Dans les années 80 j'ai été l'élève et l'assistant d'un hypnotiseur.

Il pratiquait notamment les régressions sous hypnose dans un cadre psycho-thérapeutique.

A titre privé, sur une personne volontaire, il a poussé la régression avant la naissance de la personne. Cette personne a raconté vivre en Autriche, dans la cour de François-Ferdinand d'Autriche, et a raconté l'assassinat de l'archiduc à Sarajevo le 28 juin 1914.
La séance a été écourtée vu l'extrème agitation du sujet.

Quelqu'un a t'il assisté à ce genre de séance ?
Quelle crédibilité accorder à ce type de régression ?

UN véritable psychothérapeute te dirait que ce côté spectaculaire, c'est juste l'expression d'un conflit inconscient passant par le biais d'images (archétypes) et qu'il n'y a aucune preuve (hélas) que nous ayons pu vivre des vies antérieures.

Exemple : un sujet traverse un divorce douloureusement, il va voir un thérapeute qui lui propose de chercher plus profondément en lui pourquoi il redoute tant l'abandon. Ils font une séance d'hypnose et le sujet va revivre l'histoire que son cerveau lui a suggéré : la perte d'un fiancé en 14-18, tué à la guerre. [il faut dire que la personne a particulièrement aimé le film un long dimanche de fiançailles].
La vérité est que le sujet en question souffre d'avoir été délaissé pendant sa prime enfance par ses parents...

Chuis désolé, c'est le seul exemple qui m'est venu pour illustrer...

Je suis assez de ton avis, d'autant que la personne a dit plus tard être royaliste.

Cependant, nous avons pu vérifier après recherches que son récit, la description des événements et du lieu était conforme à la réalité. Comment en avait-il eu connaissance ? car en toute bonne foi il n'avait qu'une vague idée de cet assassinat ? Aurait-il un jour, vu un film, un documentaire ou lu un livre et l'aurait enfoui dans son inconscient pour le ressortir sous hypnose ?

D'autres séances sur d'autres personnes, sur des régressions, cette fois-ci sur leur vie actuelle, ont été étonnantes. Notre cerveau enfoui et oubli des évènements de notre vie que l'hypnose ramène à la surface. Comme si rien de notre vie n'était oublié mais juste caché.

Par exemple, une personne qui avait vécu enfant, un grave accident d'autocar d'une colonie de vacances et avait été éjecté ce qui lui avait sauvé la vie. Il avait tout oublié, en raison d'un coma lors de l'accident, mais souffrait d'un traumatisme psychologique. Sous hypnose, il a pu faire le récit détaillé de l'accident dans le moindre détail.

Cela dit même sans hypnose, je peux vous le raconter l'assassinat de cet Archiduc... Ét je ne prétends pas avoir été autrichien pendant une autre vie.

Tous les hypnothérapeutes sérieux (et respectant des valeurs éthiques) ne vous feront jamais retourner dans une vie antérieure par curiosité, ou pour vérifier quelque chose. L'inconscient étant ce qu'il est, il est capable de vous sortir une histoire pour répondre à votre demande sans qu'on puisse dire qu'il s'agit d'une chose réelle (même dans votre propre vie d'enfant) d'une chose que vous avez vécue par procuration à travers un livre ou un film que vous avez vu, ou d'une chose que vous avez imaginée ou vécue en rêve (il n'y a pas de différence pour lui entre un vécu lors d'une situation réelle et un vécu imaginé).
C'est le principe de la catharsis en quelque sorte. Ce qui perturbe votre conscient jaillit sous cette forme "déguisée" des tréfonds de l'inconscient. Et je crois que l'inconscient est toujours sous estimé ! Qui n'a jamais fait de rêve tellement réel qu'il s'est réveillé avec une sorte de malaise ? Chacun en soi possède sa propre cinématique personnelle, son propre réservoir à images, belles, choquantes ou tristes, des images chargées d'affects et enregistrées en nous, arrivées là on ne sait comment.
Dans une séance de thérapie, on ne retourne sur le passé (de cette vie ou d'une vie antérieure si elle se présente spontanément) que pour résoudre un problème qui s'y est déroulé et qui perturbe aujourd'hui le présent.
J'ai connaissance d'ateliers où on travaille la résolution d'un problème ou d'un blocage actuel grâce aux archétypes où on peut découvrir les raisons dans un événement ayant perturbé nos vies. Ils sont menés par des spécialiste du travail sur les archétypes qui structurent notre inconscient.
Ces ateliers se présentent sous la forme de jeux collectifs et amènent à des visualisations hypnotiques pour résoudre certains blocages. En fait, on est pas très loin de rituels primitifs, en y réfléchissant On ne passe ni par le jeûne, ni par la drogue, mais l'effet recherché est la vision, le rêve éveillé, la transe hypnotique...
Pour ma part, j'ai toujours trouvé ces questions passionnantes.

Ah je connais que vaguement ce domaine, ça à l'air intéressant.

Savez vous si n'importe qui peut faire une séance de ce type ?

Les personnes qui envisagent le recours à l'hypnothérapie (même si on ne peut sans doute pas en faire des généralités) s'avèrent bien souvent déjà traitées par le biais de thérapies tierces. Elles envisagent alors l'hypnothérapie pour répondre à un problème bien précis qui ne cible d'ailleurs pas nécessairement l'hypnose régressive dans les vies antérieures. On peut parfaitement consulter aussi bien pour des problèmes d'ordre physique que psychique. Dans ces cas là, et comme l'exprimait Fish, on cherche alors à travers l'hypnose un moyen de comprendre l'origine de certains problèmes personnels qui peuvent affecter un individu dans son quotidien, et le moyen de répondre à ces problèmes afin de se réconcilier avec son histoire personnelle. Cela peut par exemple permettre de se défaire de certains carcans relatifs à des préceptes éducatifs qui conditionnent la vie d'une personne et qui l'empêche de trouver un épanouissement favorable.

Dans le cas de l'hypnose régressive visant à mettre en avant la réalité des vies antérieures, les choses sont un peu plus délicates parce que le patient peut parfaitement se trouver enfermé dans un processus imaginaire qui influe sur les résultats de cette régression. D'ailleurs dans certaines expériences qui ont pu être menées sur la question, il s'est avéré que les résultats de ces hypnoses régressives n'avaient rien de probant. A des questions historiques dont les réponses étaient facilement vérifiables, les réponses se sont bien souvent avérées être erronées, ne correspondant absolument pas au contexte historique au sein duquel le patient était censé avoir évolué dans sa (ses) vie(e) antérieure(s). Et si on analyse la question d'encore plus près, on s'aperçoit bien souvent après coup que les éléments apportés au cours de ces séances correspondaient en fait à des anecdotes vécues par le patient au cours de sa vie (un voyage effectué par exemple dans un pays étranger, et qui a pu conditionner l'expérimentateur).

Il peut y avoir danger à pratiquer des régressions dans la vie du sujet. Certains évènements traumatisants ont pu être enfouis dans l'inconscient et la personne vit avec sans que ça lui pose le moindre problème. Hors, revivre sous hypnose cet évènement ramène à la surface le traumatisme qui passe de l'inconscient au conscient. Normalement, avant de réveiller le patient on lui fait la suggestion post-hypnotique qu'au réveil il aura tout oublié. Sauf, que parfois, si le traumatisme est violent le sujet peut ne pas l'avoir oublié après la séance ou pire la personne se réveille au moment ou elle le revit.

C'est ce qui c'est passé dans la séance ou la personne a raconté l'accident d'autocar et comment il a été éjecté du bus, avec apparemment une expérience de mort imminente. Puisqu'il c'est vu planer au-dessus du lieu de l'accident, puis ensuite il a sombré dans le coma avant de se réveiller à l'hôpital. Le sujet est devenu très agité, et ne répondait plus au injonction de l'hypnotiseur. C'était assez effrayant. Puis subitement, il est sorti de la transe hypnotique en hurlant, comme on sort d'un cauchemard et c'est effondré en larmes. Il a fallu le calmer, le rendormir, ce qui a été long et difficile lui demander d'oublier, l'apaiser et enfin le réveiller à nouveau. Cette fois-ci il avait oublié ce qui c'était passé, mais à mon avis, il est resté sur une mauvaise impression de cette séance. J'avais tout enregistré, je n'ai jamais su ce que sont devenues les bandes.

Comme m'avait dit une fois une psychothérapeute qui me suivait et qui avait de l'humour : parfois il vaut mieux ne pas remuer la m**de.