Selon une récente étude scientifique, l'Homme de Néandertal a innové et développé ses propres outils sans l'influence de l'Homo Sapiens. Une capacité à s'adapter qui le rapproche encore un peu plus de l'Homme moderne.

Plus la science en apprend sur les Néandertaliens, plus les clichés tombent sur notre défunt cousin, considéré jusqu'aux années 60 comme une brute archaïque et quasi animale. Depuis, on a admis que Néandertal parlait, avait développé une culture (le Moustérien), un artisanat, et qu'il enterrait ses morts. Une étude publiée en 2010 tend même à prouver qu'il y a bien eu métissage avec l'Homo Sapiens. Autrement dit l'Homme moderne.

Une étude scientifique à paraitre en décembre dans le Journal of Archaeological Method and Theory va encore plus loin en concluant que Néandertal était en réalité très proche culturellement de Sapiens, et a su s'adapter aux changements climatiques sans l'aide de ce dernier.

L'équipe de chercheurs dirigée par Julien Riel-Salvatore de l'Université de Colorado s'est penchée sur une population du Sud de l'Europe, les Uluzziens, qui vivait isolée des Sapiens. Le climat devenu aride aurait poussé ce groupe à innover en créant divers outils en os, projectiles, ornements, et probablement du matériel de pêche et de chasse au petit gibier.

"Ma conclusion est que si l'Uluzzien est une culture Néandertal, cela suggère que les contacts avec les hommes modernes n'expliquent pas nécessairement ce nouveau comportement. Ce qui est en contradiction avec les idées de ces 50 dernières années", déclare Julien Riel-Salvatore. "En fait, je réhabilite les Néandertaliens. Ils avaient plus de ressources qu'on ne le pensait".

Le chercheur estime même que les résultats de cette étude doivent nous amener à reconsidérer le statut de Néandertal par rapport à Sapiens. "Le fait que les Néandertaliens ont pu s'adapter à de nouvelles conditions et innover démontre qu'ils étaient culturellement similaires à nous. Mes recherches suggèrent qu'ils étaient un différent genre d'humain, mais humains malgré tout. Nous étions plus des frères que des lointain cousins".