Linele et shikamaru ont bien répondu : en réponse à une situation de danger potentiel, l'organisme se prépare à avoir une activité plus intense (pour combattre ou pour fuir). D'où le petit pic d'adrénaline qui provoque :
- une augmentation du rythme cardiaque (-> augmentation du débit sanguin),
- une augmentation du rythme respiratoire (-> augmentation de la concentration d'oxygène dilué dans le sang),
- une vasodilatation (-> meilleure irrigation des organes)
- et la glycogénolyse des réserves de glycogène (-> production de glucose),
de façon à fournir aux muscles toute l'énergie dont ils auront besoin.
Le rougissement est la conséquence visible de la modification du métabolisme de l'organisme sous l'effet du stress, et plus particulièrement de la vasodilatation qui s'ensuit.
Il est donc très logiquement plus marqué chez les gens ayant une peau très fine (les vaisseaux sanguins sont bien visibles, à fleur de peau), très claire (la rougeur se verra d'autant mieux) ou très irriguée (plus de vaisseaux sanguins par cm2 de peau).
C'est ce qui explique que certaines personnes (les roux, les blonds) donnent l'impression de plus rougir que les autres, et que de façon générale, les gens de type caucasien ("européens") ont un rougissement plus voyant.
Le rougissement est un caractère génétique (héréditaire donc), et comme la plupart des caractères liés indirectement au métabolisme, je pense qu'il est très probablement polygénique (son expression dépend d'une multitude de gènes).
Ceci dit, la question de l'article n'est pas tellement de connaître les raisons physiologiques du rougissement (que l'on sait expliquer depuis très longtemps), mais plutôt de comprendre
pourquoi seuls les êtres humains semblent posséder la capacité à rougir (et pas les grands singes, par exemple).La question est fallacieuse : les primates ne sont pas comparables aux êtres humains, ils ne possèdent pas la même pigmentation ni la même irrigation de la peau. Dans ces conditions, il est absurde de s'étonner du fait que les humains rougissent et pas les singes.
Pour ce qui de l'aspect évolutif du rougissement, j'y reviens juste en dessous.
NEMROD34 a écrit:
Je ne vois absolument pas en quoi le fait de rougir aurait un rapport direct avec notre évolution.
Parce que formulé comme ça, moi je lis "si on ne rougissé pas on aurait évolué différemment".
Certaines phrases de l'article sont en effet suffisament mal formulées pour laisser penser que le rougissement aurait pu avoir une importance dans l'évolution humaine.
Je ne vois pas, personnellement, pourquoi ça aurait été le cas : la faculté à rougir est un caractère neutre qui ne procure aucun avantage évolutif (c'est-à-dire que posséder ce caractère ne maximise pas les chances de survies de l'animal et ne lui donnent aucune raison de davantage se reproduire que les autres individus).
Le rougissement est, je le répète, une simple manifestation visible de la modification du métabolisme (de la même façon que votre estomac se met à gargouiller si vous avez fait un bon repas...). Il est donc en dehors du schéma de la sélection naturelle, et l'expansion du caractère au sein des groupes humains se fera au hasard des brassages de populations.*
Enfin, je dis ça, mais on peut toujours imaginer qu'à l'époque préhistorique, les personnes qui rougissaient beaucoup étaient considérées comme plus belles ou plus honnêtes que celles qui ne rougissaient pas ; elles avaient donc plus de chance de se reproduire, ce qui explique que la faculté à rougir se soit répandue dans la population humaine.
C'est l'hypothèse avancée par un des scientifiques ci-dessus (je cite : "
Le scientifique irait même jusqu'à se demander si les premiers hommes ont été soumis à une sélection naturelle dans le but de les garder "honnêtes"."), mais c'est une hypothèse un peu spécieuse. On n'a pas vraiment besoin d'avoir recours à cette explication pour expliquer l'expansion de la faculté à rougir dans les populations humaines, pour les raisons que j'ai évoqué ci-dessus.
Nagash a écrit:
l'évolution aurait très bien pu nous permettre de posséder une peau plus épaisse ou je ne sais quoi qui ne montrerais pas l'afflux sanguin comme les autres partis du corps, là il s'agit du visage, la partie du corps que l'on regarde lorsque nous communiquons. On aurait très bien pu rougir de tous le corps et pas seulement du visage.
Oui, mais manque de bol, la peau du visage est beaucoup plus fine et plus irriguée que celle du reste du corps (en partie à cause des multiples muscles qui se trouvent sur le visage).
Ar Soner a écrit:
Merci de signaler votre métier ou diplômes éventuels svp, c'est pour un autre forum.

"Erudit", ça ira ?
Je suis désolé si ma réponse un peu brouillonne mais je suis pressé par le temps -j'espère quand même avoir répondu à ta question.
*Enfin, pas TOUT A FAIT au hasard dans la mesure où le rougissement est directement lié à d'autres caractères (pigmentation de la peau, etc...), qui eux, peuvent jouer le rôle d'avantage évolutif.