« Elle était de race, non point humaine, mais divine: lion par devant, serpent par derrière et chèvre au milieu, son souffle avait l'effroyable jaillissement d'une flamme flamboyante », nous disait Homère de la Chimère (Iliade, VI v.179-182). Et s'il avait raison ?
Cette chimère-ci est bien réelle (cf. photo ci-contre). On connaît le vieux fantasme démiurgique des scientifiques. Et prochainement, il se pourrait que le Professeur Esmail ZANJANI rejoigne les notoirement célèbres Frankenstein (le personnage de Mary Wollstonecraft GODWIN) et Masque (touche-à-tout maléfique des Morlocks, cf. X-Men), dans le panorama littéraire du futur. Avec son équipe de scientifiques de l’Université du Nevada, il a réussi à créer un mouton composé à 85% de cellules animales et à 15% d cellules humaines.
[img=http://img394.imageshack.us/img394/4064/000000070300fj2.th.jpg]A démiurge, démiurge et demi
N’ayez crainte, l’ « animal », ou plutôt, la créature, n’est pas un simple mutant aux allures paniques ou satyriques. Le corps de cette chimère ressemble à celui d’un mouton des plus banals mais ses organes internes sont à moitié humains. Cette entreprise prométhéenne s’est concrétisée après 7 longues années de recherche et quelque 9 millions de dollars utilisés.
Une des étapes les plus délicates consistait à injecter des cellules humaines dans le fœtus. Le Professeur Zanjani a aussi pu créer le foie de l’animal qui est composé d’une grande quantité de cellules humaines. Bien sûr, l’ambition réelle qui réside derrière ces expériences est de pouvoir à terme utiliser ces organes d’animaux pour des greffes sur des patients humains.
Du billot au bio…
Dans le long terme, des cellules en provenance du donneur pourront être injectées dans le fœtus que porte l’animal. Seulement 2 mois après la naissance de la brebis, son cœur, ses poumons, son foie et même son cerveau (!!) seront compatibles avec ceux du donneur.
Les travaux du Professeur Zanjani ont commencé à l’orée du siècle et son article relatif à ce projet est toujours publiquement accessible. On imagine que les débats sur la bio-éthique n’ont cessé d’être au centre de toute recherche gravitant autour de la génétique. A ce jour, l’une des plus grandes peurs des scientifiques demeure la transmission et la mutation de virus bénignes à partir des animaux vers l’homme où ils se révèleraient particulièrement délétères.
Dans un proche avenir, certains réfléchiront deux fois avant de reprendre du gigot…
Source :
http://www.generation-nt.com/actualites/25796/recherche-genetique-universite-nevada-professeur-esmail-zanjani-mouton-genetiquement-modifie-85-pourcent-cellules-animales-15-pourcent-cellules-humaines/
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