je vous relate une expérience publiée dans Science et vie N°1077 de juin 2007 consacré au sens moral.

Dans quelques jours je vous livrerai l'étonnante conclusion à laquelle les chercheurs ont aboutis en comparant les réponses données à l'imagerie médicale cérébrale des sujets interrogés.

Un incendie se déclare sur un bateau de croisière obligeant les passagers à sauter dans les canots de sauvetage (genre Titanic).

Votre canot est prévu pour 10 personnes et vous vous retrouvez à 11 personnes embarquées. Le surnombre menace de faire couler le canot et ainsi de tuer tous ses passagers.
Dans le canot se trouve un blessé qui n'a aucune chance de survivre d'ici l'arrivée des secours.

Question: Allez vous faire basculer cette personne encore vivante par dessus bord pour sauver les autres passagers ? Où bien reculez vous devant cet acte au risque que tout le monde meure ?

Question subsidiaire (qui n'était pas posée dans l'article): Vous venez de répondre à la première question, et maintenant imaginez que le blessé mourant soit votre mari, femme, enfant, père .... répondriez vous de la même manière ?

Merci de motiver votre choix

P.S: L'eau est à ce point glacée que patauger à tour de rôle est impossible car quiconque se jetant à l'eau mourra d'hypothermie

Bref, il faut répondre car c'est le but de l'expérience cognitive, il faut FAIRE UN CHOIX, non pas tenter de se défiler en imaginant des scénarios d'évitement

Vous trouverez ici: post281652.html#p281652 l'explication scientifique de ce que seraient nos choix moraux.

Si c'est un proche, je saute par dessus bord avec lui - je serais de toute façon trop anéanti pour penser à survivre à ce moment là, je pense.

Moi je balance le blaireau qui a fait venir le blessé, il assume ^^.

Je ne saurais pas répondre.
c'est vraiment trop difficile de s'imaginer dans une telle situation.
Est ce que je serais un héros? (un peu comme dans le film ou il n'abandonne jamais personne) J'aimerais penser que oui, mais serait ce vraiment le cas? je ne sais pas
quant à prendre l'autre décision, je pense que j'en serais capable aussi. (enfin je sais pas vraiment)

Ou sinon on l'emmene et comme tu dis qu'il mourra avant l'arrivée des secours, ben quand il meurt, ben on le jete!

Apres moralement, on devrait l'amener avec nous.
Raisonnablement, je pense qu'on ne devrait pas risquer la vie de 10 personnes à cause d'une qui dans tous les cas mourra.

le blessé reste dans le canot... et une personne du canot descend (à tour de rôle) et reste accrochée, ne le faisant pas ainsi chavirer... on arrive tous sains et saufs

S'il n'y a pas requins et que la température de l'eau est accepable, il y a moyen que les "bonne santé" se relaient à l'eau jusqu'à l'arrivée des secours, non?
Sinon, c'est plus problématique : tout comme Cortex, si c'est un proche, je vais à la flotte aussi...Sinon, je ne sais pas...Je ne suis pas sûre d'avoir la fibre héroïque.
Tu parles d'une question!

EDIT : on a eu la meê idée, Rod!

Les grands esprits se rencontrent Hermine!

L'eau est à ce point glacée que patauger à tour de rôle est impossible car quiconque se jetant à l'eau mourra d'hypothermie

Bref, il faut répondre car c'est le but de l'expérience cognitive, il faut FAIRE UN CHOIX, non pas tenter de se défiler en imaginant des scénarios d'évitement

Je réitère mon "vote" : si c'est un proche, je l'accompagne, histoire qu'il ne meure pas tout seul.

Si c'est un inconnu, je le jette par dessus bord et je pousse sa femme (pour que lui non plus ne meure pas tout seul).

Moi je le garderai (le blessé mourant) à bord, car on sait jamais, il peut s'en sortir par miracle et qui sait, dans la question, on n'est pas certain que le bateau va couler alors, il y a une chance que tous s'en sauve.

Mais...

Le problème avec ce genre de question, si ça arrivait pour vrai, on n'aurait pas vraiment le temps de se poser cette question existentielle. Je pense qu'à ce moment-là, l'instint de survie prend le dessus et défit toute logique et la réflexion n'aurait pas le temps d'oeuvrer.

Je refuse de balancer le blessé.

A l'instant de prendre la décision on ne peut pas savoir quand arriveront les secours et s'il est certain qu'il mourra avant.

De la même manière je me dirai que 10 ou 11 personnes, ça change pas grand chose quant au fait que le bateau chavire.

Je pense que je privilégierai le groupe à l'individu, maintenant si c'est un proche, je ne sais pas.
Un homme est capable de bien des choses quand sa vie est en danger, je ne sais vraiment pas.

Votre obstination à refuser de répondre à la question tout en cherchant des scénarios alternatifs est révélateur de la difficulté morale de faire un tel choix

Je pense pas qu'il faille prendre la question litteralement mais un peu plus philosophiquement.

Ce que je veux dire par la c'est que la remarque de Raizen (tout à fait juste d'ailleurs) "De la même manière je me dirai que 10 ou 11 personnes, ça change pas grand chose quant au fait que le bateau chavire."
n'a pas vraiment lieu d'etre... le nombre on s'en fou, c'est juste que ça mettra en danger les autres "survivants"

En fait la veritable question serait plutot :
seriez vous pret à mettre en péril la vie d'une dizaine de personne pour tenter (vainement?) d'en sauver une autre?

En fait, très franchement, je trouve que...Ben que c'est un problème un peu débile, en fait...Parce que c'est pas évident de se projeter! Je pense qu'il faut le vivre pour savoir réellement comment on réagirait...Si, de toute façon, le bléssé est pour mourir dans les minutes, ben...On reste tous immobiles histoire de pas couler et, un fois qu'il est mort, on le balance?
Moi non plus, j'aurais tendance à dire que je ne le balancerai pas...Mais si c'est quelqu'un de vraiment très amoché (et d'ailleurs, s'il est dans cet état, comment il est arrivé là, lui? ), que je ne le connais pas et que le bateau est vraiment en train de couler et qu'il y a mes fils à bord, ben...J'ai plus de sens moral, là : je le jète! (ou je luidonne discrétos un gros coup sur la tête : "ayé, il est mort!")

EDIT : timo, je pense que ça dépend de qui est cette personne : si c'est mon fils, je le défendrai bec et ongle, mourant ou pas...Et je nous ferai tous couler dans la foulée, m'en fous!

Première question : il est évident que la solution la plus raisonnable (et par forcément la moins humaniste, contrairement à ce qu'on pourrait penser) est de balancer le blessé par dessus bord, sachant qu'il finira par mourir à très court terme de toute façon et que son sacrifice finira par sauver les 10 autres personnes de l'embarcation.

J'ai tendance à penser que oui, je serais capable de le faire -mais je ne vois pas comment je pourrais répondre de façon sûre et certaine à cette question, à moins de me trouver un jour dans cette situation. Entre penser raisonnablement et agir en conséquence, il y a toujours une marge.

Si je suis accompagné d'un de mes proches dans la barque, alors oui, je peux affirmer catégoriquement que je finirais par balancer le blessé par dessus bord (pour protéger la vie du proche). Si tous les autres occupants de la barque sont des inconnus, c'est moins sûr.

Deuxième question : si la personne blessée est mon amoureuse, je me bat pour la garder à bord du bateau (ce n'est pas raisonnable mais on n'a jamais dit que l'Amour l'était*), ou si les autres passages de la barque la jettent à l'eau de force, je plonge avec elle (comme le ferait Cortex).

S'il s'agit d'un membre de ma famille ou d'un ami... Je ne sais vraiment pas du tout si je serais capable de le balancer par dessus bord. Vraiment, je n'en sais rien.


Dans les deux cas, la prise de décision dépend de nombreux paramètres : par exemple si le blessé supplie qu'on le garde dans la barque, cela ne simplifie pas les choses... alors que s'il ne dit rien ou s'il demande qu'on le jette à l'eau, il est plus facile de s'y résoudre.
De même, l'attitude des autres passagers me semble prépondérante : il est plus facile de prendre la décision à plusieurs, on se dédouane ainsi d'une partie de la responsabilité de l'acte et on a la conscience un peu plus tranquille.

*En fait, si, ma signature l'affirme... mais de Villiers de l'Isle-Adam a très bien pu se tromper lorsqu'il l'a écrit.

oui bien sur apres ça depend si c'est un inconnu ou une connaissance.

Enfin bon comme tu le dis c'est vraiment difficile de s'imaginer. Mais j'ai repondu que je le jetais, j'ai pas de pitié

Je ne m'obstine pas à ne pas répondre à la question.
Je fais un choix tout à fait rationnel :
1 : je n'ai pas les connaissances médicales pour juger de la blessure
2 : je ne fais pas confiance à quelqu'un qui voudrait m'éclairer à ce sujet parce que je me dis que sa morale n'est pas la mienne
3 : je ne sais pas quand les secours arrivent
4 : mon sens moral me fait privilégier la survie de quelqu'un d'actuellement vivant au moment où je prends la décision plutôt qu'à d'hypothétiques morts si je fais le choix inverse.

J'ai donc naturellement choisi la réponse 2.

Bon, soit dit en passant, je n'ai aucune chance de me retrouver sur un bateau de croisière ailleurs que sur un fleuve parce que la haute mer et moi, ça fait deux.

Mais, Raizen, SIPF a bien stipulé que les données qu'il donnait était les données exactes...Autrement dit, tu partirais du principe qu'elles ne le seraient pas?

On fait un vote à main levé pendant que le bateau brule..."Alors le blessé, on le garde ou pas?" manque de pot le père du blessé est manchot et ne peut prendre part au vote..ah c'est ballot...

Au fait "Sauve qui peut; les femmes et les enfants d'abord" cette expression n'a -t-elle pas été utilisée pour la première fois lors naufrage du Titanic?

Hermine, je ne vois pas comment cette donnée pourrait être certaine au moment où je prends la décision.

Ce n'est pas un évitement.
La personne est vivante au moment où je dois prendre la décision.

Si on veut se projeter honnêtement, on ne peut pas écarter la possibilité que cette personne s'en sorte sinon on biaise les données du problème.

Pour moi vu qu'il existe une possibilité que tout le monde s'en sorte, je la saisis.

Oui, je comprends très bien ce que tu veux dire. Je voulais juste m'enassurer!

Pour ma part, je prendrais la chance de conserver le blessé à bord du bateau pour voir si l'embarcation peut tenir le coup, que ce soit un inconnu ou voire même un proche !

De plus, si le bateau chavire, il y a très peu de chance pour que la personne mourante réussisse à réintégrer le bateau par elle-même, donc, tout le monde essaierais de sauver sa peau dans l'énervement et ne ce soucierait certainement pas du mourant. Le temps de retourner le bateau et que tous le réintègre condamnerait à une mort certaine le blessé.

Pauvre-lui/elle, les deux mises en situations le/la condamne à une mort certaine !

Je refuse de balancer le blessé ou n'importe qui.
Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
Une solution peut facilement être trouvée pour une personne de plus. Je serais plutôt du genre à ne pas me résigner et chercher une solution quoi qu'il arrive.
Pour moi, il ne faut jamais renoncer.

Je suis peut-être encore trop jeune pour donner un avis vraiment réfléchi mais..
Je crois que je balancerais le blessé par dessus bord, quand ma vie est en jeu, je crois que je préfère privilégier les autres, qu'une seule personne.
Mais dans le cas où ça serait une connaissance, ou pire, un proche, je crois que je balancerais celui que j'aime le moins, ou alors, je ferais rien et prendrais le risque.

Mais je vous avoue que je ne suis pas du genre à risquer ma vie, c'est dégueulasse, mais bon. Question difficile.

Moi, je balance le blessé qui que ça soit... C'est du dix vies contre une... Y'a même pas photo.

Moi je balance le blessé + un ou deux autres parce que j'aime bien m'allonger dans une barque.

En fait, il existe une logique médicale, certes extrême, mais apparemment inhumaine, en cas de catastrophe naturelle pour des civils ou en cas de blessures de guerre pour des militaires.

On ne soigne pas les personnes qui n'ont aucune chance de survie, soit on les laisse crever, soit si on en a le moyen on les tue avec une bonne dose de morphine.

L'objectif est de garder la vie aux personnes qui ont de sérieuses chances de s'en tirer.

Lorsque l'on sait comment tuer une personne en une fraction de seconde, condamnée à brève échéance, qui souffre peut-être, surtout affaiblie et sans défense, le choix est simple. Il faut abréger ses souffrances et la jeter par-dessus bord sans hésitation.

Ensuite, il faut assumer cela le reste de sa vie.

le fait qu'on prefere "sacrifier" un homme pour en sauver d'autre, vient peut etre d'un certaine selection naturelle.
Ben ouai ceux qui prenait ce genre de risque ben ils sont vites morts et ont pas pu transmettre le gene "heroique" qui leur faisait prendre ce genre de decision.

Jamais je ne balancerai par-dessus bord un membre de ma famille ou mon amoureux.
Un ami, pas de souci, mais pas ma famille!

En tout cas pas facile de répondre à cette question, ces deux choix sont trop limités et personne ne sait quelle serait sa réaction face à cette situation.
Tout dépend de la personne qui est blessée ou qui sont les personnes dans le bateau.
Néanmoins j'ai répondu la deuxième solution, tout en sachant que la première reste possible en fonction de mon degré d'affinité avec le blessé.