Franchement, je l'ai déjà dit ici mais je le redis, il y a des jours où je suis vraiment, mais vraiment, fatiguée de travailler au sein d'une administration. J'aime mon travail, j'apprécie beaucoup mes collègues et avec mon patron, ça se passe très bien. Mais gros bémol sur le reste. Ras le bol des situations kafkaïennes et des aberrations. Parfois même des humiliations. Ma meilleure amie me dit souvent que je devrais écrire un livre tellement c'est énorme (certains l'ont fait avant moi). Je pourrais en écrire des pages et des pages, mais, pour ne citer que quelques exemples: - En début de semaine, je constate tout-à-fait par hasard qu'une ligne budgétaire de mon centre, normalement close depuis fin 2011, vient d'être créditée d'une certaine somme (soit presque un an après la fin du contrat concerné). Immédiatement, je m'en inquiète (c'est jusque là plutôt une bonne nouvelle) et appelle le service financier pour m'assurer que je peux dépenser cet argent. Réponse: "Non, Madame. Puisque la convention est terminée." Et moi de répondre: "D'accord, mais c'est vous qui avez crédité cet argent 10 mois trop tard?" (imaginez ici mon regard rempli de points d'interrogation mélangés à de la consternation). - En juin dernier, un chercheur s'adresse à moi pour la réservation d'une salle pour un colloque qui doit se tenir un mois plus tard. Il m'explique qu'il a déjà tenté lui-même de réserver mais que sa requête est restée sans réponse. Il me passe donc le relai et compte sur moi pour la suite des opérations. Je me mets immédiatement à la tâche et rédige un mail au service concerné en ce sens. Une semaine plus tard, je n'ai pas de réponse. Je me permets donc de relancer. 5 ou 6 jours plus tard, toujours rien. J'envoie de nouveau un message. Encore une fois, le silence intégral pour seule réponse. Je décroche donc mon téléphone. On m'explique que, oui, ma demande a bien été reçue (Ouf! C'est gentil de m'avoir prévenue) mais (il y a toujours un mais) que ma requête doit absolument être validée par Madame X. On me conseille de la relancer. Ce que je fais. 2 ou 3 jours passent et évidemment, c'est toujours le néant. Cette fois, je vais voir mon patron et lui exprime mes inquiétudes, la date butoir approchant. (Il y a quand même des gens qui viennent de province pour cette foutue réunion: on ne va pas les mettre sur un trottoir!) Mon patron prend donc le relai, décroche son téléphone et appelle le service concerné. Une demie heure plus tard, il reçoit un appel des hautes instances lui disant (très sérieusement) que son assistante et lui même sont priés d'arrêter de harceler le personnel. Si Madame X ne répond pas, c'est qu'elle n'en n'a pas le temps et qu'elle a autre chose à faire. Réponse de mon patron (incrédule): "Mais depuis plus de 3 semaines, nous n'avons aucune réponse et on nous a dit que, sans l'accord de cette dame, rien ne pourra se faire. Si elle n'a pas le temps, pourquoi exiger de nous que nous en passions par elle?" Il a raccroché, dépité et ulcéré. Et dites vous bien que, là, je ne raconte que ce qui est racontable. Ajoutez à cela les dossiers que je transmets avec des tas et des tas de photocopies (obligatoires dans la procédure) et que l'on me renvoie quasi systématiquement au motif qu'"il manque les photocopies"... Que sont-elles devenues? On ne le saura jamais. Disparues dans une faille spatio-temporelle? Utilisées comme papier toilette pour les jours difficiles? Ou encore (et après, j'arrête, promis), un étudiant qui part deux fois sur le terrain pour sa thèse. On lui paye son train. A son retour, j'envoie tous les docs à l'administration pour qu'il soit remboursé de ses frais. Je joins une copie de sa carte d'étudiant, comme la procédure l'exige. Les 2 dossiers (car 2 voyages différents) me reviennent quelques semaines plus tard (oui, vous avez bien lu, j'ai bien écrit "semaines") parce que "il n'y a pas la carte d'étudiant jointe". Et moi de vérifier, me demandant si je deviens folle. Résultat: si, les deux photocopies sont bien là. Seulement, andouille que je suis, je les ai attachées au premier dossier, au lieu d'en mettre une dans le premier, et une dans le second. En gros, on me renvoie mon truc parce que j'ai pas mis le trombone au bon endroit. pendant ce temps-là, évidemment, mon étudiant attend son remboursement... Je vous jure, je ne plaisante pas. Il m'arrive d'avoir les larmes aux yeux et de penser que je vais devenir dingue. 1000 excuses pour le pavé, mais ça fait du bien de vider son sac, parfois.
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