Liwar a écrit:
Elle pourrait aussi servir à cette fameuse société, DNAvision, de se dédouaner du taux de réussite de leurs techniques de diagnostic en fonction du "profil adn" du patient, prétextant que la machine utilisée n'est pas prévue pour gérer tel ou tel type de profil adn...
Tu as raison sur ce point : il faut chercher à qui profite le crime. Et en l'occurrence, notre chirurgien urologue n'est pas neutre dans l'affaire puisqu'il est président d'une compagnie de séquençage... Outre le fait qu'il n'est pas généticien et ferait mieux de ne pas parler de ce qu'il ne connaît pas, sous peine d'écrire des âneries, mais j'y reviens ci-dessous.
Cela dit, je pense que les choses sont beaucoup plus simples que ce que tu écris. En justifiant que les êtres humains pourraient ne pas être égaux en intelligence en vertu de leur héritage génétique, ce chirurgien racole de futurs clients pour DNAVision et se fabrique tout une marché de personnes angoissées cherchant à se rassurer sur la qualité de leur génome.
Liwar a écrit:
Ce genre d'article pourrait vite nous conduire à des réflexions hitleriennes, comme par exemple en conclure que ce sont nos gênes qui décident de notre intelligence et de nos capacités à faire partie d'une certaine élite de la population, avec des caractère morphologiques bien défini.
Laissons Hitler là où il est et contournons le point Godwin : c'est simplement une question d'eugénisme.
Je rappelle quand même que :
- à l'heure actuelle, le métissage Néandertal X Sapiens est une hypothèse, pas un fait démontré et irréfutable. Cette hypothèse avait fait beaucoup parler d'elle en 2010 quand le séquençage de l'ADN d'un
H. neandertalensis avait montré que celui partageait certains gènes avec les populations d'
H. sapiens européennes, mais ce point peut s'expliquer par d'autres phénomènes génétiques qu'un métissage entre les deux souches... Et il y a d'autres indices qui réfutent un tel métissage.
- l'intelligence est une caractère complexe, qui n'est pas codé par un seul mais une multitude de gènes, rentrant en interaction de façon complexe et dépendant d'autres facteurs innés (comme le développement embryonnaire et hormonal) et acquis (l'éducation et l'environnement social)...
On ne sait pas et on est encore très loin, à l'heure actuelle, de pouvoir déterminer si un individu est intelligent ou non à la seule analyse de son génome.
Pour cela, il y a plus simple, plus rapide et plus efficace : une petite discussion avec l'individu en question.
- l'humanité n'est pas et n'a jamais été unique, à part peut-être dans l'esprit de certains intellectuels qui veulent à tout prix voir les hommes égaux (ce qu'ils sont en terme de droits dans la Déclaration des Droits de l'Homme, mais pas dans leur réalité physique).
Une étude monumentale du génome humain a été lancée il y a quelques années (en 2003 ? je ne me souviens plus) ; ses conclusions montrent qu'on arrive bel et bien à distinguer au sein des populations humaines 5 ou 6 grands "groupes biologiques d'ascendance", liées à l'origine géographique de la personne.
C'est ce qui fait qu'un africain du Kenya n'est pas un chinois Han de Canton, ni un européen de Bavière : tous les individus ne sont pas "pareils" quelle que soit leur origine géographique.
Le fond du problème se situe dans le fait que certains attachent à ces groupes d'ascendance la notion de "race", et sous-entendent que chaque groupe d'ascendance posséderaient certains caractères intrinsèques. Vous savez, comme sur
les vieux tableaux des peuples du monde qu'on voyait au début du siècle dans les salles de classe :
"le blanc est vertueux et intelligent, le noir est stupide mais robuste, le jaune est rusé et fourbe..." C'est cela, qui est complètement erroné et absurde d'un point de vue tant historique que génétique.