Vous soulevez la problématique de fonds dans l'approche rationnelle et scientifique des phénomènes dits paranormaux.
Des témoignages, des images, des photos etc ne seront jamais des preuves, c'est pour cette raison que certains privilégient une approche basée sur une méthodologie d'analyse spécifique, l'une d'entre elle est la zététique qui a le mérite d'offrir un cadre épistémologique et protocolaire susceptible de fournir une base de travail quantifiable et reproductible afin d'être soumise à la critique.
Je pense que cette approche est pertinente, même si elle ne me semble qu'être la moins mauvaise à l'exception de toutes les autres, à défaut d'un changement de paradigme.
La question n'est pas tant celle du rapport à la vérité, à la réalité-ou non- des phénomènes mais celui du rapport que nous entretenons au mystère, au paranormal et au sens subjectif et relatif qu'il donne à notre existence, à notre monde.
Vous pouvez démontrer que dans l'état actuel de connaissances, il est impossible de voyager plus vite que la lumière, de produire plus d'énergie que l'on en utilise, de l'irréversibilité du temps....cela n'empêchera pas des gens de croire, d'espérer que cela soit possible.. et c'est tant mieux, car c'est seulement ainsi que nos connaissances avancent.
Einstein aurait été incapable de prouver la validité de ses théories au 12°s, cela ne signifie pas pour autant qu'il avait tort mais simplement que les outils scientifiques à disposition pour l'époque n'étaient pas en mesure de valider ou invalider sa théorie, elle serait donc restée non-vérifiée et donc fausse... jusqu'à preuve du contraire
Bien évidemment, ce parti-pris positiviste et mécaniste basé sur le postulat de la science comme élément de savoir rendant intelligible et compréhensible notre monde est par définition réducteur mais demeure indispensable pour éviter les dérives ésotériques en tout genres.
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«Caressez un cercle et il deviendra vicieux», Ionesco