Comme beaucoup d'entre vous le savent, il existe une explication scientifique à ces phénomènes que l'on appelle paralysie du sommeil.
Petit rappel pour ceux qui n'ont pas suivi

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http://www.paranormal-fr.net/chat-et-forum/la-paralysie-du-sommeil-vt383.php?highlight=paralysie++sommeil
Sans écarter totalement les facteurs physiologiques, nombre de ceux qui ont vécu une paralysie du sommeil demeurent relativement insatisfaits de cette seule explication.
J'ai moi même tenté quelques petites recherches sans grand succès hélas, jusqu'à hier. Pour vous situer le contexte, je termine actuellement ma dernière année générale en psychologie. La psychologie comme la psychanalyse ont eu beaucoup de mal à se voir accorder du crédit, à acquérir un statut de "science" face à la médecine ; autant vous dire que personne ne mettrait en péril ses acquis fragiles en osant tisser des liens entre paranormal et psychologie. C'est un sujet tabou, c'est pourquoi le parallèle qu'il m'a semblé entrevoir n'est pas tout à fait limpide, néanmois l'hypothèse m'a paru pertinente.
Le livre en question s'intitule "des bienfaits de la dépression" de Pierre Fedida. Je précise pour ceux qui auraient envie de le consulter qu'il s'agit bien d'un ouvrage psychanalytique, seules quelques pages traitent (peut être) de la paralysie du sommeil. (D'ailleurs si on m'avait dit que je trouverai des éléments de réponse en révisant mes partiels...)
L'hypothèse que Fedida développe est que le rêve est un seuil de passage entre le monde des morts et des vivants, qu'il permet d'animer l'inanimé. Selon lui, le sommeil nous permet de construire les sépultures (symboliques) de nos morts que nous n'aurions pas pu bâtir à l'état de veille (parce par exemple que nous refoulons notre tristesse ou notre état de deuil
"je vais bien, tout va bien...")
Morceaux choisis :
"Dans
L'interprétation des rêves, Freud fait allusion à ces rêves indistincts où les formes humaines sont semblables à des ombres qui absorbent toute l'attention du rêveur dans son rêve et qui se soustraient à toute reconnaissance au réveil - laissant persister une assez intense sensation de malaise, d'autant que tout le langage paraît faire entièrement défaut pour les nommer.
En présence de tels rêves - dont on hésiterait à prétendre qu'ils sont "typiques", tant ils ressemblent si peu à des rêves - comment ne pas être évidemment tenté de
croire que ces ombres sont des morts sans sépulture ou plutôt des âmes errantes dans l'attente de la sépulture que le dormeur voudrait ben prendre soin de leur accorder par son rêve. Car rêver est sans doute la seule façon de
penser nos morts."
Un peu plus loin :
"Ce ne sont pas des rêves d'angoisse, bien qu'ils soient propres à susciter le malaise de l'inquiétante étrangeté. Et ce ne sont pas non plus des cauchemars, quoiqu'ils en prennent parfois la forme et le malaise. Ces rêves indisctincts peuvent pénétrer la pensée avec une très grande force : ils s'agrippent alors au rêveur et ne lâchent pas prise.
Ajoutons que ces rêves s'apparentent à des rêves dont on dirait qu'ils auraient été rêvés juste avant le réveil - tenant en quelque sorte en otage le rêveur empêché de se rendormir et ne pouvant non plus se réveiller. Ces rêves du matin sollicitent un sommeil qui devrait hâtivement faire rentrer les morts dans ce qui reste de la nuit."
Evidemment, à aucun moment Fedida ne parle de paralysie mais les quelques mots en rouge me paraissent assez éloquents. Les sensations qu'il décrit, les ombres dont il parle ont fait mouche chez moi ; grand soulagement en ce qui me concerne de constater que ce phénomène est reconnu!