Ton message est touchant, Shaede...
Shaede a écrit:
Par contre les petits plaisirs contemplatifs ne sont pas vendeurs de papier. L'art de la communication dans le couple non plus. Manipuler l'autre pour arriver à ses fins, peaufiner son image de beaugosse, faire du sexe acrobatique et musclé, ça c'est tendance !
Mais qui t'oblige à suivre ce diktat ? Qu'est-ce qui te contraint à t'enfermer dans ce rôle d'homme viril incapable de montrer ses sentiments à la personne qu'il aime ?
Je ne dis pas que nous ne subissons pas tous, de façon plus ou moins prononcée, cette influence des médias et de la société. Mais de là à les laisser imposer leurs valeurs, il me semble qu'il y a quand même une certaine marge ?..
Shaede a écrit:
Puis au moment ou ça va le plus mal, on nous rappelle que nous sommes libres et indépendants, que des mecs ou des filles y'en a plein et que les familles recomposées sont devenues normales. Alors on se quitte facilement, sans forcément essayer de sauver notre couple puisqu'on nous rappelle sans cesse que c'est facile de trouver l'amour si on suit quelques conseils judicieusement vendus par la presse spécialisée.
Vaste question que l'amour. Nous en avions un peu discuté
dans un autre sujet...
... mais je crois que s'il était si facile que cela à trouver, ça se saurait.
Shaede a écrit:
Bref... quand je pense à toutes les souffrances et les déséquilibres que génère ce mode de vie superficiel ça me révolte. Et j'avoue avoir peur pour mon enfant.
Je ne sais pas si l'on peut dire les choses sont pires maintenant, à notre époque, qu'elles ne l'étaient il y a 100 ou 200 ans...
Autrefois, on était marié de force (et souvent assez jeune) à une personne que l'on n'avait pas choisi. C'était la famille qui s'occupait d'arranger tout cela, les jeunes gens n'avaient presque pas leur mot à dire. Cela dit, vu que le paysan moyen ne voyageait que très peu, le choix des prétendant(e)s se limitait aux personnes du proche voisinage et il valait mieux ne pas faire le (ou la) difficile.
Et il n'y avait pas d'échappatoire possible au mariage : on était enchaîné toute sa vie à son conjoint, puisque le divorce n'existait pas encore... Quand à l'idée d'avoir une relation - et un enfant - en dehors de tout mariage, c'était extrêmement mal vu et cela pouvait conduire les personnes à être mises au ban de la société.
En outre, tu regrettes le poids des conventions sociales jouent à l'heure actuelle (l'homme tenue de jouer le rôle du bon père de famille, la femme celui de la mère aimante, de l'épouse et de la maîtresse de maison)... Mais elles étaient bien plus pesantes et plus marquées il y a encore 50 ans. Le document du message de Lamart en est une bonne preuve, s'il en faut une.
Non, pour rien au monde, je ne voudrais retourner ce temps-là... Et je pense que nous avons
une réelle chance d'être née à notre époque, où l'Homme n'a jamais été aussi libre d'aller où il veut, de faire ce qu'il veut et d'aimer qui il veut.
Le problème de notre société est – à mon avis - que nous sommes passés d'une structure familiale rigide, encadrée par des principes très forts (souvent de nature semi-religieuse)... à un joyeux bord** où il n'y a plus rien du tout.
D'un côté, nous sommes
techniquement libres de mener nos amours comme nous le voulons, de mener des relations libres sans contraintes, où l'on peut rompre quand ça nous chante... Et de l'autre, nous sommes encore prisonniers de ces vieilles conventions qui dictent à l'homme et à la femme le comportement qu'ils doivent tenir, et régentent la vie de couple.