TiteYoshi a écrit:
Et il y a un an, mon grand-père est mort à l'hôpital et j'étais avec lui, dans la même pièce. C'est moin choquant que dans un cercueil. Je crois que c'est ça qui fait la différence
Je crois que ca peut être un élément de réponse pour mieux comprendre ceux qui (comme moi) sont dérangés par cette vision.
C'est plus la mise en scène que le cadavre en lui même qui est à l'origine de cette angoisse : on est vraiment face à face avec la mort : le cerceuil, les fleurs, le silence, la tenue et la posture (comme le soulignait DanaScully concernant son amie), sans parler des choses inévitables telles que la froideur et la blancheur...
Tout cela consiste à deshumaniser complétement la personne, qu'on ne voit plus justement comme une personne que l'on a connue mais comme un cadavre, auquel pour ma part, je ne peux m'empecher d'associer des idées morbides telle que la décomposition .
Et ça, en tout cas pour moi, c'est traumatisant.
Il m'est arrivé une fois de me retrouver face à face avec un corps, et on ne peut nier que cette image macabre reste toujours associée au souvenir que l'on garde de ces personnes.
Depuis, j'ai perdu quelqu'un qui m'étais très proche, et j'ai refusé d'aller le voir. Je ne le regrette pas, je n'aurai pas supporté de garder une telle image de quelqu'un que j'ai tant aimé.
Et en y pensant, je trouve cela presque humiliant pour ces personnes que des gens défilent devant leurs corps sans vie. Je ne pense pas que j'apprécierai cela, et l'idée que mes proches puisse garder de moi une image effrayante et angoissante me déplait fortement.
D'autant plus que je ne peux m'empêcher de penser que certaines personnes (en dehors des gens très proches)sont poussées par une sorte de curiosité macabre et malsaine, et que ces gens là ne viennent par pour voir la personne mais bien pour approcher un cadavre.
Il en est de même pour les grenouilles de bénitier (j'en connais plein) qui courent les enterrements de gens qu'ils connaissent de près ou de loin, dans une curiosité irrepréssible de voir en face la peine des gens (mais ca c'est un autre débat).