Voici un peu plus d'information pour vous permettre d'y voir plus clair. En ce qui me concerne, cet homme, homme religieux ou pas, devrait se faire soigner. Et je ne pense pas, à la lecture de ces 2 articles que cette femme ait appréciée ce qu'il lui a fait... il a profité du fait qu'elle est étrangère sans beaucoup de ressources....
*************************************************************
Durant plusieurs mois, il a fait subir à la jeune femme des actes sadomasochistes
Le pasteur de Versoix est un homme sympathique qui inspire confiance. Le 2 décembre dernier, il a été interpellé, détenu au poste de police durant la nuit, puis inculpé selon la formulation officielle «d'abus de détresse, pour avoir profité du lien de dépendance créé avec une jeune femme et déterminé celle-ci à subir des actes sadomasochistes. En lui causant, à ces occasions, des voies de fait.»
Autrement dit, durant plusieurs mois, l'ancien modérateur (président) de la Compagnie des pasteurs et actuel rédacteur en chef de La vie protestante a demandé à sa jeune femme de ménage de s'agenouiller devant lui pour lui confesser ses fautes ménagères et ses dépenses exagérées, notamment en factures de téléphone. Il lui a plusieurs fois donné la fessée pour la même raison et il a également utilisé un fouet et une tapette en cuir. La dernière séance a eu lieu en novembre dernier sur la table de la salle à manger: «Il m'a demandé de me mettre à plat ventre sur la table les bras en croix, explique la plaignante, il m'a enlevé ma culotte, il m'a frappée avec la main puis avec le martinet, puis j'ai senti son pénis en érection contre moi.»
Répertoire sado-maso
Une perquisition chez cet homme a permis de trouver le fouet, la tapette et divers autres instruments du répertoire sadomasochiste. Des DVD pornographiques également, montrant des soubrettes et des domestiques se faisant frapper.
La victime a 25 ans, elle est étrangère. Avant de faire la connaissance de l'homme d'Eglise, elle cherchait à Genève un logement, un travail et une école pour suivre une formation. Une paroissienne lui a conseillé d'aller voir le pasteur. Un homme bon, venant volontiers en aide aux personnes en difficulté. C'est bien ce qui s'est passé.
Le pasteur a volé au secours de celle que nous appellerons Johanna. Il lui a trouvé un appartement, il lui a proposé de travailler deux jours par semaine chez lui. Il l'a également aidée à entrer dans une école et à la financer.
Au début, la jeune femme ne savait pas comment exprimer sa reconnaissance à cet homme de 47 ans qui la traitait comme un père. Elle a ressenti de la reconnaissance et de l'affection. Les premiers signes étranges qui auraient pu en alerter une autre n'ont pas fonctionné avec elle. «Il m'a dit que si je faisais mal le ménage, il me donnerait la fessée, mais je pensais qu'il plaisantait.»
Toujours selon Johanna, trois mois après le début du travail, les génuflexions, les confessions et les contritions n'ont plus suffi. Pour un bouton de manchette qu'elle avait oublié de recoudre, elle a reçu des claques sur sa peau nue jusqu'à ce qu'elle fonde en larmes: «Après, il pleurait avec moi, il me disait qu'il compatissait et que le problème était réglé.» Tout ceci a duré plusieurs mois jusqu'à l'épisode de novembre 2004 après lequel la jeune femme a craqué.
«J'ai ressenti de la honte»
Aujourd'hui en psychothérapie, elle a du mal à comprendre pourquoi elle n'a pas réagi plus vite: «Dans mon pays, j'étais habituée à fréquenter des prêtres depuis petite, je leur faisais toute confiance, jamais il ne me serait venu à l'idée de me méfier d'eux. Lorsque le pasteur a commencé à se comporter étrangement, j'ai ressenti de la honte et de la colère, mais je n'ai osé en parler à personne.» En novembre, elle se confie à sa meilleure amie, puis à la directrice de l'école et enfin porte plainte.
Selon la psychothérapeute de Johanna, la jeune femme a été l'objet d'une manipulation réfléchie et bien préparée. Le pasteur a pris le temps de tisser des liens de dépendance et d'affection avec elle. Il l'a aidée financièrement. «Il s'est comporté comme le gourou d'une secte. Elle a été victime d'un lavage de cerveau. Il est très difficile de rester clairvoyant dans ce processus. Pendant longtemps, elle a cherché à le justifier, à le maintenir dans son statut de personne idéale.»
«J’avais de bonnes raisons»
Interrogé sur ces faits , le pasteur mis en cause regrette surtout de s'être tellement investi financièrement avec cette jeune fille. De l'avoir aidée à payer ses études et son logement. Il explique que le fait de demander à Johanna de se mettre à genoux n'était pas dans un but de soumission, mais dans un but pratique. Il ne l'obligeait pas, ça se faisait naturellement. Il admet l'avoir fessée plusieurs fois, mais en arrêtant lorsqu'elle commençait à pleurer. Il affirme avoir également utilisé une ou deux fois la tapette et le martinet. Il assure que tout ceci ne lui procurait aucune satisfaction sexuelle. Il s'agissait simplement de discipline. La plupart des punitions n'étaient pas dues au ménage mal fait, mais aux factures de téléphones excessives de la jeune femme. «Si je l'ai fessée, c'est que j'avais de bonnes raisons, elle m'excédait et j'avais l'impression qu'elle se fichait de moi.». Il explique que lui et sa protégée s'étaient fixé «des règles, des limites et des objectifs. «Je lui ai dit que si ceux-ci n'étaient pas respectés, elle aurait la fessée. Et elle a été d'accord. Je vois bien maintenant que d'associer les objectifs à atteindre et la fessée était une bêtise. Mais je n'ai pas trouvé de meilleur moyen.» Il ajoute: «J'ai investi quelque chose de parental dans cette relation.»
Il réfute avoir été en érection lors de la dernière séance dans la salle à manger, mais il a senti ce jour-là que les choses étaient allées trop loin. Quant aux films et au matériel SM, le pasteur explique qu'il s'agit de son jardin secret. Pourquoi en a-t-il utilisé une partie avec Johanna? Parce que les instruments de correction se trouvaient à portée de main. Cet homme ne voit pas de lien entre son ministère pastoral et son comportement envers la jeune femme. Après son inculpation, il en a tout de même parlé à son épouse et au président des pasteurs genevois, Roland Benz.
Faute pénale ou faute morale?
Le pasteur affirme que la juge d'instruction, Alix Francotte-Conus, ne voit rien de pénal dans cette affaire. Elle aurait même demandé à Johanna si elle ne serait pas disposée à retirer sa plainte. La magistrate ne voulant pas s'exprimer sur ce dossier, nous n'avons pas pu vérifier ces informations. Mais l'avocat de la plaignante, Me Thomas Barth, estime que sa cliente a subi les pires outrages, «ce dont ne semble pas avoir conscience l'inculpé qui continue à exercer sa profession comme si de rien n'était. Ma cliente est bien décidée à aller jusqu'au bout et à tout faire pour empêcher que son calvaire ne soit vécu une nouvelle fois par quelqu'un d'autre.» L'avocat annonce qu'il a demandé la récusation de la juge d'instruction: «Si les propos qu'on lui prête ont bel et bien été tenus, elle n'est pas en mesure de s'occuper de ce dossier.»
Le pasteur incriminé ne s’est pas dénoncé de lui-même. Son prédécesseur reprend le poste par interim.
C'est la consternation au sein de l'Eglise protestante de Genève. Au lendemain de la révélation de l'inculpation du pasteur de Versoix à la suite d'actes sadomasochistes subis par sa femme de ménage (lire notre édition d'hier), les paroissiens et membres de l'Eglise protestante cherchent à comprendre.
Au vu de la gravité des faits, le conseil de l'Eglise (informé tard dans la soirée de mardi) a pris la décision de suspendre le pasteur avec effet immédiat durant la procédure judiciaire. Consternés par cette affaire, le président de l'Eglise protestante de Genève, Joël Stroudinsky, et le modérateur de la Compagnie des pasteurs, Roland Benz, nous ont reçu hier afin de clarifier la situation. Voici les propos que nous avons recueillis de leurs parts.
Le pasteur incriminé a été interpellé le 2 décembre et son domicile a été perquisitionné. Il a ensuite continué à diriger son ministère. Comment est-ce possible?
Nous n'étions pas au courant de cette interpellation. Contrairement à ce qu'il a dit à la presse, le ministre (ndlr: le pasteur) n'est pas venu de lui-même nous en parler. C'est le modérateur (Roland Benz), alarmé par une rumeur, qui lui a demandé de s'expliquer à fin décembre. Il a minimisé la gravité des faits et le modérateur a pris le temps de l'écoute en suivant le principe de la présomption d'innocence. Puis le médiateur a décidé d'informer le Conseil de l'église lors de sa séance du 18 janvier.
Vous vous apprêtiez donc à jouer la transparence…
Il n'est pas dans la culture de l'Eglise protestante de cacher les choses. Nous n'avons pas l'intention de couvrir le pasteur ni de nous substituer aux juges. Sur la base des faits reconnus par le ministre nous avons pris une mesure de suspension de son activité de pasteur le mardi 18 janvier étant donné que son comportement n'est pas compatible avec l'exercice de son ministère, ceci par égard pour la population, la paroisse, l'ensemble de l'Eglise et les autres ministres. Nous ne pouvons pas faire moins. Les prochaines mesures que le Conseil de l'Eglise prendra tiendront également compte des faits établis par la justice.
Quel est votre sentiment aujourd'hui à l'encontre de votre pasteur?Nous sommes choqués, consternés, attristés. Ce pasteur est une figure et il a un vrai succès, il avait notre totale confiance. Nous ressentons une certaine colère car cette attitude porte non seulement atteinte à une personne qui lui a fait confiance, à son ministère mais aussi à la crédibilité de l'Eglise qui n'a pas besoin de cela en ce moment. Néanmoins nous apporterons notre aide à ce collègue en difficulté.
La jeune femme accusatrice a fait appel directement à la justice. Qu'auriez vous fait si elle s'était adressée à vous?Nous ne l'aurions pas découragée de porter plainte. Nous ne l'a connaissons pas, mais nous tenons à lui signifier que nous regrettons l'attitude du ministre à son égard. Il ne faut pas oublier qu'une personne a été atteinte dans son intégrité.
Quelles vont être les suites de cette affaire à l'interne?Indépendamment du jugement, les actes incriminés pourraient potentiellement entraîner un licenciement dans l'avenir. Quant à l'autorité de l'Eglise, elle conduira une réflexion sur l'impact de cette affaire dans l'opinion publique. Nous comptons sur l'ancien pasteur de Versoix qui a accepté de reprendre le poste en interim pour accompagner la paroisse locale.
Reste que l'image de l'Eglise est touchée. Cette affaire va-t-elle engendrer une réflexion dans le but d'éviter de nouveaux abus?Comme beaucoup d'autres, la profession de pasteur est une profession à risque. Il faut continuer de veiller à la rigueur professionnelle et à la connaissance des limites personnelles. Nous devons accepter que nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes de nos employés. Notre attitude première est celle de la confiance et non pas celle de la suspicion. Nous regrettons que notre collègue n'ait pas cherché conseil et soutien plus tôt.
source : Tribune de Genève
_________________ "Le bonheur et la souffrance dépendent de votre esprit, de votre interprétation. Ils ne viennent pas d'autrui, ni de l'extérieur. Tous les bonheurs, toutes les souffrances ne dépendent que de vous, ils sont créés par votre esprit." Lama Zopa Rinpoche
|