Souvent , je suis étonné de voir que majoritairement , les gens sont mal à l'aise en présence de défunts.
Lorsque nous pouvons venir voir le défunt , lui dire au revoir , le toucher ou l'embrasser , peu le font.
Beaucoups refusent même de le voir et restent hors de la chambre.
Cela m'a toujours étonné.

Ayant été qu'à un seul enterrement de toute ma vie, le cercueil étant fermé, je ne peux répondre.
Le fait de voir quelqu'un allongé et savoir qu'il ne se relèvera jamais peut-être un choc traumatisant... Je ne sais pas comment je réagirais face à mort...

Les derniers enterrements auxquels j'ai assisté , le cercueil fut fermé , au moment du départ vers le crématoire.
Les pompes funèbres proposent , avant , que l'on vienne se recueillir ,près du défunt.
Peu le fond.
Cette crainte m'a toujours étonné.

Pour ma part ( et ça risque de t'étonner... ), je n'ai jamais voulu voir le défunt lors d'un enterrement ou avant...

Déjà, le "cadavre" d'un animal, c'est comment dire ?... Phobique chez moi, je ne peux pas le toucher etc... Pourtant, j'adore les animaux. Mais un cadavre, c'est pas possible...

Pour les êtres humains, je ne sais pas si c'est pareil... Mais les membres défunts de ma famille par exemple, je n'ai jamais souhaité les voir, parce que je ne veux pas que la dernière image que j'ai d'eux, ce soit celle d'un cadavre, mais eux vivants, en pleine santé et heureux. Je ne veux pas finir sur un mauvais souvenir en quelque sorte.

Pourtant ( enfin, je ne sais si ça a véritablement un rapport ) je suis croyante, et je crois en un "quelquechose" après la vie, pour moi, la mort c'est "juste" l'âme qui quitte le corps pour un ailleurs, et une autre forme d'existence...
Mais malgré tout, on a forcément la peur de la mort ativique qui reste au fond de soi.
Ou alors, le défunt, qui n'est plus qu'un corps "vide" perd de son "humanité" en quelque sorte...

Je ne sais pas... c'est pas facile à expliquer, mais je n'ai jamais voulu les voir, alors quant à les toucher...

Non, je ne peux pas.
Même pour mes proches.
Je suis complètement tétanisée, affolée.
Sans me lancer dans des considérations pseudo-psychologiques, j'avoue que j'ai peur de mourir.
Et un cadavre évoque fatalement ma propre fin.

Idem avec les animaux.
Je les aime énormément, mais je détourne les yeux si je vois un animal écrasé sur la route. J'éprouve une immense compassion et de la panique.

Ca me rappelle à mon propre destin, à ma propre ignorance, à ma propre insignifiance ?

J'ai aussi la sensation que ce ne sont que des coquilles vides, dénuées d'intérêt et que l'Essence s'en est allée "ailleurs".

Cet "ailleurs" insondable...

Flore, pour moi... c'est tout pareil !

Je comprends parfaitement ce que tu veux dire et ressents.

Vous savez, il y a plusieurs millions de personnes qui ont défilé devant la dépouille de Jean-Paul II. Peu était effrayé au contraire: chacun voulait s'en approcher le plus possible.
Bon vous me direz c'est un cas spécial.
En fait le problème que vous soulevez illustre à mon sens un problème de notre société qui refuse de voir la mort en face. La mort reste dans notre société cartésienne un sujet tabou: en conséquence on fait des funérailles les plus discrètes possibles. savez-vous que les pompes funèbres quand ils évacuent un corps ont l'obligation de le faire le plus discrètement possible (bon vous me direz c'est normal mais je souligne cela dans le sens que la mort on semble la craindre et la fuir)?
De même dans le temps, il était d'usage de dresser dans une salle de la maison "une sorte de chapelle ardente" c'est-à-dire la pièce où se trouve la personne décédée et on voilait les miroirs de noir avec des bougies.
A l'époque la mort était courante et acceptée: donc cela choquait moins d'être proche des cadavres, mais aujourd'hui dans une société matérialiste qui donne une illusion d'immortalité c'est plus délicat (du moins à mon sens).

On est effectivement dans une société aseptisée, où on chuchotte face au deuil. (Je parle de nos pays. Les régions en guerre ont évidemment une autre approche de la réalité mortuaire. Intégrée et banalisée.).

Dans le fond, l'être humain n'aurait-il pas créé un monde factice pour noyer ses angoisses métaphysiques ?

On gomme la maladie, on cache la vieillesse et on voue un culte à la jeunesse.

J'ai été traumatisée pendant des années à la seule pensée de voir quelqu'un dans son cercueil. Cela est du au fait que ma grand-mère m'a "forcé" à regarder mon grand-père dans son cercueil alors que j'avais à peine 4 ans. Du coup, j'ai gardé certains souvenirs, certainement faussés, mais qui ont du mal de me quitter...
J'ai dû attendre mes 20 ans, pour pouvoir aller voir une amie de la famille, décédée du Sida. En plus de cela, je me suis retrouvée seule dans la chambre funéraire avec la morte, qui était protégée par une cage de verre (bonjour l'ambiance) et à un moment, un gars qui bossait là est venu apporter une couronne... et il est parti en refermant la porte !
Inutile de dire que j'ai tenu quelques minutes de plus, et que j'ai dû partir, comme si je me sentais claustrophobe tout à coup.
Surtout que l'amie morte en question n'avait pas une position très "naturelle" dans son cercueil... c'est comme si je ne la reconnaissais pas...

Bref, tout comme Flore et Chimère, j'ai décidé de garder un souvenir vivant dorénavant des gens qui, malheureusement, seront décédés. Je pense que je pourrai faire un effort si ces personnes sont de ma famille... même si c'est d'eux principalement qu'on aimerait garder un bon souvenir...

J'ai répondu "oui" je pose les bases:
J’ai fait 14 ans dans la santé
Quelques années en gériatrie (privée ou hospitalier, dans le privée nous habillons les morts)
Et 8 ans aux urgences plateau technique.
Aux brancardages il y avait un brancardier attitré pour la morgue, le week-end c'été le brancardier de garde.
Pour dire des morts j'en ais lavé, côtoyée environ une centaine (je n'ai jamais tenus de stats).
J’ai perdu mon père quand j’avais 1 an et demi, je n’en ai aucun souvenir, je suis père, les morts de me dérange pas outre mesure et j’ai vus (trop) de gens mourir y compris des enfants.
J’ai tatoué sur le pectoral gauche une femme qui tient une faux, et tend quatre as de pique.
Pour me rappeler chaque jour que je vis, même quand ça pèse.
Mauvais jeux, mauvaises cartes, le défi est de réussir quand même.
Le truc et je ne sais pas si c'est pareil pour tous, c'est que je suis profondément athée, mais que je leur ais toujours parlé, et considéré comme des personnes vivantes, mêmes ceux que je découvre dont je n'avais eu à m'occuper en tant que patient.
J’ai toujours parlé aux morts, et je ne sais toujours pas pourquoi.
Je n'ai jamais eu peur au troisième sous sol un dimanche, quand je le mets dans le frigo, mais comme pour quelqu'un de vivant j'explique qu'on va changer de brancard et le reste et je le fais à haute voix.
Le plus difficile à toujours été les enfants, là je n'enlever pas le drap je laissé le soin de le faire au gars qui est en poste.
Je n'ai jamais pus.

Et de fermer la porte du frigo.
Ca fait une drôle de sensation, je ne m'y suis jamais habitué.

Comme si moi en fermant cette porte je scellé sa mort, pourtant je sais qu’il est mort j’ai côtoyé la mort plus d’une fois.

J’apprécie la question parce qu’elle me renvoie à moi-même, et me pose encore une fois les questions déjà posées, aux quelles je n’ai pas de réponse.
Je pense que nos gênes nous mènent à une survie de l’espèce à tout prix, après viens la conscience, et les conflits.

Mais je persiste et signe il n’y a rien après la mort, on est juste mort, c’est tout il faut l’admettre.

Pourquoi , quelqu'un qui m'aime , parce que je ne suis plus , refuserait de me voir , de m'embrasser.
Je ne peux comprendre.

J'ai eu énormément de mort autour de moi.
J'ai perdu ma maman à l'âge de 16ans , c'est moi qui l'ai trouvé mourante.
Je l'ai vu décédée .
J'ai de la compassion , pas de l'angoisse.
En une seconde , ils ne peuvent avoir changés.

Personnellement, la mort ne me pose pas de problème.

J'ai vu partir des ami(e)s et mon père récemment. A chaque fois, je suis allé leur faire un dernier salut.

J'ai toujours un dernier geste envers le défunt. Ma main sur le front, un dernier baiser...

Comme cela a été déjà dit, on vit dans un monde qui tend à aseptiser de plus en plus la maladie et mort. Il y a cinquante ans encore, tout le monde mourrait chez soi.

Maintenant, hors de l'hôpital, point de salut (enfin, si je peux dire). Pourtant la mort est une étape naturelle de la vie de tout être, animal ou végétal.

J'ai répondu oui. Il est d'ailleur plutôt préférable pour moi de pouvoir côtoyer des morts étant donné que je souhaite faire thanatopracteur (exercer des soins d'esthétique et de conservation sur les morts).
Je n'ai pourtant vu que 4 morts pour l'instant. Mon grand-père à l'âge de 3 ans 1/2 (j'ai insisté pour aller le voir une dernière fois alors que je n'avais pas le droit), une autre personne de la famille vers 15 ans, une personne que je ne connaisais pas et pour finir cette année je suis aller voir un copain mort dans un accident de moto.

La personne que je ne connaisais pas je l'ai vu uniquement parce que j'étais aller dans des pompes funèbres pour me renseigner pour le métier que je souhaite exercer. Ils en ont profité pour me montrer un défunt pour voir comment je pouvais réagir. Cela ne m'as rien fait, je me suis moi même étonné de ne rien resentir...

J'ai bien sur éprouvé de la peine pour les personnes que je connaisais, mais je suis trés contente d'être aller les voir parce que sinon je sais que je n'aurais jamais accepté leur mort. Il faut que je puisse voir le défunt une dernière fois cela me permet de mieux faire mon deuil. On a toujours l'impression qu'ils dorment et lorsqu'ils ont un léger sourire on sens qu'ils sont prêts à partir... Je n'arrive pas vraiment à m'expliquer, il faut que je puisse voir le défunt pour être "rassuré"...

Oui pour ma part.
De mon point de vue, un mort est un mort et rien de plus. Le cadavre n' est pas la personne que j' ai connue, car il lui manque sa personnalité (certains diront son âme). De ce fait, pour vulgariser la chose, ça n' est pour moi qu' un "bout de viande" (dit comme ça c' est ignoble, je sais ).

Moi j'ai répondu non. Il y a eu plein de morts dans ma famille et mon entourage. Ma grand-mère est décédée d'une longue maladie (cancer). Je n'ai pas été obligée d'aller la voir dans son cercueil mais j'y ai quand même été. Je devais avoir 11ans. Je me souviens que ça m'a choqué. Même si en fait on aurait dit qu'elle dormait et qu'elle respirait... Un peu plus tard, c'est mon parrain qui est mort. Il s'est suicidé. On m'a OBLIGE, là c'est plus pareil du tout! Je me souviens que je pleurais tellement qu'ils ont été obligé de mettre un linge sur son visage. Je refusait de le voir! Lui qui était si gai, le voir comme ça et dans ces circonstances, hors de question! Et il y a un an, mon grand-père est mort à l'hôpital et j'étais avec lui, dans la même pièce. C'est moin choquant que dans un cercueil. Je crois que c'est ça qui fait la différence. En fait ma réponse c'est plutôt oui et non.

Je crois que ca peut être un élément de réponse pour mieux comprendre ceux qui (comme moi) sont dérangés par cette vision.

C'est plus la mise en scène que le cadavre en lui même qui est à l'origine de cette angoisse : on est vraiment face à face avec la mort : le cerceuil, les fleurs, le silence, la tenue et la posture (comme le soulignait DanaScully concernant son amie), sans parler des choses inévitables telles que la froideur et la blancheur...
Tout cela consiste à deshumaniser complétement la personne, qu'on ne voit plus justement comme une personne que l'on a connue mais comme un cadavre, auquel pour ma part, je ne peux m'empecher d'associer des idées morbides telle que la décomposition .
Et ça, en tout cas pour moi, c'est traumatisant.
Il m'est arrivé une fois de me retrouver face à face avec un corps, et on ne peut nier que cette image macabre reste toujours associée au souvenir que l'on garde de ces personnes.

Depuis, j'ai perdu quelqu'un qui m'étais très proche, et j'ai refusé d'aller le voir. Je ne le regrette pas, je n'aurai pas supporté de garder une telle image de quelqu'un que j'ai tant aimé.

Et en y pensant, je trouve cela presque humiliant pour ces personnes que des gens défilent devant leurs corps sans vie. Je ne pense pas que j'apprécierai cela, et l'idée que mes proches puisse garder de moi une image effrayante et angoissante me déplait fortement.

D'autant plus que je ne peux m'empêcher de penser que certaines personnes (en dehors des gens très proches)sont poussées par une sorte de curiosité macabre et malsaine, et que ces gens là ne viennent par pour voir la personne mais bien pour approcher un cadavre.
Il en est de même pour les grenouilles de bénitier (j'en connais plein) qui courent les enterrements de gens qu'ils connaissent de près ou de loin, dans une curiosité irrepréssible de voir en face la peine des gens (mais ca c'est un autre débat).

Je ne peux me résoudre à l'idée qu'une fois partie, le corps d'une personne reste sans vie, sans aucune réaction, vide.
Surtout si c'est une personne proche.

J'ai perdu très récemment ma grand- mère, j'étais là jusqu'à la dernière seconde pour lui dire au revoir une dernière fois.

Je suis de ces personnes qui pensent qu'une fois le firmament atteint, nous allons vers une autre endroit, une autre vie. Que le corps n'est qu'un véhicule qui nous sert à nous mouvoir, à ressentir des choses sur Terre.

Alors le fait de me recueillir près d'un défunt, cercueil ouvert, ou au funérarium, me fait plus de peine que de peur !

Ce n'est pas être fier ou non que de répondre par l'affirmative ou la négative à cette question je pense.

La personne perdue restera à tout jamais dans mes souvenirs. Je prierai son âme jusqu'à ce que moi même je vienne à la rejoindre un jour.

J'ai répondu oui. Mais dire que c'est sans problèmes serait exagéré surtout dans le cas de proches: c'est la peine qui prend le dessus.

Mais le fait de me retrouver en présence d'un corps ou d'une personne mourante ne m'effraie pas. Je dis cela car ca m'est arrivé plusieurs fois.

Ayant effectué une mission humanitaire en Albanie en 1999 (j'avais 18 ans), alors que des flots de réfugiés arrivaient du Kosovo voisin, j'ai vu pas mal de morts. En effet les conditions dans lesquelles ils vivaient dans la plupart des camps étaient atroces et on y mourait facilement. Un homme est mort devant moi des suites d'une balle recue dans le ventre le jour précédent... Eh bien ce qui m'a le plus frappé c'est l'air résigné de sa famille qui l'entourait. Ce n'est pas par voyeurisme mais à ce moment nous amenions des cartons de médicaments aux infirmiers et nous passions devant lui. Impossible de ne pas le voir. J'y ai meme vu a une certaine distance derrière l'infirmerie une petite fosse commune avec des corps recouverts de couvertures et draps. Je pensais que l'on enterrait plus comme ca... mais dans un pays en guerre et avec la chaleur qu'il faisait il fallait les enterrer vite. Ce sont des exemples parmi quelques autres. J'ai également vu dans la rue pres de chez moi le cadavre ensanglanté d'une femme qui venait d'etre agressée. Ou encore il y a plusieurs années le corps d'un homme abattu sous les fenetres de mon immeuble.

Mais meme si ce furent des images assez dures, le plus difficile a été d'accompagner main dans la main ma grand-mere mourante (tres difficile car elle m'a élevé). Ou encore d'aller embrasser un petit bébé de huit mois (le fils d'un ami) avant qu'on ne referme son cercueil.

Ce que j'ai cité ce sont les cas qui m'ont le plus marqué. Mais il y en a malheureusement eu d'autres.

Je ne voulais pas faire la une liste morbide mais ce sont des choses dont je ne parle pas facilement de vive voix avec mes proches, alors je profite un peu de ce post et je vous demande de m'en excuser.

C'est pas que j'ais quelque chose contre toi, mais tu m'invite je viens pas !
Un peu de légèreté ...

Ca veut dire quoi: "un peu légereté?"

Nos propos sont graves , elle voulait à mon avis , offrir "un peu de légèreté".

Ah oui excusez moi c'est parce qu'il a oublié le "de" au milieu de la phrase. Je n'avais pas compris .

Yep c'est réparré il manqué le "de" en effet.

En tout cas on voit bien à travers tous les témoignages que c'est une question de caractères mais aussi de situation. Des personnes habituées a cotoyer la mort comme par exemple dans un pays en guerre, meme si leur caractère les porte à mal supporter la vue des morts, eh bien elles doivent finir par en avoir une certaine habitude. J'oserais dire que ca devient banal pour ces personnes.

C'est un fait... Lorsqu'on vit dans un milieu assez protégé, on peut facilement avoir une attitude qui semblera "chochotte" à une autre personne ayant eu une existence plus difficile.
La vie fait que nous n'avons pas tous les mêmes armes pour faire face à telle ou telle situation...
D'un autre côté, ce n'est pas une fatalité non plus.

Personnellement, j'ai répondu Non sans hésiter une seul seconde.
Je ne sais pas pourquoi, voir un corps ou juste penser avoir un cadavre devant moi, me trouble. Plus jeune, au décès de ma grand-mère (avec qui j'étais très proche, même si mes souvenirs commencent à s'user et à se perdent) j'ai pu la voir ,cercueil ouvert, et même y toucher (phase marquante de ma vie ,aujourd'hui encore je peux ressentire le froids de ses lèvres), ce qui développa en moi une phobie du noir et de la mort qui durera longtemps (jusqu'à l'âge de 16 ans au moins).

Honnêtement, je ne pourrai jamais dire pourquoi. Bizarre non ? Le plus "weird" c'est qu'a la mort d'un de mes oncles, la vu de sont cadavre ne m'affectais pas du tout, mais a la mort de mon père il y a bientôt 2 ans, je n'ai pu aller a la morgue pour identifier sont corps tant que d'apercevoir sa dépouille me traumatisais. C'est peut-être, en y repensant, la peur de voir des meutrissements sur sont corps, l'expression sur sont visage ou même de voir la fatalité devant moi. Qui sait. Mais sa ne s'arrête pas qu'aux dépouilles, pour en revenir a mon paternelle, aujourd'hui même , bientôt 2 ans plus tard, j'ai pu aller voir sont lieux de repos qu'une seul fois et encore je n'est pas rester longtemps tant que j'étais troublé. Peut-être est-ce la mort globalement qui me trouble.

Je crois que le fais de voir un cadavre évoque irrémédiablement la fatalité qui nous attend un jour ou l'autre. Il n'y a pas juste l'être humain qui peut être troublé par la vu d'un corps inerte, les animaux n'y font pas exception , regardons l'éléphant. Donc, c'est peut-être un "instinct" chez l'humain, comme chez les animaux.

Bref, sujet vaste qui possède autant de réponse que de personne sur terre.

Il est étonnant aussi que souvent , les morts sont emprunts de négativité.
En ardennes , quand j'étais petit , les morts restaient à la maison, jusqu'au jour de l'enterrement.
Maintenant , vite , on les envoies au funérarium.
C'est très récent.
Je suis d'accord (comme souvent ) avec chimère , on veut repousser notre image future.
Qui pourtant acceptée , nous permettrait de voir la vie autrement et d'être moins matérialiste.
Parlons de la mort dans un groupe d'amis, certains avec effroi, vous demanderons de vous taire, la peur est trop forte.

Je n'ai pas voulu aller voir mon père parce qu'il n'aurait pas souhaité que je le voie dans sa "boite"....j'ai déjà vu d'autres membres de ma famille...je pense que les thanatopracteurs avaient mal fait leur boulot, le sourire qu'ils tentent d'imprimer aux défunts ne sont pas toujours raccord avec ceux des personnes vivantes....ce qui change parfois totalement l'expression et m'a parfois donné l'impression de m être trompé de pièce
Mon père a été incinéré et son urne déposée en terre au cimetiere,un employé des pompes funèbres m'a tendu ladite urne alors que je ne m'y attendais pas....Je me souviens avoir posé cet objet incongru (et encore chaud ) dans sa dernière résidence....un très mauvais souvenir

J'ai assisté à plusieurs enterrements.
Mais je n'ai été que voir mon oncle dans son cercueil. J'étais accompagné d'un autre oncle, d'une cousine et d'un cousin. Je ne pouvais pas y aller seule. J'y suis retournée une dernière fois avant qu'il ne referme le cercueil et j'étais toujours accompagnée... Je ne pouvais décidément pas y aller seule.

Par contre la semaine dernière, j'ai vu un cadavre et j'étais toute seule... Une moto qui m'a doublé, son conducteur s'est pris le camion qui venait d'en face et il était par terre sous mes yeux.... C'était un choc sur le coup, mais je n'ai pas eu peur de le voir, même si ce n'était pas joli-joli.

Je dirais que là, le cas est différent. Cette mort t'a été imposée par les circonstances. Tu n'as pas eu le choix de regarder ou non.

Dans ces conditions là, tu ne réfléchis pas à savoir si tu peux supporter ou non la mort. Tu n'as pas le choix.

J'ai été dans le même cas que toi. A plusieurs reprises, j'ai du retirer de l'eau un enfant noyé, "soigner" quelqu'un qui s'était coupé le pied avec une tronçonneuse, maintenir à la verticale la tête (enfin, ce qui ressemblait plutôt à un steack haché) d'une personne inconnue pendant que les pompiers tentaient de la dégager de la voiture...

Devant l'urgence, je suis resté impassible. Par contre, quand mes enfants se blessent ou simplement ont mal, ça me remue de l'intérieur parce que je suis touché à l'affect.