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 Sujet du message: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Lun Décembre 27, 2010 22:48 
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Bonsoir.
Pour la première fois au monde, une équipe de plongeurs autonomes parvient enfin à filmer ce poisson mythique au large de l'archipel de Bazaruto, au Mozambique. Quelques magnifiques images étaient présentées au journal de 20h de TF1 d'aujourd'hui.
Je doute que le replay soit disponible longtemps.

Si vous voulez en profiter, il faut se diriger ici : http://videos.tf1.fr/jt-20h/le-20-heure ... 98993.html
et se rendre directement au chapitre 15 (env 28ème min) de la vidéo.


Que ceux qui le loupent se rassurent, ils pourront toujours se rattraper dans Ushuaïa nature de mercredi prochain. (29/12/10 à 20h45)



Enfin, une première mondiale, c'est TF1 qui le dit, parce qu'en réalité d'autres plongeurs avaient déjà filmé la bête auparavant. Cependant, il est vrai que ces nouvelles images sont réellement magnifiques. On voit par exemple dans ce court extrait les nageoires pédonculées de l'animal en action. C'est splendide.

coelacante :
Image


Dernière édition par nirfosca le Mar Décembre 28, 2010 16:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: 1ère mondiale : le coelacante en video !!!
MessagePosté: Mar Décembre 28, 2010 00:40 
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Non d'une pipe il est gros ce poisson !


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 Sujet du message: Re: 1ère mondiale : le coelacante en video !!!
MessagePosté: Mar Décembre 28, 2010 08:42 
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Ce qui suit n'est pas un "gros pavé indigeste". C'est le récit de Laurent Ballesta, un des cameramen qui a rencontré ce poisson dinosaure et à qui nous devons ces images.
C'est une invitation au rêve et à l'aventure.

Compte rendu d'une rencontre mémorable, carnet de bord.

"La piste serpente sur une grande dune arborée. Derrière nous s’élève un nuage de poussière. Devant ­cahote un pick-up 4 x 4 antédiluvien, bouffé par la rouille. Entre les deux, sur une remorque, il y a nous : l’équipe des quatre plongeurs juchés sur notre bateau pneumatique de 7 mètres. Plus de place ailleurs. Le pick-up déborde. Quatorze ­bouteilles et 400 kilos d’accessoires indispensables à l’expédition y sont entassés. La mer est devant nous, à 15 kilomètres. Quarante minutes de tape-cul... Nous laissons derrière nous le plus excentrique des « locaux de plongée » : un garage décoré de grandes toiles d’araignées noires, hanté par une meute de chiens et ­encombré d’épaves de voitures, d’outils par milliers et d’autant de vieux bidons suintant de l’huile de vidange. Nous avons pourtant réussi à y entreposer à l’abri notre matériel high-tech. Et surtout, malgré la crasse, nous parvenons à entretenir matin et soir nos précieux scaphandres recycleurs. Notre santé en dépend. Et notre vie, parfois.

Nous nous sommes réveillés à 5 h 30, comme chaque matin. Il n’est pas recommandé de faire des efforts après une plongée, mais il est bon de faire de l’exercice avant de se mettre à l’eau. L’expédition doit durer plus d’un mois, et nous portons chaque jour, pendant cinq heures, de lourdes charges. Donc, trente minutes de gym avant le petit ­déjeuner. Puis nous passons au remontage des pièces essentielles de nos scaphandres. Check-list : étanchéité du circuit fermé, contrôle des batteries, calibrage des analyseurs d’oxygène, contrôle des paramètres de la décompression, dévidoirs et bouées ascensionnelles...

Il est 8 heures quand nous atteignons la plage. Le ­sable est trop mou pour le pick-up, que nous remplaçons par un tracteur. Le nez du pneumatique est enfin face aux vagues. A nous de nous préparer. Nous enfilons des combinaisons étanches. A la surface, il fait chaud. Mais à 100 mètres de profondeur, la température de l’eau est de 18 degrés. Et nos mélanges gazeux, très riches en hélium, refroidissent beaucoup l’organisme. Nous sommes harnachés, 70 kilos de matériel sur le dos. Comme si mes trois partenaires et moi-même n’étions pas assez chargés avec nos scaphandres, nous portons chacun deux bouteilles de secours, de 7 litres, en carbone, en cas de panne électronique. Grâce à elles, nous disposons de 4 200 litres de gaz supplémentaires. De quoi respirer dix à quinze minutes de plus s’il y a une panne. Je plonge à grande profondeur depuis dix ans et je n’ai jamais eu besoin de m’en servir. Mais je n’ai ­jamais osé m’en délester. A bord, tout est solidement amarré. Le passage des vagues est très délicat. Ici, chaque année, plusieurs bateaux chavirent. C’est le départ, trois milles à parcourir...

Long, même avec un GPS
Nous sommes sur zone, au large, vingt minutes plus tard, mais pas question de se mettre à l’eau avant d’être correctement positionné et d’avoir calculé la dérive pendant la descente. C’est long, même avec un GPS et un sondeur. Parfois plus d’une heure. A 100 mètres au-dessous de la surface s’étend une plaine de sable, cisaillée par un canyon gigantesque qui descend à 500 mètres de profondeur. Nous cherchons un point précis. Je ne suis jamais sûr de l’avoir parfaitement repéré. Une erreur de calcul et le courant, très fort, peut nous emporter loin du canyon. Avec le doute chevillé à l’esprit et le ventre noué, il faut y aller. Aujourd’hui, la houle est forte... Dernières vérifications et nous ­basculons dans l’eau. Etrangement, ­l’angoisse se dissipe dans l’action.

La descente est violente, à la verticale autant que faire se peut, et le plus rapidement possible. Par chance, mes oreilles s’équilibrent bien et, en une minute seulement, j’atteins 50 mètres de profondeur. Là, en pleine eau, arrivé à ce point, je ralentis ; je vérifie que mes compagnons sont autour de moi. Puis je choisis le cap à suivre à l’aide d’une boussole. Comme chaque jour, l’atterrissage m’obsède. Si nous le ratons, l’exploration du jour est annulée. Impossible de tenter une autre plongée le jour même. Soixante mètres... Soixante-dix mètres... Je maintiens ma vitesse et mon axe de descente. Quatre-vingts mètres... Quatre-vingt-dix mètres... Ça y est ! Je distingue le bord du canyon, le contraste ­entre la roche verticale et la plaine de sable blanc. Cent mètres... Le haut du tombant.

Je vois les gorgones et le corail noir, les poissons-ananas, les poissons-barbiers à pois mauves et le poisson-savon à lignes d’or. Ce sont autant d’indices : je viens de dépasser les 100 mètres ; je pénètre dans l’univers biologique aphotique, la zone crépusculaire où parvient moins de 1 % de la lumière du soleil. Seulement 100 mètres de profondeur et c’est une autre planète. L’eau est mille fois plus dense que l’air. Nous subissons une pression de 12 kilos par centimètre carré. Pourtant, la descente a pris moins de quatre minutes. D’un coup de palmes, j’ai la sensation de franchir une porte spatio-temporelle digne d’un roman de science-fiction. Cent mètres, ma « Stargate » ! Et derrière cette porte, depuis soixante-cinq millions d’années, vit un animal. A mes yeux, beaucoup plus qu’un animal. Un mythe, mon rêve !

Cent dix mètres... Devant moi, la paroi rocheuse, percée de grottes à l’horizontale. Nous les éclairons toutes, les unes après les autres. Le chronomètre tourne. J’accumule des souvenirs pour l’éternité, mais chaque minute compte. Aujourd’hui, la chance nous sourit. Je le vois ! Le cœlacanthe... Il est là, impassible, posté à l’entrée d’une grotte. Ses nageoires pédonculées sont toutes en action. Il est imposant, près de 2 mètres. Je vois nettement les courtes épines blanches qui recouvrent les rayons bleus de sa nageoire dorsale. Avec lenteur et prudence, je me dirige vers lui. C’est un dinosaure vivant que j’approche. L’émotion est forte. J’attends cet instant depuis... depuis toujours ! Depuis que j’ai mis la tête sous l’eau, que je me berce de récits sur les merveilles sous-marines. Depuis l’enfance. Je voulais regarder le cœlacanthe dans les yeux. J’ai attendu, espéré, travaillé. C’est maintenant...

L'émotion me gagne
Alors, oui, l’émotion me gagne, mais je sais que je ne dois pas me laisser envahir par elle. Il faut rester concentré. J’ai l’habitude d’affirmer que nous, êtres humains, surpasserons toujours les robots partout où nous serons capables d’aller physiquement. Je ne veux pas faire d’erreur. J’ai peur de lui faire peur. Je garde mes distances. Personne ne sait comment le cœlacanthe réagit devant un plongeur. Jamais auparavant un photographe naturaliste ne s’était trouvé face à lui. Il vient de tourner la tête vers moi. Il nous a vus. Il ne s’enfuit pas, ne se réfugie pas au fond de sa grotte. ­Curieux ? Indifférent ? Je ne cède pas à la tentation de l’anthropomorphisme.

J’ai l’impression que le cœlacanthe se comporte naturellement. Je le rêvais ainsi : intact et sauvage. Soudain, il se met en mouvement et quitte sa grotte. Il pourrait s’enfoncer dans le canyon, disparaître dans les ténèbres... Mais non, il monte le long de la paroi. Il se déplace lentement et semble n’utiliser que sa nageoire anale et sa deuxième dorsale, qui tournent comme des hélices au ralenti. Je le suis et je peux observer, pendant qu’il se meut, le chevauchement délicat de ses énormes écailles primitives recouvertes de minces épines. Je distingue aussi les plaques osseuses de son crâne, le spiracle à l’extrémité de ses grands opercules, les petites dents coniques qui débordent de ses mâchoires charnues, et sur le museau, les trous profonds de son système de sensibilité aux champs électriques...

Je suis en train de nager avec le plus vieux poisson du monde, dans son habitat naturel. Personne avant nous ne l’avait fait. Alors que je voudrais exulter, me laisser griser, j’essaie de maîtriser mon enthousiasme et j’observe... j’observe... Pendant trente et une minutes exactement. Jusqu’au moment où le cœlacanthe regagne le canyon, plonge vers les profondeurs impénétrables, juste sous mes palmes. L’espace d’une seconde, nous avons tous les quatre le même désir de le suivre. Une pulsion saisissante, ­effrayante, suicidaire.

Le moment est venu de payer l’addition du bonheur. Le privilège de côtoyer le cœlacanthe coûte cher. La décompression sera longue : deux cent vingt minutes avant de respirer à l’air libre. En comptant le temps passé au fond, nous sortirons de l’eau cinq heures après y être entrés. Nous larguons nos parachutes gonflés de quelques litres de gaz. Nous sommes reliés à eux par un filin enroulé sur un moulinet. Grâce à eux, à la surface, nos équipiers sur le bateau nous localisent.

Nous remontons. Et plus nous remontons, plus nous ralentissons. Les paliers de décompression sont de plus en plus longs à mesure que nous nous rapprochons de l’air libre. La moitié de la plongée se déroulera entre 12 mètres et la surface. Mais, dès que nous atteignons 40 mètres, un nouveau plongeur se jette à l’eau et nous rejoint. Il récupère un peu de matériel pour nous délester. Surtout, il nous ravitaille en boisson et nourriture. A force de pratiquer ce genre de plongée, l’amélioration du confort est devenue une préoccupation. Nous avons mis au point une poche souple de 2 litres pleine d’eau minérale ou de thé glacé, et une seringue de pâte à tartiner chocolatée. J’ai même équipé mon iPhone d’un caisson étanche et je l’ai relié à un casque audio subaquatique. Je peux écouter de la musique et regarder des films. Le temps passe plus vite dans ce grand bleu presque désertique où nous dérivons pendant des heures et sur 8 kilomètres, suspendus aux filins de nos parachutes.

Le poids de nos scaphandres
Mais aujourd’hui, pas question de rêvasser devant un écran. Un requin à aileron blanc nous tourne autour. Il est jeune, mesure moins de 2 mètres et semble très énervé. Sans doute à cause des deux énormes hameçons qui, plantés dans sa gueule, lui blessent la mâchoire. D’épais fils de Nylon y sont attachés et lui entaillent les nageoires. Ce requin nous harcèle pendant une heure et demie. A trois reprises, il s’approche de moi, une fois avec beaucoup d’agressivité. Je suis contraint de lui flanquer un grand coup de moulinet sur le pif pour le mettre en fuite. D’aussi loin qu’il m’en souvienne, c’est la première fois qu’un requin vient au contact sans avoir été auparavant excité par un appât. Heureusement, les autres visiteurs sont plus amicaux. Des macroplanctons déambulent avec nous. Des organismes plus ou moins transparents, iridescents, clignotants, fluorescents. Il s’agit parfois de centaines de poissons juvéniles. Ils voient en nous des refuges en pleine mer, des cachettes pratiques.

Le poids de nos scaphandres commence à nous faire souffrir. La houle nous secoue assez pour que nous nous plaignions de douleurs aux lombaires en sortant de l’eau. Mais une fois à bord, les visages sont détendus. Beaucoup de fatigue mais une intense satisfaction. Epuisés et heureux ! Après ce long temps de silence, les langues se délient. Chacun a son histoire du cœlacanthe. Nous venons d’émerger, et pourtant la rencontre est déjà « vieille » de quatre heures ! La sensation de revenir d’une autre planète se renforce encore.

En quelques minutes, nous rejoignons la plage. La journée est loin d’être terminée. Il faut décharger le matériel, le déposer dans le pick-up, atteler le pneumatique... Et retour au camp, dans un nuage de poussière effarant... Cette journée a été suivie de nombreuses autres. La chance n’a pas toujours été au rendez-vous au cours des trente jours qu’a duré l’expédition. Souvent, le cœlacanthe n’était pas là. Parfois, un incident est survenu, problème de santé ou incident matériel, et la plongée a dû être annulée. Ces jours-là, notre enthousiasme en a pris un coup. C’est dur à supporter quand on a passé des heures et des heures à tout préparer pour quelques dizaines de minutes passées au fond et que ça rate ! Les plongées profondes sont inoubliables, mais c’est une discipline ingrate.

En rédigeant ce journal de bord, en revivant cette aventure unique du face-à-face avec le cœlacanthe, en me souvenant de mon émotion avec un brin d’impudeur, je me rends compte que j’ai passé quatre-vingt-une minutes auprès du poisson dinosaure. C’était inespéré quand nous avons projeté cette expédition, et c’est dérisoire. Le cœlacanthe a tant à nous apprendre ! Si peu de temps en sa compagnie, c’est insuffisant... Mais je ne suis pas bien sûr d’en être revenu. J’ai l’impression d’être encore là-bas, devant la grotte de cet animal ahurissant, mon rêve incarné. Difficile de prendre du recul. Je ne sais pas si je le souhaite pour l’instant. Je préfère garder en moi cette étrange impression : en compagnie d’une légende vivante, je vole au-dessus des abysses... Je vole, moi qui ne sais que couler !"


source : Laurent Ballesta


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 Sujet du message: Re: 1ère mondiale : le coelacante en video !!!
MessagePosté: Mar Décembre 28, 2010 13:23 
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Incroyable en effet. Quand on pense que ce poisson a véritablement traversé les âges :shock:

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 Sujet du message: Re: 1ère mondiale : le coelacante en video !!!
MessagePosté: Mar Décembre 28, 2010 15:04 
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nirfosca a écrit:
Enfin, une première mondiale, c'est TF1 qui le dit, parce qu'en réalité d'autres plongeurs avaient déjà filmé la bête auparavant. Cependant, il est vrai que ces nouvelles images sont réellement magnifiques. On voit par exemple dans ce court extrait les nageoires pédonculées de l'animal en action. C'est splendide.


Eh bien je suis heureux que tu le dises, il y a pas mal de temps, j'ai vu ce poisson préhistorique filmé en N/B par des plongeurs et même péché par des pêcheurs noirs je ne sais plus où au large de côtes africaines.

Je viens de signaler cela sur EDP de PB.


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 Sujet du message: Re: 1ère mondiale : le coelacante en video !!!
MessagePosté: Mar Décembre 28, 2010 15:13 
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DRAGON a écrit:
Je viens de signaler cela sur EDP de PB.


Vu :wink:

Et du coup, je vais copier coller la réponse que j'y ai apporté :

"Avant cette équipe, seuls quelques plongeurs avaient pu l’approcher, mais personne n’était parvenu à remonter un film – de surcroît en haute définition – des abysses. En 1985, les premières images ont été prises à travers le hublot d’un robot, et, en 2001, deux hommes sont morts en tentant d’aller les immortaliser. Des Japonais avaient bien réalisé un film en octobre 2009, mais ils avaient utilisé un sous-marin télécommandé pour arriver à leurs fins. Car peu d’hommes-grenouilles s’aventurent au-dessous de 60 mètres, et encore moins peuvent (et osent) travailler là où le grand bleu laisse sa place au noir opaque."

Pour rappel, cette équipe franco-suisse est allé chercher ces images entre 110 et 120m de fond.


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 Sujet du message: Re: 1ère mondiale : le coelacante en video !!!
MessagePosté: Mar Décembre 28, 2010 16:10 
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Je plaide coupable d'une tournure de titre involontairement trompeuse.

Je vais voir pour modifier en conséquence.
EDIT : Fait.


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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacante.
MessagePosté: Jeu Décembre 30, 2010 21:39 
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Très beau reportage.

A revoir ici : http://videos.tf1.fr/ushuaia-nature/ave ... 97545.html


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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacante.
MessagePosté: Mer Janvier 05, 2011 21:55 
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Je connais cette découverte depuis qu'un de mes livres de chevets étant enfant "Vie et mort des dinosaures" précisait justement que le scientifique qui l'avait découvert la première fois "n'aurait pas été plus étonné s'il avait vu un dinosaure parcourir la campagne".
J'avais déjà vu de nombreuses photos de pêcheurs comoriens avec le poisson mythique et en 1989-90, on pensait que le poisson ne vivait que là. Quelle n'a pas été ma surprise de voir qu'il survit aussi dans la ceinture de feu d'extrême orient, une région pourtant instable par son volcanisme sous-marin.
Au delà de l'étonnement, on peut se demander comment un animal aussi archaïque a pu survivre au grand cataclysme de l'ère secondaire qui a vu disparaître dinosaures, reptiles marins et ptérosaures là où d'autres contemporains plus simples et pas forcément plus adaptés à l'environnement ont subsisté jusque ici (crocodiles, serpents etc.).


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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mer Novembre 06, 2013 15:33 
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Du 31 octobre au 3 novembre dernier se déroulait la 40eme édition du festival mondial de l'image sous-marine, à Marseille.
Laurent Ballesta y a présenté l'avant première de son film "Danse avec le coelacanthe". Standing ovation, l'émotion était au rendez-vous.




Retour sur cette histoire...

Pionnier de la plongée profonde, Laurent Ballesta a réussi ce que personne n'avait fait avant lui : plonger à plus de 100 m de profondeur pour filmer les cœlacanthes dans leur milieu naturel. Avec des moyens vidéo lourds, l'expédition Gombessa a rapporté des images magnifiques, mais aussi exceptionnelles. Découvrez-les en même temps que les explications de ce plongeur passionné.

« Je suis d’abord un plongeur », assure Laurent Ballesta quand on lui demande comment lui vient l’idée de sa dernière expédition. Quelle qu’elle soit. Il aime « aller là où personne ne va ». Par exemple : plonger dans le port de Marseille en zone rigoureusement interdite pour y étudier un écosystème qui se maintient tant bien que mal, ou descendre, bouteilles sur le dos, à la rencontre des cœlacanthes, par plus de 100 m de fond.

Ce sont les deux aventures que le biologiste marin a offertes aux visiteurs du Festival mondial de l’image sous-marine, qui s’est tenu à Marseille (et dont il est un habitué, il en fut même le plus jeune vainqueur). L’exploration des ports commerciaux de Marseille donne lieu à un livre et à une exposition au festival. « C’était une commande », précise Laurent Ballesta. Elle l’a intéressé, car personne n’est autorisé à se promener dans les zones portuaires. « L’endroit est mieux protégé que les zones naturelles… » Il ne s’agissait pas d’une balade, mais d’une étude naturaliste de la faune et de la flore qui s’adapte, ou résiste, à ce milieu pollué. Le travail a eu lieu de février 2011 à janvier 2013, avec « des journées entières dans l’eau » et des conditions difficiles pour les photographies. « La vie est là, elle s’adapte, résume-t-il à Futura-Sciences. On trouve des espèces très variées, mais en proportions différentes des écosystèmes de la région. Certaines résistent bien, d’autres survivent et quelques-unes prolifèrent. »

Image
Les premières rencontres, en 2010, entre un plongeur et un cœlacanthe. © Laurent Ballesta

Au festival de Marseille, Laurent Ballesta a présenté, un film qui lui tient à cœur : l’observation en plongée de cœlacanthes. Réalisé avec Gil Kebaïli, le film a obtenu le prix spécial du jury le 3 novembre 2013. Dans la vidéo que nous présentons ici, il décrit la préparation de cette expédition très difficile, et l’on ressent dans ses explications toute la passion du plongeur et du biologiste. Pour lui, c’est ce qu’il a fait de mieux.

« Cela fait 20 ans que je plonge. J’ai fait des expéditions avec Nicolas Hulot. J’ai fait des trucs dingues. Mais ça, c’est au-dessus de tout. » Pourquoi ? Parce que personne ne l’avait fait auparavant. Parce que ce poisson-relique est la plus grande découverte zoologique du XXe siècle. Parce que l’entreprise est difficile.

Image
Un cœlacanthe nous sourit. Ce poisson se distingue par ses nageoires puissantes, ressemblant aux membres des vertébrés terrestres. Dernier représentant d'un grand groupe décimé il y a 65 millions d'années, cet animal, morphologiquement proche de ses ancêtres vieux de 350 millions d'années, a des messages à nous transmettre sur le passage de la vie marine à la vie terrestre. © Laurent Ballesta

Plongée dangereuse pour un animal fascinant

L’animal a de quoi fasciner, en effet. Les deux espèces actuelles (du genre Latimeria) sont les derniers représentants d’un groupe autrefois très commun dans les océans, apparu durant le Dévonien, plus de 400 millions d'années en arrière. Une poche interne ressemble aux poumons des vertébrés terrestres, et les puissantes nageoires abritent une architecture osseuse voisine de celle des membres des tétrapodes, ceux qui marchent sur la terre ferme, les humains par exemple. Des caractéristiques qui en font des sarcoptérygiens.

Le groupe entier semblait avoir disparu il y a 65 millions d’années, à la fin du Crétacé, durant l’épisode d’extinction massive qui a vu la fin, notamment, des dinosaures. L’émotion fut grande quand, en 1938, un spécimen découvert par un pêcheur intrigué fut identifié comme un cœlacanthe. Mais l’on sait encore très peu de choses sur cet animal rarissime, qui détient pourtant quelques clés du passage à la vie terrestre de nos ancêtres vertébrés aquatiques. « C’était un vieux rêve, explique Laurent Ballesta aujourd’hui. En 2000, un plongeur en avait vu un. Mais nous n’étions pas prêts. »

Car il faut de gros moyens techniques pour aller les observer là où ils habitent, par exemple dans le canal du Mozambique, entre l’Afrique et Madagascar, à grande profondeur, là où ils peuvent se réfugier dans des grottes. « Il faut plonger entre 120 et 145 m. Les courants et la houle sont puissants et il y a des requins. Deux hommes sont morts en tentant de descendre voir les cœlacanthes. »

Image
Il faut être bien outillé pour descendre à plus de 100 m... On remarque l'équipement de respiration en circuit fermé, par recycleur. © Barbara Brou

Étudier les mœurs des cœlacanthes

Habitué des grandes profondeurs et pionnier de « la plongée sans bulles » (qui a donné son nom à un ouvrage de référence dont il est coauteur), Laurent Ballesta a profité de la progression des techniques de plongée avec mélange respiratoire. « En 2008, nous pouvions atteindre 200 m, avec des plongées qui duraient 7 h, et pour des descentes quotidiennes nous pouvions travailler à plus de 100 m. » Car, malgré les difficultés techniques et les cinq heures de paliers, Laurent Ballesta n’y va pas pour prendre quelques photos à la sauvette. « L’image doit être parfaite », assure ce perfectionniste. Il faut donc descendre avec des moyens d’éclairage et de prise de vue lourds et efficaces. Première tentative en 2009, entravée par des complications administratives. L’année suivante, enfin, une expédition est de nouveau lancée et le succès est là : les premières images de cœlacanthes évoluant au milieu des plongeurs. Des images parfaites, naturellement.

Mais cela ne suffit pas : il faut y retourner et multiplier les prises de vue pour étudier les mœurs, voire la génétique de l’animal. C’est le projet Gombessa, du nom local de ce poisson, qui a comblé les espérances de l’équipe. Un livre suivra le film tout juste monté et présenté dans la cité phocéenne.

Image
En avril 2013, Laurent Ballesta et son équipe retrouvent les cœlacanthes. Cette fois, les animaux sont plus nombreux au rendez-vous. Les plongeurs en rencontrent trois ensemble, puis quatre ! Les prises de vue se multiplient et pourront donner lieu à un documentaire sans équivalent sur ces poissons parmi les plus rares du monde. © Laurent Ballesta

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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mer Novembre 06, 2013 15:44 
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Entre 120 et 145 mètres ?! Ah ouais ça se mérite quand même :shock:

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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mer Novembre 06, 2013 15:46 
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Il me semble avoir vu ce reportage, et si c'est bien le même, il est vraiment intéressant. Je le conseille vivement.

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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mer Novembre 06, 2013 15:48 
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Je suis aussi doué en plongée qu'en création de vortex...
Les paliers s'imposent à partir de combien de mètres de plongée ? (et ça vaut combien un pallier ?, c'est régulier ou ça se rapproche en descendant ? )

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Ce que j'écris, ça se lit au 1er degré, des fois au second. Faites votre choix.


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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mer Novembre 06, 2013 15:52 
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C'est vraiment un moment unique, des images rares quand on sait en plus que ce poisson est menacé d'extinction.

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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mer Novembre 06, 2013 16:18 
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Lamart a écrit:
Il me semble avoir vu ce reportage


Non, ce n'est pas le même. L'avant-première de ce film était projetée le week-end dernier à Marseille et les images proviennent principalement de l'excursion du printemps 2013.

tapioka a écrit:
Les paliers s'imposent à partir de combien de mètres de plongée ?


Tu respires de l'air. L'air est composé grosso modo de 21% d'oxygène et 79% d'azote. L'organisme brule l'oxygène et emmagasine l'azote. On parle de saturation en azote. Plus tu restes longtemps sous l'eau, plus tu satures ton corps en azote. Avec la profondeur est liée une notion de pression. Plus tu descends en profondeur et plus tu satures vite ton corps avec ce gaz.
Les paliers sont des zones de latence à faible profondeur (généralement 3 ou 6 m) où tu patientes le laps de temps qu'il faut pour que ton corps désature de son trop plein d'azote via ta ventilation (respiration).

Les paliers se calculent selon un abaque mettant en relation temps d'immersion et profondeur.
A ce jour, ce sont les tables de la Marine Nationales version 1990 (MN90) qui font foi pour le calcul de la décompression.
Tu peux en avoir un aperçu ici : http://jmlas.free.fr/Cours/N2/Image56.gif
exemple de lecture : si je plonge durant 45 minutes à une profondeur maximale de 40mètres, alors je devrai faire 3 paliers. 1 minute à 9mètres + 18 minutes à 6mètres + 45 minutes à 3mètres

Voilà en gros.


Dernière édition par nirfosca le Mer Novembre 06, 2013 17:35, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mer Novembre 06, 2013 16:22 
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Merci, tout compris :)

Du coup ça doit coûter cher en temps une plongée à 100m, mais quand on regarde la fin de tableau, pour des 65m, il n'y a que 3 paliers courts puisque les temps de plongée sont brefs.
Et l'utilisation des caissons dans ce cas, c'est lié à quels paramètres ?

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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mer Novembre 06, 2013 16:33 
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Pour des plongées profondes, du type de celles de Laurent Bastella ci-dessus, alors c'est un peu différent.
Pour optimiser son temps de plongée et pour des raisons de sécurité, il bascule sur plusieurs configurations. Il respire un mélange de gaz à base d'hélium, l'air devenant toxique à partir de 60/65m de fond (pression partielle des gaz : Loi de Dalton). Puis en remontée, je suppose qu'il bascule sur de l'oxy pur pour les paliers de 6 et 3m.
Par conséquent, les tables MN90 ne sont plus exploitables puisque spécifiques pour de l'air.

Les caissons sont principalement utilisés pour les travailleurs sous marin de grande profondeur. Du genre ceux qui te font des soudures au pieds des plateformes pétrolières et qui cumulent des temps de décompression trop importants pour rester statiques dans l'eau, en combinaison.


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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Jeu Novembre 07, 2013 07:48 
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Ok, merci pour les explications :)

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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Ven Novembre 15, 2013 16:23 
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Encore une fois, un grand merci à toi Niforsca, pour tes topics: ils sont toujours aussi beau que enrichissant.

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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Ven Novembre 15, 2013 16:30 
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Merci LeGluon85. :D


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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Lun Mai 05, 2014 11:12 
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Hello :D

Samedi soir dernier, Arte diffusait le reportage 2013 réalisé par Laurent Ballesta sur son retour auprès des coelacanthes.
De superbes images à redécouvrir durant quelques jours ici : lien

En plus d'être beau visuellement, c'est aussi très intéressant de découvrir la lourde logistique et tout le coté scientifique embarqué dans l'aventure.

Image


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 Sujet du message: Re: Rencontre avec le coelacanthe.
MessagePosté: Mar Mai 06, 2014 12:43 
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J'ai vu le documentaire sur ARTE, et il est vrais que c'était superbe ; et la plongée est vraiment pas simple.

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