Elrya, je vais essayer de t'expliquer pourquoi cet article n'est qu'un ramassis de bêtises. Histoire de ne pas m'entendre dire que je suis "une personne hermétique se prétendant ouverte" et que mes arguments sont douteux.
Il n'y a pas de second cerveau dans le système digestif. C'est un fait, l'anatomie nous est suffisament bien connue pour qu'oser prétendre l'inverse relève de la malhonnêteté intellectuelle. Va sur n'importe quel site consacré à l'anatomie du système nerveux (
Doctissimo par exemple, ou sur
Vulgaris Medical, ou encore
sur le site de l'académie d'Amiens), la description qui en revient est toujours la même.
On divise le système nerveux en deux parties : le système central, composé de l'encéphale (dont j'ai déjà parlé plus haut) et de la moelle épinière, située à l'intérieur des vertèbres de la colonne vertébrale; et le système périphérique, qui développe un vaste réseau de neurones à travers tout le corps.
Dans le système périphérique, on distingue le système somatique (rôle moteur ou sensitif) du système végétatif (responsables de toutes les fonctions réflexes et automatiques du corps, telle la respiration).
Le système digestif est richement innervé, c'est vrai ; mais il l'est uniquement par des fibres nerveuses somatiques, de type parasympathiques et sympathique (bien que pour ce dernier, je sois moins sûr c'est à vérifier). Les messages nerveux transmis de façon réflexe permettront notamment la motilité (contractions) du tube digestif et la sécrétion de sucs digestifs, nécessaire à la digestion.
Ca n'a donc rien à voir avec un second "cerveau".
Pour la petite histoire, les mollusques et les arthropodes ne disposent pas d'un système nerveux centralisé comme c'est le cas pour les vertébrés. Ils ont au lieu de ca, une série de ganglions interconnectés et répartis le long du corps. Ce que M. Jwing-Ming dit est donc peut-être vrai... mais pour les insectes.
La notion de force électromotrice introduite dans l'article est totalement inutile. Tout simplement parce que c'est un concept qui est utilisé en électronique, mais qui ne peut pas être utilisé en neurobiologie : le cerveau n'est pas un circuit électrique.
Petit rappel : l'influx nerveux n'est pas un courant électrique, c'est une onde de dépolarisation qui se propage dans la membrane des neurones. Cette onde de dépolarisation a pour origine la différence de potentiel électrique qui existe entre l'intérieur et l'extérieur des neurones; cette différence s'explique elle-même par un déséquilibre entre les charges des ions contenus dans le milieu intracellulaire et celles des ions du milieu extracellulaire. Ce déséquilibre est savamment entretenu par le neurone, qui utilise des "pompes à ions", pour faire passer les ions du milieu intra- au milieu extracellulaire (et inversement).
Ceci explique entre autres, pourquoi le système nerveux ne peut pas stocker des charges électriques (comme le soit disant "second cerveau" dont on parle dans l'article est sensé le faire).
Les théories d'énergie piégée dans les muscles et de résistance du corps sont des non-sens biologiques.
Contrairement à ce que beaucoup de monde pense, un muscle contracté na pas emmagaziné d'énergie. Un muscle contracté est un muscle... qui s'est raccourci, tout simplement.
Sans rentrer trop dans les détails (car c'est assez complexe, voir
cette page pour en savoir plus), les muscles sont composés de fibres, qui à une échelle microscopique sont elles-même composées de filaments d'actine et de myosine. Ces deux types de filaments possèdent la propriété de pouvoir coulisser l'un contre l'autre; ce qui permet au muscle de modifier sa taille, via l'absorption ou la libération d'énergie par un système ATP-dépendant.
A aucun moment, il n'y a eu stockage d'énergie. Les fibres musculaires sont juste passées d'un état à un autre (raccourcissement des filaments ->contraction du muscle, allongement -> relâchement).
La résistance électrique du muscle (car c'est bien ce dont on parle dans l'article) n'a pas spécialement changée non plus au cours de l'opération.
D'ailleurs, en imaginant qu'elle doive se modifier, dans la mesure où lorsque le muscle est contracté, les fibres qui le composent sont raccourcies, la résistance musculaire devrait théoriquement être plus faible (et non plus élevée comme le dit M. Jwing-Ming, il a donc doublement faux).
L'article mélange allégrement quelques faits scientifiques avec des concepts tirés des croyances asiatiques (le qi, notamment), qui n'ont rien de démontré à l'heure actuelle.
En effet, l'auteur se réfère sans cesse à son explication de la "force vitale", qui si elle trouve un écho dans la croyance au qi, est totalement infondée d'un point de vue scientifique.
Tu me parles sans cesse de scientifiques américains qui auraient réussi à la mettre en évidence. Fort bien, mais dans ce cas-là, donne moi leurs noms ainsi qu'une source où je pourrai consulter leur étude et ses résultats... histoire qu'on puisse en discuter.