Citation:
Des scientifiques pensent que la fameuse lumière blanche (ou tunnel blanc) ne serait que le résultat de la perte progressive des fonctions cervicales.
Partant du centre, le cerveau cesse de fonctionner, ce qui fait que cette zone n'est plus "perçue" et s'étend progressivement vers les bords du cerveau, d'où l'effet tunnel.
C’est à peut prêt ça en effet.
Susan Blackmore s’est penchée sur ce fameux « effet tunnel » si souvent décrit lors du troisième stade de l’échelle de Ring (1980).
Pour Blackmore, le cerveau utilise toutes les informations sensorielles disponibles pour construire un modèle de la réalité, une interprétation de l’environnement. En l’absence de données sensorielles (ou trop faibles) nous pouvons directement utiliser notre mémoire pour interpréter un évènement. Par exemple une longue chaussette au pied du lit, difficilement perceptible dans l’obscurité, va se mettre à bouger tel le serpent (dont l’image est stockée en mémoire à long terme). Ici on parlera plutôt d’hallucination hypnagogique.
Pour « l’effet tunnel » l’auteur prend en compte l’analogie fonctionnelle et surtout structurale de notre cortex visuel et de notre vision. C’est-à-dire que le centre de notre vision (fovéa, lieux le plus précis) est « gérée » par des neurones spécialisés qui se trouvent au milieu du lobe occipital (aire primaire ou appelé « V1 »), puis graduellement notre vision périphérique est prise en charge par les neurones situés sur les aires adjacentes (V2, V3…) comme des cercles imbriqués les uns dans les autres…
Lors d’une NDE, les auteurs mettent en avant l’hypoxie (manque d’oxygène) et l’hypercapnie (trop de dioxyde de carbone) au niveau cérébral pour expliquer les différents effets ressentis par les témoins. Ainsi, nous savons que notre perception (visuelle, mais aussi auditive…) n’est pas parfaitement « limpide » et qu’il subsiste toujours ce qu’on nomme le « bruit de fond », une forme de parasitage provenant de notre corps lui-même (on le voit bien quand on ferme les yeux, ou dans l’obscurité la plus totale). Dans le cortex visuel, des neurones ont pour fonction d’inhiber ce bruit de fond en bloquant l’activité des neurones adjacents.
En état d’hypoxie, il n’y aurait plus cette inhibition. On observe alors une augmentation de l’activité de ce bruit de fond (point lumineux) qui commencerait au niveau de l’air primaire (centre de notre champ perceptif) puis qui se poursuivrait progressivement aux autre aires, comme si une grande tache lumineuse circulaire sur fond noir grandissait de plus en plus. Cette représentation est alors interprétée par notre cerveau comme une « avancée dans un tunnel ».
Ainsi, comme le souligne judicieusement Blackmore, une personne aveugle mais ayant un cortex visuel normal devrait ainsi percevoir ce « tunnel ». Mais maintenant, si on considère que notre cerveau voit un tunnel car il a des images de tunnel en mémoire, alors on se demande ce qu’il en est d’un aveugle n’ayant jamais vu de tunnel.
Souvenons nous par exemple des travaux de Von Senden (1960) qui a décrit le cas d’aveugles congénitaux ayant recouvrés la vue après une opération. Ceux-ci présentaient des confusions entre la figure et le fond de leur perception visuelle. Pour un patient, un reflet sur une cuillère d’argent et pour un autre la Lune, étaient perçus comme des
trous.
Pour d’autres, la fumée d’une cheminé était perçue comme une grande fissure dans le ciel brillant.
Il est possible de concevoir des figures ambiguës et réversibles qui pour l’observateur normal vont représenter alternativement des figures ou un fond. C’est toujours fonction de l’interprétation du cerveau.
Bref, ceci n’est qu’une explication pour le contenu visuelle du tunnel, mais elle n’explique pas le ressenti corporel (vitesse, flottement) ni les sensations de paix qui y sont associées.
La plupart des modèles scientifiques sont incomplets pour expliquer le phénomène NDE.
Des informations sur le modèle de Blackmore ici :
http://www.noesis.ch/ecm/nde/dossier/science