J’ai  rencontré  pour  la  première  fois  Laurent  A.  en  automne  1999.
Il  n’est  pas  sorti  de  chez  lui  depuis  15  ans (c’est-à-dire  même  pas  pour  aller  sur  son  palier, ou  son  balcon). Il  reçoit  de  temps  à  autre  quelques  personnes  chez  lui.
Après  avoir  été  longtemps  circonspect, il  souhaite  aujourd’hui  que  son  histoire  soit  diffusée  sur  le  Net.
Faute  de  mieux, je  classe  ici  ce  témoignage  « inclassable ».
Rédigé  en  automne  2005, voici  sans  commentaires  supplémentaires, une  synthèse  de  l’histoire  de  Laurent  A., « lu  et  approuvé »  par  lui :
Pour  Laurent, tout  commence  à  l’âge  de  6 / 7 ans.
Il  est  venu  passer  un  week-end  en  famille  dans  une  maison  de  La  Bastidonne, près  de  Pertuis. Il  y  a  une  petite  pinède  derrière  et  sur  un  côté  de  la  maison ; de  l’autre, il  y  a  un  petit  escalier  qui  descend  doucement  vers  un  grand  parking, une  zone  beaucoup  plus  urbaine.
Nous  sommes  en  printemps  ou  en  été, et  le  soleil  est  déjà  couché. Il  fait  nuit. Cependant, ce  soir-là, Laurent, en  compagnie  de  sa  sœur  et  de  sa  cousine, obtient  la  permission  de  jouer  un  peu  dehors, tandis  que  les  adultes  restent  à  discuter  à  l’intérieur  de  la  maison.
Les  enfants  décident  de  jouer  à  cache-cache : Laurent  comptera, et  il  devra  trouver  les  deux  autres. Sa  sœur  et  sa  cousine  partent  donc  se  cacher, tandis  qu’il  compte  rapidement.
Une  fois  la  partie  débutée, Laurent  décide  d’aller  chercher  dans  la  petite  pinède, endroit  où  ses  camarades  de  jeu  ont  souvent  l’habitude  de  se  cacher. Il  ignore  qu’à  ce  moment-là, pour  varier, les  deux  filles  sont  parties  se  cacher  en  face, dans  le  parking.
Laurent  s’aventure  donc  dans  la  forêt  de  conifères. Soudain, il  se  retrouve  face  à  face  avec  un  humanoïde  vert  phosphorescent. Il  est  vraiment  proche : à  1  ou  2  m  de  lui, pas  plus. Cet  humanoïde  est  globalement  humain  selon  nos  critères, et  de  taille  adulte. Par  contre, il  ne  présente  aucune  particularité  de  la  morphologie  humaine : pas  d’yeux, pas  de  nez  ou  de  bouche, ni  d’oreille  ou  de  cheveux. C’est  juste  une  silhouette  humaine  verte  phosphorescente, lumineuse  mais  sans  éclairer  vraiment  les  alentours. Les  bras  pendent  normalement  de  chaque  côté  du  corps. Selon  Laurent, cette  silhouette  donne  l’impression  de  quelque  chose  de  compact, de  dense, d’un  être  vraiment  matériel. L’être  reste  silencieux  face  à  lui, et  ne  bouge  pas.
Laurent  reste  interdit, surpris  pendant  quelque  seconde, puis  hurle  et  rentre  en  courant  chez  lui. A  ses  cris, sa  sœur  et  sa  cousine  sortent  de  leur  cachette  et  aperçoivent  de  loin  le  phénomène.
Devenues  adultes, l’une  et  l’autre  se  rappellent  encore  aujourd’hui  d’avoir  aperçu  une  lueur  verte  entre  les  arbres, du  côté  où  Laurent  est  sorti  de  la  forêt.
Les  parents  sortent  à  leur  tour, mais  trop  tard. Il  n’y  a  plus  rien, tout  a  disparu.
Laurent  est  persuadé  que  tout  a  commencé  ce  soir-là, et  qu’il  s’est  passé  quelque  chose  entre  l’« homme  vert »  et  lui, c’est-à-dire  que  ce  dernier  doit  lui  avoir  transmis  « quelque  chose ».
Durant  la  période  de  ses  8 / 10  ans, Laurent  a  deux  expériences, deux  « rêves »  ou  visions  assez  bizarres  qui  le  marquent  suffisamment  pour  qu’il  s’en  souvienne  encore  aujourd’hui.
Très  jeune, il  a  une  vision  d’apocalypse, alors  qu’il  « ne  sait  pas  encore  ce  que  c’est  à  ce  moment ».
Il  se  trouve  à  l’intérieur  d’un  engin  volant. Il  ne  sait  pas  du  tout  de  quel  genre : il  ne  voit  pas  l’intérieur. Il  regarde  par  un  hublot  ce  qui  se  passe  sur  terre. Les  gens  courent  et  crient, affolés. Il  y  a  beaucoup  de  feu  partout, tout  est  en  train  d’être  détruit. L’engin  volant  est  en  train  de  décoller, quittant  le  sol  juste  à  temps, et  vole  très  vite. La  terre  s’éloigne.
Plus  tard, alors  qu’il  est  malade, Laurent  se  couche  et  s’endort. Il  se  voit  alors  dormir, lui-même, dans  sa  chambre, mais  depuis  un  angle  étrange : il  est  en  train  de  se  regarder  dormir  comme  s’il  se  trouvait  dans  le  coin  supérieur  opposé  de  sa  chambre, près  du  plafond. Il  constate  qu’il  dort  dans  une  certaine  position, assez  particulière  par  rapport  à  ses  habitudes. Il  se  réveille  et  constate  qu’il  se  trouve  couché  dans  la  même  position  spécifique  que  dans  son  rêve. Surpris, il  a  la  forte  impression  que  ce  qu’il  vient  de  vivre  n’est  pas  un  rêve.
Laurent  a  11  ans.
Il  revient  passer  une  soirée  en  famille  à  la  maison  de  La  Bastidonne, où  il  a  aperçu  l « homme  vert »  quelques  années  auparavant.
C’est  une  grande  réunion  familiale, il  y  a  bien  12  ou  15  personnes  en  train  de  manger  à  l’intérieur. La  fin  du  repas  arrive.
Son  oncle  décide  d’allumer  une  cigarette. Il  actionne  son  briquet  et  regarde  tranquillement  par  la  fenêtre. Il  voit  une  lueur  à  l’extérieur. Pensant  que  c’est  le  reflet  de  la  flamme  de  son  briquet, l’oncle  de  Laurent  éteint  celui-ci. La  lumière persiste. Il  va  à  la  fenêtre, et  après  un  regard  à  l’extérieur, s’écrie : « Venez  voir, c’est  un  OVNI ! ». Tout  le  monde  se  précipite, qui  à  la  fenêtre, qui  dehors.
Chacun  peut  alors  observer  une  boule  verte  phosphorescente  dans  le  ciel, vraiment  très  grosse. Elle  fait  deux  à  trois  la  taille  apparente  de  la  lune, et  possède  une  lumière  fixe  de  chaque  côté : rouge  et  verte. L’OVNI  est  très  proche : 40  m  d’altitude  maximum, et  à  une  distance  au  sol  d’environ  30  m.
Pendant  environ  6  s, l’OVNI  se  déplace  à  une  allure  hyper-lente. Puis  soudain, il  se  projette  plus  vite  qu’un  éclair  pour  disparaître  visuellement  derrière  la  montagne  Ste Victoire, située  à  une  quarantaine  de  kilomètre  de  là. En  une  demi-seconde, cela  fait  « comme  un  trait  de  lumière  dans  le  ciel, à  la  limite  du  subliminal ». Il  n’y  a  eu  aucun  bruit, aucun  grondement  ou  quoique  ce  soit : tout  est  resté  silencieux.
« C’est  comme  s’il  était  parti  au  moment  où  il  se  sentait  observé », dit  Laurent.
Ses  parents (père  et  mère), qui  étaient  évidemment  là  au  moment  des  faits, m’ont  pleinement  confirmé  la  réalité  de  cette  observations.
Ils  m’ont  dit  qu’on  en  avait  même  parlé  à  la  télé  et  à  la  radio  le  lendemain. Du  moins, la  radio (probablement  RMC, selon  sa  mère…) diffusa-t-elle  le  lendemain  l’info  d’un  pilote  obligé  d’atterrir  à  Marignane, après  avoir  vu  un  OVNI  passer  rapidement à  côté  de  son  appareil.
Nous  sommes  en  1979.
Quelques  temps  après  cette  observation, à  peine  quelques  semaines, Laurent  demandera  à  sa  mère  de  lui  acheter  un  livre  sur  les  OVNI, « Les  apparitions  d’humanoïdes »  d’Eric  Zurcher, découvert  dans  le  proche  supermarché  Carrefour.
Laurent  grandit.
Eut  égard  à  ce  qu’il  a  vécu, il  commence  à  lire  des  livres  sur  les  OVNI, et  sur  le  paranormal. Cela  devient  un  de  ces  sujets  de  conversation  favori. Etonné, il  retrouve  parfois  des  témoignages  et  des  expériences  proches  des  siens  dans  les  ouvrages  qu’il  lit.
Ceci  dit, son  intérêt  n’est  pas  envahissant, et  il  mène  une  vie  tout  à  fait  normale.
Cela, jusqu’à  14  ans.
Pour  les  grandes  vacances  de  cette  année-là, il  part  en  colonie  de  vacances  en  Corse, près  de  Bastia.
Un  jour, une  conversation  roule  sur  « les  esprits », et  ses  amis  de  chambrée  décident  de  faire  du  spiritisme  avec  lui. Le  soir  venu, ils  se  retrouvent. Ils  se  sont  munis  d’un  verre, et  disposent  des  lettres  en  cercle, ainsi  que  deux  étiquettes  « OUI »  et  « NON ».
Laurent  et  trois  de  ses  amis  mènent  la  séance. Deux  ou  trois  autres  les  observent, et  surveillent  les  alentours  pour  qu’ils  ne  soient  pas  surpris  par  un  moniteur.
Pendant  trois  soirs, rien  ne  se  produit. Mais  la  quatrième  fois, le  verre  commence  a  bougé.
Les questions  classiques  sont  posées :
- « Esprit, es-tu  là ? »
- « OUI »
Quelques  autres  questions  sont  posées, avant  que  quelqu’un  demande : « Fais-tu  partie  de  la  famille  de  quelqu’un  ici ? »
- « OUI »
- « Quel  est  ton  nom ? »
Lettre  par  lettre, le  verre  épelle  le  nom  et  le  prénom  exacte  de  la  grand-mère  d’une  jeune  fille  participant  à  la  séance. Celle-ci  est  décédée, mais  elle  n’en  a  jamais  parlé  jusque-là  à  ses  amis. Elle  était  la  seule  à  connaître  nom  et  prénom.
La  jeune  fille  retire  son  doigt  du  verre, jette  tout, et  s’enfuit, mi-pleurant, mi-criant : « Non ! Non ! »
Les  réactions  sont  diverses  parmi  ceux  qui  restent. Certains  insultent  les  esprits, et  nient  ce  qu’ils  viennent  de  voir : « C’est  des  co***ries, ça  n’existe  pas, y’a  un  truc, vous  nous  avez  fait  une  farce, etc… ». On  en  reste  là, et  il  est  décidé  de  ne  plus  faire  de  séance.
Deux  ou  trois  semaines  plus  tard, Laurent  rentre  chez  lui.
Il  passe  une  première  nuit  tranquille  dans  sa  chambre. La  deuxième  nuit, au  moment  exact  de  l’endormissement, ce  moment  particulièrement  agréable  où  l’on  se  sent  partir  dans  le  sommeil, il  y  a  un  bruit  violent, comme  un  grand  coup  de  poing  sur  la  table  qui  se  trouve  juste  à  côté  de  son  lit. C’est  une  table  posée  sur  tréteaux : Laurent  allume, persuadé  qu’un  livre  mal  en  équilibre, vient  de  tomber  d’un  coup. Il  n’y  a  rien, tout  est  à  sa  place.
Le  lendemain, le  même  phénomène  se  reproduit. Et  encore  le  lendemain : à  l’instant  exact  de  son  endormissement (pourtant  variable), un  coup  sec, un  seul  mais  violent, est  frappé  sur  la  table, juste  à  côté  de  lui, et  le  réveille  en  sursaut. 
Il  questionne  ses  parents : ceux-ci  n’entendent  rien  de  spécial  depuis  leur  chambre.
Laurent  a  peur, il  n’ose  plus  s’endormir, de  crainte  d’entendre  le  bruit. Au  bout  d’un  certains  temps, il  finit  par  s’habituer  bon  gré, mal  gré. Le  phénomène  se  répétera  systématiquement  pendant  exactement  un  mois, avant  de  cesser  aussi  soudainement  qu’il  avait  commencé.
Une  dernière  manifestation  se  produira, mais  d’un  autre  genre  cette  fois : une  nuit, il  est  réveillé  par  le  coup  frappé  et  se  relève  pour  aller  boire  un  verre  d’eau  à  la  cuisine. Etonnamment, la  lumière  y  est  déjà  allumée. Il  boit  et  s’en  va, en  prenant  soin  d’éteindre  la  lumière  de  la  cuisine. Il  retourne  dans  sa  chambre  et  se  couche. Ouvrant  les  yeux, il  voit  une  lueur  correspondant  à  une  lumière  électrique  dans  la  maison. Il  constate  que  la  lumière  de  la  cuisine  est  encore  allumée, c’est-à-dire  s’est  rallumée  seule  pendant  qu’il  revenait  à  sa  chambre !
Il  n’osera  pas  se  relever  pour  éteindre. Après  ça, tout  redevient  à  la  normal.
Laurent  interprète  cela  comme  une  « vengeance  des  esprits », et/ou  une  mise  en  garde  destinée  à  lui  faire  comprendre  qu’il  ne  doit  plus  s’amuser  à  les  invoquer.
Vers  16  ou  18  ans, Laurent  constate  qu’une  chose  assez  étrange  se  produit  en  sa  présence. Toutes  les  fois  qu’il  rentre  chez  lui, il  semble  qu’un  lampadaire  électrique  proche  de  son  immeuble  se  met  à  clignoter  et  à  s’éteindre  chaque  fois  qu’il  tourne  la  tête  vers  lui.
En  roulant, le  même  phénomène  se  produit : alors  qu’il  est  à  l’arrière  de  la  voiture, certains  lampadaires  qu’il  regarde  par  hasard  sur  le  trajet  s’éteignent, puis  se  rallument.
Il  commence  à  se  poser  des  questions, mais  ne  s’inquiète  pas  particulièrement.
En  fait, durant  cette  période  de  sa  vie, il  ne  se  produira  rien  d’autre  de  bien  spécial, excepté l’anecdote  suivante :
à  Menton, Laurent  couche  chez  des  amis. La  pièce  est  plongée  dans  le  noir, le  store-volet  et  les  rideaux  sont  bien  fermés. Puis, à  un  certain  moment, dans  l’obscurité, il  voit  un  carré  de  20 cm  sur  20  cm, vert  phosphorescent, qui  brille  dans  le  noir. Il  ferme  les  yeux, les  rouvre. Le  phénomène  persiste  malgré  tout. Puis  disparaît  de  lui-même  au  bout  d’un  certain  temps. Le  lendemain, Laurent  décide  d’examiner  l’endroit  de  la  pièce  où  il  a  vu  le  carré  phosphorescent : c’est  une  petite  peinture, sans  rien  de  particulier.
Avec  le  recul, Laurent  remarque  aujourd’hui : « Depuis  l’homme  vert, la  couleur  verte, et  spécialement  le  vert  phosphorescent, est  revenue  souvent  dans  ce  que  j’ai  vécu. »
Laurent  a  25  ans.
Il  fait  un  petit  boulot  d’été : durant  les  quelques  jours  de  la  feria, il  travaille  comme  vendeur  de  friandises  du  côté  de  Nîmes, avec  deux  amis.
Les  trois  amis  se  couchent  tard, et  dorment  à  la  belle  étoile.
Un  soir, les  trois  hommes  voient  une  « étoile », juste  au-dessus  de  la  ville. Une  étoile  blanche  très  brillante, « plus  brillante  que  l’étoile  du  Berger ». Elle  est  immobile  à  basse  altitude. Le  lendemain, ils  ne  la  reverront  plus.
Une  autre  nuit, ils  vont  pique-niquer  près  d’une  petite  rivière. L’atmosphère  est  particulière, presque  « sinistre » : les  trois  amis  ont  dû  traverser  une  petite  forêt  très  sombre  à  la  lumière  de  leurs  briquets, la  pleine  lune  brille, etc…
Arrivés  au  bord  de  l’eau, ils  mangent, puis  Laurent  s’amuse  à  faire  des  ricochets  sur  la  rivière. Il  parle  d’OVNI  et  d’ET. Tout  en  parlant, il  ramasse  un  petit  galet, et  s’arrête. Il  constate  que  la  pierre  dessine  une  tête  d’ET. Il  la  conserve, et  une  fois  rentré  chez  lui, la  compare  avec  les  croquis  du  livre  de  Zurcher. Il  trouve  qu’il  y  a  une  ressemblance, et  la  garde  dans  sa  collection.
(Voir : 
http://www.dailymotion.com/relevance/se ... estre_tech )
Après  les  premiers  « avant-goûts »  de  son  enfance  et  de  son  adolescence, les  manifestations  paranormales  commencent  alors  à  monter  crescendo, pour  culminer  durant  deux  ans  et  demi  « de  folie », grosso  modo  à  partir  de  ses  26  ans  jusqu’à  28 / 29  ans.
Non  qu’elles  aient  été  toujours  spectaculaires  ou  violentes, loin  de  là, mais  dans  le  fait  qu’elles  étaient  permanentes. « Il  n’y  a  pas  eu  un  seul  jour  où  il  ne  se  passait  pas  quelque  chose, de  jour  ou  de  nuit. Je  n’arrive  même  pas  à  me  souvenir  de  tout, tellement  il  s’est  passé  de  chose  à  cette  époque  là ! », affirme  Laurent.
La  première  fois  où  « ça  a  commencé  à  le  poursuivre », Laurent  se  promenait  dans  une  avenue  d’Aix, en  plein  jour. Il  y  a  quelques  personnes, mais  loin  derrière  lui, et  loin  devant  lui. En  marchant, il  regarde  une  des  voitures  garées  sur  le  chemin. L’essuie-glace  de  cette  voiture  se  met  alors  en  marche  soudainement, d’un  seul  coup, le  temps  de  faire  un  bref  aller  et  retour. Laurent  s’arrête, interloqué. Il  pense  que, probablement, quelqu’un  est  penché  à  l’intérieur, donc  invisible, en  train  de  bricoler  des  fils  électriques, provoquant  la  brève  mise  en  route  de  l’essuie-glace Il  s’approche, et  constate  que  la  voiture  est  complètement  vide. Effrayé, il  rentre  chez  lui, blanc  comme  un  linge.
Un  autre  jour, Laurent  va  à  Carrefour, tard  le  soir, quasiment  au  moment  de  la  fermeture, quand  il  n’y  a  presque  plus  personne  dans  les  rayons. Il  fait  quelque  course  avec  un  de  ses  amis.
Pour  une  raison  ou  une  autre, il  doit  attendre  un  peu  à  un  moment. Il  se  tient  presque  en  bout  de  gondole, à  l’extrémité  de  laquelle  il  y  a  un  énorme  entassement  de  canard  en  peluche  dans  un  bac. Il  est  seul, il  n’y  a  plus  personne, le  magasin  est  plutôt  silencieux.
Désœuvré, il  joue  un  peu  de-ci, de-là  avec  une  boulette  de  papier  qui  traîne  au  sol. Soudain, il  entend  nettement  le  « coin-coin »  caractéristique  d’un  jouet  en  peluche  proche. « On  me  fait  une  farce » pense-t-il… Il  entend  une  deuxième  fois  le  « coin-coin ». Il  tourne  en  bout  de  gondole, regardant  dans  les  allées  attenantes : personne  ni  d’un  côté, ni  de  l’autre  des  étagères.
Laurent  sort  du  magasin  et  va  attendre  son  ami  sur  le  parking. Celui-ci  est  hilare  à  l’écoute  de  cette  histoire  de  canard  en  peluche  qui  couine  tout  seul  dans  le  supermarché, mais  Laurent  n’est  pas  tranquille, eut  égard  à  son  passé.
Il  demandera  à  sa  mère  de  revenir  examiner  les  canards  en  peluche  à  l’occasion  de  ses  courses : renseignement  pris, le  bruit  émis  par  le  jouet  n’est  pas  électrique, mais  ne  peut  se  déclencher  que  s’il  y  a  une  pression  manuelle  bien  spécifique  sur  celui-ci. Il  y  a  donc  peu  de  chance  pour  que  le  son  se  soit  produit  deux  fois  par  accident…
A  l’époque  où  ces  deux  dernières  manifestations  se  produisent, Laurent  est  au  chômage. En  attendant  de  retrouver  du  travail, il  mène  la  vie  des  jeunes  de  son  âge.
Une  de  ses  activités  préférées  est  de  partir  le  soir  pour  de  longues  promenades  dans  Aix-en-Provence  et  ses  alentours, dont  il  rentre  souvent  très  tard. Il  s’est  fait  des  amis  dans  son  quartier, et  ceux-ci  l’accompagnent  fréquemment  lors  de  ses  grandes  sorties  nocturnes.
Parmi  ces  amis, il  en  est  deux  qui  vivront  davantage  de  chose  que  les  autres  en  sa  compagnie  et  qui  seront  des  témoins  privilégiés : Nicolas  et  Eric.
Laurent  parle  de  temps  à  autre  paranormal  avec  eux, de  ce  qu’il  a  vécu : ces  derniers  rient  gentiment, et  le  charrient. Un  jour, Laurent  leur  dit : « Vous  avez  le  droit  de  rire, mais  un  jour, je  vous  prouverai  que  ce  que  je  vous  dit  est  vrai… » Il  prononce  cette  phrase  comme  si  quelqu’un  le  poussait  à  la  dire…
Et  un  soir  que  toute  la  petite  équipe  se  promène  de  nuit  dans  Aix, Laurent  sent  qu’il  peut  faire  quelque  chose, presque  à  nouveau  comme  si  une  force  invisible  l’inspirait… Le  groupe  est  près  du  rond  point  du  Novotel  lorsque  Laurent  prononce  subitement, sans  vraiment  savoir  pourquoi : « Regardez, je  veux  que  tout  s’éteigne… » Comme  il  finit  juste  sa  phrase, tous  les  lampadaires  du  rond  point  s’éteignent, d’un  seul  coup… Tous  ses  amis  s’arrêtent  d’un  bloc, de  marcher  et  de  parler. Tous  le  regardent  bizarrement…
Et  soir  après  soir, Laurent  réessaye… Et  ça  marche, chaque  soir !
Passé  le  premier  moment  de  surprise, cela  devient  un  jeu, et  Laurent  fait  le  régal  de  ses  compagnons : lors  des  promenades  dans  Aix-en-Provence, l’un  ou  l’autre  choisit  un  lampadaire  au  gré  de  la  marche  et  Laurent  fait  la  démonstration  de  ce  qu’« une  force »  peut  faire, parfois  plusieurs  fois  par  soirée. En  sa  présence, les  lampadaires  allumés  s’éteignent, les  lampadaires  éteints  se  rallument… Il  n’y  a  pas  un  soir  où  cela  ne  marche  pas.
« Ca  devenait  normal  pour  nous… », m’a  même  dit  Nicolas, un  de  ses  amis  de  l’époque.
La  méthode  de  Laurent : il  se  concentre  plusieurs  minutes  sur  un  lampadaire, et  s’adresse  à  voix  haute  à  celui-ci  pour  mieux  se  focaliser  dessus (« Vas-y… Montre-moi  que  tu  peux  le  faire… Eteins-toi… Eteins-toi… »).
Précision  importante : Laurent  note  qu’il  faut  que  tout  soit  calme, qu’il  n’y  ait  plus  beaucoup  de  monde  dehors, pour  que  ça  marche, comme  si  le  phénomène  ne  voulait  pas  s’exposer  trop  ostensiblement… Il  y  a  eu  régulièrement  plusieurs  témoins  de  ces  manifestations, mais  c’était  toujours  quand  le  petit  groupe  était  seul  dans  la  nuit  à  se  promener. Laurent  remarque  aussi  que  la  plupart  des  autres  petites  manifestations  de  type  poltergeist  se  sont  souvent  produites  quand  il  était  seul, sans  témoin, comme  si  cela  ne  s’adressait  qu’à  lui.
Laurent  n’en  reste  pas  là : regardant  un  jour  un  reportage  en  vidéo  sur  la  parapsychologie, il  y  voit  la  démonstration  d’un  exercice  de  psychokinésie.
L’exercice  consiste  à  animer  un  petit  mobile, constitué  de  la  façon  suivante :
Un  verre  transparent, étroit  et  très  haut, que  l’on  pose  sur  la  table  en  position  renversée. Un  morceau  de  papier  carré  ou  rectangulaire  est  roulé  sur  lui-même, les  bords  collés  ensembles, pour  faire  un  petit  cylindre. Deux  lanières  de  papier  sont  collées  et  s’entrecroisent, pour  faire  comme  deux  anses  en  croix  à  un  bout  du  cylindre. A  l’endroit  où  se  croisent  les  deux  anses, une  aiguille  de  couture  est  piquée  et  collée. Le  mobile  de  papier  ainsi  obtenu  est  posé  en  équilibre  sur  le  fond  du  verre, la  pointe  de  l’aiguille  seule  assurant  le  contact  sur  le  verre.
Le  but  est  de  se  concentrer  sur  le  mobile  jusqu’à  ce  qu’il  se  mette  à  tourner  de  lui-même, dans  le  sens  voulu  et  préalablement  choisi, le  cylindre  de  papier  tournoyant  autour  de  l’axe  du  verre.
On  peut  s’aider  en  plaçant  ses  mains  ouvertes  de  chaque  côté  du  mobile (sans  le  toucher  évidemment).
« Et  si  j’essayais ? » se  dit-il, fort  de  son  expérience  avec  les  lumières  électriques. Il  construit  le  mobile, et  s’entraîne. Et  rapidement, cela  fonctionne.
Ce  nouveau  « tour »  s’ajoute  à  ceux  des  lampadaires, et  Laurent  ne  manque  pas  d’en  faire  profiter  ses  amis. Régulièrement, quand  l’un  ou  l’autre  passe  à  la  maison, il  lui  montre. Et  il  les  fait  essayer : chaque  fois, ses  amis  réussissent  aussi  lorsqu’ils  sont  dans  la  même  pièce  que  lui.
Lorsqu’il  use  de  psychokinésie, il  a  la  nette  impression  que  « cela  sort  du  front ». Pour  Laurent, il  est  aussi  important  que  les  pouces  ne  se  touchent  pas  à  ce  moment  là.
Au  mieux  de  sa  forme, il  réussira  une  fois  à  faire  ainsi  tournoyer  le  mobile  à  distance, d’un  bout  à  l’autre  de  sa  chambre.
Je  suis  en  mesure  de  confirmer  personnellement  que  Laurent  a  bel  et  bien  cette  capacité.
Lorsque  j’ai  rencontré  Laurent  pour  la  première  fois, le  10  novembre  1999, il  n’était  plus  capable  d’agir  sur  les  lampadaires  ou  sur  une  simple  ampoule, mais  il  m’a  fait  une  démonstration  de  son  « pouvoir »  sur  le  mobile  de  papier.
(N.B. : je  met  ce  terme  de  « pouvoir »  entre  guillemets  d’autant  plus  que  Laurent  est  en  désaccord  complet  avec  ce  terme. Pour  lui, il  n’a  aucun  « pouvoir »  ou  aucune  « capacité »  d’aucune  sorte, c’est  simplement  une  « force »  extérieure (indéfinie)  qui  lui  montre  de  quoi  elle  est  capable).
Et  il  l’a  refait  encore  une  ou  deux  fois, au  gré  de  nos  rencontres.
En  fait, il  a  fabriqué  deux  mobiles  sur  le  même  modèle : un  modèle  « léger »  avec  du  papier  calque, et  un  modèle  « lourd »  avec  du  papier  Canson  épais. Etonnamment, il  prend  la  plupart  du  temps  le  modèle  le  plus  lourd  pour  faire  sa  démonstration, qui  fonctionne  souvent  mieux  que  le  mobile  en  papier  calque  léger…
Au  moment  où  j’écris, fin  juillet  2005, il  vient  de  me  remontrer  ses  « capacités », après  être  resté  plusieurs  années  sans  essayer. Ce  samedi  soir  30  juillet, il  a  été  non  seulement  capable  d’animer  le  mobile  en  papier  en  se  tenant  devant  lui, les  mains  de  chaque  côté, mais  également  en  se  tenant  à  un  mètre  ou  deux  de  celui-ci, sans  aucun  contact, direct  ou  indirect.
Le  résultat  est  spectaculaire : le  mobile  s’anime  en  effet  uniquement  lorsque  Laurent  se  concentre  dessus, à  un  moment  choisi  par  hasard, et  il  tourne  également  dans  un  sens  préalablement  convenu  plutôt  que  dans  l’autre !
Il  peut  alors  faire  tourner  le  mobile  dans  le  sens  inverse, moyennant  un  petit  laps  de  temps  après  lequel  le  mouvement  précédent  cesse  de  lui-même, et  le  mobile  redevient  stable.
Nous  nous  sommes  demandés  s’il  ne  pouvait  y  avoir  de  phénomène  de  courant  d’air, mais  ce  n’est  pas  le  cas : le  résultat  est  alors  différent. Lorsqu’on  souffle  dessus, le  mobile  cahote  légèrement, oscillant  d’un  bord  à  l’autre, ce  qui  n’est  pas  le  cas  lorsque  le  mobile  s’anime  par  psychokinésie : le  mouvement  est  alors  régulier.
Chose  intéressante  à  noter : lorsque  quelqu’un  se  trouve  en  sa  présence, il  peut  également  animer  le  mobile  en  mettant  les  mains  de  chaque  côté, comme  Laurent  me  l’a  raconté. (Là  encore, j’ai  essayé, et  ça  a  marché.)
C’est  au  cours  de  ces  virées  nocturnes  que  vont  se  produire  pour  Laurent  et  ses  amis  d’autres  types  de  manifestations  de  l’Etrange, dont  une  des  plus  notables  est  la  rencontre  de  deux  humanoïdes.
Ce  soir-là, Laurent  se  promène  seul  avec  Nicolas.
C’est  le  milieu  de  la  nuit. Les  deux  amis  déambulent  et  marchent  au  hasard. Leurs  pas  les  conduisent  du  centre  ville  vers  les  facs, par  la  rue  longeant  le  Parc  Jourdan. Tout  est  bien  éclairé.
En  marchant, Laurent  distingue  sur  cette  route  deux  êtres  humains  au  loin. Au  fur  et  à  mesure  qu’il  s’approche, il  se  rend  compte  que  quelque  chose  cloche : les  deux  êtres  ont  les  pieds  posés  sur  la  route, et  non  sur  le  trottoir, mais  les  talons  bien  collés  au  rebord  du  trottoir. Leurs  bras  sont  bien  le  long du  corps. Ils  se  sont  postés  chacun  d’un  côté  de  la  route, exactement  dans  la  même  position, l’un  bien  en  face  de  l’autre. Ils  ne  parlent  pas, ils  ne  bougent  pas, ils  se  contentent  de  se  regarder  fixement  l’un  l’autre.
Laurent  s’approchent  davantage, du  côté  gauche  de  la  rue. Il  remarque  d’autres  détails, plus  troublants  encore : les  deux  individus  sont  non  seulement  dans  la  même  posture, mais  sont  eux-mêmes  identiques, vestimentairement  comme  physiquement, comme  des  jumeaux, des  clones, ou, pour  une  comparaison  plus  appropriée, comme  un  homme  et  son  reflet  dans  un  miroir. Ils  sont  humains, mais  quelque  chose  dérange  dans  leurs  apparences, et  leurs  habits.
« C’est  comme  si  c’était  des  extraterrestres  qui  auraient  voulu  imiter  la  façon  de  s’habiller  des  humains  pour  se  promener  parmi  eux, mais  n’y  auraient  pas  tout  à  fait  réussi… », pense  Laurent. Les  deux  clones  portent  des  habits  mal  associés : des  mocassins  de  cuir  noir  et  mat, une  sorte  de  pantalon  de  pyjama  clair  et  rayé, un  pull  de  montagne  sombre, avec  des  motifs  flocons  de  neiges (cristaux  de  neige).
Ils  sont  de  petites  tailles, mais  sans  exagération. Ils  ont  une  tête  d’adulte  qui  semble  un  peu  bizarre  par  rapport  avec  la  taille  de  leurs  corps. Leurs  cheveux  bruns  sont  mi-longs, tombant  sur  la  nuque, et  très  frisés, genre  « mouton ». Ils  ont  une  barbe  de  quelques  jours. Leur  teint  est  sombre. Ils  paraissent  inquiétants : pas  menaçant, mais  leurs  visages  a  un  aspect, une  expression  malsaine, « vulgaire ».
L’ambiance  elle-même  est  étrange. Il  n’y  a  plus  un  bruit, plus  un  son, plus  de  mouvement, comme  si  le  temps  lui-même  s’était  ralenti  ou  suspendu.
A  l’instant  où  Nicolas  et  Laurent  passent  juste  à  leur  hauteur, le  personnage  pivote, sans  bouger  autrement : les  bras  restent  immobiles  le  long  du  corps. L’être  le  plus  proche  fait  ainsi  un  tour  sur  lui-même, d’un  seul  mouvement, pour  suivre  des  yeux  les  deux  amis  dans  leurs  déplacements, braquant  son  regard  sur  eux. Cela  jusqu’à  être  revenu  dans  sa  position  initiale  lorsque  les  deux  amis  l’ont  dépassé.
Laurent  a  juste  le  temps  de  dire  à  Nicolas : « Ils  sont  bizarres  ces  types ». Les  deux  amis  se  retournent  aussitôt  discrètement : il  n’y  a  plus  personne  nulle  part ! Les  deux  clones  se  sont  volatilisés !
Dans  cette  rue  tout  en  longueur, et  plutôt  droite, il  faut  au  moins  parcourir  30  m  pour  disparaître, ce  que  les  deux  individus  n’auraient  sûrement  pas  fait  en  1  s.
Ou  alors  il  faut  sauter  la  barrière  pour  aller  se  cacher  dans  le  Parc  Jourdan, mais  il  n’y  a  pas  eu  un  bruit, pas  de  son  de  saut  amorti  dans  le  parc, ni  de  barrière  escaladée, pas  de  bruit  de  pas, rien  qui  bouge.
La  soirée  n’est  pas  finie : quasiment  tout  de  suite  après  la  disparition  des  jumeaux, un  autre  personnage  se  profile  à  l’horizon, venant  vers  eux. Laurent  se  dit : « Je  suis  sûr  que  ce  gars-là  aussi  est  bizarre !… ». Il  murmure  à  Nicolas : « Descends  du  trottoir, mets-toi  sur  la  route, et laisse-le  passer… » L’homme  passe, les  croise, sans  rien  dire. Il  est  blond, avec  une  barbe  légère, et  porte  des  lunettes  dorées. Il  est  habillé  d’un  imperméable  beige, et  d’un  pantalon  de  costume. Laurent  se  retourne, et  voit  l’homme  qui  s’éloigne, d’un  pas  égal. Il  attend  que  plusieurs  mètres  le  sépare  de  l’homme  et  dit  à  Nicolas, toujours  en  murmurant : « Tu  as  vu  quelque  chose  de  bizarre ? ».
« Non », répond  ce  dernier.
« Moi, j’ai  remarqué  quelque  chose », dit  Laurent, et  il  s’explique : l’homme  marche  « comme  Napoléon », c’est-à-dire  avec  un  bras  replié  dans  son  imperméable, et  l’autre  immobile, bien  droit  le  long  du  corps.
« Ah, oui… C’est  exact… » se  souvient  Nicolas.
Se  retournant  de  concert  pour  jeter  un  dernier  coup  d’œil  à  l’homme  étrange  en  question, maintenant  à  plusieurs  dizaines  de  mètres  d’eux, les  deux  amis  le  voient  s’arrêter  net, faire  volte-face  de  façon  raide, et  revenir  vers  eux, en  accélérant  le  pas. L’homme  les  fixe  intensément, comme  s’il  avait  entendu  leur  conversation  à  plusieurs  dizaines  de  mètres, et  l’air  de  leur  faire  comprendre : « Je  sais  ce  que  vous  avez  dit… »
Les  deux  amis  accélèrent  à  leur  tour  l’allure, et  la  poursuite  silencieuse  continue  jusqu’aux  abords  du  quartier  du  Coton  Rouge. Finalement, Laurent  et  Nicolas  partent  de  leur  côté, et  l’homme  de  l’autre, non  sans  les  avoir  fixé  jusqu’au  bout.
Arrivés  là, les  deux  amis  se  reposent  un  peu, puis  s’approchent  du  stade  du  Coton  Rouge. Rasséréné, Laurent  a  alors  envie  de  tester  à  nouveau  son  pouvoir, et  de  faire  s’allumer  quelque  chose. Il  dit  à  Nicolas : « Je  ne  veux  plus  que  ce  soit  un  lampadaire, j’aimerai  que  ce  soit  ce  projecteur  du  stade… »
Il  le  fixe. Aussitôt, l’ampoule  du  projecteur  grésille  légèrement, et  clignote  faiblement, très  rapidement.
Peur ? Surprise  devant  cette  « nouveauté » ? Autre  chose ?
Toujours  est-il  que  les  deux  amis  ressentent  alors  une  paralysie  d’une  dizaine  de  secondes  s’emparer  d’eux. Ils  ne  parlent  plus, et  sentent  comme  un  halo  de  froid  glacial  leur  tomber  dessus, du  sommet  de  la  tête  jusqu’aux  orteils. Une  voiture  aurait  pu  passer  à  ce  moment-là, ni  l’un, ni  l’autre  n’aurait  pu  faire  le  moindre  geste.
« Tu  as  senti ? Ca  fait  peur… », dit  Nicolas.
Et  ils  rentrent.
J’ai  personnellement  rencontré  Nicolas. Il  m’a  confirmé  pour  l’essentiel  l’exactitude  des  faits : il  se  souvient  de  deux  clones, deux  jumeaux, portant  pantalon  court  et  mocassins  noirs, qui  s’immobilisent  et  se  regardent  dans  les  yeux, « comme  en  communication  télépathique », puis  qui  se  sont  volatilisés  en  quelques  secondes.
Sa  version  des  faits  diverge  simplement  de  celle  de  Laurent  sur  les  points  suivants : lui  ne  se  souvient  pas  que  les  deux  jumeaux  aient  été  toujours  immobiles, de  chaque  côté  de  la  route, mais  qu’ils  marchaient  à  leur  rencontre, sur  le  trottoir  opposé  au  leur. C’est  en  arrivant  à  leur  hauteur  que  les  deux  clones  se  sont  immobilisés, de  chaque  côté  d’une  voiture  parmi  celles  qui  étaient  garés  là  pour  la  nuit.
Partant  de  là, son  récit  est  identique  à  celui  de  Laurent.
Par  contre, pour  lui, le  personnage  « comme  Napoléon »  lui  a  paru  beaucoup  plus  inquiétant, avec  une  « tête  bizarre », que  les  deux  jumeaux.
Parmi  tout  ses  amis, il  y  a  une  connaissance  de  Laurent  qui  n’a  encore  rien  vu  avec  lui : Eric. Il  l’emmène  donc  un  soir  avec  lui  pour  une  de  ses  fameuses  soirées. Il  est  particulièrement  en  forme  et  motivé.
Le  temps  est  à  l’orage. Le  vent  souffle, il  pleut  une  légère  bruine..
Laurent  part  se  promener  avec  Eric  du  côté  du  parc  de  La  Torse. Ils  sont  seuls  tout  les  deux.
Laurent  se  décide  à  passer  aux  actes. « Je  veux  qu’il  y  ait  un  éclair  ici, à  droite », dit-il  en braquant  son  doigt  vers  l’horizon, sur  sa  droite. Ca  marche :un  éclair  déchire  le  ciel  dans  la  section  du  ciel  désignée. Puis, peu  après, « Un  éclair  à  gauche ». La  foudre  tombe  sur  la  gauche. Et  enfin, « un  éclair  au  milieu » : la  foudre  tombe (visuellement) devant  eux.
Eric  veut  en  voir  plus. Les  deux  hommes  s’approchent  du  rond  point  de  La  Torse.
Laurent  et  Eric  avise  un  bloc  résidentiel, avec  deux  globes  lumineux  décorant  chacun  un  des  côtés  de  l’entrée. Laurent  propose  d’en  éteindre  un  par  la  force  de  sa  volonté.
« Là, au  moins, ça  sera  probant, car  ces  lampes  ne  sont  pas  éclairées  par  le  réseau  de  la  ville  comme  les  lampadaires, mais  par  le  réseau  électrique  de  la résidence », se  dit-il.
Il  commence  à  se  concentrer  dessus. Une  minute, puis  deux, puis  cinq… Le  temps  passe, il  ne  se  produit  rien. Laurent  se  concentre  pendant  environ  un  quart  d’heure / vingt  minutes. La  lampe  ne  s’éteint  pas. « Mince  alors… Ca  ne  marche  plus », pense-t-il. Il  décide  d’abandonner. Eric  et  lui  s’en  vont. Laurent  parcourt  10  m  et  se  retourne  pour  jeter  un  dernier  coup  d’œil  au  globe  lumineux. Soudain, il  arrête  Eric : la  lumière  du  globe  lumineux  désigné  décline  pour  finalement  s’éteindre  doucement.
Eric  commence  à  avoir  peur. Laurent  et  lui  marche  alors  le  long  d’une  grande  avenue. Laurent  se  remet  à  jouer  avec  les  lampadaires : tout  se  passe  comme  il  en  a  l’habitude, ceux-ci  s’éteignent  bien  à  volonté. Il  parcourt  ainsi  toute  l’avenue. Au  moment  de  passer  dans  une  nouvelle  rue, Laurent  dit : « Maintenant, on  va  passer  dans  le  noir, et  les  lampadaires  vont  à  chaque  fois  se  rallumer  dans  notre  dos, à  l’instant  où  on  sera  passé ».
Et  cela  fonctionne : lorsqu’il  s’approche  d’un  lampadaire, celui-ci  s’éteint, et  à  chaque  fois  qu’il  passe  dessous  un  lampadaire, celui-ci  se  rallume. Eric  et  Laurent  font  varier  plusieurs  fois  le  rythme  de  la  marche, s’arrêtant  parfois  sous  un  lampadaire  pendant  un  long  moment  avant  de  repartir.
Rien  n’y  fait : sur  400  m, le  phénomène  se  produit  systématiquement.
Le  duo  marche  ensuite  jusque  vers  le  quartier  du  Coton  Rouge. Arrivé  là, Laurent  s’exclame : « Je  veux  que  tout  s’éteigne ». Il  braque  son  doigt  sur  l’avenue, et  d’un  seul  coup, toutes  les  lumières  de  l’avenue, et  des  quartiers  alentours  s’éteignent  d’un  coup, avec  un  grand  « clac » !
Eric  fait  alors  une  crise  de  nerf : il  saute  dans  les  bras  de  Laurent, pleurant, et  s’écriant  « J’ai  peur ! J’ai  peur ! »
Laurent  et  lui  rentrent  aussitôt  après.
J’ai  rencontré  Eric, et  je  lui  ai  parlé  de  cela (je  le  revois  d’ailleurs  encore  assez  régulièrement). A  l’heure  actuelle, il  confirme  pleinement  la  réalité  des  faits. Il  en  est  apparemment  resté  très  bouleversé, car  au  moment  où  il  évoque  le  souvenir  de  cette  soirée, ses  yeux  se  mouillent, et  il  tente  de  contenir  un  tremblement  dans  ses  mains. Réaction  psychologique  de  refoulement  à  noter : alors  qu’il  est  le  premier  à  reconnaître  l’existence  des  phénomènes  dont  il  a  fait  l’expérience  avec  Laurent, Eric  ajoute  souvent  l’instant  d’après  qu’il  n’y  croit  pas !
Certains  soirs, pour  varier  un  peu, ce  ne  sont  pas  des  phénomènes  électriques  et  visuels  qui  se  produisent, mais  des  phénomènes  sonores. Ces  soirs-là, des  bruits  bizarres  se  produisent  sur  leur  chemin : sons  de  cloches  venant  de  nulle  part, bruit  dans  les  buissons, machine  à  boisson  qui  se  met  à  bourdonner  d’une  façon  spéciale  sur  leur  passage, etc…
Nicolas  m’a  confirmé  qu’ils  ont  effectivement  deux  ou  trois  fois  entendu  sonner  des  cloches  en  pleine  nuit, dont  une  première  fois  du  côté  de  Pont  de  L’Arc, quoiqu’il  n’y  est  aucune  église  à  Aix  ou  dans  ses  environs  immédiats  qui  sonne  les  cloches  à  l’heure  actuelle.
Par  deux  fois, ces  phénomènes  sonores  seront  cependant  bien  spécifiques.
La  première  fois, il  marche  avec  un  autre  ami, tranquillement, dans  un  quartier  plutôt  « bourgeois ». Il  est  3  ou  4  heures  du  matin, et  tout  est  calme. Soudain, un  bruit  de  guitare  électrique  explose  littéralement, comme  s’il  avait  été  émis  à  fond  par  un  énorme  ampli. Les  deux  amis  sursautent. Le  son  va  decrescendo, pour  s’éteindre  « au  ralenti », comme  s’il  était  diffusé  par  un  tourne-disque  tournant  de  plus  en  plus  lentement. Laurent  regarde  aux  alentours : personne  ne  réagit, il  n’y  a  aucune  lumière  d’allumée. En  fait, c’est  comme  s’ils  avaient  été  les  seuls  à  entendre  ce  son  pourtant  extrêmement  peu  discret.
Deux  ou  trois  semaines  après, un  phénomène  similaire  se  répètera  de  façon  encore  plus  frappante.
Pour  cette  deuxième  fois, Laurent  se  promène  avec  Eric  sur  le  cours  Mirabeau. C’est  un  samedi  ou  un  vendredi  soir, et  malgré  le  fait  qu’il  soit  environ  une  heure  ou  deux  du  matin, il  y  a  encore  un  peu  de  monde  et  d’activité  dans  cette  partie  de  la  ville. Laurent  et  Eric  passe  près  de  la  fontaine  du  Roy  René. Soudain, Laurent  entend  une  vocalise  de  femme  qui  chante  un  air  d’opéra. C’est  un  hurlement  vraiment  très  fort, comme  la  chanson  de  la  reine  de  la  nuit  dans  « La  flûte  enchantée »  de  Mozart. Et  comme  précédemment, ce  son  s’éteint  peu  à  peu, pour  finir  « au  ralenti »… Laurent  regarde  autours  de  lui, sur  le  champ : personne  ne  réagit…
Cette  fois, Laurent  ne  dit  rien, pour  être  sûr  qu’il  n’a  pas  été  le  seul  témoin. Eric  lui  dit  alors, surpris : « T’as  entendu  ça ? »
- Quoi ? Qu’est-ce  que  tu  as  entendu ?
- Une  femme  qui  chantait  l’opéra, lui  dit  Eric.
- Oui. J’ai  entendu…, lui  répond  enfin  Laurent, soulagé.
Laurent  regarde  à  nouveau  autours  de  lui. Les  quelques  passants  qui  étaient  là, eux, ne  semblent  avoir  rien  entendu  du  tout : pas  une  expression  de  surprise, pas  une  personne  qui  ne  s’arrête  ou  ne  pose  de  question.
Eric  m’a  également  confirmé  la  réalité  de  cette  mésaventure.
Un  autre  soir, Laurent  et  Nicolas  se  retrouvent  dans  un  coin  de  son  quartier  où  il  y  a  un  peu  de  verdure. Ils  se  mettent  sous  un  platane. Les  feuilles  se  mettent  alors  à  s’agiter  et  à  faire  du  bruit, alors  qu’il  n’y  a  pas  de  vent.
Aucun  autre  arbre, même  proche, ne  bouge. 
Laurent  et  son  ami  s’en  vont  rapidement.
Laurent  se  promène  de  nuit, toujours  avec  Nicolas. Depuis  plusieurs  soirs, ils  parlent  de  la  lune, qu’ils  peuvent  contempler  tout  à  loisir. Ce  soir-là, le  ciel  se  couvre  de  nuage  sombre. Installés  sur  un  banc, Laurent  et  son  ami  regarde  le  ciel, et  pendant  une  heure, les  nuages  sombres  glissent  de  chaque  côté  de  la  lune, sans  la  couvrir, comme  pour  l’éviter. Cela  produit  un  effet  très  bizarre, comme  un  œil  lumineux  dans  le  ciel  qui  projette  un  mince  pinceau  de  lumière  vers  la  terre.
« Regarde, c’est  beau… On  dirait  qu’il  y  a  un  autre  monde  là-derrière… », dit  Nicolas. Sereins, les  deux  amis  se  séparent, et, en  se  disant  au  revoir, constatent  que  la  lune  n’est  plus  visible  du  tout, recouverte  par  les  nuages.
Après  que  la  lune  soit  restée  visible  et  « évitée »  par  les  nuages  pendant  une  heure, Laurent  y  voit  une  anomalie.
Un  autre  soir, la  pleine  lune  créera  un  autre  effet  spectaculaire : seul  avec  Nicolas, Laurent  est  assis  sur  un  banc, sur  le  parking  de  La  Torse. Ils  discutent  de  tout  et  de  rien.
Ils  regardent  un  arbre, un  grand  platane. Son  profil, son  feuillage  et  une  de  ses  branches  dépassant  sur  le  dessus, lui  donne  l’aspect  de  « la  tête  du  diable », cornue  et  barbue. A  l’endroit  de  l’œil, il  y  a  un  trou  dans  le  feuillage, et  la  pleine  lune  brille  exactement  dans  celui-ci, donnant  l’impression  d’un  véritable  œil  brillant. Laurent  le  fait  observer  à  son  ami : l’effet  en  est  si  saisissant  que  les  deux  amis  sont  pris  d’un  sérieux  malaise  devant  cette  vision. Ils  décident  de  rentrer  aussitôt.
Nicolas, au  souvenir  de  cette  anecdote, m’a  dit  que  le  trou  dans  le  nuage  laissant  voir  la  lune  avait  un  aspect  spectaculaire, comme  le  trou  dans  la  couche  nuageuse  dans  le  final  du  film  « Indiana  Jones  et  l’arche  perdue »
D’autres  nuits, Laurent  rencontre  non  pas  des  humanoïdes, mais  des  humains  au  comportement  bizarre.
Par  exemple, un  de  ses  amis  avec  qui  il  se  promène  décide  d’aller  demander  l’heure  à  un  vagabond. Le  vagabond  donne  l’heure. Laurent  attend, un  peu  plus  loin, et  observe  la  scène. Lorsque  son  ami  tourne  le  dos  pour  le  rejoindre, il  voit  le  vagabond  le  regarder (lui, Laurent) d’un  air  bizarre, et  pointer  du  doigt  un  lampadaire, comme  par  allusion  à  ses  prouesses.
Ou  encore, parti  se  promener  avec  trois  autres  de  ses  amis, Laurent  et  eux  s’installe  au  petit  matin  dans  un  endroit  calme. Le  jour  commence  à  peine  à  poindre. Laurent  et  ses  amis  sont  du  côté  de  Pont  de  l’Arc. Ils  ont  trouvé  un  bosquet  de  grand  roseaux, assez  épais, sur  le  bord  du  chemin. Laurent, assez  bricoleur, décide  d’en  couper  quelques  uns  pour  fabriquer quelque  chose  avec  une  fois  rentré  chez  lui. Le  petit  groupe  coupe  des  roseaux, les  taille  pour  les  écourter, etc… Une  fois  cela  fait, ils  s’allongent  tout  les  quatre  derrière  le  bosquet, et  contemple  en  silence  le  ciel. Ils  sont  totalement  silencieux, et  invisibles  aux  regards  des  passants. Soudain, un   homme  d’une  cinquantaine  d’années  déboule, et  passe  sa  tête  pour  les  regarder  directement, comme  s’il  avait  su  exactement  où  les  trouver. L’homme  est  très  propre, avec  des  cheveux  blancs  bien  coiffés  et  il  est  bien  habillé Il  les  fixe  et  s’exclame  précipitamment : « J’ai  pas  le  temps… J’ai  pas  le  temps… Y’a  un  hologramme  qui  me  suit !… »
Interloqué, le  petit  groupe  le  regarde  avec  stupéfaction. L’homme  s’en  va  comme  il  était  venu, sans  rien  dire  de  plus. Comprenne  qui  peut…
Dans  le  même  temps, Laurent  et  ses  amis  se  rendent  compte  qu’ils  commencent  par  être  surveillés  et  suivis  par  la  police, parfois  discrètement, parfois  grossièrement  et  ostensiblement, comme  dans  un  jeu  du  chat  et  de  la  souris.
Une  nuit, un  piège  grossier  leur  est  même  tendu : sur  leur  chemin, il  trouve  de  nuit  une  voiture  vide, avec  une  fenêtre  ouverte, et  un  sac  de  sport  chargé  posé  sur  le  siège  avant. Des  « passants »  traînent  ici  et  là, attendant  leur  réaction. Laurent  et  ses  amis  se  garderont  bien  de  toucher  à  quoique  ce  soit.
Sur  ce  point, il  est  certains  que  les  sorties  nocturnes  répétées, dans  tout  Aix-en-Provence, par  une  bande  de  jeunes  des  quartiers, ont  forcément  dû  alerter  les  autorités  à  un  moment  ou  un  autre, entraînant  des  mesures  conséquentes. Mais  Laurent  n’exclut  pas  du  tout  qu’à  l’occasion  de  telles  filatures, les  « flics »  l’aient  alors  vu  faire  la  démonstration  de  ses  talents, puisqu’il  en  faisait  régulièrement  pour  ses  amis, ou  aient  observé  qu’il  se  passait  des  choses  bizarres  à  sa  proximité. Avec, là  encore, toutes  les  mesures  que  cela  peut  entraîner…
D’autant  qu’il  s’est  parfois  aussi  produit  des  étrangetés  avec  lesdits  « flics ».
Par  exemple, Laurent  et  trois  amis  se  promènent  de  nuit  dans  Aix, comme  d’habitude. A  partir  d’un  certain  moment, deux  hommes  en  civil  les  suivent, puis  les  abordent  directement.
« Gendarmerie  nationale », dit  l’un  d’eux  en  exhibant  une  carte  qui  semble, aux  yeux  de  Laurent, tout  à  fait  « officielle », avec  photo  d’identité  et  autres… Pendant  que  son  co-équipier  discute  avec  un  de  ses  trois  amis, qui  renâcle  à  donner  son  identité, Laurent  demande  à  revoir  la  carte  du  premier  homme  l’ayant  abordé. Au  mépris  de  toute  prudence, l’homme  la  lui  donne  et  la  lui  laisse  en  main  propre  pendant  plusieurs  minutes. Laurent  convainc  son  ami  de  donner  son  identité  sans  faire  de problème. Et, effaré, voit  le  premier  « flic »  se  mettre  à  relever  leurs  noms  et  prénoms  en  les  écrivant  au  stylo  à  bille  indélébile  directement  au  dos  de  sa  « carte  officielle »  reprise !
Avant  de  se  quitter, il  dit  à  l’un  des  deux  « gendarmes  en  civil » : « On  a  tout  le  même  le  droit  de  se  promener  un  peu  par  ici, non ? » Il  lui  est  répondu : « C’est  pas  très  conseillé… »
Puis  chaque  groupe  repart  de  son  côté…
Une  autre  nuit, Laurent  et  ses  amis, marchant  aux  abords  d’Aix, entendent  sur  leur  passage  un  sifflement  bref  venir  d’une  colline, et  un  second  lui  répondre, dans  la  colline  opposée. Nouveau  phénomène  sonore  ou  signal  entre  deux  guetteurs  humains  qui  les  observent  plus  ou moins  discrètement ? Laurent  n’en  sait  rien…
En  été  95, au  moment  de  l’affaire  médiatique  de  l’« extra-terrestre  de  Roswell », Laurent  marche  à  la  traîne  de  ses  amis, sur  l’Avenue  du  Coton  Rouge, lorsqu’il  voit  une  petite  tache  blanche  sur  le  goudron  noir  de  la  route. Il  va  voir  ce  que  c’est, et  trouve  une  petite  pierre  blanche. « Regardez, dit-il  à  ses  amis, c’est  une  tête  d’ET ! »  et  il  pense  « « On »  me  refait  le  coup  de  la  pierre ! », allusion  à  la  pierre  trouvée  plusieurs  années  plus  tôt, et  mise  en  rapport  avec  le  livre  de  Zurcher (Voir  plus  haut).
Rentré  chez  lui, il  s’aperçoit  que  les  contours  de  la  pierre  trouvée  par  hasard  s’adapte  exactement  au  profil  de  l’« ET  de  Roswell », sur  la  photo  au  dos  de  la  jaquette  de  la  cassette  vidéo  de  TF1.
Il  l’a  conservée  jusqu’à  maintenant  dans  sa  collection.
(Voir : 
http://www.dailymotion.com/relevance/se ... estre_tech )
Quelques  temps  plus  tard, il  se  promène  encore  avec  Nicolas  vers  11 h 30  du  soir, en  été.
Ce  soir-là, Nicolas  et  Laurent  ont  décidé  de  faire  une  promenade  courte, un  simple  aller-retour. Après  leur  ballade, il  décide  donc  de  rentrer. Sur  le  chemin, Nicolas  s’arrête  pour  décoller  une  affiche  sur  un  mur, et  la  ramener  chez  lui. Laurent  attend, regarde  le  ciel. Il  voit  vaguement  une  lumière  dans  le  ciel. Il  pense  à  un  avion  ou  autres. « Regarde, un  OVNI… », lance-t-il  par  plaisanterie  à  son  ami. La  plaisanterie  tourne  court  lorsqu’il  se  rend  compte  que  c’est  bel  et  bien  un  OVNI  qui  s’approche  dans  le  ciel.
L’objet  vole  doucement  au-dessus  des  collines  du  Val  de  l’Arc. C’est  un  ovoïde : il  a  la  forme  d’un  grand  ballon  de  rugby. Il  est  vert  phosphorescent, une  fois  de  plus. Laurent  et  Nicolas  peuvent  l’observer  à  loisir : il  vole  à  une  allure  hyper-lente. L’observation  durera  5  minutes, au  terme  desquelles  l’OVNI  s’immobilisera. Restant  stationnaire, il  disparaîtra  en  s’estompant  peu  à  peu, jusqu’à  n’être  qu’un  petit  point  qui  s’efface, « comme  lorsqu’on  éteint  un  vieux  poste  de  télé ».
Nicolas  confirme  l’observation  mais  estime  que  l’OVNI  a  plutôt  disparu  en  s’éloignant  doucement  d’eux  « en  profondeur » (droit  dans  l’axe  de  leur  champ  de  vision).
Les  deux  amis  rentrent  aussitôt. Arrivés  devant  leur  immeuble, le  jour  commence  à  se  lever. Etonné, Nicolas  entend  les  oiseaux  chanter. Laurent  demande  l’heure  à  Nicolas : il  est  vers  les  6 h 30  du  matin. Les  deux  hommes  sont  particulièrement  surpris : habituellement, il  ne  leur  faut  que  1 h 30  ou  2 h 00  maximum  pour  rentrer  avec  le  trajet  qu’ils  viennent  d’effectuer.
Ils  viennent  donc  d’enregistrer  un  « missing  time »  d’environ  cinq  heures.
Quelques  temps  après, Laurent  se  réveillera  un  matin  avec  une  profonde  entaille, qui  saigne, derrière  son  mollet  gauche (NB : sa  jambe  valide, pas  celle  accidentée). Il  en  conserve  encore  aujourd’hui  une  courte  cicatrice  rectiligne, bien  visible. Il  lui  semble  peu  probable  d’avoir  pu  se  gratter  machinalement  derrière  la  jambe  dans  la  nuit  au  point  de  s’entailler  ainsi  la  jambe.
Laurent  affirme  que  de  temps  à  autres, il  s’est  parfois  réveillé  avec  des  sortes  de  « griffures » (des  petites  entailles  rectilignes, bien  droites, plus  ou  moins  longues) sur  le  corps, dont  il  avait  également  du  mal  à  comprendre  l’origine.
Quant  à  Nicolas, interroger  sur  cette  mésaventure, il  affirme  que  « c’est  vraiment  hallucinant », et  que  c’est  un  des  épisodes  de  sa  vie  les  plus  marquant  par  son  étrangeté. Il  ne  sait  absolument  ce  qui  a  pu  se  passer  durant  ces  cinq  heures  manquantes.
Et  tandis  que  les  nuits  de  Laurent  sont  remplies  de  manifestations  de  psychokinésie  électrique, de  rencontres  avec  des  humanoïdes  étranges  et  des  individus  bizarres, ces  journées  sont  parallèlement  le  théâtre  de  manifestations  mineures  de  type  poltergeist, qui  le  poursuivent  et  se  déroulent  jusque  dans  son  appartement, qu’il  partage  avec  ses  parents.
En  vrac :
- Un  jour, les  rideaux  s’ouvrent  mal  à  la  grande  porte-fenêtre  donnant  sur  le  balcon. Laurent  constate  que  c’est  parce que  deux  attaches  sont  entrecroisées  sur  la  tringle. Il  ne  s’inquiète  pas  trop. Il  pense  que  c’est  sa  mère  qui  les  a  mal  remis  à  l’occasion  d’un  ménage. Il  les  remet  en  ordre  puis  sort. Quelques  jours  après, il  revient  à  la  même  fenêtre  et  sort  sur  son  balcon. Pas  de  problèmes. Il  rentre  quelques  minutes  après, et  s’aperçoit  que  les  rideaux  fonctionnent  de  nouveaux  mal. Il  regarde  et  voit  que  les  deux  attaches  sont  à  nouveau  entrecroisés.
- Dans  la  nuit, il  joue  au  jeu  vidéo  dans  sa  chambre. Il  s’arrête  pour  aller  boire  à  la  cuisine, et, arrivé  là, voit  que  le  micro-onde  est  en  train  de  marcher  tout  seul, tournant  à  vide  dans  le  noir ! Il  s’approche  et  voit  que  le  compteur  indique  88  minutes… Il  l’éteint, boit  et  s’en  va.
- Il  met  un  plat  à  chauffer  au  même  micro-onde, pour  une  durée  d’une  minute. Il  revient  à  la  sonnerie. Le  compteur  indique  13  secondes  au  lieu  de  0 ! Présente, sa  mère  observe  elle  aussi  cette  bizarrerie.
- Sur  son  bureau, il  pose  un  petit  flacon  pour  nettoyer  un  objet. Il  s’écarte  et  il  entend  un  petit  bruit. Le  flacon  est  en  train  d’osciller  sur  lui-même, avant  de  s’immobiliser.
- Laurent  et  sa  mère  regarde  la  télé  au  salon. Soudain, il  y  a  un  petit  claquement : ils  voient  tous  deux, la  poignée  d’un  des  tiroirs  d’un  meuble  qui  se  balance  doucement  toute  seule, comme  si  elle  avait  été  tirée  et  remontée  avant  d’être  lâchée  d’un  seul  coup.
- Laurent  fait  une  petite  collection  de  cartes  téléphoniques. Il  en  a  une  rare, ou  qu’il  a  eu  du  moins  beaucoup  de  mal  à  trouver. Elle  représente  Mozart. Il  la  range  dans  une  petite  pochette  destinée  à  cet  effet, dans  un  classeur. Quelques  temps  après, il  feuillette  ce  classeur, et  il  lui  semble  que  la  pochette  où  il  y  a  la  carte  Mozart  est  plus  épaisse  qu’elle  ne  devrait. Il  regarde  mieux, et  s’aperçoit  qu’il  y  a  deux  cartes  téléphoniques  Mozart  identiques  l’une  sur  l’autre  dans  la  pochette. Il  donnera  finalement  sa  carte  en  double  à  un  voisin, sans  comprendre  ce  qui  s’est  produit  pour  que  la  carte  se  dédouble  ainsi.
- Laurent  veut  prendre  une  douche. Dans  la  salle  de  bain, il  ouvre  le  robinet  combiné  simple  de  la  baignoire / douche. L’eau  coule  normalement  au  robinet, à  grand  flux. Il  passe  sur  le  mode  « douche », rien  ne  sort. Il  regarde  le  pommeau  de  plus  près, tapote  dessus, tente  de  le  faire  fonctionner. Rien. Il  repasse sur  le  robinet : l’eau  coule. Il  revient  sur  la  douche : rien. Laurent  n’insiste  pas, pensant  que  la  douche  est  bouchée. Il  sort. Sa  sœur  rentre  immédiatement  après  lui  pour  se  doucher. Quelques  instant  après, il  entend  le  son  de  l’eau  qui  sort  normalement  du  robinet, puis  de  la  douche. Sa   sœur  ne  remarque  aucun  problème.
- Une  nuit, il  est  pris  d’une  fringale, et  va  dans  la  cuisine  pour  manger  un  peu. Ex-cuistot, il  commence  à  se  préparer  quelque  chose. Il  entend  alors  un  bruit  derrière  lui, un  raclement  net  contre  un  bout  de  tapisserie  décollé. Il  se  retourne : rien. Le  lendemain, repassant  dans  sa  cuisine, toujours  de  nuit, il  sent  quelqu’un  qui  le  frôle, et  que  deux  doigts  le  touche, lui  effleurant  une  épaule. Il  se  retourne : toujours  personne.
- Sa grand-mère  est  décédée. Dans  la  semaine  qui  suit, plusieurs  cartons  d’objets  lui  ayant  appartenu  sont  ramenés  à  l’appartement. Il  y  en  a  un  qui  contient  plus  spécifiquement  tout  les  petits  bibelots  auxquels  tenait  sa  grand-mère. Laurent  le  pose  sur  un  fauteuil  bien  précis, sur  le  coussin  du  chat  et  va  se  coucher. Le  lendemain  matin, il  déballe  le  carton, puis  le  range. Il  s’assied  l’après-midi  sur  le  fauteuil, puis  se  relève  d’un  coup : son  short  est  mouillé. Il  y  a  une  grosse  flaque  d’humidité  sur  le  coussin. « Probablement  de  la  pisse  de  chat », pense  Laurent. Il  s’approche  et  constate  que  ça  ne  sent  rien (alors  que  la  pisse  de  chat  sent  souvent  assez  fort). Il  reprend  le  carton : celui-ci  est  sec. Il  ne  contenait  aucun  petit  objet  style  « Boule  à  neige »  susceptible  d’avoir  fuit  et  laissé  échapper  de  l’eau. Le  coussin  restera  humide  pendant  une  semaine  avant  de  sécher.
- Laurent  fait  une  lessive  à  la  machine. Une  fois  celle-ci  finie, il  ouvre  le  couvercle  de  la  machine  à  laver, qui  possède  une  sécurité. Au  moment  où  il  va  mettre  les  mains  dedans  pour  récupérer  le  linge, et  malgré  la  sécurité, le  tambour  de  la  machine  à  laver  se  remet  brièvement  en  route.
Idem  quelques  temps  après  avec  une  perceuse. Il  change  une  mèche. Une  fois  la  mèche  mise, elle  se  remet  en  route  dans  ses  mains  pour  quelques  secondes.
- Laurent  est  dans  le  salon, avec  trois  témoins  potentiels : un  couple  d’amis, et  son  père. La  télé  est  allumée. Laurent  se  penche  pour  prendre  quelque  chose, sur  une  table  basse  devant  lui. Au  moment  où  il  avance  la  main, la  télécommande  bouge  toute  seule  d’un  petit  mouvement  sec, en  pivotant  légèrement  sur  elle-même.
« Vous  avez  vu  ça ? », dit  Laurent. Et, non, personne  n’a  rien  vu  dans  la  pièce. A  ce  moment-là, le  couple  d’amis  était  absorbé  dans  la  lecture  d’un  album  de  photo, et  son  père  fixait  la  télé…
Chez  lui, il  a  également  la  sensation  d’être  observé  et  suivi  par  une  présence  indéfinie.
Des  courants  d’air  très  froids  se  manifestent  parfois  soudainement. (Dans  ce  dernier  cas, Laurent  ne  s’inquiète  pas  trop  et  minimise  aujourd’hui  ce  fait, en  disant  qu’il  y  a  souvent  des  courants  d’airs  dans  les  appartements.)
Régulièrement, des  coups  sont  frappés, par  série  de  deux  ou  trois  petits  coups  secs, dans  ses  murs, au  plafond, et  au  plancher. Cela  se  produit  dans  n’importe  quelle  pièce  de  l’appartement, n’importe  quand, de  jour  comme  de  nuit.
Et  surtout, cela  semble  suivre  très  précisément  Laurent, et  ne  se  manifester  de  préférence  que  lorsqu’il  est  seul : quand  les  petits  coups  retentissent  dans  sa  chambre, Laurent  part  au  salon  pour  ne  plus  les  entendre. Les  petits  coups  surviennent  alors  au  salon.
Ce  suivi  est  si  précis  que  c’est  « comme  s’il  y  avait  eu  quelqu’un  dans  la  cave  capable  de  voir  à  travers  le  plancher  et  de  me  suivre  à  la  trace, au  centimètre  près, pour  faire  retentir  ensuite  les  coups  en  fonction ».
En  effet, un  jour, après  que  quelques  coups  aient  retenti, Laurent  se  penche  vers  son  plancher  pour  tenter  de  mieux  discerner  leurs  origines, et  au  moment  où  son  oreille  atteint  le  sol, un  seul  petit  coup  sec  est  frappé, juste  à  l’endroit  où  son  oreille  se  trouve !
Un  soir, il  attend  vers  minuit  ses  amis  pour  partir  marcher. Il  est  assis  dehors  sur  un  banc.
Il  pense  alors  à  son  meilleur  ami, presque  un  frère, Jean-Claude, mort  accidentellement  le  17  octobre  1988. Il  décide  d’essayer  de  s’adresser  mentalement  à  lui : « JC, si  tu  captes  ma  pensée, fais-moi  un  signe… ». Quelques  secondes  après, les  lumières  électriques  proches  s’éteignent.
Quelques  soirs  après, il  entend  un  sifflement  léger  dans  l’oreille  gauche. Ca  se  reproduit  régulièrement.
Un  jour, il  y  prête  davantage  attention, et  perçoit  soudain  comme  une  distorsion  dans  le  sifflement. Cela  forme  des  mots. Le  première  chose  que  Laurent  parvient  à  entendre  est : « C’est  moi… C’est  vraiment  moi… C’est  Jean-Claude… »
Laurent  prends  peur, il  se  demande  s’il  n’est  pas  en  train  de  devenir  fou  et  d’halluciner. Maintenant, dès  qu’il  se  couche  le  soir, et  qu’il  se  détend, le  contact  s’établit, de  plus  en  plus  facilement.
Laurent  demande  alors  une  preuve : « si  c’est  bien  toi, fais  klaxonner  une  voiture. », demande-t-il  mentalement. Dans  les  instants  qui  suivent, quelqu’un  klaxonne  dehors. A  partir  de  ce moment, Laurent  communiquera  pendant  1  ans  et  demi  avec  son  ami  décédé.
Jean-Claude  lui  dit  qu’il  est  au  paradis. « Je  suis  bien… Tout  est  beau… La  terre  me  manque  un  peu… ». Laurent  demande  une  description  du  paradis. La  voix  reste  silencieuse  un  moment. Par  contre, si  elle  se  refuse  à  lui  décrire  le  paradis, la  voix  lui  explique  fréquemment  qu’il  y  a  plusieurs  plans  de  réalités, chiffre  à  l’appui, lui  décrivant  tout  un  système  métaphysico-ésotérique  et  autres  considérations  « cosmiques »  du  même  genre.
Jean-Claude  lui  explique  alors  qu’il  est  en  attente  de  se  réincarner. Pour  cela, il  doit  passer  des  épreuves (non  décrites) et  il  ne  les  a  pas  toutes  réussies.
Par  moment, Laurent  lui  demande  de  lui  prouver  à  nouveau  qu’il  n’hallucine  pas. Jean-Claude  fait  alors  klaxonner  des  voitures. Laurent  lui  demande  comment  il  fait  pour  obtenir  ce  résultat. Jean-Claude  lui  dit  qu’il  ne  peut  agir  directement  sur  la  matière : pour  faire  klaxonner, il  influence  l’esprit  des  conducteurs !
Puis  un  jour, c’est  le  silence. Pendant  quelques  mois, Laurent  n’entend  plus  rien. Soudain, un  soir, la  voix  revient  d’un  coup  et  lui  dit : « C’est  Jean-Claude… Je  vais  me  réincarner… ». Puis  plus  rien… Jusqu’à  maintenant, Laurent  n’a  plus  jamais  rien  entendu  provenant  de  « Jean-Claude ».
A  peu  près  à  la  même  période, une  autre  présence  se  manifeste : alors  qu’il  est  couché  au  lit, il  entend  près  de  lui  une  respiration  profonde, bruyante  et  rauque, à  2  m  de  lui, dans  le  noir.
Il  en  parle  à  sa  sœur : elle  s’étonne, car  elle  aussi  a  entendu  la  même  respiration  inquiétante  dans  la  nuit, bien  avant  lui, lorsqu’elle  dormait  au  même  endroit  que  Laurent. Il  en  parle  bien  plus  tard  à  sa  mère, environ  un  an  et  demi  après. Elle  aussi  est  surprise : elle  a  déjà  entendu  la  même  respiration  bruyante  dans  la  nuit, pensant  que  c’était  Laurent  qui  se  relevait  pour  lui  parler. Ce  qui  porte  à  trois  le  nombre  des  témoins  de  cette  manifestation-ci.
Quelques  jours  après  avoir  entendu  la  respiration, il  entend  cette  fois-ci  retentir  près  de  lui  un  rire  caverneux, le  stéréotype  même  du  rire  diabolique : « Ah !… Ah !… Ah !… Ah !… ».
Un  mois  après, il  se  couche. Pour  des  raisons  purement  pratiques, Laurent  dort  avec  une  bougie  allumée  dans  sa  pièce.
Ne  s’étant  pas  encore  endormi, Laurent  ouvre  les  yeux  à  un  moment  donné. Il  voit  distinctement  à  la  lueur  de  la  bougie  quelqu’un  debout  près  de  lui. Quelqu’un  qui  le  regarde  dormir : une  haute  silhouette  en  cape  noire, portant  uniquement  un  heaume  de  chevalier  moyen-âgeux. Laurent, surpris, cligne  des  yeux. L’apparition  n’est  plus  là.
Pour  se  changer  les  idées, et  essayer  d’échapper  à  ces  manifestations, Laurent  décide  alors  de  sortir  de  chez  lui. Il  a  à  peine  commencer  sa  promenade  que  l’alarme  d’une  voiture  se  met  en  marche  juste  au  moment  où  il  passe  à  côté  d’elle.
Laurent  se  détourne  et  part  en  direction  de  l’autoroute  qui  passe  non  loin  de  chez  lui. Il  décide  d’emprunter  le  petit  passage  souterrain  qui  traverse  l’autoroute. Au  sortir  de  ce  petit  passage, il  rencontre  un  homme  s’engage  en  sens  inverse, pour  rentrer. Son  allure  est  tellement  bizarre  que  Laurent  fait  un  rapprochement  immédiat  entre  celui-ci  et  les  jumeaux, rencontrés  au  parc  Jourdan  des  années  auparavant.
Même  façon  étrange  de  s’habiller, même  expression  sur  le  visage. Et  surtout, celui-ci  porte  des  sabots  de  bois  noirs  en  pleine  ville, en  prenant  soin  de  faire  claquer  consciencieusement  ceux-ci  au  sol  à  chaque  pas. Tandis  que  Laurent  le  croise, l’homme  ne  dit  rien, mais  le  fixe  intensément. Laurent  s’éloigne  et  marche  sur  le  rebord  de  l’autoroute.
Et  là, il  entend  chaque  voiture  qui  passe, dans  un  sens  ou  dans  l’autre, se  mettre  à  le  klaxonner  lorsqu’elles  arrivent  à  sa  hauteur !
Laurent  décide  de  rebrousser  chemin.
Au  moment  de  rentrer  dans  le  petit  passage  souterrain, Laurent  retrouve  alors  à  nouveau  le  même  personnage  bizarre  aux  sabots  de  bois, qui  ressort  cette  fois-ci. Laurent  le  recroise  au  même  endroit, au  mètre  près, que  la  première  fois. Nouvel  échange  de  regard, nouveau  regard  insistant  du  personnage  à  son  passage.
Laurent  rentre  dans  son  bâtiment. Arrivé  dans  le  hall, il  voit  le  petit  escalier  qui  mène  à  la  cave (un  grand  vide  sanitaire  sous  l’immeuble, agrémenté  de  quelques  caves). Inspiré, il  saisit  l’occasion  pour  aller  voir  de  plus  près.
Il  descend  l’escalier  et  arrive  devant  la  porte  close  de  la  cave. Il  s’approche. Alors  qu’il  est  tout  près, un  bruit  violent  retentit  contre  la  porte, de  l’intérieur. Laurent, quoique  surpris, reste  sur  place. Il  entend  une  autre  porte  qui  claque  à  l’intérieur  de  la  cave. Puis  à  nouveau  un  grand  bruit  contre  la  porte. Enfin, une  série  de  cliquetis  dans  une  canalisation  proche.
Et  les  trois  bruits  se  répètent (coup  dans  la  porte, claquement  d’une  porte  à  l’intérieur, cliquetis  dans  une  canalisation). Ils  se  répètent  encore  et  encore, retentissant  dans  un  ordre  différent  à  chaque  fois, et  chaque  fois  à  un  rythme  qui  s’accélère.
Laurent  remonte  chez  lui  en  quatrième  vitesse.
Déjà  sérieusement  restreint  et  immobilisé (géographiquement  parlant) par  son  handicap  à  la  jambe, Laurent  s’enferme  et  ne  ressortira  plus  jamais  de  chez  lui...
Après  cela, les  manifestations  ont  commencé  à  décroître  et  à  s’atténuer, à  se  faire  plus  discrètes, sans  vraiment  disparaître  cependant.
« C’est  comme  si  ce  qui  produit  ces  phénomènes  se  manifestait  dans  ma  vie  par  palier, disparaissant  pour  réapparaître  ensuite  pendant  une  période, en  me  montrant  et  en  me  faisant  vivre  des  choses  de  plus  en  plus  fortes »
Les  manifestations  les  plus  récentes  sont :
- Fin  2004, il  est  assis  torse  nu  dans  sa  chambre. Il  reçoit  soudain  une  goutte  d’eau  sur  l’épaule. Il  pense  que  c’est  son  écureuil  domestique  qui  a  projeté  la  goutte  en  allant  boire. Laurent  se  lève  pour  voir : l’écureuil  dort  dans  un  coin, sans  bouger. Il  s’essuie  et  va  voir  sa  mère. Alors  qu’il  lui  raconte  ce  qui  vient  de  lui  arriver, sa  mère  voit  une  goutte  d’eau  apparaître  et  dégouliner  sur  son  torse  de  Laurent.
- Début  2005 : Laurent  dort  avec  une  image  du  Christ  sous  son  oreiller, un  porte-chance. Un  matin, il  se  réveille  et  retrouve  l’image  par  terre  dans  la  pièce  à  côté, retournée (face  contre  terre), juste  en  dessous  d’une  table  sur  laquelle  il  laisse  une  bougie  allumée. L’image  est  placée  bien  droite  sous  l’endroit  où  il  y  a  la  bougie.
- Eté  2005 : des  phénomènes  électriques  mineures  se  reproduisent  dans  la  maison.
Il  passe, un  thermomètre  électronique  indique  19°  en  pleine  chaleur. « C’est  pas  normal ! », se dit-il. Le  thermomètre  varie  et  passe  d’un  coup  à  27°, température  correcte  pour  la  saison.
Sa  montre  se  met  à  retarder  de  dix  minutes, il  la  remet  à  l’heure. Le  lendemain, c’est  le  magnétoscope  qui  retarde  d’une  heure  sans  raison  et  deux  fois  de suite  dans  la  même  journée, etc...