Et pour répondre aux autres messages du dessus...
P-N-E-T a écrit:
Je vais expliquer : Que dans un espace restreint (le même que celui qu'on a en ce moment dans notre boîte crânienne), l'on puisse avoir un maximum d'informations... Donc là, ce serait les connexions nerveuses qui seront plus nombreuses.
Oui, c'est ce que j'expliquais ci-dessus : il existe des contraintes physiques et morphologiques qui empêchent la boite crânienne de grossir indéfiniment. Idem pour la transmission des messages nerveux. Donc, pour augmenter les capacités du cerveau (mémoire et traitement des données), la seule solution biologique est que son organisation interne se complexifie.
P-N-E-T a écrit:
Sinon, c'est difficile de contredire Bernard Weber... C'est un auteur que j'admire!!!
C'est surtout un auteur dont les livres ont souvent un contenu entièrement pseudo-scientifique... Même si Werber a toujours prétendu le contraire.
Son
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu (dont sont extraites ces histoires sur l'apparence de l'homme du futur) est une perle dans le genre ; elle a contribué à populariser et légitimer de vieilles rumeurs complètement infondées que Werber a repris à droite et à gauche dans la presse à sensation, sans en vérifier l'authenticité ni le sérieux.
Donc, en ce qui concerne les points cités par Komiko :
Citation:
- Il aura la mâchoire plus courte et moins de dents. Nos troisièmes molaires, nos fameuses dents de sagesse, ont en effet tendance à disparaître. Normal: les molaires servent à broyer la viande, or nous ne mangeons plus que des aliments mous qui n'ont plus besoin d'être broyés. L'homme du futur n'aura que 28 dents au lieu de 32.
Oui. C'est probable. Les dents de sagesse servaient anciennement à remplacer l'usure et la perte des dents très importante autrefois (en raison d'une nourriture plus coriace et de ses soins bucco-dentaires inexistants). Les squelettes du Moyen-Age ou de la Préhistoire sont généralement caractéristiques : passés 40 ans, les individus avaient perdu la plupart de leurs dents. Les dents de sagesse étaient des « dents de secours ».
Comme de nos jours elles n'ont plus de réelle utilité - c'est devenu rare de perdre plusieurs dents de nos jours, c'est un caractère qui tend à disparaître.
Quelqu'un posait une question à ce sujet ci-dessus, je me permet donc de faire un petit aparté : oui, les caractères qui ne sont plus d'aucune utilité (dans le cas qui nous occupe : les dents de sagesse) tendent à régresser, voire à disparaître avec le temps.
Je vais prendre un exemple volontairement caricatural pour l'expliquer : imaginez que dans le futur, avoir des bras ne soit plus d'aucune utilité. Je sais, c'est complètement fantaisiste, mais
imaginez. Si l'être humain ne se sert plus de ses bras et n'en a plus besoin, avoir des bras ou non ne constitue plus un avantage évolutif. Donc, les individus dépourvus de bras, qui jusqu'à présent mourraient assez vite faute de pouvoir s'alimenter et s'insérer dans la société, peuvent tout à fait vivre normalement et se reproduire. Le caractère « absence de bras » va donc se répandre très lentement au sein de la population, ce qui fait que sur plusieurs générations, on observera un plus grand pourcentage de bras atrophiés ou manquants.
C'est exactement la même chose pour les dents de sagesse, puisqu'elles ne constituent plus un avantage sélectif à notre époque.
Citation:
- Il sera plus grand. Tout simplement parce que les bébés sont maintenant mieux nourris, donc mieux "construits" qu'à I'origine. Les médicaments les protègent des maladies qui pourraient troubler leur croissance. On sait par exemple qu'en 1800, la moyenne des appelés français était de 1,63m, elle était en 1958 de 1,68m alors qu'elle est en 1993 de 1,75m. C'est même une croissance exponentielle.
Oui, il sera probablement plus grand.
En revanche, la nourriture et la meilleure santé ne sont pas les seules raisons qui permettent d'expliquer cet accroissement de taille. La taille moyenne de l'humanité a joué au yoyo depuis son apparition : si les gens de la fin du Moyen-Age (XIVème - XVème siècle) étaient effectivement plus petits qu'aujourd'hui, ce n'est pas le cas de ceux du début du Moyen-Age ou des hommes « préhistoriques » du Paléolithique supérieurs, qui étaient aussi grands que nos contemporains.
Il y a donc d'autres facteurs qui rentrent en compte, et s'ils sont sûrement génétiques, ils ne sont pas clairement identifiés de nos jours.
Citation:
- Il sera plus myope. En ville, il n'y a pas besoin de voir loin.
Plutôt d'accord - même si la formulation est très, très maladroite (
« en ville, pas besoin de voir loin »). Disons plutôt qu'une bonne acuité visuelle ne constitue plus un avantage évolutif, la myopie tendra donc à se répandre au sein de la population. C'est la même histoire que pour les dents de sagesse.
Citation:
- Il sera probablement métis. Tout simplement à cause de la facilité des moyens de transport qui permettent à tous les peuples de se rencontrer.
Plutôt d'accord : si la mondialisation se poursuit, ainsi que le brassage des gens d'origines différentes, on devrait voir un plus grand nombre de « métis ».
Citation:
- Il vivra plus vieux. Toujours grâce à l'hygiène, aux progrès de la médecine et à une meilleure nutrition.
Oui.
Citation:
- Le volume cérébral sera probablement supérieur, la capacité de la boîte crânienne de l'Homo sapiens ayant déjà triplé depuis les premiers hommes d'il y a trois millions d'années. Mais plus que le volume, ce sera probablement la complexité des connexions qui se développera.
Non pour le volume cérébral : un tête trop grosse serait plus fragile et entraînerait pas mal de soucis physiologique (puisqu'elle exerce une forte contrainte sur le cou et le dos). Il y a une limite à la taille que la boite crânienne peut atteindre, comme je le disais plus haut.
Citation:
- On restera enfant plus tard. En effet, les os durcissent de plus en plus tard. Il y a 30 000 ans, tous les os étaient durs à près de 18 ans. De nos jours, l'ossification de la clavicule qui clôt la croissance se produit a 25 ans. Tout se passe comme si les gens restaient physiologiquement des enfants de plus en plus longtemps.
Non, c'est non seulement faux (si les conditions d'ossification étaient différentes il y a 30 000 ans, c'est essentiellement parce que la vie était bien différente de celles que nous menons aujourd'hui, l'organisme était soumis à des contraintes différentes), mais en plus je ne vois vraiment pas pourquoi il devrait en être ainsi.
Citation:
- Les femmes par contre connaîtront plus tôt leurs premières règles, I'âge de la ménopause se déclenchera plus tard. Donc la période de fécondité humaine s'allongera. On sera peut-être plus lubrique pour rendre cette longue période moins monotone...
L'âge des premières règles a effectivement diminué depuis 150 ans : on est passé de 16 ans environ à 13 ans à l'heure actuelle chiffre qui est quasiment stable et ne semble plus évoluer dans les pays développés. Cette réduction de l'âge de la maturité sexuelle est principalement lié au mode de vie (puisque les jeunes filles actuelles ne sont plus carencées et sont en meileure santé qu'elles ne l'étaient autrefois).
Je ne sais pas ce qu'il en est de l'âge de la ménopause.
En revanche, s'imaginer que l'homme sera nécessairement plus lubrique... C'est n'importe quoi. La sexualité a une énorme part culturelle et sociale chez l'être humain, ce sont ces facteurs-là qui décideront de ce que sera la sexualité des hommes futurs.
Citation:
- Le corps masculin va se féminiser. A l'inverse des tribus de chasseurs des forêts qui gardent une grande différence entre le faciès masculin et le faciès féminin, on constate déjà une grande similitude des crânes féminin et masculin. L'avenir est aux hermaphrodites et aux femmes-enfants. Ces deux références esthétiques sont d'ailleurs les canons de la beauté moderne les plus mis en valeur dans la mode, le cinéma et la chanson.
Je trouve cela douteux, je ne connais aucune donnée ni étude scientifique qui valide la théorie d'une féminisation naturelle des hommes. Que les hommes actuels soient probablement moins costauds et robustes que ceux d'il y a quelques siècles, c'est certain ; ça ne veut pas dire pour autant que les mâles se féminisent.
Quant à la mode actuelle pour les minets efféminés, c'est (justement) une mode ; rien ne dit qu'elle révèle une vraie tendance naturelle de l'évolution humaine, ni qu'elle ne sera pas passée d'ici quelques années.
cdjay a écrit:
J'ai déjà entendu des dires tell que "l'animal x c'est adapter à son environnement pour mieux survivre...", sous entendu que son environnement étant comme sa, le l'animal en question a évoluer de lui même pour s'adapter. Dans mes souvenirs, l'évolution se fait au pif, sa permet à certains individus de survivre au détriment de ceux n'ayant pas mutés, le gêne muter est donc transmit aux générations futures. Au fils du temps, les individus non muter finissent donc par disparaitre, mangés par des prédateurs. Donc l'évolution se fait par sélection naturelle, du fait de mutation aléatoire et non par besoin, ou non besoin.
Réduire l'évolution et la sélection naturelle à la simple « la survie du plus fort », c'est très réducteur. Comme d'autres l'ont dit ci-dessus, il est plus juste de dire que ce sont les individus qui ont les plus grandes chances de se reproduire, et donc d'avoir un grand nombre de descendants, qui vont conditionner l'expansion de nouveaux caractères au sein d'une population... et donc qui vont la faire évoluer.
A la limite, les individus peuvent se reproduire et mourir juste après dévorés par un prédateur, ça revient au même.
En revanche, ce que tu fais bien de noter, c'est que ce n'est pas l'individu qui s'adapte à l'environnement. Ou variante : les nouveaux caractères chez une espèce n'apparaissent pas « en réaction » à une modification de l'environnement... contrairement à ce qu'on peut lire ou voir dans certains films pas trop au courant de la réalité scientifique.
En vérité c'est l'environnement qui va favoriser, via la sélection naturelle, des caractères
déjà existants chez certains individus. Ces individus vont donc se reproduire davantage, et à terme, leur caractère va se répandre au sein de la population.
C'est une nuance subtile que peut de gens font, lorsqu'ils parlent d'évolution.
cdjay a écrit:
Si se que je viens de dire est vrai, pourquoi, l'homme qui n'a plus de prédateurs, devrait encore évoluer de manière significative. Son évolution, ne devrait plus que se faire via un gène dominant, qui avec un temps très très long, se retrouvera dans toutes les fécondations. Donc l'homme ne devrait pas perdre de doigts, ou de dents.
L'évolution de l'homme est un phénomène très complexe, puisqu'il s'est affranchi des mécanismes habituellement en jeu dans l'évolution (il n'y a plus de sélection naturelle, presque plus de dérive génétique...), qu'il maîtrise sa sexualité et que celle-ci, au demeurant, est fortement orientée par le substrat culturel. On ne peut donc pas estimer l'évolution future de l'homme en se basant sur les mêmes critères que pour un animal ou un être vivant quelconque.