Réunis à New York pour faire le point sur les recherches en matière de drogues, les scientifiques présents reconnaissent la dangerosité sans équivoque des drogues et stigmatisent le risque porté aux générations futures.
Les drogues sont dangereuses et pour l'individu et pour l'espèce. Pour eux, toute tentative de classification des drogues porte en elle le risque de banaliser certaines en dépit des risques connus ou encore méconnus. Pour eux, la distinction " drogue douce " - " drogue dure " est inepte. Ces scientifiques soulignent la toxicité du cannabis. Mais ils mettent également en avant son caractère gaméto-toxique. Le cannabis porterait atteinte au mécanisme intime de la reproduction.
Enfin le colloque Marihuana and Medecine est revenu sur les " vertus " médicamenteuses du
cannabis pour conclure que le cannabis n'était pas une médication acceptable au vu de ses effets limités et de sa haute toxicité. - Source :
drogue-dangercannabis :Propriétés physiopharmacologiques Le cannabis contient plusieurs centaines de molécules identifiées. Parmi les molécules ayant une activité biologique, l'on distingue le D-9-THC composé psychoactif principal, le D-8-THC, composé psychoactif très secondaire, le cannabidiol (CBD), le cannabinol (CBN) et les cannabigerol, cannabicyclol et cannabichromène, ces derniers étant très peu actifs.
Le D-9-THC est à la fois un psychostimulant et un psychodépresseur dont les effets se rapprochent de ceux des hallucinogènes.Il perturbe le fonctionnement du système nerveux central en provoquant une ébriété, en détériorant la vigilance, la mémorisation, les capacités psychomotrices, et la perception du temps . Il présente des interactions avec d'autres produits tels que les amphétamines, l'alcool, les barbituriques et les opiacés.
C'est une substance très lipophile, qui se stocke dans les graisses. Sa demi-vie moyenne est de 96 heures (4 jours), ce qui signifie qu'une utilisation périodique à une semaine d'intervalle aboutit à une accumulation de la substance. Il faut plus d'un mois pour éliminer complètement de l'organisme toute trace de substance après une seule utilisation. Elle peut être rapidement libérée des graisses en cas de stress. La biodisponibilité par inhalation (fumée) est de 20% et de 5 à 6% par ingestion (solide ou liquide).
Le D-9-THC entraîne tolérance et dépendance comme l'ont prouvé divers travaux récents. Aceto a démontré chez l'animal la possibilité de provoquer un syndrome de sevrage avec des signes physiques importants. Ce syndrome masqué par la très longue demi-vie de la substance, montre l'inadéquation de certains points de vue considérant la dépendance au D-9-THC comme étant uniquement psychique, ce qui de toute façon n'a plus de sens en physiopharmacologie moderne.
Le D-9-THC agit dans l'organisme en se fixant sur des récepteurs baptisés CB1 et CB2 dont le ligand naturel est l'anandamide.
Il a été montré que le D-9-THC produit le même effet que l'héroïne sur la transmission dopamine-dépendante dans une structure cérébrale nommée nucleus accumbens. Cet effet peut être inhibé par un antagoniste du D-9-THC mais également par un antagoniste aux opiacés (naloxone). De même, le taux de corticolibérine, une hormone impliquée dans la médiation du "mal être" et des conséquences affectives négatives suivant un sevrage de la cocaïne, des opiacés ou de l'alcool, est également augmenté suite à un sevrage d'un analogue synthétique du D-9-THC provoqué par administration d'un antagoniste du THC. Ceci ne permet pas à coup sûr de dire que la consommation de THC peut entraîner une adaption neurohormonale dont la conséquence serait une vulnérabilité du consommateur de cannabis vis à vis d'autres substances toxicomanogènes, mais permet de renforcer le doute quant à la supposée innocuité de la consommation de cannabis.
Toxicologie et effets adverses La toxicité aiguë était considérée jusqu'à maintenant comme faible, toutefois il semble que la disponibilité de produits à haute teneur en D-9-THC, suite aux sélections génétiques, entraîne désormais des cas de psychoses aiguës graves (paranoïa) dont certaines apparaissent difficilement réversibles.
Le D-9-THC entraîne tachycardie et toxicité cardiaque, mais cette dernière n'est observée qu'à dose élevée, sa toxicité pulmonaire est très supérieure à celle du tabac,
il perturbe les débits sanguins et l'utilisation du glucose dans certaines zones cérébrales,
il déprime le système immunitaire, amoindrissant les défenses de l'organisme,
il favorise l'apparition de certains types de cancers, de la langue, de la mâchoire et du poumon rarement rencontrés chez les sujets jeunes,
il exerce sa toxicité sur le système de reproduction en altérant la forme et le nombre de spermatozoïdes chez l'homme et en provoquant des variations des taux d'hormones sexuelles, entraînant une perturbation des cycles menstruels chez la femme,
il est foetotoxique et comme d'autres composés du cannabis, il traverse la barrière foetoplacentaire, son usage pendant la grossesse entraîne généralement un poids corporel des nouveaux nés inférieur à la moyenne, sa foetotoxicité pourrait d'ailleurs être beaucoup plus grave que soupçonnée jusqu'à maintenant,
des actions sur le fonctionnement du génome ont été décrites, leurs conséquences potentielles pourraient être graves mais restent difficiles à apprécier au vu des connaissances actuelles.
Le cannabis peut être préparé et utilisé sous diverses formes :
- Cannabis : plante, surtout feuilles
- Haschich : résine et sommités fleuries
- Kif : résine, feuilles et fleurs
- Marijuana : feuilles et sommités fleuries
- Bhang : feuilles mûres séchées
Conclusion La consommation de cannabis entraîne tolérance et dépendance, et peut avoir pour conséquences en fonction des doses consommées et fréquences de consommation, la simple ébriété passagère, le déclenchement d'une psychose aiguë, ou le passage à une consommation régulière (toxicomanie) avec à terme tous les risques encourus décrits ci-dessus. - Source :
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