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Selon le Dr Eric Heraief, ceux qui suivent une diète hyper-restrictive sont sûrs de reprendre le poids perdu. Des scientifiques ont découvert que les cellules stockant les graisses restent constantes tout au long de la vie. Maigrir trop vite ne servirait à rienAvec le soleil, la chaleur de ces derniers jours et l'ouverture des premières piscines ce week-end, les maillots de bain frétillent. Les uns ressortent leur modèle de l'année dernière, les autres courent les magasins pour trouver la perle de cet été.
Mais pour beaucoup, au moment de l'essayage, c'est la crise. Les charmants bourrelets de l'hiver ont du mal à passer, l'état d'urgence est décrété: régimes sans sel, dissocié, hyperprotéiné, toutes les solutions minceur prônées dans les magazines y passent. Mais ça ne sert à rien, les kilos reviendront toujours!
Cellules stockant la graissePour preuve, une étude parue dans le dernier numéro du magazine Nature. Cette dernière démontre en effet que le nombre des cellules spécialisées dans le stockage des graisses, ou adipocytes (voir encadré), est défini durant l'enfance et l'adolescence, puis reste constant durant toute la vie. Chaque adulte possède donc sa propre masse de tissu graisseux et ne peut s'en débarrasser. En cas de régime, de jeûne prolongé ou d'exercice physique conséquent, l'organisme puise dans les stocks de graisse des adipocytes qui se vident, mais ne disparaissent pas. S'ensuit un amaigrissement, car les cellules, vides prennent moins de place. Mais elles sont prêtes à stocker à nouveau le moindre surplus de graisse en cas de nouvel excès alimentaire. Ce qui arrive fatalement.
«Beaucoup de gens qui n'ont pas de réels problèmes de poids répondent, à l'approche de l'été, au «diktat de la maigreur» et cherchent à perdre du poids, constate le docteur Eric Heraief, spécialiste des troubles du comportement alimentaire et de l'obésité à Lausanne. Mais, avec les régimes rapides, très restrictifs et très carencés des magazines, ils sont sûrs de reprendre le poids perdu. Parce que la privation de nourriture prônée induit une frustration et, à un moment ou à un autre, ils n'en peuvent plus de ne pas manger comme les autres. Un rattrapage se fait. C'est le syndrome yo-yo.»
Rondeurs de l'hiverEric Heraief ajoute: «Nous essayons depuis longtemps de lutter contre toutes ces tendances amaigrissantes. Ces régimes sont inutiles, ça fait des années qu'on le dit mais ils refleurissent chaque année avec les primevères.» Pourtant, les rondeurs que l'on découvre avec stupeur au printemps ne devraient pas nous traumatiser. «C'est un phénomène naturel. On prend du poids pendant les mois d'hiver, car on bouge moins, on mange plus gras pour se chauffer avec les calories de la nourriture, explique le spécialiste. Il est donc normal de prendre entre 2 et 4 kilos, tout comme il est naturel de les perdre pendant l'été. Mais pas à l'échéance du premier bikini, début ou mi-juin. La régulation naturelle nous prépare à retrouver le poids de départ vers septembre-octobre. Le processus de prise et de perte est lent.»
La lenteur. Une méthode préconisée par le professeur Alain Golay, spécialiste en diabétologie et obésité à Genève, pour qui les régimes d'été rapides sont non seulement vains, mais «à la limite dangereux». «C'est bien de vouloir se prendre en charge. Mais il ne faut pas aller vite. Pour perdre un excédent de poids, la clé est de faire des changements alimentaires durables dans le temps. Ceux qui nous coûtent le moins cher psychologiquement. C'est-à-dire diminuer peu à peu certains aliments trop gras, par exemple.»
Le docteur Eric Heraief souligne encore: «Pour perdre du poids, il faut avant tout comprendre pourquoi on en a pris (on ne bouge pas assez, on boit trop, on grignote, on mange trop gras...). Ensuite établir un degré de privation alimentaire modéré et, élément indispensable, faire de l'activité physique.» La plus simple et la plus efficace «Faites une demi-heure de marche par jour durant une année et vous perdrez au moins 10 kg», assure Alain Golay.
Faites le testL'Organisation mondiale de la santé a défini l'IMC, indice de masse corporelle, comme le standard pour évaluer les risques liés au surpoids chez l'adulte. Il se calcule en divisant son poids par sa taille au carré (kg/m²).
L'IMC s'interprète ainsi: un résultat de moins de 16,5 signifie dénutrition, de 16,5 à 18,5 maigreur, de 18,5 à 25 corpulence normale, de 25 à 30 surpoids, de 30 à 35 obésité modérée, de 35 à 40 obésité sévère et plus de 40 obésité morbide ou massive.
L'IMG, indice de masse grasse, quant à lui, est un indice (exprimé en pour-cent) qui permet de calculer la proportion de tissus adipeux d'un adulte en tenant compte de l'IMC, de l'âge et du sexe (S = 0 pour la femme et S = 1 pour l'homme). La formule de l'IMG est: (1,2 x IMC) + (0,23 x âge) - (10,8 x S) - 5,4.
Il s'interprète ainsi chez la femme: 25%, trop maigre; 25-30%, normal; plus de 30%, trop de graisse. Et chez l'homme: 15%, trop maigre; 15-20%, normal; plus de 20%, trop de graisse.
Les adipocytes, quèsaco?Réserve d'énergie Les adipocytes sont des cellules qui servent d'entrepôt à l'énergie. Ils la stockent sous forme de triacylglycérols (triglycérides), autrement dit de la graisse.
Tissu adipeux L'ensemble des adipocytes (environ 35 milliards) constitue le tissu adipeux. Celui-ci prédomine chez l'homme dans le haut du corps (abdomen et thorax), tandis que chez la femme il est plus abondant dans la partie inférieure. Il existe deux types de tissu adipeux:
La graisse blanche qui a un rôle de protection (dans la moelle osseuse, l'orbite et les paumes des mains) et de réserve énergétique (dans l'hypoderme, le rétropéritoine et le mésentère).
La graisse brune qui produit de la chaleur par l'oxydation des acides gras (thermogenèse).
Chez l'homme de corpulence moyenne et en bonne santé, le taux de graisses corporelles est d'environ 15%. Tandis qu'il atteint environ 25% chez la femme.
Déterminés durant l'enfance Particulièrement forte durant la première année de vie, la multiplication des adipocytes (hyperplasie) se poursuit jusqu'à l'âge de 15 ans environ. Dès lors, le nombre de ces cellules graisseuses reste fixe. Il est donc extrêmement important d'offrir une alimentation saine aux enfants afin qu'ils ne développent pas trop d'adipocytes et ainsi éviter de préparer un terrain favorable à l'obésité à l'âge adulte.
Source :
http://www.lematin.ch/fr/tendances/bien ... _32-151505