Wicasa a écrit:
Je trouve ca intéressant que cette médecine énergétique, pour l'instant invisible, soit petit à petit reconnu. Et je me dis ceci, jusqu'où peut-elle prendre sa place ?
Reconnue, oui, mais par qui ? D'un point de vue médical, la "médecine" énergétique ne repose sur rien de concret. L'existence de l'aura n'a jamais été démontrée -et à vrai dire, il n'y a pas de raison scientifique pour qu'elle existe...
Sans oublier que les histoire de
qi issues de la médecine traditionnelle chinoise (dont s'inspirent souvent les énergéticiens) relèvent d'une conception du corps humain moyenâgeuse.
Voir ce sujet dans lequel nous en avions longuement parlé.
Wicasa a écrit:
Dans la logique de cette médecine, tout provient de notre corps énergétique, l'aura, qui entoure notre corps physique. Du moins pour les maladies que l'on peut se déclencher. Certaines maladies sont liées à des problèmes dans sa propre vie. D'ailleurs j'ai moi-même constaté des répétitions de maladies chez des gens de mon entourage, et qui ont un problème répétitif. Ou alors des répétitions de réactions. Par exemple X n'arrive pas à dire ce qu'il pense, ou alors il va avouer que Y a raison mais à contre-coeur. Sur le coup, à chaque fois, X va tousser, ou reprendre son souffle, etc, et sur le long terme, c'est le genre à attraper un mal de gorge, etc. Y peut attraper de manière régulière autre chose, avec un autre schéma psychologique sous-jacent.
Oui, c'est indéniable : des troubles comportementaux peuvent avoir des répercussions physiques. On le sait depuis au moins les années 70.
Doit-on pour autant avoir recours à quelque chose d'aussi incertain que l'aura pour expliquer et traiter les troubles psychosomatiques de ce genre ? J'en doute. Ou alors, on tombe dans la pseudo-science...
Mickael_E a écrit:
Le barreurs de feu était tout aussi surprenant. Que l'on voie des médecins réputés faire appel à ces personnes fait vraiment réfléchir. Je dois dire que mon avis est moins tranché sur ces personnes après avoir vu ce reportage.
La plupart des médecins ne croient pas particulièrement au pouvoir réel des coupeurs de feu... Mais dans la mesure où l'on administre bien un placebo ou un médicament homéopathique à un patient pour le soulager, pourquoi se priver des services (gratuits, le plus souvent) d'un coupeur de feu, si cela fait du bien au brûlé ?
Quand à l'efficacité des manipulations des coupeurs de feu, elle s'explique très bien d'un point de vue scientifique : elle repose juste sur un biais de perception et une mauvaise connaissance des mécanismes physiologiques de cicatrication des brûlures.
Je l'avais expliqué dans un autre sujet (oui, j'aime m'auto-citer
) :
Ar Soner a écrit:
En ce qui me concerne, je ne remet pas vraiment en cause le fait que les "coupeurs de feu" puissent être efficaces dans l'apaisement de la douleur. Il est bien connu qu'une grande part de cette sensation se joue dans la tête (ce n'est pas pour rien que certaines personnes sont plus douillettes que d'autres), dans ces conditions un effet d'auto-suggestion ("placebo") est plus que probable.
En revanche, ce qui me gène davantage, ce sont ceux qui affirment que les coupeurs de feu ont une réelle efficacité dans la guérison de la brûlure (tant au niveau de la durée de guérison que de la cicatrisation).
Comme il a déjà été dit sur le forum, la peau se divise grosso-modo en deux parties : l'épiderme, composé de cellules ordonnées et imbriquées les unes dans les autres (ce qui donne l'impression de voir "un mur de briques" au microscope) ; et le derme, qui est lui composé d'un mélange désordonné de fibres de collagène et d'élastine flottant dans une sorte de gel composé de polysaccharides. Entre les deux se trouve une fine membrane, la lame basale.
L'épiderme possède des capacités de reconstruction quasiment infinies ; en revanche, si la lame basale est rompue et le derme touché par une blessure, les dégâts sont irréversibles.
Une brûlure sur l'épiderme peut donc être très étendue et avoir un aspect catastrophique, mais guérir rapidement sans laisser de cicatrices. A l'inverse, une brûlure nette et très réduite peut mettre beaucoup de temps à cicatriser et laisser une marque quasiment indélébile, si la lame basale et le derme ont été atteint.
La brûlure est un phénomène complexe dont l'issue est difficile à prévoir (même pour les médecins spécialisés), dans la mesure où elle fait rentrer en compte de nombreux paramètres (je les ai cités ci-dessus : épaisseur de la peau, type de brûlure, profondeur...).
Pour cette raison, je suis très, très dubitatif vis à vis du pouvoir paranormal des coupeurs de feu, qui résulte plutôt de la méconnaissance que la personne a de sa propre brûlure.
Les arguments du type "la blessure a guéri miraculeusement" sont dénués de toute bon sens (comprenez pas là : c'est stupide), dans la mesure où une fois le bonhomme intervenu, il n'est plus possible de revenir en arrière et de voir de quelle façon la brûlure aurait évoluée sans son intervention.
D'un point de vue scientifique donc, les coupeurs de feu agissent comme des placebo vis à vis de la sensation de douleur, mais ils n'ont vraisemblablement aucun effet sur la guérison proprement dite.
D'ailleurs, je pose la question à tous les convaincus : comment expliquez vous que le coupeur de feu puisse avoir une action concrète sur votre brûlure ? Serait-ce les prières (donc Dieu ?) qui feraient effet ? Est-ce que le coupeur de feu émettrait des "ondes électro-magnétiques avec son cerveau" (sic) ?...