Whitelion a écrit:
Quel est ce pourcentage pour 2 individus choisis au hasard dans la population? A mon humble avis, il est beaucoup plus faible.
Bien entendu, il sera plus faible.
Whitelion a écrit:
On peut donc dire que la consanguinité favorise l'apparition de maladies génétiques (souvent accompagnées de tares physiques)
Non, pas au sens strict.
La consanguinité ne favorise pas l'apparition de maladies génétiques. Elle ne fait qu'augmenter l'homozygotie (deux allèles identiques pour un même gène) du génotype.
Or il se trouve (pour diverses raisons) que l'homozygotie d'un gène est très souvent associée à des caractères indésirables.
Ceci dit, si les individus ont un patrimoine génétique "sain" (contenant peu ou pas d'allèles délétères), il peut y avoir de la consanguinité sur plusieurs générations sans qu'aucun problème ne se manifeste jamais.
Whitelion a écrit:
Il me semble donc logique que les gens associent consanguinité et tares physiques, ce qui va à l'encontre de que tu as dit:
Ar Soner a écrit:
Je ne sais pas d'où vient cette idée très répandue que la reproduction consanguine amène immédiatement de terribles malformations, un peu comme une sorte de "malédiction divine" punissant l'inceste.
Il est évident que si les gens, génération après génération, voient des rapports consanguins donner naissance à des enfants atteints de maladies génétiques apparentes (trisomie par exemple), il est normal que par transmission orale s'installe 1 petite légende qui veut que la consanguinité donne naissance à des enfants difformes ou attardés, d'autant plus que la génétique est 1 domaine qui était encore totalement inconnu du grand public il y a peu.
Autrefois, les mariages entre cousins étaient très répandu (pour ne pas dire qu'ils étaient la norme), dans une société rurale où les gens bougeaient peu, vivant en communauté réduite et se mariant au sein de cette communauté.
La consanguinité et les troubles qui y sont liés étaient dont plus nombreux... C'est en partie pour cette raison qu'autrefois chaque petite ville contenait son boiteux ou son "idiot du village". Mais c'était normal, à l'époque.
L'idée trop répandue selon laquelle la reproduction consanguine donne lieu dès la première génération à des enfants difformes ou handicapés, est plus récente.
C'est un raccourci rapide qu'à fait le public (peu initié à la génétique, même de nos jours -il suffit de voir les messages ci-dessus, soit dit sans aucune méchanceté

), lorsque les méfaits
potentiels de la consanguinité ont été démontrés.
Je persiste et signe : cette idée est fausse... car complètement réductrice, comme je l'ai expliqué plus haut.
Et pour la petite histoire, le lien entre consanguinité et trisomie n'a jamais pu être démontré. Ou en tout cas, pas de façon significative malgré le fait que plusieurs études aient cherché à le prouver.
Whitelion a écrit:
Du coup, j'ai envie de poser la question: A quoi sert d'avoir des connaissances scientifiques, si l'on est incapable de les adapter à des choses concrètes pour mieux les comprendre? La vocation première de la science n'est-elle pas de mieux comprendre le monde qui nous entoure?
Quel est le rapport ?
Je voulais démontrer à Chevalier d'Eon qu'une consanguinité sur une unique génération avait peu de chance
a priori de provoquer des anencéphalies.
Pour se faire, il faut automatiquement rentrer dans des considérations un peu techniques.
Ceci dit, si tu veux un exemple typique du genre de problèmes que la consanguinité peut faire, il suffit de regarder le problème de la dysplasie de la hanche qu'on retrouve en fréquence anormalement élevé chez les grands chiens de pure race. C'est même un cas d'école.