Madspirit a écrit:
Mais ce qu'on peut toucher, la forme solide, est la même pour tout les êtres vivants, c'est une réalité indéniable.
C'est à mitiger tout de même. Plusieurs facteurs jouent.
- la question d'échelle
En fermant les yeux, si l'on plonge sa main dans du ciment pulvérulent, cela donne l'impression de toucher un liquide. Les lois physiques varient selon l'échelle de l'observateur. Une chute de 20 fois sa taille est en général mortelle à notre échelle, mais le serait pas si nous étions minuscule.
- la limite de nos sens
Sans forcément évoquer les longueurs d'onde que nous ne voyons pas, les champs que nous ne percevons pas (électromagnétisme, rayonnement nucléaire...), j'évoquerai une limite du touché. Prend un morceau de métal et un bout de coton. Tous deux sont dans la même pièce depuis des jours, et sont donc tous deux à température ambiante. Au toucher, le métal semblera froid (car il absorbe et diffuse nos calories), et le coton chaud (car une fois les calories absorbées dans les espaces vides superficiels il n'y pas diffusion). Un enfant pourrait croire simplement ses sens. Nous, avec notre expérience, nous pouvons
déduire que le métal n'était pas spécialement froid. Et les illusions d'optiques sont foisonnantes.
En gros la culture, l'expérience passée, joue aussi sur notre perception du monde. Les kozaks ont une quarantaine de noms pour parler du cheval, nous ça doit se résumer à une dizaine (étalon, poulain, jument, pure-sang, boute-en-train, trai... SDE me corrigera ^^). Les inuits ont des dizaines de noms pour évoquer les nuances de bleu.
Et je voudrais évoquer les états de conscience. Chaque état de conscience a sa propre réalité, qui est une certitude lorsque nous y sommes. Le rêve vécu est tout aussi vrai que la réalité vécue. Le rêve est a priori constitué d'images puisées dans l'éveil. Mais on constate parfois qu'en situation d'éveil, le souvenir d'un passage rêvé est difficilement dissociable (s'il respecte les règles physique de la réalité éveillée) d'un souvenir issu de la réalité passée. Ils ont autant de valeur.