Bonsoir,
Je viens de prendre connaissance de cette histoire, je dois avouer que je n’en avais jamais entendu parler.
Sincèrement, je n’ai fait que parcourir le livre mais je n’ai pas compris grand-chose. Pourquoi par exemple, dire que les classiques latins on été inventés de toutes pièces alors que c’est l’époque comprise entre le 4ème et le 14ème qui est remise en cause (si j’ai bien compris) ? Je précise que la période dite classique de la littérature latine se concentre autour des Ier siècles avant et après JC. Même si on admet un hiatus de 1000 ans entre Constantin et le 14ème, Cicéron est toujours à la même place que je sache.
Sans insister sur les raisonnement parfois tout simplement aberrants du livre (du type on passe de ceci à cela en 50 ans et de ceci a cela en 1000 ans DONC il y a anomalie, vraiment je ne vois pas la logique….), je pense qu’il faut réfléchir un peu. Pour un Split, combien de Rome, de Trèves, d’Orange, etc… où la datation ne pose pas le moindre problème. Il faudrait croire que TOUS les moyens de datation sont faux : carbone 14, dendrochronologie, stratigraphie, sources écrites, tradition orale ? Alors ce ne serait pas uniquement un problème de mille ans mais de toute notre connaissance du passé.
Je ne reviendrai pas non plus sur le problème de l’approche totalement européocentriste (où sont, en vrac, les khazars, les mongols, les kilomètres et kilotones d’archives des empires mongols en Chine, moghols en Inde, les empires aztèques, incas, etc…) car ils ont déjà été abordés dans l'autre discussion sur le même sujet.
Bien entendu j’entends qu’il s’agit d’une manipulation du calendrier par les chrétiens, mais alors pourquoi les autres ne nous disent-ils pas leur erreur ?
Je suis moi-même historien et j’ai récemment visité Rome avec un collègue chinois, il ne m’a pas parlé de ce problème.
En réalité ce qui m’interpelle c’est que certaines personnes se sentent attirées par ce genre de raisonnement. Je comprends qu’étant en dehors de la discipline historique, on puisse en avoir une image figée et dure. Je comprends aussi que des livres qui assènent autant d’éléments présentés comme des vérités et détournent les propos de grands historiens (Le Goff, etc ) pour se cacher derrière leur autorité puissent en imposer.
Mais s’il est une chose importante que l’étude des sciences humaine en général doit apporter, c’est justement le développement de l’esprit critique et croyez moi, il ne manque pas dans la discipline historique en cette période. Un des principaux problèmes que nous rencontrons est justement l’absence de ligne directrice, de paradigme d’explication universelle, comme ceux proposés par Marx ou Hegel en leurs temps. Ce que veux souligner c’est que personne ne rejetterait pour le principe la possibilité d’erreurs de chronologies énormes par principes. Elles ont toujours existé et existeront. Ce livre ne tient tout simplement pas la route.
En tant qu’historien et spécialiste d’historiographie je serai très heureux de discuter plus en détail de certains points du livre si cela peut permettre à ceux qui ont été impressionnés par les nombreux syllogismes, raccourcis de ce travail et les aider à voir qu’il comporte aussi de très grosses lacunes sur le plan des connaissances et des faits.
Je ne peux pas proposer de réponses par anticipation car les données sont trop nombreuses. Je ne suis pas capable de proposer rapidement un exposé complet d’historiographie en quelques minutes sur internet

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Dernière précision : je ne prétends pas avoir réponse à toutes les questions, ce serait totalement contradictoire avec une démarche de chercheur, je pense seulement pouvoir aider certains à voir à travers l’écran de fumée dont s’entoure ce livre. C’est mon avis, uniquement mon avis, argumenté tant bien que mal, et non pas l’affirmation d’un dogme .