Il ne s'agit donc pas d'un massacre non plus.
Le témoignage sur lequel repose le "mystère" date de 1965, année où les archives militaires ont été déclassées, il est rempli de confusions:
(extraits de l'article de l'OZ cité précedemment)
Citation:
le First Fourth Norfolk ne constitue pas un régiment, mais seulement un bataillon du Royal Norfolk Regiment.
le First Fourth Norfolk n'a pas disparu en 1915 — que ce soit de Gallipoli ou de quelque autre endroit — puisqu'il était encore en service actif à la fin de la guerre,
un autre bataillon du Royal Norfolk Regiment, le First Fifth, n'avait effectivement disparu au mois d'août 1915,
Assez étonnant pour des anciens militaires de confondre bataillon et régiment, non? quant au bataillon disparu:
Citation:
la 163e brigade du Norfolk doit-elle être envoyée en éclaireur pour nettoyer le terrain dans l'après-midi du 12.
La suite des événements est rapportée par Sir Ian Hamilton, dans un rapport au ministre de la Guerre, Lord Kitchener : « Au cours de ce combat, pendant lequel la 163e brigade se montra en tous points digne d'éloges, il s'est produit un incident extrêmement curieux. Le colonel Sir H. Beaumont, un officier intrépide et plein d'enthousiasme, voyant l'ennemi fléchir, se rua en avant, suivi par la plus grande partie de son bataillon. A mesure qu'ils progressaient, les affrontements se faisaient plus acharnés, et le terrain devenait de plus en plus boisé et accidenté. Les blessés étaient nombreux, et beaucoup d'hommes étaient accablés par la soif. Ceux-là parvinrent, à la faveur de la nuit, à regagner le camp. Mais le colonel, suivi de 16 officiers et de 250 soldats, poursuivit sa marche en avant, repoussant l'ennemi... On n'entendit plus jamais parler d'eux : ils s'engagèrent dans la forêt et on cessa bientôt de les voir et de les entendre. Aucun d'eux ne réapparut jamais. »
Dès 18, on sait ce qu'il est advenu de lui:
Citation:
« Nous avons trouvé le First Fifth Norfolk. Cent quatre-vingts corps en tout : 122 hommes du Norfolk, quelques soldats du Hants et du Suffolk; les autres appartiennent aux Cheshires. Nous n'avons pu identifier que deux cadavres : les soldats Barnaby et Carter. D'après le témoignage du fermier turc qui trouva ses terres recouvertes de cadavres en décomposition et qui nous dit les avoir jetés dans un petit ravin, les corps se trouvaient disséminés sur une surface d'environ 3 km2, à 750 m au moins du front turc. Il semble donc, comme on l'avait tout d'abord supposé, que le bataillon ait été rapidement bloqué dans son avance : les hommes ont été abattus un à un, à l'exception de ceux qui ont pu se réfugier à I'intérieur de la ferme. » « Nous avons trouvé le First Fifth Norfolk... » Telle était donc la conclusion des autorités britanniques à propos du sort réservé à l'infortuné bataillon !
incohérences :
Citation:
le First Fourth Norfolk n'a pas disparu dans la plaine de Suvla et il a participé par la suite à d'autres actions militaires. Le seul bataillon dont on ignore le sort est le First Fifth, et celui-ci ne s'est pas volatilisé le 21, mais le 12 août. En supposant que les témoins aient confondu les deux bataillons, il semble hautement improbable que les hommes du First Fifth aient pu errer pendant 9 jours, dans la même zone, jusqu'au 21, date à laquelle ils se seraient engouffrés dans le mystérieux nuage; il est plus vraisemblable d'imaginer que le sapeur Reichardt qui apparaît comme le témoin principal, ait mélangé dans ses souvenirs les deux dates : après tout, 21 est l'inverse de 12.
Et concernant le nuage:
Citation:
à l'intérieur du Final Report of the Dardanelles Commission de 1917 (et qui, précisément, ne fut divulgué qu'en 1965). On peut lire quelques lignes surprenantes, peu après le passage relatant la disparition du First Fifth : « Par quelque aberration de la nature, la plaine et la baie de Suvla furent enveloppées, dans l'après-midi du 21 août, par un étrange brouillard. C'était là vraiment jouer de malchance, car nous avions précisément tablé sur le fait que les tireurs ennemis seraient éblouis par le soleil déclinant qui éclairerait au contraire avec netteté les tranchées turques. Au lieu de cela, nous distinguions à peine les lignes ennemies, alors que nos positions se détachaient nettement à contre-jour dans cette vive lumière. »
Conclusion de l'auteur:
Citation:
Il paraît clair, maintenant, que Reichardt s'est inspiré à la fois de ce curieux phénomène naturel et de la disparition inexpliquée du First Fifth Norfolk pour concocter son récit. La coïncidence est par trop étonnante : les deux épisodes sont relatés sur deux pages voisines du Final Report, livré au public l'année même où le Néo-Zélandais « se décide » enfin à faire connaître son témoignage
Personnellement, ça me suffit comme explication, la moitié du bataillon a été retrouvé en 1918, le champs de bataille a été "nettoyé"; de plus le témoignage est confus et surtout date de 1965, pourquoi tant de temps?
Et enfin:
Citation:
Des 34 000 soldats britanniques portés manquants aux Dardanelles, 27 000 n'ont pas de sépulture
Une bien grosse histoire pour une centaine d'hommes manquants. Y a-t-il eu depuis des recherches sur le site? Doit-on invoquer les zitis pour les 26900 autres disparus, et pour ceux de Verdun, de la Marne?
Désolé Blad...