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Le génome de la poule pourrait aider
à comprendre celui de l'homme Associated Press (AP) Par Malcom Ritter 09/12/2004 14h53
Quelque 60% des gènes du poulet sont de proches cousins de ceux de l'homme et le volatile pourrait ainsi aider à mieux comprendre le génome humain, souligne une nouvelle étude publiée jeudi dans la revue «Nature».
L'analyse porte sur le génome du poulet, décrypté récemment par une équipe internationale. C'est la première fois que le génome d'un oiseau est «séquencé», ce qui signifie que le milliard de lettres de son code ADN a été identifié.
Le génome du poulet pourrait fournir un outil utile pour mieux comprendre le génome humain, soulignent les chercheurs. Les génomes du poulet et de l'homme ont commencé à évoluer séparément il y a 310 millions d'années et se prêtent bien à des comparaisons, souligne Richard Wilson, de l'université Washington à Saint-Louis, principal auteur de l'étude. Il souligne que de telles analyses pourraient aider à identifier des «interrupteurs» chimiques qui activent et désactivent des gènes.
L'étude révèle que l'homme possède des gènes liés à ceux qui, chez le poulet, produisent les protéines des coquilles d'oeuf. Ils joueraient chez l'homme un rôle dans la formation des os.
Richard Wilson souligne que le génome du poulet pourrait aider les scientifiques à mieux comprendre la grippe aviaire, maladie du poulet qui pourrait un jour déclencher une épidémie mondiale meurtrière chez l'homme. Il devrait également aider les chercheurs à améliorer les races de poulets d'élevage, selon des experts.
Le Pr Wilson et ses collègues ont séquencé et analysé le génome du poulet. Son ADN contient beaucoup moins de lettres que celui de l'homme mais à peu près autant de gènes: 20 000 à 23 000.
Les chercheurs ont été surpris de constater que les poulets ont davantage de gènes liés à l'odorat qu'ils ne le pensaient, signe d'un sens olfactif plus développé que prévu, souligne M. Wilson. Mais ils ont découvert moins de gènes liés au goût que chez les mammifères, notamment pour les saveurs amères.
Sans surprise, le poulet ne présente aucune version des gènes qui chez l'homme sont à l'origine du lait, de la salive et de l'émail des dents.
Malheureusement, l'étude ne répond pas à une question souvent posée: la poule a-t-elle précédé l'oeuf ou bien est-ce le contraire?
Source :
Canoë