Voilà, en fait, ce forum me parait l'endroit idéal pour tenter de tirer au clair une question que je me pose depuis le suicide d'une amie il y a environ six ans.

J'explique : mon amie, appelons-la Valérie était très croyante et avait de sérieux problèmes psychologiques.
Elle connaissait un médium qu'elle considérait comme un ami, ce qui n'empêchait pas le gars de lui demander 300f par "séance".

Elle avait une très grande confiance en cet homme et buvait n'importe laquelle de ses parole (oui, je sais, on sent mon animosité, mais elle n'est dirigée que contre CE médium).

A force de mauvais choix, elle avait fini par rendre sa vie très difficile (instance de divorce entre autres) et a donc été consulter ce type (encore 300f!) pour chercher du réconfort.
Entre autres questions, rancunière, elle lui demande si son mari vivra bien leur divorce.
Et c'est là que réside ce qui me hante : le gars lui a répondu "Tu ne seras ni veuve, ni divorcée, mais ton mari ne s'en remettra pas, deviendra alcoolique et finira par en mourir"
Elle n'a pas compris le sens de la phrase et a donc demandé à ses amies (dont moi) de l'aider à l'interpréter, chose que nous n'avons pas su faire.
Elle a tourné et retourné cette phrase durant un mois ...puis elle l'a comprise, et s'est bien gardée de le dire à qui que cela soit.
Quinze jours après, elle était morte...Et nous avons compris aussi : son suicide donnait raison au médium!

Alors j'ai plusieurs questions :

-Quand on est médium, a-t-on conscience de ce que l'on dit? (après tout, j'ai peut-être tort d'en vouloir à cet homme)

-en tant que médium, était-ce "déontologique" de sa part de lui sortir ça et "au revoir à la prochaine"?

-Est-ce la phrase du médium qui a engendré son suicide? Autrement dit : serait-elle morte s'il n'avait rien dit?
Je me doute que personne ne peut répondre à cette question, même pas ceux qui la connaissaient, mais c'est celle que je me pose depuis mai 2001.

Si quelqu'un peut m'aider à y voir clair, je serai vraiment heureuse.

Tout d'abord, je suis désolée pour ton amie. J'ai perdu un de mes amis d'enfance de la même façon, alors je comprends ce que tu peux ressentir.

Pour ton histoire... je dois commencer par dire que ne connaissant ni ton amie, ni le "médium" en question, il est possible que mon interprétation soit faussée et que je ne te sois pas d'un grand secours.
Mais je connais quelques personnes par forums interposés qui sont plus dans le "milieu" que moi, je vais me baser sur ce que j'ai appris d'elles.

A première vue, on pourrait dire que ton amie est mal "tombée"... d'ailleurs, à quelle fréquence allait-elle voir cette personne ? En principe, un médium ou un voyant honnête ( disons qui fait cela pour aider son prochain et pas par cupidité et gain facile, quoique l'on pense du "don" en lui-même ) refuse les consultations trop fréquentes, en grande partie parce que c'est inutile : il faut laisser les choses se faire, sans compter qu'il n'est pas "déontologique" de pousser à l'addiction des personnes souvent en détresse, sinon en carence affective, psychologique etc...
S'il acceptait des consultations toutes les semaines par exemple, tu peux déjà te dire qu'il y avait quelque chose qui cloche...

De plus, il apparait bien dans ton témoignage que ton amie était en quelques sorte devenue "dépendante" de cette personne... Je dirais qu'un praticien intentionné ( et dans le fond, c'est la même chose pour un psychannalyste ) a pour devoir d'éviter le "transfert", et tenter de raisonner son client qui s'accroche un peu trop, quitte à ne plus le recevoir.
Dans le cas présent, j'ai l'impression qu'il y avait une relation de type "gourou-adepte". Pour une personne mal-intentionnée, la détresse est facilement repérable, et il aura pu en profiter ... je comprends peut-être de travers, mais c'est que ton propos semble laisser penser.



Si ce médium est raisonnablement intelligent, je dirais que oui, il avait parfaitement conscience de ce qu'il disait ( hormis peut-être s'il pratiquait des formes de trances, et encore... ).
Suivant ce qu'il savait, il aurait pu s'arranger pour tourner sa phrase autrement, voire même tenter d'alerter ton amie sur son état psychologique etc...




D'après le peu que je sais... non.




Là, je pense qu'il est impossible de te répondre. Apparemment, ton amie était déjà dans une mauvaise passe, peut-être que là où elle en était, elle pensait déjà au suicide et qu'elle l'aurait de toute façon, ou peut-être que la phrase à eu un effet déclencheur sur son moral déjà éprouvé, ou bien, elle a voulu inconsciemment donner raison à cette personne qui la maintenait sous une certaine emprise.

Voilà, je ne sais pas si ça t'aide.

On peut être médium, on n'en reste pas moins un être humain.
C'est-à-dire que pour les médiums comme pour le commun des mortels, il y a probablement de tout : des gens "sérieux", qui ont conscience de l'impact que peuvent avoir leurs paroles sur leurs clients, et agissent de façon à ne pas leur porter préjudice... et aussi des salops qui n'en n'ont rien à faire et racontent n'importe quoi, davantage intéressés qu'ils sont par le porte-feuille de leur client.

J'ai personnellement tendance à penser que cette dernière catégorie est la plus nombreuse.


Son attitude n'était clairement pas déontologique.

Il avait probablement bien conscience de l'influence qu'il avait sur ton amie, et sachant cela, il aurait dû prendre cette responsabilité au sérieux et surveiller avec attention ses paroles.
On peut pas décemment annoncer ce genre de chose ("ton mari ne s'en remettra pas, deviendra alcoolique et mourra") à une personne fragile qui vient chercher du réconfort.



Peut-être que oui, peut-être que non. Comme tu l'as si bien dit toi-même, personne n'en a la réponse et c'est peut-être mieux ainsi.

Ceci dit, j'ai plutôt tendance à penser que le médium n'imaginait pas la tournure que prendraient les choses.

Oui, merci Chimère!

Je pensais bien que cette personne n'était pas net.
Avant cette fameuse phrase, il a osé lui dire que son ange gardien ne voulait plus s'occuper d'elle.

Pour sa respnsabilité à lui...Je crois que c'est moi qui ai un problème : c'est plus facilede trouver un responsable.

Mais tu réponds à une de mes questions à ce sujet, même si elle n'est pas posée explicitement, à savoir qu'il ne l'a pas aidée.

Merci!

Merci aussi Ar Soner!
Ca m'aide à tourner cette page ouverte depuis trop longtemps.

Ar Soner a écrit :



Je ne le pense pas non plus... pour la simple et bonne raison que cela n'aurait pas été "rentable" pour lui...



D'un autre côté, tu ne peux pas dire non plus que tu es responsable. Les raisons d'un suicide sont complexes, imbriquées, fragiles... personne ne peut dire qu'il est responsable d'un suicide, comme personne ne peut dire qu'il a empêché à lui seul le suicide d'un autre.
Mais je dirais pour ma part que cette personne a peut-être été une raison de plus parmi d'autres...



Je ne dis pas que les Anges Gardiens existent ( bien que l'idée me plaise )... mais d'après le peu que j'ai lu à ce sujet, et mes convictions personnelles, c'est tellement absurde que je ne sais pas comment qualifier ce genre de phrases...
Et il lui a demandé combien pour que son Ange accepte de reprendre son travail ?
Cette personne était probablement une personne totalement indigne de confiance, et animée de mauvaises intentions...
Est-ce que tu sais si elle "exerce" encore ?

Hermine c'est tragique ton histoire... En fait en ce qui concerne le suicide je partage l'idée avancé par Chimère et Ar Soner, c'est-à-dire qu'il est impossible de repondre sur les motivations du suicide (d'ailleurs c'est aussi vrai pour n'importe quel autre suicide)....

Parfois certaines pensés apparement purement futiles peuvent avoir un impact sur la réalité, et ce malgré nous.

C'est aussi ce que je pense

Mais elle y croyait, et il le savait.

En tout cas, merci pour toutes vos réponses.

Elles me permettent d'une part de relativiser les responsabilités. (parfois, on a beau savoir quelque chose, il faut que d'autres le disent pour qu'on l'assimile).
Et d'autre part, cela m'a permis de voir que j'avais raison : ce monsieur n'a pas eu un comportement amical vis-à-vis de mon amie.

Merci!

Dans un autre registre, mais toujours à propos de "médiums" pas très déontologiques, je suppose qu'il est carrément inconcevable de prédire son âge de mort à quelqu'un?

J'explique : ma mère est plutôt influençable, portée à croire à tous les phénomènes paranormaux (je ne vous dit pas le nombre de fantômes qu'elle "sent" à la maison ), mais en même temps, elle en a une trouille bleue.

Il y a quelques années, elle a reçu une "amie d'amie", médium de son état, qui lui a gentiment dit qu'elle mourrait à 62 ans...
Rebelotte quelques années plus tard, avec un "fils d'amie" qui lui redit la même chose, même âge et tout.

Ces personnes se rendent-elles réellement compte de ce qu'elles font?

Je précise qu'entre temps (de nos jours, quoi!) ma mère souffre d'un alcoolisme grave qui, si elle continue (pauvre foie!) risque bien de donner raison à ces deux inconscients.

Quelqu'un a-t-il entendu parler de cas similaires?

Pour ta maman, le fait que les 2 médiums viennent d'amis à elle peut jeter le doute. Elle a d'abord eu cette affirmation la première fois, puis en a parlé à ses amies, ça n'a donc pas du etre difficile d'annoncer la meme chose la 2nde fois.

Pour etre sure elle devrait demander à quelqu'un "d'étranger"....


....mais le mieux c'est de ne rien demander du tout, pour le moral, vaux mieux de pas savoir, surtout si elle a déjà des soucis comme tu le décris.

Je trouve que annoncer une soie disante date de mort, surtout à une amie, c'est vraiment nul et indigne d'une amitié ... (meme si c'est l'amie de... le fils de..., c'est quand meme des gens conseillés par l'amie elle - même). Enfin c'est mon avis.

Mon idée, c'est que ma mère étant le gogo type (parce que pour elle, c'est vrai, point!), ces deux personnes ont voulu étaler leur pouvoir dans le sensationnalisme.

Elle a d'ailleurs revu le fils de l'amie (en qui, donc, elle a confiance) qui l'a conforté dans l'idée que la maison est hantée par le fantôme de sa belle-soeur et par celui de la cousine de mes demi-frères...

Pour la dernière, je me demanderais bien ce qu'elle ferait là, sachant que de son vivant ma mère la détestait et que sa propre maison(à la cousine) est à 50 mètres...

Mais bon, je ne cherche même pas à lui faire savoir qu'elle se plante plus que probablement, c'est peine perdue.

D'un autre côté, c'est une bonne illustration du charlatanisme attaché à tout phénomène "paranormal"