sansipfixe a écrit:
Au contraire, c'est bien souvent ainsi que les hypothèses scientifiques sont formulées !
Hein !?
Citation:
On part d'une Hypothèse et on tente de mettre en place un protocole validant le présupposé et la pertinence de cette théorie
Oui, mais le mot hypothèse est très mal choisi : en matière de paranormal j'aurais plutôt parlé d'allégations. Ces dernières portent sur des faits précise et réfutables (au sens "popperien" du terme) : monsieur Z peut déplacer des objets par la pensée. A partir de là, on va pouvoir mettre en place un protocole d'expérimentation qui permettra de valider ou non cette allégation.
Mais s'il s'agit de formuler un modèle plus ou moins large (sens qu'on donne généralement aux mots "hypothèse" et "théorie"), cette "épistémologie constructiviste" ouvre une voie royale au raisonnement circulaire : supposer initialement ce que l'on entend démontrer, alors que la démonstration doit se réduire à la seule analyse des faits pour être valable. C'est ce que pointe la phrase que tu as citée entre guillemets,
Citation:
"Cette présence du sujet invite à se demander pourquoi celui-ci avance-t-il tel ou tel modèle ou théorie, dans quel but, pour quelle finalité, ce que Jean Louis Lemoigne appelle l’hypothèse téléologique. Car l’homme cherchant, modélisant a toujours une motivation, un but. Dans certains cas, l’institution ou la personne qui mène une recherche est aussi un acteur qui a son propre but ou intérêt et pour lequel le résultat n’est pas neutre, ce qui peut amener évidemment un biais dans l’étude. Si chaque sujet a son point de vue alors comment produire une connaissance ?"
un peu a contrario de ton propos. Lequel est d'ailleurs ambigu : on a d'abord l'impression que tu approuves cette épistémologie constructiviste, puis l'inverse.
Citation:
Un exemple trés simple : je formule l'hypothèse que le climat se réchauffe et je vais tenter de formaliser les données, informations à ma disposition afin de coller à mon hypothèse de départ en éludant d'autres hypothèses ou données qui ne vont pas dans le sens de ma démonstration.
Bon exemple de raisonnement circulaire (l'effet "cerceau" des zététiciens) : l'analyste écarte ce qui ne va pas dans le sens de son présupposé.
Citation:
Les modèles scientifiques ne sont pas donnés, exogènes mais contingents, construits.
Donc subjectifs, on est bien d'accord. Mais les bases de l'épistémologie "classique" permettent justement de réduire cette subjectivité au maximum, ce que, ne nous voilons pas la face, la plupart des scientifiques font tous les jours sans difficulté.
Citation:
C'est ce que certains tentent de faire, en proposant de nouveaux outils épistémologiques et conceptuels afin de mieux adapter ces phénomènes, observations qui n'entrent pas dans le cadre classique, positiviste et formaliste de la science.
Mais ce faisant, ils prennent le risque de créer des outils spécialement adaptés pour démontrer ce qu'ils présupposent, ce qu'en zététique on nomme un effet "bi-standard" : on peut se retrouver avec
deux "règles du jeu" différentes pour traiter des problèmes appartenant à
une seule et même réalité.
Et surtout, contrairement à ce que l'on pense, ces outils que tentent de créer l'épistémologie constructiviste
existent déjà. Il s'agit de la méthode des sciences humaines, parfaitement indiquée pour réduire le plus possible la subjectivité inhérente à l'étude de sources testimoniales, c'est-à-dire ne résultant pas de l'observation directe de l'expérimentateur (ce qu'on retrouve dans beaucoup de domaines rattaché au paranormal et notamment en ufologie).
Citation:
L'absence de possibilités de réitération possible et de protocole adaptés rendent, de fait, caduque la légitimité scientifique d'une quelconque analyse.
Seulement si on se maintient dans le cadre de la définition de la science telle qu'elle a été formulée il y a 150 ans par les positivistes... définition qu'on a largement affinée depuis. Il existe aussi les sciences humaines, qui certes ne font pas appel à l'expérimentation renouvelable, mais qui en dehors de cela, n'en reposent pas moins sur les mêmes principes épistémologiques que les sciences exactes.
On peut donc étudier les phénomènes paranormaux en toute légitimité avec les méthodes scientifiques actuelles.