Connaissez-vous la « Tombe à la fille » qui se trouve dans la forêt de Teillay ? (C’est comme cela que ça se dit, il n’y a pas de problème de syntaxe)

J’ai déjà eu l’occasion de m’y rendre car mon grand-père habite à une vingtaine de kilomètre de ce lieu étrange.

En voici l’histoire, qui n’est autre qu’un copier-coller du site http://www.teillay.fr:

"Parfois appelée la légende de la forêt de Teillay, cet événement s'est déroulé pendant la révolution.
A la sortie de la commune de Teillay, à 14 km de Bain de Bretagne en direction de Chateaubriand, à la limite des départements de l'Ille et Vilaine et de la Loire Atlantique, nous empruntons une grande ligne forestière ; après 700 m sur la droite, sous un chêne marqué d'une croix rouge s'ouvre une sente qui conduit 50 m plus loin à une tombe. Au bout de ce sentier, une étrange vision nous attend : une tombe recouverte d'un amas de fleurs, un peu plus loin des vêtements posés sur un fil ou sur une haie.
Qu'il vienne d'Ille et Vilaine ou de Loire Atlantique, le pèlerin passe automatiquement dans ces deux départements.

Marie Martin se trouvait en chambre chez Jean Martin (qui n'était, ni son oncle, ni son père, car ce dernier étant décédé le 15 janvier 1791 habitait la Peltrie), marchand au bourg de Tresboeuf, (en lieu et place de l'agence postale actuelle, place de l'église), il avait besoin d'aide, ne pouvant avoir d'enfant pour le seconder.
Il avait acquis des biens à la nation et était recherché par les chouans. Ceux-ci étaient très bien renseignés, ils avaient leurs informateurs sur place ou faisaient parler les gens. Au début de l'an IV (fin 1795), ils se présentèrent chez le marchand afin de lui faire payer son attachement à la république et ses acquisitions. Marie étant seule, elle ne voulut pas révéler où étaient ses maîtres, alors ils la conduisirent en forêt de Teillay, à l'abri de tous les regards près de leur campement. Ils se mirent à l'écart en s'enfonçant de quelques dizaines de mètres à l'intérieur du sous bois. Cela s'est sans doute passé comme l'a décrit Paul François Martin, notaire à Bain de Bretagne à cette époque en septembre 1797.

Bain le 4 Vendémiaire
Au 6 de la république
(25 septembre 1797)

Le commissaire du directoire exécutif près de l'administration de Bourg des Comptes.

Au citoyen commissaire général du directoire exécutif près de l'administration centrale du département d'Ille et Vilaine.
(Une jeune fille de Tresboeuf ayant manifesté son aversion pour les chouans fut saisie par ces derniers, ils satisfirent leur brutalité. Ensuite, successivement, ils lui arrachèrent, les ongles des pieds et des mains, les dents, les yeux et lui coupèrent les seins, ils mirent trois jours à tourmenter cette malheureuse victime de leur rage et de leur barbarie. Enfin, voyant q'ils n'allaient bientôt exercer leur cruauté que sur un cadavre, ils la pendirent à un arbre de la forêt de Teillay, ne lui laissant pour tout vêtement que sa chemise. Elle à été détaché de cet arbre et enterrée au pied de celui-ci).
La curiosité ayant porté plusieurs personnes à aller voir la tombe et le bruit s'étant répandu que ceux qui s'y rendaient malades, s'en revenaient guéris, le concours des pèlerins qui s'y rendent est étonnant. Les prêtres réfractaires, que ce pèlerinage attirait ont menacé de l'excommunication tant en chaire qu'au confessionnal ceux qui visiteraient le tombeau ou y promettaient des voyages. Leurs manœuvres n'on presque produit aucun effet, aristocrates comme patriotes, tous s'y rendent.
(Archives départementales d'I et V)
(Dossier L309 Canton de Bourg des Comptes)"

C'est horrible ce que cette fille a subi. Ce qu'elle a dû souffrir la pauvre !

C'est clair ! Imagine que mon grand-père me racontait cette histoire le soir quand j'étais enfant...

Sympa avant de dormir le soir

Oui j'en i entendu parlé. Ma belle-mère est originaire du village voisin (Ercé en Lamée).

La tombe à la fille est un lieu de promenade...

Déjà ici , l'histoire est différente:
Autant de versions que d'hypothèses ont circulé quant à l'origine de la ' tombe à la fille ' de la forêt de Teillay. Il existe un rapport du commissaire du directoire exécutif de l'époque signalant qu'à la fin de l'année 1795, Marie Martin, une jeune fille de Tresb'uf âgée d'environ 19 ans, aurait signalé à la garde nationale de Bain-de-Bretagne qu'une bande de chouans se cache dans la forêt de Teillay. En représailles, quelques chouans s'emparent de la jeune fille, l'attachent par les cheveux à la queue d'un cheval et l'entrainent jusqu'à la forêt où elle subit divers outrages avant d'être pendue par les cheveux à la branche d'un chêne. Une autre version ajoute qu'un royaliste, un certain Jouon du village de Saint-Malo-en-Teillay, l'achève d'un coup de fusil dans la bouche afin d'abréger ses souffrances. Le corps est enterré sur place, sous le chêne. Depuis, Marie Martin, devenue sainte Pataude pour le peuple, est l'objet d'offrandes, de prières et d'invocations pour faire disparaitre la fièvre, pour vaincre la stérilité, la paralysie et la débilité infantile, pour faire marcher les enfants. Une multitude d'objets hétéroclites, vêtements, chaussures, petites croix, photos, pièces de monnaie, enveloppes cachetées contenant des messages ou des voeux et fleurs entourent la tombe comme autant d'ex-voto. Un véritable culte est voué au lieu et la tombe est régulièrement entretenue.



http://fr.topic-topos.com/tombe-a-la-fille-teillay

Il serait intéressant de connaitre le fond de l'histoire.

http://ahrf.revues.org/document738.html

Merci beaucoup Sirre pour ces précieuses informations.

Sinon quelqu'un d'autre connait un genre de lieu semblable, un peu folklo ?

Vu les photos, c'est franchement folklo... Pour un lieu de pélerinage, c'est............. moche, vous ne trouvez pas ?

Pour m'y être déjà rendue, je confirme, c'est pas ce qu'il y a de plus esthétique.

En réalité ce qui fait drôle, c'est de se balader en forêt et de déboucher sur un sentier bordé de fleurs en platiques , plantées dans le sol... Et là tu découvres cette espèce de tombe recouverte de divers objets. J'ai même vu un ticket gagant d'un "Millionnaire" d'1€ !
Et puis tout ce linge accumlé sur une corde...

J'irais pas me balader là-bas par temps grisonnant !

après tout c'est une sainte laïque

dont le martyre est sujet à caution

on a les honeurs populaires que l'on mérite

Evidemment, Si pas canonisé par Rome, pas sainte !
D'autre-part, veux tu dire que les honneurs populaires ne seraient pas ... honorables si ils n'ont pas l'assentiment du clergé ?

Heu, cela existe une une sainte laïque, ce n'est antinomique comme concept?

De toutes les façons, ce qui c'est passé dans cette région , pendant la période de la révolution , dépasse l'entendement.
Des martyrs comme cette fille, il y en a eu des milliers.

Bien sur Lamart, tu as raison, mais je voulais parler du cas de cette pauvre fille que l'église a plutôt diabolisé que canonisé, me rapportant au texte de Spatz... lui même contredit par celui de Sirre .
Je sais plus à quel saint me vouer moi.